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Liste des artistes, auteurs et commissaires

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Fonds documentaire OPTICA (Service des archives de l'Université Concordia)

Ouvrages aidant à la consultation des archives

Droits électroniques





Gwenaël Bélanger
du 13 janvier 2006 au 18 février 2006
Courir les rues

Lorsqu'on dit d'une chose qu'elle court les rues, on entend par là qu'elle est banale, commune et qu'on ne la remarque plus, tellement on en est habitué. L'expression évoque également l'idée de parcourir, de sillonner à la découverte de quelque chose, comme dans courir les bois, courir la ville. J'ai donc décidé de courir (ou rouler) littéralement les rues avec le but de faire apparâtre des éléments du décor qui nous entourent et que nous ne remarquons pas, qui nous échappent. À l'aide d'un appareil 35mm doté d'un moteur et transformé pour l'occasion en mini-cinématographe, je voulais figer dans le mouvement et dans le temps des déplacements. Le point de vue privilégié n'est pas celui de face, qui montre où l'on se dirige, mais bien celui qui se situe parallèlement à notre chemin, celui justement qui nous échappe. L'expérience prend donc forme en de longues images panoramiques qui témoignent d'une distance parcourue plus ou moins longue. Comme l'a fait Ed Ruscha en 1966 (Every Building on the Sunset Strip), l'image montre un point de vue impossible, comme si l'on voulait repousser le plus loin possible la limite du cadre. C'est alors que surgissent d'étranges perceptions où les perspectives se croisent et se déforment, où les différents points de fuite se confrontent, où le mouvement fait disparâtre les éléments en avant-plan et fait apparâtre ceux à l'arrière.
- Gwenaël Bélanger

Gwenaël Bélanger vit et travaille à Montréal. Son travail a été présenté en solo au centre des arts actuels Skol (Montréal), à la Galerie Graff (Montréal) et chez Engramme (Québec). Il a également participé à plusieurs expositions collectives, dont la triennale l'Art qui fait boom! (2003) et la Manif d'art 3 (Manifestation internatioinale d'art de Québec, 2005), où il a récolté les prix du public. Il complète présentement une mâtrise en arts visuels à l'Université du Québec à Montréal. Il est représenté par la Galerie Graff.

www.gwenaelbelanger.com


Bibliographie
- «Fast Forward», Canadian Art, vol. 22, no 4, hiver 2005, p.22.
- Bouchard, Marie-Ginette, «Perpectives Fantasmagoriques», Vie des Arts, no 201, hiver 2005-2006, p.22.
- Delgado, Jérôme, «Faire les trottoirs», La Presse, 3 février 2006, p.9.
- Mavrikakis, Nicolas, «Gwenaël Bélanger», Voir, 12 janvier 2006, p.49.




Romeo Gongora
du 13 janvier 2006 au 18 février 2006
Logiques de l'arrachement

D'un côté, un homme effondré de douleur veille le corps d'une femme décédée; de l'autre, une adolescente affronte sa mère. L'exposition «Logiques de l'arrachement» réunit des individus cherchant à se libérer d'une charge émotive qui les étreint.

Les vidéos Acte de foi et Fort-Da [O-o-o-o, A-a-a-a] invitent des acteurs à se plonger dans des situations émotionnelles qui articulent la logique détruire / réparer / créer / retrouver. Cette séquence structure une expérience de l'arrachement qui est au centre des thèmes du deuil et du matricide abordés dans la mise en scène de la perte, réelle ou symbolique, de la mère. Dans la première vidéo, la reconstitution du décès maternel, par une femme simulant la mort et un homme revivant la souffrance du deuil, reproduit le passage de la destruction à la renaissance. Dans la seconde, la poussée de haine non réprimée d'une jeune fille interpelle l'acte matricide : par un geste interdit, elle opère une transgression du joug maternel et amorce sa transition de l'adolescence à l'âge adulte. L'activation du cycle détruire / retrouver convoque à son tour le potentiel de résurrection de la représentation et introduit un dialogue entre mensonge et vérité.

