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Liste des artistes, auteurs et commissaires

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Fonds documentaire OPTICA (Service des archives de l'Université Concordia)

Ouvrages aidant à la consultation des archives

Droits électroniques





Alain Pratte
du 8 janvier 1982 au 28 janvier 1982
Exposition solo

C'est une cage imprécise et vaseuse où tout flotte à la dérive et se noie; un marais pétrifié dans lequel nage l'air épais d'une vie latente, haletante. Et puis rien d'autre, sinon quelques grouillements sinistres. Comment dire?

Une ville...
Une ville aux milles commandements, une ville qui dit quand, qui dit qui; une ville de l'ordre, raisonnée par mille esprits contradictoires, gigantesque miroir bêtifiant ou la rue est un sens unique à l'horizon, le mur, un mur, le bruit, une masse d'odeurs criantes.

On cherche la ville, mais on se voit, errant, coincé entre deux rêve, entre deux mondes, comme un mur, comme une clé, dans la déroute anonyme, en quête des promesses d'une vie fuyante.

Et le temps file en crachotant ses poumons gris; est-ce un sursis? est-ce une grâce? Pourquoi cette urgence de décoder, recoder, bâtir? Serait-ce pour confirmer une fois pour toutes l'ineffable douceur de la survie? Mais c'est la guerre, voyons! Et il est tard... À peu près minuit, docteur Schweitzer.
- Communiqué de presse (Optica)



Eric Cameron
du 8 janvier 1982 au 28 janvier 1982
Installation

Ce document est uniquement disponible en anglais:
“Cameron, a teacher at the Nova Scotia College of Art and Design (Halifax) has an installation consisting of seven sets of mirrors angled to each other at 45 degrees, in such a way that a gallery goer can see himself reflected from any part of the room. That's clever and it's supposedly related to philosophical and environmental interpretations that one could spout by the yard, but then one could do the same while contemplating the funny mirrors at Belmont Park. The artist says he has placed them on the wall to meet the angles of the windows, to follow the lines of a building in the distance, to pick up other objects in the room so the viewer can relate to himself and his milieu. That's fine, but there are no directions noting the relationships made to structures outside. What I react to are sets of mirrors and occasional strange stereophonic sounds that are pleasantly disruptive, and two white objects. The latter are called Thick Paintings and are novel examples of the flexibility of what is 'acceptable art.' (...)"

Sabbath, Lawrence, “Form and Content Marry in Exhibit of Artists' Books”, The Gazette, Saturday January 16, 1982.



Michel Campeau
du 2 février 1982 au 27 février 1982
Week-end au «paradis terrestre»!

Ce travail s'intitule: «Week-end au «paradis terrestre»!» et comprend des photographies réalisées entre 1972 et 1981, la plupart ayant été produites durant les week-ends. Bien que je ne me considère aucunement comme un photographe du dimanche, j'ai pris pour prétexte des évènements à caractère social, religieux, sportif ou commercial pour prendre l'air juste pour voir.

En fait pour moi, la photographie est le moyen par lequel j'évalue ma relation au monde, ce qu'il est ce que je suis, comment je me situe émotionnellement, moralement, physiquement, psychologiquement par rapport à certaines manifestations extérieures. Je me considère essentiellement comme un écrivain visuel, l'outil servant à l'écriture étant la caméra photographique, avec laquelle j'enregistre avec intuition et spontanéité mes observations, sentiments sur la société dans laquelle je suis impliqué avec les mêmes aliénations et les mêmes contradictions que les individus photographiés au hasard de mes explorations.

Dans mes images, j'impose mes sentiments, je tente de communiquer mes préoccupations, mes états d’âme. Les photographies sont des transpositions du réel, mais beaucoup plus qu'une fente sur le monde; elles sont inévitablement des miroirs, ceux de la subjectivité de celui qui réalise. Il s'agit d'un point de vue, d'une vision du monde. Mes photographies sont d'abord un commentaire. Aussi suis-je bien conscient du fait qu'au travers mes images, leur affection, leurs humours et aussi leur ironie, les personnages paraissent particulièrement fragiles et vulnérables. C'est là, ma propre fragilité d'être.

