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Liste des artistes, auteurs et commissaires

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Fonds documentaire OPTICA (Service des archives de l'Université Concordia)

Ouvrages aidant à la consultation des archives

Droits électroniques





André Clément
du 12 janvier 2001 au 17 février 2001
Tourmente

«Je me suis bel et bien drapé du tumulte, essayant de percer la bourrasque, mais n'arrivant qu'à me brouiller un peu plus avec ce monde effervescent, entre les perturbations des systèmes dépressionnaires et l'agitation trouble de l'hyper-blizzard.»
- Matthias, épître aux sibyllins

Un réduit. Un hangar, peut-être, ou encore un garage. À l'intérieur, une projection vidéo représente, en cadrage serré, une chute de neige trés abondante, où l'on ne voit ni ciel ni terre. Des images animées, provenant de captations déficientes des ondes hertziennes, apparaissent sporadiquement à travers ces particules aux mouvements aléatoires, tandis que les murs du réduit renvoient, en un écho plus ou moins fidèle, la projection neigeuse. Le visiteur est ainsi happé par cette «tempête médiatique», tourbillon d'images chaotiques d'où surgissent, de façon intermittente, des bribes de sens, des segments narratifs fragmentaires réverbérés et déformés par les parois internes.

Né à Shawinigan en 1956, André Clément vit et travaille à Montréal. Ses oeuvres ont été exposées au Québec, au Canada et en Europe (Kunst Raum Riehen, Bâle, 2000; Gian Ferrari, Milan, Italie, 1995; Fotofeis, Édimbourg, Écosse, 1995). Son travail a fait l'objet de plusieurs articles et il a reçu de nombreuses bourses du Conseil des Arts du Canada et du Conseil des arts et des lettres du Québec. Il a aussi été artiste en résidence au Banff Centre for the Arts à deux reprises, en 1991 et 1994. Il occupe en ce moment un poste de professeur en arts visuels et médiatiques à l'Université du Québec à Montréal. Sa recherche des derniéres années s'intéresse à la perception visuelle, en questionnant la nature des rapports entre l'image photographique, les images de sources médiatiques et l'espace réel. Mettant en jeu des procédés de représentation comme le trompe-l'oeil photographique et la retransmission vidéo, son travail récent explore en outre, par la superposition numérique de documents visuels de diverses natures, les phénoménes perceptifs et interprétatifs liés à l'origine de l'image, à sa définition, à sa résolution en tant qu'énigme et à sa mise-en-scène dans l'espace et le temps.

Bibliographie
- Lehmann, Henry, «Quirky images speak for their creators», The Gazette, 3 février 2001, p.J6.
- Rodriguez, Véronique, «André Clément», Espace, hiver-printemps 2001.




Denis Lessard, Arlene Stamp
du 12 janvier 2001 au 17 février 2001
Tableau

«Tableau» a été décrit par Sylvie Fortin comme une «transformance» qui explore la traduction en soi, comme métaphore d'une expérience d'immersion plutôt que de transition. Cette évocation d'une soirée partagée entre Denis Lessard et Arlene Stamp, qui s'est déroulée à Montréal en 1994, revient dans sa ville d'origine en 2001. «Tableau» est une œuvre élégante et prenante, évoquant un repas en tête à tête. La bande sonore, émouvante et empreinte de simplicité, rend compte des efforts des deux convives pour en arriver à comprendre un même événement, selon leurs références culturelles et langagières propres.» (Sylvie Fortin) «Tableau» a été présenté en 1997 à Calgary dans le contexte d'une exposition collective intitulée «Tongue», sous le commissariat de Cate Rimmer pour la Truck Gallery; et à nouveau en 1998, comme exposition indépendante, à la Galerie d'Art d'Ottawa. «Tableau» est présenté à Optica avec, cette fois, une composante sonore revue dans laquelle les deux trames sonores, autrefois séparées, peuvent être entendues simultanément et composent un tissu riche de récits et de sons bilingues.

Denis Lessard vit et travaille à Montréal. Sa première rencontre avec Arlene Stamp remonte à 1988, et au fil des années, ils ont gardé le contact jusqu'au dîner de l'automne 1994, qui a donné lieu à la première version de l'installation «Tableau» en 1997. Depuis 1982, Denis a présenté des performances et exposé son travail visuel au Québec, au Canada, en France et aux États-Unis, parallèlement à ses activités de critique d'art, de commissaire indépendant et de traducteur. Son travail de création interdisciplinaire a tour à tour abordé les questions de la collection, de l'identité masculine, des rapports entre la littérature, la musique et les arts visuels. À l'automne 1998, il était en résidence à Rotterdam, au sein du collectif Het Wilde Weten, où il a réalisé les photographies de sa récente exposition «Diptyques» à la Galerie VOX de Montréal. Cet automne, il faisait une résidence à Saskatoon, avec la collaboration de AKA Gallery et The Photographers Gallery, ainsi qu'au St. Norbert Arts and Cultural Centre, près de Winnipeg.

Arlene Stamp vit et travaille à Calgary en Alberta. Alors qu'elle est à Montréal en 1994 pour une installation faite en collaboration avec Yvonne Lammerich à Optica, Denis Lessard invite Arlene à un dîner qu'il a lui-même préparé. Quelques semaines plus tard, un projet de collaboration entre les deux artistes démarre; il consiste à se rappeler et à se raconter à nouveau cette soirée, à partir des perceptions et du langage de chacun. «Tableau» est le résultat de cette expérience de partage. Plusieurs des projets d'Arlene, sur une période de vingt ans, ont fait appel à la participation d'une autre personne. L'imprévisibilité de la signification est un thème récurrent dans son travail, qu'elle explore par le biais d'interactions, de participations et par une attention particulière accordée au contexte. «Modern Mother», corpus récent et en cours qui s'inspire de sa mère, Mary Smith, sera présenté prochainement à la University Art Gallery Calstate, Stanislaus. Son travail, abstrait avec des motifs récursifs, met en relief un même thème dans des contextes précis. Le mois prochain, son œuvre Signs of Breathing, fera partie d'une exposition de groupe intitulée «Pleasures of Sight and States of Being», sous le commissariat de Roald Nasgaard pour le Museum of Fine Arts à la Florida State University.


