logo Optica

+ Programmation + Archives Décades + Nouvelles + Publications + Soutenez Optica + Info

Décades

Expositions

Année
0 | 1972 | 1973 | 1974 | 1975 | 1976 | 1977 | 1978 | 1979 | 1980 | 1981 | 1982 | 1983 | 1984 | 1985 | 1986 | 1987 | 1988 | 1989 | 1990 | 1991 | 1992 | 1993 | 1994 | 1995 | 1996 | 1997 | 1998 | 1999 | 2000 | 2001 | 2002 | 2003 | 2004 | 2005 | 2006 | 2007 | 2008 | 2009 | 2010 | 2011 | 2012 | 2013 | 2014 | 2015 | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 | 2020 | 2021 | 2022 | 2023 | 2024 |

Liste des artistes, auteurs et commissaires

| A | B | C | D | E | F | G | H | I | J | K | L | M | N | O | P | R | S | T | U | V | W | Y | Z |

Fonds documentaire OPTICA (Service des archives de l'Université Concordia)

Ouvrages aidant à la consultation des archives

Droits électroniques




image
© Sophie Castonguay, Isegoria, 2011. Performance avec récitants | Performance with reciters. Avec l’aimable permission de l’artiste | Courtesy of the artist. Photo : Simon Gosselin.

Véronique Leblanc (commissaire|curator)
du 18 avril 2015 au 13 juin 2015
Polyphonies

Vernissage, samedi le 18 avril de 15h à 19h

Performances
Anne-Marie Ouellet - Penser le futur - 15h30
Sophie Castonguay - Isegoria - 16h30


OPTICA sera exceptionnellement ouvert jusqu'à 21h vendredi le 24 avril lors de la Foire Papier 15

L’exposition Polyphonies réunit les œuvres de huit artistes, incluant deux duos, qui mettent en scène une pluralité de voix. Tantôt fondées sur des approches documentaires qui s’apparentent à l’exercice du terrain anthropologique (entrevue, questionnaire), tantôt axées sur l’invention de situations fictionnelles à l’intérieur desquelles on rejoue différentes formes d’archives, ces œuvres orchestrent la parole de façon à ce que les propositions des artistes créent un écart avec la réalité documentée. Elles s’approprient des manières de se raconter (au passé, au présent et au futur) pour problématiser les constructions identitaires et idéologiques qui prennent forme dans l’usage de la parole.

Le projet d’installation performative Penser le futur (2013-2015) élaboré par Anne-Marie Ouellet (Québec) procède à une réorganisation des résultats obtenus dans le cadre d’un sondage effectué auprès de 187 personnes portant sur les perceptions générales du futur. En manipulant les réponses qui lui ont été données, elle interroge les mécanismes de polarisation et de normativité qui agissent dans la fabrication de l’opinion publique.

Réalisé avec la collaboration d’un petit groupe de clients réguliers et d’employés d’un bar de quartier, La taverne (2015) d’Emmanuelle Léonard (Québec) montre une succession d’individus s’adressant à la caméra. Les préoccupations et les convictions exprimées par les protagonistes inscrivent l’expression de l’expérience personnelle dans la vie sociale de l’endroit en même temps qu’elle situe les individus entre marginalité et stéréotype.

Dans la vidéo Don’t Do It Wrong (2007), Katarina Zdjelar (Serbie / Pays-Bas) pose un regard sur le moment où, chaque matin, les élèves d’une école primaire d’Istanbul chantent l’hymne national à l’entrée des classes. Alors que la formation des élèves en rangs évoque un « corps collectif » au sein duquel l’individu fait un avec la nation, le comportement des enfants contrevient sans cesse à l’unité qu’on tente de leur imposer.

L’installation vidéo The Negociation (2010), réalisée en duo par Kaya Behkalam (Allemagne / Égypte) et Azin Feizabadi (Iran / Allemagne), observe les rapports conflictuels qui s’instaurent entre les individus d’un groupe débattant de leur conception de la révolution. Dans une double projection, les voix des acteurs alternent avec celle d’un narrateur en plus de s’amalgamer à des éléments visuels et textuels qui infléchissent le discours. C’est par une sorte de stratification narrative que cette œuvre traite de représentation, de réinterprétation de l’histoire récente et d’élaboration de l’imaginaire.

Avec La part du lion (2015), Sophie Castonguay (Québec) convie le spectateur au déploiement d’un discours polysémique devant un ensemble de tableaux créés par ses pairs. Affirmant le rôle du langage dans l’acte même de percevoir, l’œuvre performée par un récitant place le visiteur dans une zone d’incertitude entre l’image peinte et l’image projetée, le visible et le dicible, bref, entre ce qui est là et le sens à fabriquer dans une situation donnée.