En rendant public mon travail, j'ouvre un dialogue avec un interlocuteur, je souhaite, ne serait-ce que temporairement l'émouvoir, transformer son regard, son esprit, qu'il partage mes états d’âme constamment changeants.
- Communiqué de presse (Optica)



David Clarkson
du 2 février 1982 au 27 février 1982
The Archives of an Unknown Ideal / Les archives d'un idéal inconnu

Cette installation d'éléments photographiques, architecturaux et sculpturaux est la première exposition à Montréal de David Clarkson.

L'objet central des archives est une étude photographique approfondie d'un chemin abandonné. Cette collection de cents (100) photographies couleurs forme comme un point de références entre plusieurs stations de la galerie. À travers mes souvenirs de mouvements, ces archives fonctionnent comme un schème de références pour un groupe complexe de coordonnés spatiaux et émotifs.
- Communiqué de presse (Optica)



Exposition de groupe
du 9 mars 1982 au 27 mars 1982
New Faces / Treize à Optica

L'exposition «Treize à Optica» , du 9 mars au 27 mars, n'a pas l'intention de rendre compte des tendances prédominantes ou nouvelles directions. L'exposition réunit plutôt le travail de plusieurs jeunes artistes, montréalais et d'ailleurs au Canada (Vancouver, Toronto, Ottawa, Hull), qui sont encore peu connus sur la scène artistique montréalaise. «Treize à Optica» représente notre désir en tant que galerie gérée par des artistes de présenter au public des œuvres de jeunes artistes travaillant dans les médias suivants: peinture, photographie, sculpture, multimédia, installation, performance.

A & B. associés: Des maquettes de sites industriels en ruines font l'objet d'une réflexion sur le thème du délabrement urbain de la part de René Pierre Allain et Miguel Berlanga, deux jeunes artistes d'Ottawa. Le thème est exploré du point de vue des archéologues futures pour lesquels notre présent constituera un passé mystérieux. Mais c'est entre la fouille archéologique et le chantier de construction qu'opère ce travail. Là où nous sommes habitué à voir l'érection nous est montré l'écroulement.

Jon Batura: Photographe de Vancouver dont les images présentées dans le cadre de l'exposition font parties d'une série de portraits intitulés Obscure Westcoast Artists. L'emploi soigneux de la couleur et de l'espace en tant que moyen et lieu de description et d'interprétation des sujets mettent l'accent sur la représentation de ces derniers.

Moyra Davey: Photographe, montréalaise, dont le projet en cours est une série de portrait de ses cinq sœurs. Dans le cadre de cette série elle explore les dynamismes uniques de chacune ainsi que leurs similarités frappantes. Les images de l'exposition font partie de ce projet.

Nolia Gervais: Artiste, montréalaise, travaillant en multimédia. L'œuvre exposée comprend une table et une chaise un dictionnaire et un magnétophone, des documents écrits et des photographies. La relation entre le signet, l'objet, l’interaction entre le spectateur et l'œuvre sont les problématiques qui l'intéressent.

Leigh Harrington: Artiste, montréalais, travaillant en multimédia. Son œuvre traite du contenu émotif et parfois humoristique de l'objet. L'œuvre exposée est tridimensionnelle et s'intitule Frigid-Air.

Harlan Johnson: Dans les tableaux de ce peintre montréalais les thèmes courants du récit biblique sont traités dans un langage personnel et expressionniste.

Ruth Caplan: photographe torontoise, intéressée à la nature humaine par le portrait. Elle exagère intentionnellement certain aspects de la vie de ses sujets afin de faire transparaitre une dimension universelle dans laquelle le spectateurs pourra se reconnaitre.

Ron Levine: Photographe, montréalais, employé à la Pige et comme photojournaliste. Les photographies exposées font partie de la sérié intitulée Vie Nocturne. Les images révèlent cet aspect d’étrangeté que le couvert de la nuit donne parfois aux objets et aux endroits les plus familiers.

Catherine Marcogliese: Peintres, montréalaise dont les œuvres combinent deux modes opposés d'énonciations picturale: la graphique de la peinture et la plastique du collage. La mise en rapport des opposés implique une relation dynamique, un tiraillement intérieur, une tension sous-jacente. La relation dynamique première suggère: ordre/désordre. Chaque tableau représente un état de désordre se conciliant avec son opposé.

