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Liste des artistes, auteurs et commissaires

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Fonds documentaire OPTICA (Service des archives de l'Université Concordia)

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© Programme l Program, 2002.

Exposition de groupe
du 13 septembre 2002 au 7 décembre 2002
La survivance : La demeure

Commissaire : Marie Fraser

Artistes : Kim Adams, Michel De Broin, Constanza Camelo, Claudine Cotton, Alexandre David, Marie-Suzanne Désilets, Rachel Echenberg, Marie-Ange Guilleminot, KIT + Artengine = Borderline Developments, Lani Maestro, Shelley Miller, Janet Morton, Daniel Olson, Jean-François Prost, Ana Rewakowicz, Danielle Sauvé, Steve Topping, Mary Sui Yee Wong

Sans dissocier l’expérience artistique de la vie quotidienne, ou même de la domesticité, cette exposition regroupe des artistes qui interrogent la notion de demeure pour l’ouvrir à une réflexion sur la mobilité, le nomadisme, la précarité de l’habitat, la rencontre de l’intimité et de l’urbanité. Du lieu où l’on habite, la demeure se trouve façonnée aujourd’hui, dans le contexte d’une mouvance culturelle, par sa propre quête et par l’idée d’habiter l’inhabituel.

Oeuvres inédites présentées dans les lieux publics et privés à travers la ville de Montréal du 13 septembre au 3 novembre 2002.

Voir le catalogue des publications.

N.B. «La demeure» fait partie de la «chronologie très personnelle d'une première décennie passée à faire le critique» de Jérôme Delgado : De Visu - Couvrir depuis 2000 (Le Devoir, édition du 31 décembre 2009).


13 septembre - 13 octobre
Daniel Olson
Cultural Services, Inc.
Une division de Free Man Detective Bureau

Interventions de l’artiste dans des lieux privés : les gens étaient invités à bénéficier du service en téléphonant à Optica pour prendre rendez-vous. Les dossiers et les archives du Cultural Services Inc. étaient disponibles pour consultation à la galerie.

Daniel Olson est un artiste multidisciplinaire qui s’intéresse à des objets domestiques rudimentaires qu’il transforme de façon ludique et sonore, soit pour être présentés dans le cadre d’exposition, soit pour être manipulés dans le cadre de performances. La question de l’univers domestique, comment le corps interagit quotidiennement avec les objets et l’environnement immédiat,ainsi que la dimension privée et publique de la vie des gens sont sans doute les aspects les plus importants de sa pratique des dernières années. À la manière d’un détective et sous les auspices d’une compagnie de services culturels, Daniel Olson s’infiltre, discrètement et sur demande, dans la vie privée et mène une enquête sur les habitudes et les biens culturels des gens en consultant leurs livres, leurs magazines, leur collection d’art et de disques. Comme une ombre, il dissimule en échange des traces de son passage. Les résultats de ses investigations privées ont été compilés et pouvaient être consultés à la galerie.


Rachel Echenberg
Body-house : les paroles autonomes»

Édifice Belgo
13 septembre (17h-19h)
Parc Lafontaine, en face du Centre Calixa-Lavallée
19 septembre (14h-18h)
Métro Place-des-Arts, sortie sud-est de la rue Jeanne-Mance et du boulevard de Maisonneuve
28 septembre (13h-16h)

Rachel Echenberg travaille au seuil du privé et du public. En cherchant à provoquer une expérience très intime dans des lieux souvent marqués par l’anonymat, ses performances témoignent de l’extrême vulnérabilité du corps dans l’espace public. Depuis les dernières années, son œuvre s’achemine vers une démarche où sa présence en public, pouvant parfois susciter une interaction avec les gens, prédomine sur l’objet. L’artiste décrit sa performance Body-house : les paroles autonomes comme une tentative d’habiter à l’intérieur de soi tout en étant simultanément présent dans l’espace extérieur. Se positionnant ainsi à la frontière de l’individu et du social, son corps apparât comme une métaphore de la demeure. Pendant plusieurs heures consécutives, Rachel Echenberg est assise et transmet dans l’espace environnant des sons produits par son corps. Diffusés par des haut-parleurs, les sons se mélangent aux bruits et à la présence des gens. L’idée du «corps-maison» est ici un «corps-émetteur» qui projette son intériorité dans l’espace de l’autre.