Le projet participatif Dinner Party (2011-2015) de Dave Ball et Oliver Walker (Royaume-Uni / Allemagne) fait appel à huit personnes ne s’étant jamais rencontrées et acceptant de se prêter au jeu d’une discussion « médiatisée » autour d’un repas servi par les artistes. Quatre des convives sont dissimulés dans des pièces différentes et sont chargés d’animer la discussion de quatre autres invités assis à la table de la pièce centrale à l’aide de téléphones et d’écouteurs. Réactualisée à Montréal du 15 au 22 avril 2015, cette expérience interrompt les modes de socialité habituels en dissociant communication verbale et non-verbale.

Construites selon des structures polyphoniques ou utilisant la polyphonie comme méthode, les œuvres de l’exposition sondent la complexité des rapports entre individualité et collectivité. Chacune des œuvres met en place un espace discursif dans lequel la conviction intime, l’expérience individuelle et la croyance rencontrent les sphères sociale et institutionnelle. De la normativité à la dissension, de l’assujettissement à l’autodétermination et surtout dans la négociation constante entre ces extrêmes, l’ensemble des œuvres se rapporte à la constitution d’espaces publics et politiques ainsi qu’aux conditions de possibilités du vivre-ensemble.

En accord avec la dimension polyphonique des œuvres, l’exposition propose d’envisager les œuvres comme autant de « voix » issues de contextes sociaux, politiques et historiques distincts, trouvant des échos les unes dans les autres et résonnant avec des préoccupations partagées à une échelle plus globale. En s’intéressant aux notions d’appartenance, de différence, de représentation, de normativité et de commun, elles problématisent les relations de pouvoir qui s’instaurent dans l’utilisation du langage et interrogent les processus par lesquels les constructions identitaires et idéologiques participent à l’articulation de la vie commune.

Véronique Leblanc, commissaire


British Council Goethe Institute


COMMUNIQUÉ DE PRESSE (pdf)

DOSSIER DE PRESSE (pdf)

REVUE DE PRESSE

Jérôme Delgado, 2015. « Parler de toutes les voix », Le Devoir, 5 février. Web, "http://www.ledevoir.com/culture/arts-visuels/437707/parler-de-toutes-les-voix".

Marie-Gabrielle Ménard s'est entretenu avec Véronique Leblanc à l'émission Montréal s'expose sur les ondes de CIBL, dimanche 10 mai 2015.



Dave Ball est né en 1978 à Swansea (R.-U.). Il vit et travaille au pays de Galles et à Berlin.

Formé au Goldsmiths College (mâtrise) de Londres et à l’Université de Derby (bacc.), au Royaume-Uni, Dave Ball est représenté par la Galerie Art Claims Impulse, à Berlin. Parmi ses expositions, mentionnons Searching for the Welsh Landscape, à l’Aberystwyth Arts Centre (solo), pays de Galles, 2016 ; To Make the Improbable, Saint-Jean-Port-Joli, Québec, 2013 ; A to Z: From Aardvark to Axle, Galerie Art Claims Impulse (solo), Berlin, 2013; Making Mirrors, NGBK, Berlin, 2011. Il a été entre autres en résidence à l’Aberystwyth Arts Centre, 2014 ; à Est-Nord-Est, Saint-Jean-Port-Joli, Québec, 2013 ; au Künstlerhäuser Worpswede, Allemagne, 2009. www.daveballartist.co.uk



Oliver Walker est né en 1980 à Liverpool (R.-U.). Il vit et travaille à Berlin et à Liverpool.

Oliver Walker a recours à l’art et à l’intervention en direct ainsi qu’à la vidéo pour examiner certains systèmes sociopolitiques. Il a étudié les beaux-arts à la University of the West of England à Bristol (R.-U.) et à la Berlin University of the Arts (UdK). En 2012, le Sénat de Berlin lui accordait une résidence à la Cité internationale des Arts, à Paris. En 2013, il a reçu une bourse de l’Arts Council England pour son projet One Euro qui, depuis, a été présenté à FACT (Liverpool), Trasmediale (Berlin), et a été mis en nomination à Ars Electronica (Linz, Autriche) en 2015. oliverwalker.org



Kaya Behkalam est né en 1978 à Berlin (Allemagne). Il vit et travaille à Berlin et au Caire.

Kaya Behkalam a étudié à la Berlin University of the Arts (UdK) et il est présentement doctorant en art libre à l’Université Bauhaus à Weimar. Parmi les lieux où il a présenté ses oeuvres, mentionnons le Queens Museum, New York ; Haus der Kulturen der Welt, Berlin ; Museo Reina Sofía, Madrid ; et Kunstverein Heidelberg. Excursions in the Dark (2011) a reçu le prix Dialogue du European Media Art Festival (EMAF). Behkalam enseigne à l’Université américaine du Caire. kayabehkalam.net



Azin Feizabadi est né en 1983 à Téhéran (Iran). Il vit et travaille à Berlin.