John F Marok: Peintre montréalais. Les paysages sombrement éclairés, l'atmosphère ténébreuse—discours symbolique. La nature lieux de présage et de mélancolie.

Michel Martineau: peintre. Il travaille et habite à Hull. Ses tableaux interrogent la problématique de la représentation et de la réalité et la relation entre représentation et réalité.

Barry Meabry: Artiste d'Ottawa. L'installation/performance intitulée Salle de Répétition sera mise en marche pendant la première semaine de l’exposition à des heures spécifiques qui restent à déterminer (...). L'œuvre est conçu pour toucher l'œil et l’oreille du spectateur de façon à affecter sa perception de soi. Il devient partie intégrante de l'œuvre.

Peter Trepanier: Sculpteur montréalais. Son œuvre réfère au travail de la mémoire. La mémoire qui s'inscrit dans le texte, le texte de la mémoire qui s'inscrit dans les objets quotiens en les transformant. Il s’agit du souvenir agissant, celui qui donne une valeur affective aux choses.
- Communiqué de presse (Optica)



Michel Gaboury
du 6 avril 1982 au 24 avril 1982
Photographies

Rappelez-vous.
Voici quelque chose que nous voulons photographier.
Nous photographions alors le même sujet, une fois, deux fois, toujours à la recherche du bon cadrage, de la bonne lumière, de la bonne intensité émotive.

J’ai voulu décrire le geste de photographier, la répétition, les choix possible entre deux négatifs à peu près semblables. Le passage de temps entre deux négatifs consécutifs. Quelques secondes ou plusieurs heures. Quelles en sont les différences ? Une ombre de plus peut-être. Dans quelques cas, j’ai délibérément opté pour une séquence plus logique, une image complétant l’autre de façon formelle, comme par exemple, l’assemblage « Roches en tas ».

Toute cette fébrilité, ces gestes répétés, ces images en séquence, le temps qui s’écoule, tout ceci ne peut évidemment pas nous faire oublier l’image comme telle. Voici donc neuf ensembles. Des animaux, quelques humains, de la terre, des arbres, de l’eau. L’ensemble peut former une espèce de panorama très rapide de la vie sur terre. Je m’intéresse à ce qui croît, à ce qui bouge, à l’arrêt et au vide.

En manipulant ces grandes photographies, qui ne se manipulent pas facilement en raison de leur taille, je fais en quelque sorte en retour sur le papier photographique, le matériel, celui qui supporte l’image. Une photographie n’est pas seulement une image. C’est aussi un morceau de papier, plus ou moins grand, plus ou moins glacé. La grandeur des images, la qualité du papier, tout ceci questionne le contenant d’une image.

Ce matériel questionne aussi dans le sens de la brisure. La grandeur, les réflexions sur le papier glacé, tout ceci brise l’image traditionnelle. Et cette image que je brise, de la recolle à ma façon.

Dans un deuxième temps, je réagis au choix, à l’assemblage, à l’ensemble. Mon œil, mon bras réagissent aux masses noires, aux masses blanches. Je trace des lignes, plus ou moins courtes, avec du papier adhésif. Je réagis aux formes de l’image. Bandes blanches et noires, aux couleurs de l’impression photographique. Le blanc et le noir. Le blanc apposé sur le noir, le noir sur le blanc, créant ainsi un rapport visuel entre l’image et les bandes, par opposition. Dans certains cas, la réaction, c’est-à-dire mon geste, est négative. Voilà de longues bandes qui déséquilibrent l’image que je présente en ramenant l’intérêt de celui qui regarde, vers la surface du papier. Il y a là un geste qui détruit en partie, qui veut couper.

Ailleurs, les bandes plus petites veulent, au contraire, souligner l’image. Je pense aux #9, Pluie de neige : petits morceaux de papier blanc, qui font en quelque sorte écho à la fine pluie de neige ; ou encore au #5, Poulets à la King, œuvre où les bandes répètent, en quelque sorte, le grain que les poulets mangent.