Bibliographie
- Bouchard, Gilbert, «Prairie signs of a time gone», The Globe and Mail, 5 décembre 2000, p.R1.




Mariela Borello
du 2 mars 2001 au 7 avril 2001
Sincère

«Sincère» est une installation qui aborde la nature de l’objet d’art, et reflète à mon sens, une façon particulière de travailler, élaborée au fil des ans, alors que je cherchais à créer une présence avec un minimum d’éléments. Les trois composantes de l’installation ont en commun un sentiment de légèreté et ce que j’aimerais appeler une forme de sincérité. Au début des années 1960, Marcel Broodthaers parlait de faire de l’art insincère; bien qu’il évoquait le commerce de l’art, selon moi, c’est également devenu la nature même du processus de création aussi bien que son produit. Le travail pourrait ainsi être sincère ou insincère, suivant les intentions de l’artiste, en fonction des matériaux et de leur manipulation; choix qui ont provoqué un défi et nourri ma fascination en produisant ce corpus d’oeuvres. L’installation est présentée dans une forme très dépouillée. Mais, c’est justement ce dépouillement et cette simplicité qui en cachent la nature. Les matériaux deviennent présence. Finalement, l’œuvre se révèle mystérieuse et enjouée par le fait même d’être.

Mariela Borello vit et travaille à Montréal. Née en Argentine, elle a passé plus de la moitié de sa vie sur cet hémisphère-ci. Sa plus récente installation, «Le boxeur aveugle se prépare», fut présentée en 1999 à l’Espace Doual’art au Cameroun (Afrique centrale). Borello a participé à plusieurs expositions de groupe, notamment «L’entrespace / The Spacebetween» (1997) au Centre Saidye Bronfman, avec «A Mouthful», et «Art-Ménager» à la Maison de la culture du Plateau Mont-Royal, avec «Drowning in a Glass of Water» la même année. En 1994, elle participait à «Partly Human» à la Galeria de Arte Moderno à Guadalajara et à la galerie Temistocle à Mexico, où elle exposait «My Mother Tongue», vingt-deux images photographiques sur plaques de plomb. Sa pratique installative inclut aussi la vidéo dont «Le Drapeau brûlant», une série de projections de rue présentée juste avant le référendum de 1995. Ce projet a été commandité par Articule.

Bibliographie
- Entrevue à Radio Centre-Ville (102,3 FM), Émission «Planète», 1er mars 2001.




Nelson Henricks
du 2 mars 2001 au 7 avril 2001
FUZZYFACE

Dans tout grand art, il y a un animal SAUVAGE : dompté.
- Ludwig Wittgenstein

Faisant partie d’une série d’installations,«FUZZYFACE» explore l’intervalle qui existe entre les images et les significations qu’elles produisent. Lorsque nous comparons deux choses (images, morceaux de musique, textes, etc.), nous prenons conscience de ce qui bouge entre elles : des significations qui sont difficiles à articuler puisqu’elles résident aux limites mêmes du langage. «FUZZYFACE» juxtapose deux images de façon à produire une troisième signification fantomatique, et tente de matérialiser ce «fantôme» immatériel sous forme d’image vidéo.

«[...] la relation entre une partition musicale et un concert ne peut se comprendre de façon causale (comme si nous constations, mystérieusement, qu’une certaine façon de jouer est causée par une certaine partition), pas plus que les règles qui unissent les deux peuvent être décrites de façon exhaustive — puisque, étant donné une certaine interprétation, on peut faire concorder toute exécution à sa partition. Finalement, nous n’avons qu’à «voir la règle dans les relations entre exécution et partition». Si nous n’arrivons pas à la voir, aucune explication ne saura la rendre compréhensible; si nous y arrivons, nous atteignons un point où toute explication est superflue — nous n’avons besoin d’aucune sorte d’explication fondamentale.»
- Ray Monk, Ludwig Wittgenstein : The Duty of Genius.

Le vidéaste Nelson Henricks est né à Bow Island, Alberta, et est diplômé du Alberta College of Art (1986). En 1991, il s’est installé à Montréal où il a obtenu un baccalauréat en cinéma de l’Université Concordia (1994). Henricks vit et travaille à Montréal, où il enseigne à l’Université Concordia, à l’Université McGill (2001) et à l’Université du Québec à Montréal (1999). Musicien, écrivain, conservateur et artiste, Henricks est mieux connu pour ses vidéogrammes, qui ont été présentés à travers le monde, et notamment au MoMA, à New York, dans le cadre de la série «Video Viewpoints». Ses textes ont été publiés dans les revues Fuse, Public et Coil, et dans les anthologies So, To Speak (Éditions Artextes, 1999) et Lux (YYZ Press, 2000). Henricks a coédité une anthologie de scénarios d’artistes intitulée By the Skin of Their Tongues (YYZ Press, 1997) avec Steve Reinke. Il vient de terminer une nouvelle bande : Planetarium.

Bibliographie
- Crévier, Lyne, «Autoportrait au chat», Ici, 29 mars - 5 avril 2001, p.42.
- Lebeau, Wesley, «The animal in us», The Link, 27 mars 2001, p.9.
- Mavrikakis, Nicolas, «Portrait de l'artiste en écorché vif», Voir, 29 mars - 4 avril 2001, p.58.
- Mcleod, Dayna, «Lightness of Being», Hour, 5-11 avril 2001, p.26.
- Rochefort, Jean-Claude, «L'artiste en proie à ses démons», Le Devoir, 24-25 mars 2001, p.C9.




