Florene Belmore, Rebecca Belmore, Freda Guttman, Mike MacDonald, Teresa Marshall, Daniel Poulin, Eric Robertson
du 11 janvier 1996 au 17 février 1996 Métissages
Commissaires : Lise Labrie, Domingo Cisneros (publication)
Collaboration avec Est-Nord-Est
« Métissages », avant de prendre la forme d’une exposition, c’est d’abord un atelier de création qui s’est déroulé à Saint-Jean-Port-Joli à l’été 1994. L’idée initiale était d’inviter des artistes d’une diversité d’origines, métis, autochtones ou occidentaux, à venir travailler intensivement dans un même lieu, dont le paysage est marqué par la présence de la nature et par sa proximité avec le fleuve Saint-Laurent. L’entrecroisement s’était fait dès les premiers moments de l’élaboration du projet, lorsque le choix s’est tourné vers deux artistes, eux-mêmes issus d’un métissage culturel, pour agir à titre de commissaires.
« Métissages » est la rencontre de différents milieux culturels, celle aussi de territoires géographiques, de langues, de récits, de mythes, de légendes, de traditions, de savoir-faire... Il s’agit aussi d’une exposition interdisciplinaire, une coïncidence de disciplines diverses : la sculpture, la photographie, l’installation, la performance, les images et les écritures vidéographiques. Pour les artistes, « Métissages » représente bien plus qu’une seule histoire, qu’un seul moment ou qu’une seule expérience : ce fut l’occasion de rencontres avec d’autres artistes, mais aussi avec un lieu inconnu et avec des matières, des formes, des médias nouveaux et parfois même inédits à leurs pratiques.
Ce projet, devenu une exposition où c’est maintenant aux œuvres de parler, de s’exposer, voulait aller au-delà de la reconnaissance bien connue de l’art comme hybride pour questionner l’identité comme quelque chose de « métissée ». C’est un nœud qui se noue autour de l’épineuse question de l’identité, de l’héritage qui lui donne forme. L’idée d’un tel métissage comme étant à l’origine des fondements de l’individu s’avère une position délicate, surtout lorsqu’elle est tenue d’un lieu d’autorité, mais néanmoins nécessaire. Cette exposition glisse donc vers un projet critique et politique. Si dans l’histoire le métis est identifié comme quelque chose d’impure et que c’est à partir de cette impureté que se joue l’exclusion, alors aujourd’hui il faut reconsidérer la quête de spécificité et interroger ses enjeux et l’autorité qui s’y cachent derrière.
-Communiqué de presse (Optica)