13 septembre - 13 octobre
Shelley Miller
Trimmings»

Édifice Belgo
305, rue Ste-Catherine Ouest
Intersection des rues Clark et Prince Arthur Ouest
Intersection de l'avenue Duluth et de la rue Coloniale
Avenue Duluth près de la rue Laval
Rue Villeneuve Ouest près de la rue Clark
Rue St-Viateur Ouest, dans la ruelle entre les rues St-Urbain et Waverly
122, rue Bernard Ouest

Shelley Miller crée un interstice entre l’univers domestique et l’espace urbain industrialisé. Disséminés à différents endroits à travers la ville pour recouvrir partiellement des graffitis, des fragments de motifs ornementaux. À la fois parement et garniture, Trimmings rappelle l’espace décoratif d’intérieurs ainsi que les modes de vie et l’opulence qui leur sont associés. Mais une fois retournés comme un gant, l’intérieur se retrouve à l’extérieur, l’espace privé s’expose dans l’espace social. Les motifs colorés, fabriqués de sucre et de meringue, semblent désormais suspendus entre une atmosphère ornementale somptueuse, l’univers excessif du kitsch associé à la culture populaire et les gestes sociaux dont les graffitis sont la marque. Par-delà cette imbrication critique de références, Shelley Miller, en utilisant une matière périssable qui se désagrège d’elle-même, questionne également l’effacement et la disparition des traces du privé dans l’espace public.


Michel De Broin
Trou»

Une roulotte itinérante était visible sur la voie publique, à l’intérieur d’un périmètre entre le boulevard René-Lévesque et la rue Ste-Catherine, comprenant le boulevard St-Laurent, les rues Clark, St-Dominique et Place du Marché.
Intersection des rues Clark et Ste-Catherine
12 septembre - 2 octobre
Terrain vague à la sortie de la station de métro St-Laurent
3 octobre - 13 octobre

Michel de Broin utilise ici le motif de la caravane pour pousser l’utopie de l’habitat jusqu’à ses propres limites, jouant à compromettre les notions de sécurité et de confort associées à la demeure. «Mon projet initial, Il y a péril en la demeure, consistait à suspendre une roulotte habitée à 100 pieds dans le ciel à l’aide d’une grue fixe. Suspendue par son cordon, la roulotte était jetée au-dehors, dans l’espace sans protection. Avec ce nouveau projet que j’ai intitulé Trou, j’ai voulu créer les conditions de sécurité et de confort propres à la demeure en créant au sein de la roulotte une bulle où l’on puisse se lover. J’ai donc ouvert un orifice à l’arrière de la roulotte où il est possible de se glisser pour s’abandonner dans son repli. Ouverte, disponible et offerte aux passants, la roulotte est stationnée sur la voie publique dans le centre-ville. Elle se déplace à plusieurs reprises, parfois seulement pour changer de côté de rue, à l’intérieur d’un quartier délimité.»


13 septembre - 13 octobre
Alexandre David
Construction sans titre

Ilôt Balmoral

À mi-chemin entre la sculpture et le pavillon architectural, l’installation d’Alexandre David occupe un lieu de passage auquel elle s’intègre parfaitement en exploitant sa potentialité transitoire. D’apparence minimale, la construction de bois invite à la déambulation et propose aux passants différents types d’expérience de lieux : de la véranda à la maison, du salon au jardin. Ni dedans et ni dehors, ni privé ni public, elle se présente comme une suite d’interstices et de dénivelés qui pervertissent l’idée même de lieu. À la manière d’un passage ou d’un déambulatoire, l’espace dans lequel nous sommes nous fait prendre conscience de la présence toujours reportée d’un autre. Cette complexité spatiale se trouve renforcée, autant à l’intérieur qu’à l’extérieur, par la présence des arbres qui ferment et ouvrent tout à la fois la structure. Et c’est plutôt les notions de place et de seuil qui permettent de décrire notre expérience, comme si chacun des espaces s’offrait en réalité comme un trait d’union pour que s’effacent ses propres limites.