Ce projet poursuit les explorations thématiques et formelles présentes dans Les lois de l'indifférence (2004-2005) où les acteurs deviennent miroirs d'eux-mêmes et vivent une expérience d'altérité. À cette trame identitaire s'ajoute une dimension sociale qui révèle une diaspora latino-américaine et configure une culture de l'immigré. Cette réflexion se double du métissage des langages pictural, photographique et vidéographique qu'admet la tension entre image fixe et en mouvement.
- Roméo Gongora

Roméo Gongora est un jeune artiste qui vit à Montréal. Il a complété une mâtrise en arts visuels et médiatiques en 2005 à l'Université du Québec à Montréal. Sa pratique vidéographique explore le métissage des langages pictural, photographique et vidéographique à travers des mises en scène empreintes d'un réalisme lyrique. Ses oeuvres seront présentées en 2006-2007 au Centre Culturel de Rencontre, Abbaye de Neumünster (Luxembourg), à Expression, Centre d'exposition de Saint-Hyacinthe et à la Gallery 44, Centre for Contemporary Photography (Toronto). Il participera par ailleurs au projet collectif hors les murs «Habiter», organisé par Vu, Centre de diffusion et de production de la photographie (Québec), à l'été 2006.

Bibliographie
- Bouchard, Marie-Ginette, «Perpectives Fantasmagoriques», Vie des Arts, no 201, hiver 2005-2006, p.22.




Jean-Maxime Dufresne
du 3 mars 2006 au 8 avril 2006
Trackers

Plongés au coeur d’une réalité-fiction, des individus se déplacent sur plusieurs périmètres dans la ville, alors que leurs trajectoires sont épiées par l’oeil scrutateur de l’objectif. Les rigueurs de l’hiver en milieu urbain viennent troubler l’atmosphère qu’ils transforment en contexte propice à l’épreuve.Ces individus expérimentent les écarts climatiques et les interludes silencieux d’une ville touchée par la tempête; ils s’abandonnent à de lentes traversées, à des balayages optiques sur des paysages altérés ou des topographies révélées par les conditions météo. L’anonymat, l’isolement et l’errance se manifestent inextricablement au travers de ces lieux qu’ils sillonnent et dans lesquels ils négocient leur présence. Leur quête apparente de refuge trouve écho dans le regard qu’ils portent sur ces lieux transformés.

«Trackers» produit une «géographie psychique» de ces passages en revisitant librement certains mécanismes de médiation présents dans l’imagerie sportive et le document d’aventure-réalité (ralenti analytique, caméra témoin). Devant la sophistication des points de vue qui y sont fréquemment employés, je tente plutôt de dévoiler un imaginaire qui s’attarde aux incidents du parcours et aux limites d’une approche low-tech de captation sur le terrain, tout en brouillant volontairement les formes d’authentification de l’expérience. L’attention portée au déplacement des corps, prégnante dans le traitement vidéo et sonore, révèle dès lors aussi toute une série de frictions et de moments d’inertie. En galerie, l’installation rend le visiteur témoin de ces trekkings, happé dans le processus d’une action dont il perçoit les cadences liées à l’effort physique.

Fouler le sol enneigé, tracer, freiner son élan, observer, enregistrer, dépister...
- Jean-Maxime Dufresne

L’artiste remercie Virginie Laganière, Thomas Ouellet Fredericks, Maude Smith Gagnon ainsi que le Conseil des arts et des lettres du Québec pour son soutien.

Jean-Maxime Dufresne détient un baccalauréat en architecture et complétera en 2006 une mâtrise en médias interactifs à l’Université du Québec à Montréal. Psychogéographie et médiation technologique continuent d’alimenter son travail qui se penche sur les modalités d’expérience de territoires urbains et sociaux de même que sur les mutations qui les façonnent. Dans cette lignée, il créait récemment le projet vidéographique et sonore «Rest Area» (Interstices / Galerie Art-Mûr, 2004), auquel s’ajoutent les projets multipartites «Hot Spots» (Dare-Dare, 2005) et «Surfaces de réparation» (AXENÉO7, 2003) réalisés en collaboration avec Virginie Laganière. Depuis 2002, il est membre de l’atelier d’exploration urbaine SYN-, au sein duquel il participait aux interventions «Hypothèses d’insertions» et «Prospectus» dans Hull-Gatineau et la ville intérieure de Montréal (AXENÉO7, CCA Extra-muros). Parallèlement, il oeuvre à l’organisation des événements «Périphériques».