Sutee Kunavichayanont
du 20 avril 2001 au 26 mai 2001
Éléphants

La série des «Éléphants» remonte à 1994. J’avais alors visité plusieurs sites anciens et sanctuaires de la province de Sukhothai, dans le nord de la Thaïlande, où j’avais trouvé des débris d’éléphants en stuc. Quelqu’un avait essayé de réorganiser tant bien que mal leurs corps et leurs têtes dans des positions correctes, comme pour leur donner une nouvelle vie. Ceci m’a fait penser au poulet, au canard et au porc qu’on sert dans les restaurants; bien que découpés en différentes parties, ils étaient disposés comme s’ils étaient vivants lorsque servis.

Les éléphants ont toujours fait partie de la culture thaïlandaise, comme le démontrent maintes légendes et histoires sur Bouddha. L’éléphant blanc a été considéré comme étant porteur de chance et apparât notamment sur le drapeau de Siam. Mais les éléphants sont maintenant menacés d’extinction. Ils sont en voie de disparition et cela, en dépit de leurs dimensions et de leur force spectaculaires.

Depuis 1995, j’ai travaillé à partir de plusieurs médiums pour produire des œuvres sur les éléphants. La plupart d’entre elles sont ambiguës et fragmentées. Elles n’ont jamais été parfaites... peut-être parce que je montre quelque chose qui est en train de s’évanouir et de disparâtre.

Don de souffle

Avec la série «Éléphants», je me suis intéressé à l’état de «déclin», principalement au processus de «disparition». La série «Inflation-Depletion» [«Gonflement-Réduction»], amorcée en 1997, correspond à cet intérêt. La participation des spectateurs est requise pour faire l’expérience des oeuvres. En lui demandant de donner son souffle (pour gonfler des éléphants en silicone), je dirige l’attention du spectateur vers la complétude d’un manque — sorte de tentative de prolonger la vie jusqu’à la mort.

Les œuvres que j’amène au Canada comprennent deux ensembles. La pièce Baby Elephants sera présentée à la galerie des arts visuels de l’Université Laval. Elle réunit cinq éléphanteaux grandeur nature et dont les couleurs différentes réfèrent aux images d’éléphants dans les murales thaïlandaises traditionnelles. À OPTICA, il s’agira d’un éléphant adulte grandeur nature, qui demande la participation d’un plus grand nombre de personnes.

10 avril 2001
Présentation publique de Sutee Kunavichayanont
Université du Québec à Montréal
Pavillon Judith-Jasmin
Local J -5320

Optica remercie chaleureusement Ginette Bouchard, professeur à l’Université Laval qui a initié ce projet d’exposition et de collaboration avec la Galerie des arts visuels de l’Université Laval à Québec, Stephen Schofield de l’Université du Québec à Montréal et l’Association des étudiants de l’École des arts visuels et médiatiques pour la présentation publique de Sutee Kunavichayanont dans le cadre du programme d’artistes invités. La galerie remercie également Madame Marinella Carriera de Vie en Forme, Yves Barrière et François Leclerc du studio 901 pour leur aimable collaboration au projet de la «Nuts Society», installé dans leurs vitrines, de même que Patrick Mailloux pour l’ensemble de la coordination technique.

Sutee Kunavichayanont détient un bac en gravure, spécialisé en sérigraphie, de l’Université Silpakorn (Thaïlande). Il a passé trois années à l’Université de Sydney à compléter une mâtrise en gravure. Depuis 1986, il a participé à plusieurs expositions collectives et internationales, et son travail a fait l’objet d’expositions individuelles en Thaïlande, au Japon, en Corée, à Singapour, en Allemagne, en Bulgarie et en Australie.

«The White Elephant of Siam» a été présenté à la galerie d’art de l’Université Silpakorn à Bangkok en 1995. Kunavichayanont s’est penché sur le nombre décroissant d’éléphants dans le Royaume thaïlandais et, depuis, les problèmes entourant les éléphants ont occupé une position centrale dans les œuvres qu’il a montrées dans plusieurs expositions collectives. En 1998, l’artiste posait un regard satirique sur les coutumes thaï et sur le sombre avenir réservé à certains animaux en voie de disparition (éléphant, tigre, buffle) avec «Rain Drops — Pig’s Shit Running», présentée à Tadu Contemporary Art à Bangkok. En 2000, il exposait «4 Days, Elephant Breath Donation and History Class» à la galerie d’art de l’Université Silpakorn à Bangkok, et en 2001, «Inflatable Nostalgia», à l’Atelier Frank & Lee à Singapour. Parmi les expositions collectives auxquelles il a participé, mentionnons «8 Artistes Thaïs à Paris» à la Maison des arts Europe-Asie à Paris (1998); «Trace» à la Biennale d’art contemporain de Liverpool en Grande Bretagne; «10 Asian Artists in Residence» à la Mattress Factory à Pittsburgh, (1999); «keep your distance» à Tadu Contemporary Arts à Bangkok, à Plastique Kinetic Worms à Singapour et au Musée des beaux-arts de Kuala Lumpur; «The Global Scents of Thailand», à Edsvik konst och kultur en Suède; et «Euro Visions» à Bangkok (2000).


Bibliographie
- Crévier, Lyne, «Mémoire d'éléphant», Ici, 3-9 mai 2001.
- Lehmann, Henry, «Elephant 'skin' depicts a fallen giant», The Gazette, 12 mai 2001, p.16 & en couverture.
- Mavrikakis, Nicolas, «La planète en voie de disparition», Voir, 17-25 mai 2001, p.59.
- «Fast Forward», Canadian Art, printemps 2001, p.18.