13 septembre - 13 octobre
Lani Maestro
The Room in Space

Place Albert-Duquesne, à l'intersection des rues de Maisonneuve et Clark
Parc Jeanne-Mance, près de la rue Duluth
Parc Lafontaine, près de la rue Duluth

Lani Maestro place la demeure en lien avec la notion de déplacement. Plusieurs de ses œuvres ont cherché à montrer comment la quête d’un chez-soi et la notion d’exil sont des conditions mêmes de l’existence. Ne serait-ce que par son titre, «La chambre dans l’espace» évoque l’idée d’un lieu vide et l’isolement, mais s’offre aussi comme une incitation à créer soi-même le lieu où l’on vit. Il s’agit d’un ensemble de sculptures-installations qui, placées dans trois parcs urbains, nous invite à différentes expériences de lieu en nous déplaçant à travers la ville. Construites de bois et de bambou, elles résident dans l’espace comme des petites oasis que l’on découvre presque par hasard en suivant son chemin à travers les parcs, les arbres, les branches, les gens. Intimes par leur échelle et leur emplacement, ces habitacles attendent pour ainsi dire d’être habités, d’être investis de notre présence. Devant poser le geste de s’approprier ce lieu, ils nous impliquent dans une expérience poétique qui nous invite à voir la demeure non seulement comme le lieu où l’on habite, mais comme une manière d’être et d’habiter le monde.


13 septembre - 13 octobre
Ana Rewakowicz
The Occupants (Les occupants)

5470, rue Casgrain
mercredi - dimanche (12h-17h)
230, rue Marie-Anne Est, à l'extérieur
4123, rue de Bullion, à l'extérieur
vendredi - dimanche

Au cours des dernières années, Ana Rewakowicz a réalisé un ensemble d’œuvres gonflables, dont une chambre et des vêtements, que l’on peut manipuler, porter, transporter et déplacer, mais qui, dans un esprit ludique, placent les individus dans des situations étranges de confort et d’inconfort. Cette expérience désorientante de la mobilité et de l’instabilité permet de requestionner la définition de la demeure comme le lieu fixe d’une appartenance où se forgent les identités. The Occupants poursuit cette interrogation en proposant aux gens d’interagir avec des ballons-sondes qui habitent différents espaces d’appartements. Flexibles et informes, ils peuvent prendre possession de la pièce pour la remplir entièrement, bloquer l’accès d’une porte, d’une fenêtre, d’un corridor, ou flotter simplement à l’intérieur de l’espace. Cette intrusion évoque métaphoriquement la présence d’un corps étranger dans son propre espace de vie. Ana Rewakowicz nous place ici délibérément dans une situation de négociation avec cet intrus, de manière à attirer notre attention sur la distance qui nous sépare des autres, des individus qui nous entourent et que nous rencontrons dans le quotidien.


13 septembre - 13 octobre 2002
Mary Sui Yee Wong
Wanshàng

Parc du Carmel, Avenue Carmel entre Henri-Julien et Drolet

Mary Sui Yee Wong propose une expérience métaphorique de la demeure en la rapprochant d’une réflexion sur la mémoire et la notion de lieu. Comment un lieu vient-il «hanter» notre mémoire pour s’y loger et y demeurer? C’est à partir de l’enfance et de l’espace utopique du jeu qu’elle construit une installation qui joue sur le basculement du jour et de la nuit, du plaisir et de la peur. À proximité d’une aire de jeu, une construction rappelant les habitations d’enfant combine deux traditions chinoises anciennes: les maisons, les voitures et les jouets construits en papier qui sont brûlés pour apaiser les fantômes lors du Festival des fantômes affamés, et les lanternes qui s’illuminent pour célébrer la nouvelle lune. Wanshàng est aussi le mot en mandarin pour dire «soir» , utilisé pour qualifier le passage du temps. Comme le décrit Mary Sui Yee Wong, «ce moment où la vie se transforme du jour à la nuit, du public au privé, du lieu de travail à la maison, des affaires au plaisir, de l’extérieur à l’intérieur. C’est le temps où la nuit (wan) se lève (shàng) et remplace le jour.»