Jeanie Riddle
du 3 mars 2006 au 8 avril 2006
Floating Floors... or Maybe Just a Pile of Love

Occupant l’espace principal d’Optica avec des formes simples, des ready-made, des biens de consommation non désirés et quelques imprévus, Jeanie Riddle redéfinit un processus de mise en espace qui pourrait s’inscrire dans la foulée de Judd, Hollingsworth et Newman.

La plupart des matériaux utilisés proviennent de la quincaillerie. Ici, l’échantillon de peinture sert en quelque sorte de pinceau. Et le recours aux faux panneaux de bois, à l’adhésif à carpette et à la peinture d’intérieur — complètement raté d’un point de vue pratique — est toujours examiné et soigneusement exécuté.

Jeanie Riddle se plât à «installer» les matériaux : elle s’applique, ajoutant la peinture couche après couche, égratignant parfois la surface puis la recouvrant de plastique pour la protéger, et toujours elle nettoie, tentant constamment de mettre de l’ordre dans le désordre.

Cette féminisation perturbe l’aspect impeccable de l’environnement, créant un dysfonctionnement délibéré entre les matériaux et l’espace qu’ils occupent. Elle laisse ouverte l’activité consistant à insérer l’individu dans le drame du quotidien, dans les entre-deux du projet.

«Floating Floors... or Maybe Just a Pile of Love [Planchers flottants... ou peut-être juste un tas d’amour]» est un projet in situ qui oscille librement entre un formalisme strict et le potentiel dramatique d’un décor. Dans la galerie, six plates-formes basses servent de bases à l’ajout d’une chose qui se situe entre la peinture, la sculpture et la mise en espace. Elles agissent à la manière de postes ou de haltes sur le site de ce «nouveau» plancher. Une des plates-formes est demeurée vide, comme si elle attendait une action, invitant ainsi les spectateurs à prendre part à la mise en scène.

Riddle s’intéresse non pas à l’espace monumental, mais aux sites du réel, du banal, de ce qui est féminisé, bref aux espaces relégués aux femmes et auxquels elle attribue un contenu qui renvoie au minimalisme en tant que tel. C’est cette trajectoire qui permet de faire apparâtre les preuves concrètes d’un passé dans cette lecture d’un présent – l’artiste (femme) était ici.

Jeanie Riddle vit et travaille à Montréal. Elle a obtenu une mâtrise en arts visuels de l’Université Concordia en 2005 et a été récipiendaire du prix Yves Gaucher (2002). Elle a exposé sa peinture à Montréal (Rad’a, Pratt & Whitney et Studio Orange) et à San Francisco (Somar et Natoma Space), et son travail collectif au Centre des Arts Actuels SKOL et chez Alley Jaunt à Toronto. En mai 2005, elle a participé à une résidence au Vermont Studio Center. En novembre de la même année, la New Gallery 15+ project à Calgary l’a invitée à créer une installation. Elle prépare présentement une exposition personnelle qui aura lieu en mai 2006 chez YYZ à Toronto.



BGL
du 28 avril 2006 au 3 juin 2006
Effet de mode et autres pirateries du genre

Bonjour,

Je suis bgl et je suis trois. Il me fait plaisir de vous inviter à mon exposition solo intitulée «Effet de mode et autres pirateries du genre». Ce récent travail inspiré des tendances en art actuel propose quatre grandes photos grand format laminées sous plexiglass. J'espère, par cette coupure radicale avec l'installation, plaire enfin aux collectionneurs, galeristes et autres amateurs d'art qui broutent nerveusement dans les prés salés de l'art contemporain car je crains le jour fatidique où la subvention n'existera plus. Et vous...

J'existe depuis 1996. Je suis né par accident, d'une amitié douteuse entre J. Bilodeau, S. Giguère et N. Laverdière alors qu'ils étudiaient têtes folles dans le domaine lucratif des arts plastiques. Étonnament, l'obtention d'un seul diplôme sur trois m'a ouvert les portes généreuses des galeries, centres d'artistes, musées et événements provinciaux. C'est là que j'ai appris mon métier et rencontré l'inspirante famille de l'art québécois. Tranquillement, j'en fais la promotion à l'extérieur et fais de mon mieux pour me frayer un chemin dans cette mystérieuse jungle de l'art. J'aime ça beaucoup. J'espère continuer longtemps car il fait bon débroussailler à trois.