Toi Ungkavatanapong
du 20 avril 2001 au 26 mai 2001
Nuts Society

La «Nuts Society», c’est (présentement) quelqu’un (un citoyen de la Terre) qui se préoccupe de l’existence du monde et qui essaie d’agir pour faire en sorte qu’il évolue de façon significative. La «Nuts Society», dont le nom et les objectifs ont été initiés à Bangkok, organise et présente des projets et des activités en art public depuis 1998. En tant que collectif (qui ne s’intéresse aucunement à faire la promotion individuelle de ses membres), l’organisme se voue à la production d’un art signifiant qui joue un rôle dans le développement et la conscience sociale du monde.

Visant un contexte social élargi, la «Nuts Society» s’investit dans une pratique interdisciplinaire, usant de moyens variés pour communiquer différents messages afin d’atteindre un objectif principal : inspirer et rehausser la conscience sociale que nous avons de nos modes de vie.

À Montréal, la «Nuts Society» affichera des messages écrits en thaïlandais dans les vitrines du gymnase Vie en forme et du studio de photographie 901, situés au premier étage de l’édifice du Belgo. Des cartes postales avec des inscriptions en thaïlandais référant à des valeurs morales (sollicitude, sacrifice, paix, honnêteté, etc.) seront distribuées gratuitement aux passants dans les stands de certains commerces de la rue Sainte-Catherine. À l’exemple des projets et initiatives réalisés par la «Nuts Society», ces messages visent à éveiller une prise de conscience et s’adressent à tout individu concerné par la situation du monde actuel et qui désire agir de façon responsable pour en changer le cours. S’inscrivant dans le quotidien des gens, ces projets soulèvent différents enjeux sociaux, humanitaires et environnementaux à l’heure de la mondialisation. En galerie, le public pourra s’initier à l’écriture traditionnelle thaïlandaise avec des exercices de base proposés par le projet interactif A Learning Reform. L’apprentissage, assisté par ordinateur, se fait à l’aide d’un CD-ROM et de quarante-quatre tableaux explicatifs.

Optica remercie chaleureusement Ginette Bouchard, professeur à l’Université Laval qui a initié ce projet d’exposition et de collaboration avec la Galerie des arts visuels de l’Université Laval à Québec. La galerie remercie également Madame Marinella Carriera de Vie en Forme, Yves Barrière et François Leclerc du studio 901 pour leur aimable collaboration au projet de la «Nuts Society», installé dans leurs vitrines, de même que Patrick Mailloux pour l’ensemble de la coordination technique.

En 1998, la «Nuts Society» avec son «Bangkok Project #1» introduisait l’art dans le quotidien des gens et dans la rue. La «Nuts Society» apposait des mots signifiants (sollicitude, responsabilité, honnêteté, etc.) sur les étiquettes de contenants de savon liquide et les installait dans les toilettes de boutiques, de pubs et de restaurants de la région de l’île Rattanakosin, pour rappeler aux gens ce qui est déficient dans la société urbaine. «Bangkok Project #2» opérait dans le même sens (cherchant à secouer les gens dans leur comportement), mais cette fois les mots apparaissaient sur des cartes postales, destinées à une distribution illimitée en Thaïlande et à travers le monde.

Un de ses récents projets, «About Studio/About Café» (2000), réunit des objets et des signes. Des lettres composent des mots et créent des signes qui deviennent des objets visuels suscitant des significations profondes quoique intangibles : en illuminant une table de café du mot «altruisme» ou en plaçant des mots similaires avec des lettres de vinyle dans les vitrines du café, éclairé par des fluorescents verts. Durant l’exposition, les produits de la «Nuts Society» — verres à café, boîtes de thé et une édition limitée de breuvages 7-Up arborant les étiquettes de la «Nuts Society» — étaient en vente. Sur le deuxième site, «About Art Related Activities’ Window Project», la «Nuts Society» avait inscrit, dans les vitrines commerciales de la Yipintsoi Co. Ltd., des mots issus de la culture de consommation qui faisaient écho à ceux inscrits au café : «Plus de possessions/plus de besoins/plus de souffrances».

Parmi les dernières initiatives de la «Nuts Society», mentionnons «Buy Nothing Day», campagne organisée en collaboration avec Adbusters; «Nuts Society Café», qui recréait un saleng (tricycle) pour distribuer et servir du café et du thé à l’ancienne mode sur le square Siam, quartier branché de Bangkok; et également «Nuts Society T-Shirt Workshop», qui offrait des ateliers de peinture pour enfants et parents, leur procurant à la fois un moment de loisir stimulant et l’occasion de discuter des problèmes sociaux et environnementaux causés par les humains.


Bibliographie
- «Inventory», Mix, vol. 27, no 1, été 2001, pp.8-9.




Louise Bourgeois, Nicolas Baier
le 31 mai 2001
Événement bénéfice

Pour son événement bénéfice annuel, Optica vous offre la chance d'acquérir une œuvre de Louise Bourgeois ou de Nicolas Baier qui ont été généreusement offertes à la galerie. Tout don de 20$ donnera droit à un bulletin de participation au tirage. Lors d'une soirée spéciale le 31 mai 2001 seront dévoilés les noms des heureux élus. Les bénéfices de l'événement serviront à créer un fonds pour les publications d'Optica (objectif : 6 000 $).


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© Page couverture l Book cover, Souffle, 2003.

Heike Mutter, Sandra Sterle
du 7 septembre 2001 au 13 octobre 2001
Souffle

Commissaire : Nicole Gingras

«Souffle réunit des oeuvres photographiques et vidéographiques de Heike Mutter (Allemagne) et de Sandra Sterle (Pays-Bas). Cette exposition duo s’articule autour du temps et de sa suspension. Elle donne lieu à différentes expériences qui ont pour point d’ancrage le corps : flotter, être sur le point de tomber ou de se noyer, refaire surface, retenir son souffle, inspirer, respirer. Ces actions révèlent autant d’états d’un corps qui oscille entre convulsion et repos, entre mouvement et stase.