13 septembre - 13 octobre
Danielle Sauvé
Chambres paupières

6846, rue St-Denis, Métro Jean-Talon
mercredi - dimanche (12h-17h)

Danielle Sauvé présente, depuis plusieurs années, des objets extraits de notre environnement domestique, qui nous apparaissent à la fois familiers, intimes mais aussi étranges, comme dépossédés de leurs propriétés. En exagérant l’échelle et en interchangeant les qualités des objets et de divers instruments usuels, elle les travestit et les fait basculer dans l’univers fabriqué et architecturé, mais combien poétique, de la sculpture. Chambres paupières est une installation vidéo qui explore ce même sentiment de familiarité et d’étrangeté. La demeure y apparât comme une quête, comme un lieu à atteindre mais qui constamment nous échappe. Scènes d’errances urbaines et scènes intimistes qui puisent dans l’univers domestique s’enchânent et se croisent dans des séquences d’images projetées et présentées sur de petits écrans. Dans l’espace d’un appartement, ces images côtoient des meubles et divers objets domestiques. C’est lors d’une résidence à Barcelone, il y a deux ans, que Danielle Sauvé a entrepris de travailler ses premières images filmées.


21 octobre - 3 novembre 2002
Marie-Suzanne Déslets, Jean-François Prost
Co-habitations hors champ

Habitation temporaire sur le toit de l’édifice de la compagnie Multidick, au 4495, chemin de la Côte-de-Liesse, visible à partir de la voie Métropolitaine

Ayant chacun développé une réflexion critique sur la présence du corps et sur sa relation à l’espace urbain, Marie-Suzanne Désilets et Jean-François Prost collaborent pour un premier projet d’abri temporaire. Installée sur le toit d’un édifice à proximité d’une autoroute, leur demeure occupe ici de façon insolite un environnement urbain extrême, marqué par la densité, l’anonymat et le déplacement. Visible à partir de voies surélevées de circulation rapide, leur roulotte immobilisée sur le toit s’offre instantanément à la vision des automobilistes. S'illuminant la nuit, sa présence est d’autant plus forte qu’elle surgit du paysage urbain et de l’atmosphère de circulation routière pour apparâtre sous les apparences d’une fiction travaillant dans l’imaginaire. Durant deux semaines, les artistes habitent leur refuge, partagent leur existence et leur quotidien dans cet endroit insolite et combien isolé de tout espace privé et de vie domestique. Investissant un lieu impossible, ils soulignent la précarité et la vulnérabilité de l’habitation. Ils contribuent ainsi à déplacer la fonction de l’architecture vers le processus pour mettre davantage l’accent sur l’expérience d’habiter au quotidien, sur la survivance et la solitude.


13 septembre - 7 décembre
Kim Adams
Research Slides

En galerie

L’œuvre de Kim Adams fait très souvent allusion à la demeure. Sous une forme ludique, les notions d’habitat et de mobilité sont traitées par des environnements excessifs, dérisoires et fantaisistes, qui évoquent autant de constructions et d’inventions humaines. Depuis la fin des années 70, Kim Adams a constitué une «collection» très singulière d’images, sorte d’archives personnelles qui lui servent de référence pour ses œuvres. Quelque deux cents diapositives, dont un nombre important montrent des habitations temporaires étranges, des maisons mobiles, des véhicules et toutes sortes de moyens de transport modifiés, trafiqués, réinventés. Ces images témoignent de la manière dont les gens s’inventent et conçoivent des manières inhabituelles d’habiter le monde et de s’y déplacer, des manières qui nous apparaissent fantaisistes mais d’une étrange densité. Elles traduisent des modes de vie et nous parlent de mentalités. L’exposition présentait également des maquettes de Kim Adams.


13 septembre - 7 décembre
Constanza Camelo
Abri-Cobijo

En galerie
Intervention performative de trente minutes présentée en 1995, dans le cadre de la Bienal de Venecia, à Bogota en Colombie. Se déroulant simultanément à la Biennale de Venise en Italie, cet événement est organisé par le collectif d’artistes colombiens Las Matracas à Venecia, un quartier défavorisé de la ville.