Artiste et cinéaste, Azin Feizabadi a étudié à The New School à New York (mâtrise en beaux-arts, 2011). Ses œuvres ont entre autres été présentées au Museum Ostwall, Dortmund (2014), au Exhibition Space Beirut, Le Caire (2013), au Heidelberger Kunstverein (2012), à n.b.k., Berlin (2010), à la 10e Biennale de Sharjah (2011), au Queens Museum, New York (2010), au Haus der Kulturen der Welt, Berlin (2010), à la Silkroad Gallery, Téhéran (2009) et au NGBK, Berlin (2008). Depuis 2009, il se consacre à un projet de recherche multidisciplinaire à long terme qui s’intitule A Collective Memory. Il est présentement chercheur à la Berlin University of the Arts (UdK). azinfeizabadi.com



Sophie Castonguay est née en 1974 dans la région de Montréal. Elle vit et travaille à Val-Morin et à Montréal.

Sophie Castonguay a exposé dans plusieurs lieux de diffusion au Québec (AXENÉO7, DARE-DARE, Dazibao, Praxis, SBC, Skol, Verticale, Vidéographe), au Canada (Fado, xspace, Third Space, Galerie du nouvel Ontario) et à l’étranger (Hangar à Barcelone, Projektraum54 à Bâle, FIAC à Paris, Art Basel à Miami). Elle poursuit présentement un doctorat en études et pratiques des arts à l’Université du Québec à Montréal où elle enseigne à l’École des arts visuels et médiatiques depuis 2008. mrcx.ca/sophie



Emmanuelle Léonard est née en 1971 à Montréal où elle vit et travaille.

Le parcours artistique d’Emmanuelle Léonard compte de nombreuses expositions individuelles et collectives présentées tant au Québec qu’à l’étranger : Musée d’art contemporain de Montréal, Kunsthaus Dresden à Dresde, Neuer Berliner Kunstverein à Berlin, Glassbox à Paris, Mercer Union à Toronto, OPTICA, VOX et le Mois de la photo à Montréal, L’Œil de poisson à Québec et Expression à St-Hyacinthe. Récipiendaire du prix Pierre-Ayot en 2005 et nominée pour le Grange Prize en 2012, elle était finaliste pour le Prix en art actuel du Musée national des beaux-arts du Québec en 2014. emmanuelleleonard.org



Anne-Marie Ouellet est née en 1982 à Rimouski. Elle vit et travaille à Montréal.

Titulaire d'une mâtrise en arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal (2011), Anne-Marie Ouellet a exposé au Québec, notamment à la Maison des arts de Laval (2013), à la Galerie de L'UQAM, Montréal (2011), à la Manif d'art 4, Québec (2008) et au Musée régional de Rimouski (2005). Elle a également participé à des événements et à des résidences de création au Québec (PRAXIS, Ste-Thérèse, 2012 et DARE-DARE, Montréal, 2012), en France (FRAC/Alsace, 2006) et en Allemagne, (B_Tour Festival, Berlin, 2013). www.anne-marieouellet.com



Katarina Zdjelar est née en 1979 à Belgrade (Serbie). Elle vit et travaille à Rotterdam.

Parmi ses récentes expositions, mentionnons Towards a Further Word, Kunstverein Bielefeld, Allemagne (2014) ; Of More Than One Voice, Museum of Contemporary Art ARTIUM, Vitoria-Gasteiz, Espagne (2013) ; Stepping In-Out, Center for Contemprary Art Celje, Slovénie (2011) ; Parapoetics, TENT Centrum Beeldende Kunst, Rotterdam, Pays-Bas (2009) ; But if you take my voice what will be let to me?, pavillon de la Serbie à la 53e Biennale de Venise (2009). Elle a entre autres participé aux expositions collectives suivantes : M/other Tongue, commissaire Sabel Gavaldon, Tenderpixel, Londres (2014) ; Father Can’t You See I’m Burning, De Appel Contemporary Art Centre, Amsterdam (2014) ; Acts of Voicing, Württembergischer Kunstverein Stuttgart (2012) ; Rearview Mirror, The Power Plant Contemporary Art Gallery, Toronto (2011); Morality. Act II: From Love to Legal, Witte de With Centre for Contemporary Art, Rotterdam (2009). katarinazdjelar.net



Véronique Leblanc est née en 1982 à Jonquière. Elle vit et travaille à Montréal.

Véronique Leblanc est commissaire indépendante, auteure et chargée de cours en histoire de l’art à l’Université du Québec à Montréal. Détentrice d’une mâtrise en études des arts de cette institution, elle a notamment organisé des expositions présentant le travail d’Artur Å»mijewski (Pologne), Paul Wiersbinski (Allemagne), Dave Ball (Royaume-Uni), Jean-Pierre Aubé, Patrick Beaulieu, Douglas Scholes, Jean-Pierre Gauthier et ATSA (Canada). En 2014, elle obtenait la Résidence de recherche pour commissaire indépendant au ISCP à Brooklyn dans le cadre d’une bourse du CALQ. Lauréate du Prix John R. Porter 2015 pour ses essais sur Emmanuelle Léonard et Artur Å»mijewski, elle est la première récipiendaire du programme de Résidence de recherche en commissariat M&M à Mexico (Oboro, Montréal / Laboratorio Arte Alameda, Mexico, 2013).