La question du temps et de sa suspension momentanée est ici traitée avec onirisme. Elle implique une dimension performative qui s’appuie sur des expériences limites dont certaines sont revécues par les deux artistes. Nous pouvons parler de passage d’un état à un autre plutôt que d’exorcisme. Chacune à leur façon, Heike Mutter et Sandra Sterle nous convient à des instants où le statut de l’image vacille.

Les oeuvres de Sterle et Mutter sont déstabilisantes. Elles nous exposent à ce presque rien qui, en surgissant, transforme tout équilibre dont on ne peut accepter la précarité. Toutes deux nous parlent d’un présent qui se renouvelle sous nos yeux.

Voir le catalogue des publications.

5 septembre 2001, 19h
Présentation publique de Heike Mutter
Goethe Institut
Norman McLaren Hall

6 septembre 2001, 19h
Présentation et rencontre de Sandra Sterle
GIV, Groupe Intervention Vidéo

Pour la venue et le séjour de Sandra Sterle, OPTICA remercie l’Ambassade Royale des Pays-Bas à Ottawa et M. Bram Buijze, Premier secrétaire et Attaché culturel. Pour la venue et le séjour de Heike Mutter, OPTICA remercie le Goethe Institut, le Directeur, M. Norbert Spitz, et Madame Caroline Gagnon, Coordonnatrice du programme culturel, de leur appui logistique et de leur accueil. également, M. Pierre Béchard de Pacart. Nicole Gingras remercie le Conseil des Arts du Canada et le Conseil des arts et des lettres du Québec de leur soutien constant, ainsi que toute l’équipe d’OPTICA qui a permis de concrétiser l’exposition «Souffle / Breathing». Optica bénéficie du soutien financier du Conseil des Arts du Canada, du Conseil des arts et des lettres du Québec et du Conseil des arts de la Communauté urbaine de Montréal.

Sandra Sterle est une artiste multidisciplinaire (vidéo, installation, art web, performances). Née en Croatie, elle vit à Amsterdam, aux Pays-Bas. Cette artiste s’inspire de rituels liés au quotidien et se tourne vers certains lieux liés à l’enfance. Elle traite différentes formes de déracinements tout en questionnant son attachement affectif à des images de sa mémoire. Son travail est fréquemment exposé en Europe. En 1999, elle était invitée en résidence au Wexner Art Centre, Columbus, Ohio. Elle est maintenant en résidence à Artslink, à New York, pour tout l’automne.

Heike Mutter est une artiste utilisant la photographie et la vidéo. Née à Munich, elle vit à Cologne, Allemagne. Elle emprunte parfois à la performance pour incarner différentes personae. Son travail prend régulièrement la forme d’installations complexes où sont recréés des espaces, des lieux aux climats troubles. Elle recycle également des fragments de films éducatifs, montés en boucle, qui sont projetés ou diffusés sur moniteur. Son travail a fait l’objet d’expositions personnelles et de groupe en Allemagne, en Italie et en Hongrie. Il s’agit de sa première exposition au Canada et en Amérique.

Nicole Gingras est auteur, commissaire; elle vit à Montréal. Depuis 1983, elle a assuré le commissariat de plusieurs expositions individuelles (Raymonde April, Donigan Cumming, Jacques Perron, Cathy Sisler, Michèle Waquant), des expositions de groupe («De la minceur de l’image», «Les Absences de la photographie») ainsi que de nombreux programmes de films et vidéos qui ont circulé au Canada et en Europe. Elle prépare actuellement une exposition de Mario Côté pour le Musée d’art de Joliette en janvier 2002 et une publication sur l’oeuvre de Manon Labrecque, pour cet automne.


Bibliographie
- Crevier, Lyne, «Résistant poétique», Ici, 27 septembre – 4 octobre 2001, p.46.
- Rochefort, Jean-Claude, «Apercevoir l’au-delà de près», Le Devoir, 29–30 septembre 2001, p.D13.
- «Fast Forward», Canadian Art, automne 2001, p.20.




Laurel Woodcock
du 7 septembre 2001 au 13 octobre 2001
Game

Let the games begin. Endgame. Game point. It's a racket out there. She’s got game. Even the score. Gamesome. Keep your eye on the ball. No Contest. Game plan. The dating game. Gameness. Gamecock. Game of chance. It’s a no win situation. Gamely. Play ball.

Sur un mur, une grande projection DVD montre la tête d’une jeune femme. Parfois, elle semble absorbée dans ses pensées, parfois elle fixe le vide; il y a des moments de rire et des tentatives de communication non verbale. Tandis que la composante vidéo de l’œuvre renvoie à l’aspect performatif et non monté des premières bandes vidéos et de l’art conceptuel, les écouteurs, qui sont disponibles sur le mur opposé, fournissent une référence plus immédiate. Puisque les éléments visuels et oraux sont séparés, les spectateurs font l’expérience de «Game» dans la solitude. «Game» met en représentation une métaphore plus générale sur le jeu au sein d’une culture basée sur la compétition.

Une expression paradoxale — le conceptualisme sentimental — résume parfaitement l’art de Laurel Woodcock. Bien qu’instruit par l’art conceptuel, son travail est empreint de qualités humoristiques et émotives qui se jouent de l’esthétique distanciée de ce mouvement. Ses installations intègrent, au sein de différentes configurations, des médias temporels comme la vidéo, l’audio et le DVD. Parfois, l’artiste invite à l’interaction en offrant au visiteur de la galerie des cadeaux fabriqués en série. Faisant référence au cinéma, à la culture populaire et à la technologie, ses installations résonnent d’ironie et d’un pathétisme modéré tout en mettant en scène des propositions discrètement théoriques.