Performeurs : Constanza Camelo, Santiago Echeverry, Sara Yepes

«J’ai conçu cette action sur le terre-plein de l’avenue principale traversant le quartier de Venecia. Le soir, ces espaces qui séparent les rues de Bogota deviennent des lieux de demeure pour les personnes sans-abri, dépotoirs de détritus, témoins des cadavres des morts violentes. Inspirée par les enfants qui se construisent des abris éphémères, cette intervention utilisait des couvertures de feutre sur lesquelles le drapeau colombien est imprimé. La police militaire les emploie également pour protéger ses soldats du froid et pour les recouvrir lorsqu’ils meurent au combat. À tour de rôle, les performeurs jouaient à couvrir le corps de l’autre, ils échangeaient leurs places, leurs postures et devenaient des tas de corps, d’ordures, d’abris. La couverture était à la fois cachette, enveloppe et demeure. Les mouvements des corps éveillaient le souvenir d’un jeu d’enfant: couvrir pour être couvert à son tour et à son tour découvrir ; édifier un espace privé en reconstruction permanente, mais aussi, évoquer l’état de ceux qui sont forcés d’occuper l’espace public en tant que lieu intime du quotidien, du sommeil et de la mort.»


13 septembre - 7 décembre
Claudine Cotton
Une vraie famille doit faire son lit petit à petit

En galerie
Performance présentée dans le cadre d’«Émergence 2001 : La famille», à Québec, du 19 au 25 août 2001.

Depuis les dernières années, les performances de Claudine Cotton se déroulent de plus en plus en fonction d’une présence aux autres et d’une interaction humaine. C’est en dialoguant à la fois avec l’insolite et le familier, le public et le privé, qu’elles provoquent des situations de rencontre et de convivialité, où les gens sont invités à participer, à s’engager. Une vraie famille doit faire son lit petit à petit pousse plus loin encore cette quête par un désir d’établir un rapport intime avec les gens de la rue. Comme une forme d’itinérance, Claudine Cotton s’est déplacée quotidiennement pendant une semaine dans le quartier St-Roch de la ville de Québec en offrant aux gens de dormir dans son «lit promenade». Faisant littéralement intrusion dans l’espace urbain et dans un lieu public, l’image du lit devient ici la base des rencontres avec les gens, évoquant un univers familier, voire le confort domestique. Cet accueil de l’étranger dans son propre espace, où le partage d’intimité devient le fondement des rencontres, n’est pas sans lien avec la demeure comme quête d’un chez-soi.


13 septembre - 7 décembre
Marie-Ange Guilleminot
transformationparlor.com

En galerie

Mobiles, transportables et intimes, les œuvres de Marie-Ange Guilleminot se concoivent dans une relation à l’autre et fonctionnent comme un don. C’est dans cette même atmosphère d’interface que se bâtit le projet virtuel transformationparlor.com. Il s’agit d’un site web où se côtoient des œuvres, des artistes, des témoignages, et où le lieu d’exposition apparât dans une constante relation avec l’espace de vie. Une partie du site s’articule d’ailleurs sur le plan de la maison de l’artiste brésilienne Lygia Clark, Construis toi-même l’espace où tu vis (1960). En cliquant sur les chambres-modules, le plan s’ouvre sur de nouveaux espaces où on découvre des œuvres liées au corps, au vêtement, aux lieux qu’on habite et qui nous habitent. Pour sa présentation à Optica, le site s’est développé pour inclure un projet réalisé en octobre 1994 à Tel Aviv. Marie-Ange Guilleminot avait alors occupé pendant un mois la terrasse de la galerie Bograshov, transformant l’espace d’exposition et le bureau de la galerie en un espace de vie, dans une relation constante avec la rue. Ce moment représente pour elle l’origine du Salon de transformation, une œuvre qui voyage à travers le monde depuis 1997.