Le geste de coller enfin, d’apposer ces ensembles sur un mur, répète, complète le geste initial de poser des bandes blanches ou noires sur les assemblages. Il complète cette fois-çi, en reliant l’image au mur. J’aimerais que l’on parle de cette série comme d’une réflexion sur le processus, sur l’action de photographier.
- Déclaration de l'artiste (Optica)



Walter M. May
du 6 avril 1982 au 24 avril 1982
«Looks Real» «Feels Real»

Cette installation aborde le problème du contraste illusion/non - illusion ; je préfère encore mieux parler du truqué et du vrai. Revient toujours la question suivante : combien l’observation peut-elle être valide avant qu’elle ne soit obtempérée par nos préconceptions ?

Les boîtes - serpents (coffret d’étalage) sont intéressantes par le biais de l’illusion souvent apparente dans les idées qu’on leur associe. La boîte porte un texte qui est faux. Il n’est nul part indiqué sur la boîte que celle-ci contient un serpent. La boîte indique snake (serpent). La boîte énonce looks real (parât réel, visuellement), feels real (parât réel au toucher) et wiggles like real (tortillement vraisemblable). Cet énoncé implique l’irréel.

En examinant de plus près, il devient évident que les serpents en caoutchouc ne portent aucune ressemblance à de vrais serpents, car ils ne sont réels ni au coup d’œil, ni au toucher, pas plus que dans leur tortillement. En fait, on s’étonne que ceux-ci peuvent tant différer des serpents réels. Si un artiste devait créer la vérisimilitude en caoutchouc d’un serpent, je suis convaincu que celui-ci produirait une imitation fort bien réussie. S’accaparer d’un serpent, en faire le moulage, puis la fonte en caoutchouc pour ensuite peindre le tout d’une manière réaliste. Ça devient intéressant lorsque des gens qui ne sont pas artistes s’engagent à créer une illusion.

Les serpents en caoutchouc servent uniquement dans des situations dépourvues d’inspection trop exiguë. La réaction ne se produit qu’à partir de l’aperçu... du choc ou bien de l’éloignement.

Ces serpents sont l’exagération même ; proviendraient-ils d’une bande dessinée ? Il faut peut-être dépendre de l’exagération pour assurer une réaction, celle qui revient de l’esprit des toiles sur velours noir ou des couleurs fluorescentes, c’est-à-dire en mettre plus qu’il n’en faut. Peut-être faut-il se servir de serpents à style bandes dessinées, afin d’empêcher une vrai panique.

Le nouveau contenu des boîtes introduit d’avantage le truqué, notamment la peau de serpent simulée...ou bien des matériaux d’art simulés (par exemple, le faux marbre). Aucune des simulations ne se rapproche de la réalité (la peau de serpent porte une teinte rouge ; il y a même une note fausse dans cet élément puisque sa couleur est tellement incroyable). À même les boîtes serpents, on trouve des tableaux superbes. Tout comme les fabriquants de serpents en caoutchouc, leurs artistes commerciaux se livrent à l’illusion. Le Mur... les apparences trompent couleur, jugement, attentes.

L’illusion du mur : il ressemble à tous les autres. Il parât ainsi du devant. Le spectateur peut trouver des indices lorsqu’il s’approche du côté plat : par contre peu de gens aperçoivent les petits bouts de deux-par-quatre visibles aux bords de l’objet. Lorsqu’on le contourne la réalité se révèle avec un brin d’humour. Le support du mur est construit à partir du fatras le plus tordu, reployé et déjeté qu’il soit possible de trouver. De tels matériaux, déjà assez amusants, nous obligeons à repenser. On ne peut plus se contenter des mesures, de la coupe et enfin de l’assemblage du bois. Toute activité, soit-elle des plus simples, est rendue plus complexe lorsqu’elle incorpore des matériaux hors de l’ordinaire. L’artiste est obligé de répondre aux problèmes simples avec des solutions créatrices.