Son travail a été présenté dans des expositions individuelles et collectives au Canada, aux États-Unis et en Europe. Plus récemment, Jan Allen était commissaire d’une vue d’ensemble du travail de Woodcock dans une exposition intitulée «take me, I’m yours» au Agnes Etherington Art Centre. Elle vit présentement à Toronto et est mâtre assistant en vidéo, nouveaux médias et performance à l’université de Guelph. Laurel Woodcock remercie l'Université de Guelph, Faculty Research Grant pour son aide financière.

Bibliographie
- Entrevue à Radio CBC (88,5 FM), Émission «The Arts Today» de Will Aitken, 1er octobre 2001.



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© Raphaëlle de Groot, Collecte de poussière, 2001. Photo : Patrick Mailloux

Carl Bouchard, Raphaëlle de Groot, Rachel Echenberg, Martin Dufrasne, Massimo Guerrera, Devora Neumark
du 7 octobre 2001 au 14 octobre 2001
Gestes d'artistes

Commissaires : Marie Fraser et Marie-Josée Lafortune

De New York ... à Montréal

Une série d’actions de rue, réalisées par six artistes québécois, est présentée dans divers lieux à New York grâce à une collaboration entre Artists Space, The Lower Manhattan Cultural Council et OPTICA, un centre d’art contemporain à Montréal. Ces interventions urbaines explorent les seuils précaires et complexes entre une «politique» et une «poétique» du geste quotidien en faisant appel à une expérience individuelle qui sert d’intermédiaire entre les limites malléables des domaines privé et public.

Devant faire face aux contraintes sociales et politiques qui ont modifié, au cours du dernier mois, notre rapport au monde, le projet «GESTES D’ARTISTES» qu’Optica devait présenter dans des endroits publics et des rues de New York, du 07 au 14 octobre, a dû être déplacé à Montréal à quelques heures d’avis. Les artistes participants, Carl Bouchard, Raphaëlle de Groot, Rachel Echenberg, Martin Dufrasne, Massimo Guerrera et Devora Neumark, ont désiré transformer et adapter leurs interventions artistiques en réponse à la difficulté d’intéragir dans des lieux urbains new-yorkais, l’espace public se voyant de plus en plus habité par des forces de sécurité.

La poursuite du projet et sa présentation à Montréal se veulent aussi une forme de résistance affirmant l’importance de la circulation des idées et un geste de solidarité envers les organismes et les gens qui souhaitaient au départ nous accueillir et qui nous ont convaincus de l’urgence d’agir.

Voir le catalogue des publications.


Carl Bouchard, Martin Dufrasne
«Star Rats»

Coin sud-ouest à l’angle des rues St-Urbain et René-Lévesque
12 octobre (15h45-17h45)

Marquer des points avec des claques à rats qui claquent dans un jeu compétitif. Ensuite, au moins quarante minutes d'immobilité. Ensuite, au moins 40 minutes d'immobilité, entourés d'inscriptions qui disent «Interrogez le ciel» et «regardez-vous».


Raphaëlle de Groot
«Collecte de poussières»

Square Cabot, rue Ste-Catherine ouest (bordé par les rues Atwater, Lambert-Closse et Tupper)
11 octobre (8h-10h, 12h-14h, 16h-18h)
12 octobre (8h-10h, 12h-15h)

Au fil des jours et de ses rencontres avec les gens, Raphaëlle de Groot compte et classe chacun des grains récoltés et retranscrit les réactions des gens. Un geste curieux et méticuleux. De l’histoire que trace la poussière à celles racontées surgissant de ses rapports avec les gens, apparât un sous-texte qui nous laisse voir la dimension cachée des choses.


Rachel Echenberg
«STILL (from within, to without)»

Sur rendez-vous
12-13 octobre 2001 (9h-18h)

Une machine de créatures sensuelles. Pulsion après pulsion. Les rythmes qui battent et s’entrechoquent.
«STILL (from within, to without)» [«IMMOBILE, du dedans au dehors»] est une méditation intime qui se déroule en public. Portant un stéthoscope conçu pour deux auditeurs, l’artiste et un participant informé entendront les sons provenant de l’intérieur du corps alors que le monde extérieur réverbérera dans ses vaisseaux.
J’invite le public à prendre rendez-vous avec moi à différents endroits à Montréal le vendredi 12 octobre ou le samedi 13 octobre, entre 9h00 et 18h00. Une fois l’heure fixée, nous devons convenir du lieu «public» (parcs, intersections, arrêts d’autobus, stations de métro, bibliothèques, cafés/restaurants, bureaux, etc.) et de la durée de cette rencontre (entre 15 et 30 minutes). Je demande aux gens de choisir un lieu qui correspond à leur routine quotidienne et où je pourrai les attendre afin de commencer cette action silencieuse.


Massimo Guerrera
«Darboral. Transposition d'un détail de trente-trois pieds carrés»

Place Gérald-Godin (Métro Mont-Royal)
11-13 octobre 2001 (14h00-18h00)
Darboral (souper) au 4553, rue Adam
14 octobre 2001 (19h00)

À raison de quatre heures par jours, Massimo Guerrera occupe sur la place Gérald-Godin un espace de trente-trois pieds carrés, disposé à accueillir les gens qui passent et à entamer un dialogue. Sa présence surprenante et l’étrangeté de son territoire brisent le rythme public de la ville, inversant les activités et la frénésie urbaines. Poussant la notion d’échange jusqu’au don, il confie des sculptures portatives à des gens qui s’engagent à les rapporter après un temps déterminé. «C’est un travail sur la confiance. Les petits objets circuleront ainsi autrement dans l’espace urbain et dans le corps des citadins.»