13 septembre - 7 décembre
KIT + Artengine = Borderline Developments
Greylands Project

En galerie

KIT (fondé en 1992) : Manchester, Londres et Montréal
Artengine (fondé en 1996) : Ottawa

Greylands est le titre d’un projet et le nom d’un collectif d’artistes, d’architectes et d’ingénieurs, actif dans plusieurs villes d’Europe et d’Amérique, qui élabore des interventions in situ et sur le web dans une perspective critique et sociopolitique. Sous le couvert d’une compagnie immobilière avec son bureau de vente factice, Greylands propose un commentaire satirique sur l’utilisation et la planification de l’espace urbain. Depuis une première intervention de KIT à Widnes en Angleterre (1997), le collectif a réalisé d’autres projets de réaménagement de «zones grises» en espaces d’habitation sur un terrain contaminé au centre-ville d’Ottawa (1999) ainsi que sur une place publique à Mexico (2002). À partir d’un ordinateur et via [www.greylands.com], on pouvait se porter acquéreur d’un terrain sur un lotissement de développement domiciliaire et concevoir virtuellement les plans de son habitation. Sur le site réel, la compagnie installe ses bureaux et fonctionne comme une entreprise de développement. Les projets sont archivés et documentés sur le site de la compagnie.


13 septembre - 7 décembre
Janet Morton
Cozy

En galerie
Installation présentée à Toronto au 13 Third St. Wards Island, du 7 au 21 novembre 1999, et au Trinity Square Park, en avril 2000, dans le cadre de l’exposition Wool works, organisée par le Textile Museum du Canada.

Pour recouvrir une maison au Wards Island, Janet Morton a confectionné une sorte de vêtement fabriqué de quelque 800 tricots usagés, boutonnés et ornés de détails architecturaux tricotés à la main. Habillant tout d’abord une maison habitée, le projet fut par la suite réinstallé, pour une durée de trois jours, sur une structure d’échafaudage au Trinity Square Park. Le vêtement, qui sert habituellement à recouvrir le corps, prend ici des proportions démesurées jusqu’à atteindre une dimension habitable (7,62 x 8,53 m). Alors que Janet Morton semble référer littéralement à la demeure comme symbole de la chaleur et du refuge, ce recouvrement agit au contraire pour la protéger et expose ainsi sa fragilité et sa vulnérabilité. L’intérieur est tourné vers l’extérieur, ce qui provoque un renversement des espaces privé et public et, plus fortement encore, de l’intimité et de l’extériorité. Accentuée ici par l’échelle de l’objet et celle du matériau (des vêtements de tricot), cette contradiction d’une expérience publique d’un espace privé semble occasionner une domestication de la notion de public.


13 septembre - 7 décembre 2002
Jean-François Prost
Convivialités électives

En galerie
IInstallation-performance réalisée et présentée dans le cadre des projets-résidences du Lobe à Chicoutimi, sur le Saguenay près du village de Ste-Rose-du-Nord, du 19 février au 10 mars 2000.

Jean-François Prost a une pratique hybride, comme artiste et architecte, combinant l’installation et la performance. L’ensemble des projets qu’il a réalisés aux cours des dernières années s’inscrit en dehors du cadre traditionnel de l’architecture, cherchant plutôt à investir des lieux résiduels, des sortes de no man’s land ou des terrains vagues. Travaillant à l’échelle domestique, c’est l’idée d’habiter un lieu dans sa relation à l’environnement et dans sa dimension quotidienne qui suscite son questionnement. Parmi ses réflexions, on retrouve des thèmes comme l’urbanité, le nomadisme et la déterritorialisation qui viennent s’ajouter à une réflexion sur l’abri et les rapports humains. Convivialités électives a pris forme suite à une invitation du Lobe à Chicoutimi. Jean-François Prost a installé sur les glaces du Saguenay un abri temporaire qu’il a habité l’hiver pendant plusieurs semaines. À proximité des cabanes de pêche, l’habitation devient abri et refuge. La demeure s’inspire ici d’un dialogue avec le milieu, les gens et l’environnement, et est motivée par la vulnérabilité et la dimension précaire d’une situation de survie et d’observation du quotidien.