La troisième œuvre à être exposée réunit des éléments graphiques, le dessin des coffrets, ainsi qu’un matériel gauchi. Une considération importante est l’essai de construction d’un cercle à partir de bois déjeté. Il s’agit, en ce cas du troisième ou quatrième essai d’obtenir un cercle de ce genre. Les autres essais ont jusqu’ici échoué. Un thème qui lui aussi réapparât dans cette œuvre est l’emploi du bois d’une façon linéaire... en sorte, un exercice de dessin. Similarités de couleur et la peau de serpent/ gaufre font référence au contenu originel des boîtes.
- Déclaration d'artiste (Optica)



Jacqueline Fry
le 18 avril 1982
Conférence/Lecture

Jacqueline Fry, anthropologue. Conférence faisant partie du projet « Un art engagé » subventionné par le Conseil des Arts du Canada.
- Parallélogramme, 1982, vol 7, No 4, p. 54

Parallélogramme, 1982, vol 7, No 4, p. 54



Yvon Cozic
du 4 mai 1982 au 22 mai 1982
Grand-pliages / Ground Pliages

Des Papiers Nus, Impersonnels, Comme Une Assiette, Des Pliages Répétés Comme Des Coups de Fourchette, Avoir Faim:
L'ensemble des oeuvres de l'exposition, faite en mai 81 du Musée du Québec, témoignait de deux aspects, théoriques et matériels, contraires et compléments: le Durable et l'Éphémère. Les sculptures au sol, les Ground-Pliages, avec un caractère -permanence dû à leur confection employant l’aluminium et le vinyle, peuvent êtres pliés, dépliés et repliés pour les monter, les transporter et les remonter en respectant, toujours leur forme fixée.

Avant d'être culturels, mes sculptures sont des objets culturel:
Les oeuvres au mur, les Grand-Pliages, réaliser avec des papiers divers et des rubans cachés, ne naissent pas et ne vivent que l'instant d’un moment, celui de l’expo.

Témoigner du temps qui passe, Faire comprendre que l'idée de non retour est pour moi la chose la plus importante dans le geste créateur:
Ces deux types d’oeuvres ont un concept commun, celui de travailler sur et avec l’espace. Vu l’esprit qui anime présentement mes recherches, j’ai choisi de présenter chez Optica, par quelques Grands-Pliages, ce côté expérimental de voir la sculpture par la notion éphémère. Ces Grands-Pliages muraux sont la deuxième génération d’œuvre explorant l’espace rectangulaire. Ils découlent de petits pliages fait rapidement dans des papiers standardisés commercialement. Sortes d’origamis non pré-organisés, les Petits-P sont de l’espace plié et replié de façon automatisée.

Plier du papier, Plier de l'espace, Replier du papier, Replier de l'espace sur lui-même, Se replier sur soi-même, L'espace d'un instant:
Le fait de réaliser de très grands pliages permet dans un premier temps d’explorer, d’arpenter la surface du sol sur laquelle repose le papier et où s’effectue l’action de plier. Une fois le pliage confectionné, il devient mural en étant fixe à l’aide de rubans cachés à un plan vertical. Ces oeuvres sont des instants momifiés, des gestes stratifiés d’actes posés en un lieu et un temps donné.
- Communiqué de presse (Optica)



Serge Clément
du 4 mai 1982 au 22 mai 1982
Les Québécois en vacances

«Mon instrument de travail, c'est l'appareil photographique. Je puis, grâce à lui, donner un sens à tout ce qui m'entoure.»
- André Kertesz

D'abord certains lieux qui appartiennent d'une façon traditionnelle aux vacances des Québécois. Pensons aux plaines d'Abraham, à Québec
au roché, à Percé
au Manoir Richelieu, à Pointe-au-Pic
à la mer d'Old Orchard Beach
et à la Floride, l'hiver.

Qui voyage? Comment? Quels sont leurs besoins? Sans avoir la prétention d'être une enquête sociologique, voilà l'ébauche d'un portrait des Québécois en vacances. Les vacances, c'est le terrain neutre. Les individus sont sortis de leur environnement, de leur quotidien. Il ne reste que quelques signes. Les êtres photographiés deviennent en quelque sorte leur propre symbole.