Devora Neumark
"she loves me not, she loves me"

10, rue Ontario ouest, app. 706
12 octobre (12h-18h)
Gestes collectifs dans divers endroits dans la ville :
- «Cloche de la paix», Jardin Japonais du Jardin botanique de Montréal,
- Parc Jarry, près de la sculpture Caesura de Linda Covit,
- Parc Jean-Drapeau, près du chêne planté par la ville en commémoration pour les victimes du 11 septembre 2001,
- Monument commémoratif La réparation dans le parc Marcellin-Wilson sur le boul. Henri-Bourassa nord
- «Place de la Paix», boul. St-Laurent (au nord de René-Lévesque, face au Monument national)
13 octobre (dans la journée)

Intitulée «she loves me not, she loves me», cette intervention performative est une reprise du geste familier qui consiste à consulter l’«oracle» de la marguerite en l’effeuillant pétale par pétale. L’aspect mélancolique de ce geste sera accentué par l’abondance envahissante de marguerites et par la durée de cette pratique d’art relationnel en direct.


Pour la présentation à Montréal, nous remercions vivement le Bureau de l’art public du Service de la culture de la Ville de Montréal pour son appui.

Le projet Gestes d’artistes s’inscrivait dans le cadre de Québec New York 2001, un événement majeur présenté dans la ville de New York, et rendu possible grâce au concours du Conseil des arts et des lettres du Québec, de la Commission Québec New York 2001, du Ministère des Affaires étrangères et du Commerce international du Canada, du Lower Manhattan Cultural Council, de Artists Space et City of New York / Parks and Recreation.

OPTICA bénéficie du soutien financier du Conseil des Arts du Canada, du Conseil des arts et des lettres du Québec et du Conseil des arts de la Communauté urbaine de Montréal.

Partenaires:
Moukhtar Kocache, assisté de Jennifer Charron, Director of Visual Arts Programs and Services of the Lower Manhattan Cultural Council
Barbara Hunt, Executive Director of Artists Space, New York
Adrian Sas, Officer Special Event from the City of New York / Parks & Recreation
Andrée Daigle, Chargée des projets culturels Québec-New York 2001
Yves Pépin, Chef, Arts visuels et médiatiques, Ministère des Affaires étrangères et du Commerce international du Canada
Regine Basha, Agent, Affaires culturelles publiques, Consulat général du Canada
Anne Girard, Conseillère, Service culturel, Délégation générale du Québec à New York



Carl Bouchard et Martin Dufrasne vivent ensemble et travaillent à Chicoutimi. En plus de poursuivre leur production individuelle respective, ils élaborent depuis 1998 un travail conjoint. Leur pratique individuelle s’est fait remarquer au Québec dans plus d’une quarantaine d’expositions individuelles et collectives.

Jeune artiste, Raphaëlle de Groot expose activement depuis 1996. Ses interventions pointent le caché, l’omis et l’intime qui composent la dimension latente et souterraine de l’espace public. À la fois archéologue et détective, elle amasse les indices d’une histoire qui échappe à nos yeux et agit dans des contextes extérieurs à l’art.

Ancré dans la performance (mises en scène, interventions publiques et installations-performances), le travail de Rachel Echenberg s’intéresse aux situations, par des actions spécifiques visant à explorer et à partager une présence vécue. Depuis 1992, son travail a été présenté dans des expositions, des colloques et des festivals artistiques au Canada et en Europe, dont une participation au «Performance Index Festival» en Suisse, «Public Art as Social Intervention» à Montréal, le «3rd International Art Meeting» en Pologne et «Time/Space/Presence» à Toronto.

Massimo Guerrera œuvre dans les domaines des arts visuels et de la performance depuis 1992, date à laquelle il entreprend une série de «works in progress» sur l’incorporation alimentaire et la circulation, dont son fameux projet de cantine mobile. Il a participé notamment au Festival international de nouvelle danse de Montréal cet octobre-ci, à la Biennale de Montréal, en 2000, et exposé au passage de Retz à Paris, en 1998.

La pratique interdisciplinaire de Devora Neumark regroupe des interventions et des performances, des installations et des réalisations publiques. Elle a participé à de nombreuses expositions, dont «Sur l’expérience de la ville», organisée par Optica en 1997. En novembre dernier, elle présentait «Dutch Woman at Large» au Metropolitain Museum of Art de New York avec le concours du Consulat Général du Canada et The Franklin Furnace Performance Art Fund.




Jayashre Chakravarty, Bhupen Khakhar, Anand Patwardhan
du 10 novembre 2001 au 15 décembre 2001
Une pratique profane : art récent en Inde / Des idées en mouvance : un dialogue culturel contemporain avec l'Inde

OPTICA présente Jayashree Chakravarty, Bhupen Khakhar et Anand Patwardhan dans le cadre de l’exposition «Une pratique profane : art récent en Inde», regroupant neuf artistes contemporains de l’Inde et qui se déroule simultanément dans trois autres centres d’artistes autogérés de Montréal. En réponse à l’actualité d’une société qui se modernise rapidement, les artistes de cette exposition abordent des questions allant de la liberté d’expression, la justice sociale, l’accroissement d’un fondamentalisme religieux et la violence intercommunautaire, à la sexualité, les droits des femmes, les injustices enracinées dans les systèmes de classe et de caste, les processus d’histoire et de mémoire, et la nature de l’art en soi dans ces conditions.

L’exposition se poursuit avec Vivan Sundaram, Rummana Hussain et Atul Dodya à la galerie Oboro, Sheela Gowda et Pushmala N à la Centrale/Powerhouse, et Nalini Malani à Dazibao, où les oeuvres vidéos d’Anand Patwardhan sont aussi montrées.

«Une pratique profane : art récent en Inde» s’inscrit dans une série de composantes parmi d’autres constituant «Des idées en mouvance : un dialogue culturel contemporain avec l’Inde», organisé par Hoopoe Curatorial et présenté à Montréal en collaboration avec les Productions Cargo. Le projet comprend aussi l’exposition «Dust on the Road : des artistes canadiens dialoguent avec SAHMAT» au MAI (Montréal, Arts Interculturels), qui fut présentée l’année dernière à Toronto et à London (Ontario), où elle laissa une forte impression, de même que des conférences, une série de films et d’autres événements connexes.