13 septembre - 7 décembre
Steve Topping
Home Projects

En galerie

Au cours des dernières années, Steve Topping a réalisé plusieurs projets d’habitation temporaire à différents endroits au Québec et au Canada, dont à Cartier en Ontario, durant l’hiver 1997, ainsi qu’au centre-ville de Montréal, en 1998-1999. En développant ses abris et ses espaces alternatifs comme des demeures éphémères et transportables, il réexamine le statut d’environnement domestique. Il questionne notamment comment l’aménagement et l’organisation d’un espace d’habitation peuvent affecter et transformer notre vie quotidienne. À Montréal, c’est sur le toit d’un édifice commercial au coin des boulevards St-Laurent et de Maisonneuve, dans un lieu qui abritait une ancienne machinerie de monte-charge, qu’il s’est organisé un espace domestique où il a vécu pendant six mois. Toute la conception de son espace de vie était pensée en fonction de l’espace d’habitation très restreint, voire contraignant, et des objets qu’il pouvait recycler. Ce qui redéfinit ici la demeure, ce n’est donc pas l’habitation elle-même, mais un processus davantage orienté vers l’expérience quotidienne d’un espace à habiter, qui reste entièrement maniable, transformable, adaptable à une forme de recyclage et à un mode de vie nomade.


Présentations publiques

28 septembre (13h-17h)
Circuit commenté en présence des artistes
Journées de la culture

5 octobre (14h)
Table ronde : Habiter l'inhabituel
En galerie
Participants : Marie Fraser, Marie-Paule Macdonald (University of Waterloo), Shauna McCabe (Confédération Centre Art Gallery)

23 novembre
Rencontre avec les artistes : L'oeuvre habitée
En galerie

Bibliographie
- «Artist Run Culture - A portfolio of recent and upcoming work from across the country», Mix V 28.3, hiver 2003, p.16.
- Charron, Marie- Ève, «Espaces à occuper», Le Devoir, 28-29 septembre 2002, p.F10.
- Delgado, Jérôme, «Mexico, Mexico, Mexi-iii-co!» La Presse, 7 septembre, 2002, p.15.
- Delgado, Jérôme, «Visites libres», La Presse, 22 Septembre 2002, p.E6.
- Devine, Shannon, «No Birthday Cakes Here, Local Artist elevates baking materials to high art», the LINK, 29 octobre 2002.
- «Fast Forward», Canadian Art Fall 2002, vol. 19, no 3, p.34.
- Giguère, Amélie, «La demeure Inventer la demeure», ETC Montréal, vol 61, mars-avril-mai 2003, pp.27-31.
- Lamarche, Bernard, «En tous lieux», Le Devoir, 24-25 août 2002, pp.C10-C11.
- Lamarche, Bernard, «Art contemporain et logique événementielle», Coranto #1, novembre 2002.
- Miller, Marcus, «News, Montréal», Contemporary, décembre 2002, pp.23-24.
- Miller, Marcus, «Highlights, Montréal», Contemporary, décembre 2002, p.30.
- Monfort, Mikaëlle, «Rue des plaisirs», Quartier Libre, 10 septembre 2002.
- Paré, André Louis, «La Demeure», para para, no 10, avril-mai-juin 2003, pp.2-3.
- Redfern, Christine, «2002/ the year in review / Visual Arts Off the wall», Mirror, vol. 18, no 29, 24 décembre 2002 - 8 janvier 2003.
- Rochefort, Jean-Claude, «Improvisation no 2 : Un bilan plutôt dont on attendait beaucoup plus», Le Devoir, 2-3 novembre 2002, pp.E11-E12.
- Woodley, Matthew, «Space invader», Mirror, 19-25 septembre 2002, p.41.
-«Tranches radicale dans l’année d’art 2002 au Québec», INTER, no 84, pp.4-33.

- Couillard, Claude, «Arts Visuels : Artiste Détective», 5 octobre 2002, [www.radio-canada.ca/culture].
- Couillard, Claude, «La Demeure», 19 septembre 2002, [www.radio-canada.ca/url.asp?/culture/expositions/v2/].

- Entrevue à Radio Canada CBC , Émission «Montréal Ce Soir» de Raymond St. Pierre, 1 novembre 2002.
- Entrevue à Radio Canada CBC, Émission «Tous Les Matins» de Dominique Bertrand et Paul Houde, 8 novembre 2002.