Photographier avec respect, sans juger, pour retrouver une époque, ses habitants.
Photographier puis...
Photographier, pour lire au fond des yeux,
pour lire au fond des photos,
pour lire au fond des yeux des photos,
pour l'immense plaisir de lire.



Krysztof Wodiczko
le 23 mai 1982
Conférence/Lecture

Krysztof Wodiczko visionnement et conférence ; conférence faisant partie du projet « Un art engagé » subventionné par le Conseil des Arts du Canada.
- Parallélogramme, 1982, vol 7, No 4, p. 54

Parallélogramme, 1982, vol 7, No 4, p. 54



Reinhard Reitzenstein, Gayle Young
du 1 juin 1982 au 25 juin 1982
Installation / Performance

Installation performance (photographie noire et blanc/acier/musique/bande sonore).

Reinhard Reitzenstein est associé à la Carmen Lamanna Gallery à Toronto depuis le début des années 1970. Les œuvres montrés à Optica ont été réalisés en 1978-79 et montrer a Carmen Lamanna Gallery en janvier 1979.
- Communiqué de presse (Optica)



Isabelle Bernier, Martha Townsend, Louise Viger, Michèle Waquant, Pierre Gosselin, David Moore
du 8 septembre 1982 au 25 septembre 1982
Risques et périls

Pour plusieurs, l’art est comme un baromètre. Pour d’autres, jamais de la vie. Depuis peu, ces deux manières de sentir s’affrontent au lieu d’exister parallèlement. L’exposition « Risques et Périls », quoiqu’elle n’entend convaincre personne, ne veut pas éteindre ce contexte puisqu’ elle en découle. Au contraire, chacune des personnes réunies ici lutte contre le goût du silence qui l’assaille intimement et les silences réels qui ont pris forme assez récemment parmi nous.

Aucune des œuvres aujourd’hui rassemblées ne comporte cependant de lien logique ou de pensées communes. Il est inutile d’en chercher. En ce sens, l’idée de juxtaposer des propositions aussi étrangères manifeste déjà que l’art plus que jamais est hétérogène et n’affirme sa survie qu’en fonction de cette liberté. Chacun des six artistes choisis travaille cette liberté.

On peut toutefois dresser des limites à celle-ci. L’ensemble des travaux, qu’ils soient bidimensionnels, tridimensionnels ou spatio-temporels, repose sur la volonté et le désir d’être soutenu par une analyse du processus de matérialisation. Ce processus est aisément identifiable grâce à la mise en scène de chaque projet. Cette mise en scène est calquée sur le processus de projection du récepteur en partant d’images assimilées à des images transformées.

Si en général la couleur est éteinte, c’est que ce traitement entre deux extrémités permet au récepteur de dépasser les leçons reçues en oscillant entre son désir de rencontrer ce qui est admis et sa volonté d’échapper à des conduites refoulantes. Le fait encore que les matières soient à la fois dures et molles renforce ce dilemme et amène le percepteur à prendre position pour l’ambigüité.

Et pourtant, en parlant de caractéristiques formelles, j’en arrive moi aussi à répéter des schèmes évincés par ces artistes au profit d’une attitude globale qui nie la nécessité de l’efficacité sur laquelle s’échafaudent ces schèmes. C’est là le jeu consenti : au commencement nous percevons les choses telles qu’on nous les a transmises grâces à des relents de constructions. Dans ce qui semble être la voie ou la répétition de ce qui a été, s’ouvre une part inconnue à peine matérialisée ou imaginée. C’est à travers le « à peine imaginée : que tout peut prendre place en dehors des héritages récents.
- Jean Tourangeau
- Communiqué de presse (Optica)