Supplantant un héritage moderniste et caractérisé par des projets culturels interdisciplinaires incorporant la performance, l’installation et la vidéo, «Des idées en mouvance» examine ce que plusieurs participants et observateurs de la culture contemporaine en Inde décrivent comme étant un changement majeur dans la forme et le contenu de la représentation au cours des douze dernières années. Cette initiative d’Hoopoe Curatorial, répartie sur quatre ans, vise à établir un échange artistique et culturel, en vue de créer une conscience des problématiques qu’ont en commun des artistes canadiens et indiens. En complément à «Dust on the Road...», tenue l’année dernière, s’ajoutent des initiatives antérieures dont la sélection de publications canadiennes en arts visuels en montre à la Foire du livre de Calcutta en 1999 et le lancement d’un numéro spécial de la revue littéraire canadienne West Coast Line, intitulé «Here and There: Between South Asias, New Writing from India and Canada», également rendu possible à cette même foire. Suite à leur présentation à Montréal, les deux expositions en arts visuels iront à Vancouver.

Organisé par Hoopoe Curatorial Project et presenté en collaboration avec les Cargo Productions.
Pour la réalisation «Des idées en mouvance : un dialogue culturel contemporain avec l’Inde», Hoopoe Curatorial bénéficie du soutien financier de nombreuses sources et de la collaboration de plusieurs partenaires. Pour la présentation montréalaise de «Une pratique profane : art récent en Inde», Hoopoe Curatorial tient à remercier la Ville de Montréal, le Conseil des arts et des lettres du Québec, le Conseil des Arts du Canada, la Fondation de la famille Samuel et Saidye Bronfman, les galeries participantes, le Centre d’études et ressources sur l’Asie du Sud (CERAS), South Asian Women's Community Centre (SAWCC), Teesri Duniya Theatre, l'École de cinéma Mel Hoppenheim de l'Univerisité Concordia et les programmes de création et de mâtrise en arts plastiques de l'Université Concordia, les membres de l'Université Concordia de l'Institut indo-canadien Shastri, le département d'histoire de l'art et d'études en communication de l'Université McGill et les Productions CARGO.


Bhupen Khakhar dérange les conventions artistiques du modernisme indien depuis pratiquement quarante ans. Considéré comme l’un des artistes visuels les plus importants en Inde de même qu’un auteur reconnu, Khakhar a influencé toute une génération d’artistes, de critiques, d’historiens de l’art, d’auteurs et de cinéastes indiens. Par son travail, il a introduit dans le milieu de l’art contemporain indien une nouvelle conscience de l’environnement urbain et de l’art populaire du pays, de même qu’il a proposé une célébration éloquente et provoquante de la sexualité gay. Le musée Reina Sofia de Madrid prépare présentement une rétrospective majeure de son travail qui a récemment fait l’objet d’une monographie. Originaire de Bombay, Khakhar vit maintenant à Baroda.

Comme peintre, Jayashree Chakravarty privilégie la forme d’installations qui occupent l’espace architectural dans lequel elles sont présentées. Qu’il s’agisse de bannières suspendues, évoquant la beauté arrogante d’une Calcutta urbaine de même que les traditions folkloriques du Bengale-Occidental, ou d’œuvres structurales autonomes faisant référence à ses voyages, son travail constitue une réflexion en profondeur sur les débats entourant la viabilité de la peinture comme médium artistique. Établie à Kolkatta, Chakravarty a participé à plusieurs expositions en Inde, en Australie et dans différents centres à travers le monde. En 1999, elle exposait en solo au Drawing Center à New York.

Cinéaste dont le travail aborde les conditions de vie des classes défavorisées et des «dalits» en Inde, le fondamentalisme religieux et sa relation avec le patriarcat, entre autres sujets contemporains pressants, Anand Patwardhan a réussi à rejoindre un large auditoire en organisant des projections de ses films au sein de communautés locales et en les diffusant sur les ondes de la télévision, et cela, malgré les injonctions reçues de la cour. Les vidéos de Patwardhan, montrées en galerie et de durée plus courte que ses films, reprennent la formule du vidéo-clip. Un programme de ses films, incluant son nouveau documentaire sur l’escalade nucléaire en Asie du Sud, sera également présenté dans le cadre de ce projet. Les films de cet artiste, en résidence cette année à l’Université Stanford, ont été largement diffusés et se sont mérités plusieurs honneurs. Patwardhan vit à Mumbai.

Hoopoe Curatorial est un collectif réunissant Phinder Dulai, poète et journaliste vivant à Vancouver, Peter White, auteur et commissaire indépendant établi à Montréal, et initialement Jamelie Hassan, artiste de London (Ontario) et membre fondateur du groupe. Le nom du collectif provient de «hoopoe» [«huppe»], oiseau migrateur qui voyage entre l’Inde et l’Occident. En Inde, on trouve la huppe un peu partout dans les parcs, jardins et zones boisés. Elle est associée à la tranquillité et à la paix.


Bibliographie
- Delgado, Jérôme, «Au rythme de l’Inde», La Presse, 26 novembre 2001, p.C4.
- Hays, Matthew, «Battling the bomb», Mirror, 22–28 novembre 2001, p.52.
- Lamarche, Bernard, «Mouvances de l’Inde», Le Devoir, 10-11 novembre 2001, p.C11.
- Mavrikakis, Nicolas, «India song», Voir, 22–28 novembre 2001, p.84.
- Redfern, Christine, «Passage to India», Mirror, 15–21 novembre 2001, p.40.
- Van Hoof, Marine, «Inde : Conscience historique», Vie des arts, no 185, hiver 2001, pp.82-83.