Murray MacDonald
du 5 octobre 1982 au 23 octobre 1982
Spatial Conjuncts

Lors de sa dernière exposition à Optica, MacDonald a converti l’espace de la galerie en une installation d’envergure Columned. Cette année, « Spatial Conjuncts » comporte des sculptures de petit format. Les pièces d’acier et d’aluminium ont été construites concurremment durant les douze derniers mois à la suite d’une préoccupation pour une même problématique perçue à travers l’utilisation de différents matériaux. Selon MacDonald, ses pièces, de par leur structure dynamique, imposent à qui les observe de s’orienter. D’une part, les pièces d’aluminium, de par leurs qualités réfléchissantes agissent comme un point d’appui aux limites de l’intersection de deux murs. Chaque pièce d’aluminium, est légèrement éloignée du mur et ses plans angulaires permettent des images réfléchissantes à la fois vers le dedans et vers le dehors. De plus, l’utilisation de l’aluminium, de par ses qualités de réflexion, amène le percepteur dans un espace imaginé vers une montée suggérée à l’aide de petites marches. Pour ce qui est des lourdes pièces d’acier, le plan sur lequel elles reposent devient comme un quatrième plan renfermant l’espace intérieur. La répétition d’arches ou plans amène le regard du percepteur vers cet espace intérieur vers un point de fuite. Dans les deux cas, à savoir, des pièces d’aluminium et des pièces d’acier, la position de percepteur par rapport à chacune d’elles est un facteur déterminant à la compréhension d’un espace réel et suggéré. « Spatial Conjuncts », selon Jean Tourangeau, est en ce cas la représentation d’une place autre offerte au sujet récepteur et dont les coordonnées s’élaborent à partir d’un sentiment de la mesure calqué sur ce que cette place figure.
- Communiqué de presse (Optica)

Murray MacDonald est né à Vancouver en 1947. Après avoir terminé des études en histoire de l’art, architecture et sculpture en Amérique de Nord et en Europe son nom figure dans plusieurs expositions solo à Montréal, Toronto et Hamilton ainsi que des expositions de groupe.



Bruce Parsons
du 5 octobre 1982 au 23 octobre 1982
Man on the Road to Solola

Outre son projet d’installation pour Optica, il travaille présentement à la réalisation de deux installations d’envergure pour P.S.I, New York ainsi que pour Mercer Union, Toronto. Le projet d’installation pour Optica intitulé « Man on the Road to Solola » réfère à des images d’archétypes juxtaposés de façon à suggérer des confrontations dramatiques. L’observateur se trouve alors entouré de couleurs, de matériaux tels l’étain, le bois, le laminé et la toile ainsi que des qualités picturales et architecturales inhérentes à la galerie. « Man on the Road to Solola » nous renvoie à l’art du passé et plus important encore est la nécessité de faire le lien avec le présent. L’œuvre de Parsons comporte des éléments autobiographiques servant de véhicule dans le processus de développement de celle-ci à travers une séquence d’associations de formes gratuites. L’utilisation dramatique de l’acte de rupture est partie intégrante de la structure de l’œuvre ne laissant que peu de préoccupation pour une continuité dans le style. L’artiste décrit son œuvre comme un appel urgent à une célébration dramatique à savoir d’une souris se métamorphosant en une tortue. Les caractères rituels de l’œuvre peinte suggèrent des gestes à la fois dynamiques et statiques complétés par la présence du ou des observateurs dans l’espace même de la galerie. Une bande vidéo Mother Earth dans laquelle l’artiste joue le rôle de l’Homme Mort, Endormi, de l’Interrogateur et de la Femme Tombant agit comme une extension de l’œuvre. D’autres caractères tels celui de Mère Terre nue qui prend une pose sans pour cela bouger et celui de la fille à la robe rouge dont la courbe du corps suggère l’extase érotique apparaissent dans l’installation ainsi que dans la bande vidéo. « Man on the Road to Solola » se définit, d’une part, à partir d’un éventail d’images déjà choisies par l’artiste et d’autre part, s’est développée à l’intérieur de l’espace architectural de la galerie même.
- Communiqué de presse (Optica)

Bruce Parsons est né à Montréal en 1937. Après des études au Ontario College of Art and Design à Toronto, il enseigne au Nova Scotia College of Art and Design, Halifax ainsi qu’à York University, Toronto.



Brian Condron
du 2 novembre 1982 au 20 novembre 1982
Autobodies

« Autobodies » est une série de photographies en blanc et noir prises dans divers ateliers de réparation d’automobiles. Cette série explore un lien entre représentations du corps féminin, automobiles et mécaniciens. C’est un inventaire de ces images et de leur contexte. Elle indique une contradiction entre l’environnement opulent fantasmagorique à même les images photographiées des revues et des calendriers et l’environnement sale et graisseux du milieu de travail qui les entoure. Visuellement, c’est l’étude d’une image dans une autre. « Autobodies » reconnât aussi la longue tradition en photographie qui se sert du corps féminin comme sujet. Cette série offre néanmoins un nouveau point de vue sur cet ancien thème, point de vue à la fois sociologique, politique et satirique.
- Communiqué de presse (Optica)

Brian Condron est né et vit présentement à Toronto.



Jean-Marie Delavalle
du 2 novembre 1982 au 20 novembre 1982
Plaques et cornières 1978-1982

Les trois pièces présentées cette année à Optica pour son exposition intitulée : « Plaques et cornières 1978-1982 » renouent avec une problématique qui s’échelonne sur plusieurs années. Elles constituent un retour à l’objet ; une est en acier brut et les deux autres sont peintes au pinceau avec un émail plastique. Ce sont des pièces gratuites, sans l’être.
- Communiqué de presse (Optica)

Jean-Marie Delavalle est né à Clermont-Ferrand, France en 1944. Il a poursuivi des études en art à l’École des Beaux-Arts de Montréal de 1961 à 1965. Il a participé à de nombreuses expositions au Québec et au Canada. En 1971, il était l’un des trois participants à représenter le Canada à la Biennale de Paris et en 1973, il exposait à la Galerie Nationale du Canada. L’an dernier, il exposait à la galerie Articule de Montréal. Les trois sculptures installées alors étaient considérées comme des instruments, presque du design dans ce sens qu’elles avaient une fonction à remplir, c’est-à-dire de créer des sensations chez le visiteur.



Jayce Salloum
du 30 novembre 1982 au 18 décembre 1982
«...In the Absence of Heroes...» (preliminary steps)



Jayce Salloum est né à Kélowna en 1958 et a complété des études en arts visuels et en photographie au Banff School of Fine Arts, Alberta, ainsi qu'au San Francisco Art Institute, Californie. Récipiendaire de bourses du Conseil des Arts du Canada, du Ontario Arts Council, du British Columbia Cultural Fund et d'un prix du San Francisco Art Institute, Salloum a exposé ses oeuvres photographiques au Canada ainsi qu'aux États-Unis. En plus de son implication dans le domaine de la photographie à Toronto, il fut invité à titre de conférencier dans plusieurs institutions de centres urbains du Canada ainsi qu'à Rochester, New York. Ses oeuvres font partie de collections publiques et privées.



Danielle Sauvé
du 30 novembre 1982 au 18 décembre 1982
Sculptures et dessins

Un espace où se projette le corps, une constante relation entre le faire et le glissement de sens qu'effectue cette accumulation de gestes: voila sommairement la majeure préoccupation de ma recherche sculptural. La manipulation et la transformat6tion de petit matériaux correspond a ceux que peut être l’esquisse; c’est-a-dire la spontanéité des gestes qui sont ainsi poses fournissent le point de départ de mon aventure sculptural. Dans Un Abris pour un Instant, l'imagerie et la disposition des éléments les uns par rapport aux autres; la table, le bassin, le toit, le muret, le plancher renvoient a une espace mental ou le corps circule. Le passage à une échelle différente ou maintenant les éléments défient notre espace questionne cette notion de limite entre le corps et le lieur décrit par la mise en scène des sujets de l’installation, ainsi que le rôle su sol su quoi ils reposent. Chaque objets évoquent la maison mais de façons a retenir que les brides qui font sens pour moi; procédé similaire aux images que reconstituent la mémoire. Dans Barque, les dessins sont une écriture d’images reconstituant un climat, une sensation, une souvenir, Il n’y a plus de sculpture refermée sur elle même, mais une accumulation d’éléments significatifs qui renvoient à la condition d'existence de la barque. L’objet Barque flotte sur le vide, isolant ainsi cette tension qui la relie a l'ancre.
- Danielle Sauvé
- Communiqué de presse (Optica)

Après ses études en arts visuels à l’université de Laval à Québec, Danielle Sauvé, jeune artiste du Québec, a exposé ses sculptures au Québec et en Ontario.