Bon printemps,

bgl

Bibliographie
- Hellman, Michel, «Hors des sentiers battus», Le Devoir, 21-22 janvier 2006, p.E8.
- Mavrikakis, Nicolas, «BGL», Voir, 12 janvier 2006, p.48.
- Noël de Tilly, Ariane, «Expositions : BGL», Ciel variable, no 73, septembre 2006, p.36.
- Pocreau, Yann, «À l’attaque! BGL, Thierry Marceau», Espace Sculpture, no 77, automne 2006, pp.16-21.
- Redfern, Christine, «Through the Looking Glass», Canadian Art, vol. 23, no 3, automne 2006, pp.83-85.




Daniel Olson
du 28 avril 2006 au 3 juin 2006
Beside Myself | Hors de moi

A GUEST + A HOST = A GHOST
- Marcel Duchamp

Je cherche en même temps
l’éternel et l’éphémère.
- Georges Perec

Depuis vingt ans, Daniel Olson présente des oeuvres dont l’intention est ambiguë. Vedette de cinéma anachronique qui observe par le mauvais bout de la lorgnette, il fait voir un monde qui a définitivement une ambiance carnavalesque, mais où plane une impression de mort. Olson, qui au fond est un poète doublé d’un voleur, s’amuse à travailler ou travaille à s’amuser dans sa quête du merveilleux et de l’insaisissable. Ses oeuvres constituent une poésie du presque rien, des gestes simples empreints d’une signification extrême, d’infimes explosions au cours desquelles peu se produit, mais de manière intéressante.

Dans cette exposition, deux nouveaux projets vidéo poursuivent les investigations intimes d’Olson sur les fantômes et les doubles. Dans Hors de moi, deux versions fantomatiques de l’artiste travaillant à la machine à écrire et jouant du piano miniature – ou est-ce l’inverse? – se rencontrent dans un bureau. Dans Olson-Welles, il tente l’exploit impossible d’habiter le passé, chose qu’il a déjà réussi à rater à deux reprises en se plaçant lui-même dans des images projetées de son père et de lui-même enfant. Cette fois-ci, il a choisi Orson Welles, le réalisateur d’un des plus grands films de tous les temps et, sans doute, le plus grand échec du XXe siècle.

Ce n’est pas qu’Olson croie au surnaturel – il est un non-croyant invétéré en presque tout – ou qu’il se considère l’égal de Welles ou d’autres grandes figures avec lesquelles il «collabore». Mais si vous êtes pour échouer – et cela nous arrivera tous éventuellement –, aussi bien le faire de manière intéressante.
- Leo Danielson

Leo Danielson s’adonne occasionnellement à l’écriture. Il vit à New York et à Paris.

Daniel Olson est un artiste qui vit et travaille à Montréal, où il travaillerait à son fameux tour de « prestidisparition ».


Bibliographie
- Mellema, Tatiana, «Daniel Olson : Beside Myself», C Magazine, no 91, automne 2006, pp.54-55.




David Dupont
du 1 août 2006 au 30 septembre 2006
Résidence de recherche jeune création - Montréal

David Dupont est sculpteur, vidéaste et cinéaste. Il produit son premier film King of the Cage, 2004 aux ateliers Varan (Marseille), fondés par Jean Rouch, où il s’initie au cinéma direct. À la suite de ce passage s’affirmera son écriture cinématographique qu’il commente en ces termes. «Cette direction rassemble différents aspects de ma pratique artistique (installation, vidéo), mais ajoute une dimension nouvelle : le récit.» Un fil conducteur relie ses films : tous naissent dans l'expérience du tournage, la possibilité ou l’impossibilité d'un récit émergeant au fur et à mesure que l’expérience se prolonge et s’affine.

Ce cinéma oblige à revoir notre perception du réel et soulève la question de notre engagement par le récit dans le réel. Le point de départ est souvent la rencontre d'un personnage qui déterminera le devenir du film. Le personnage nous guide alors dans son quotidien et dans sa propre histoire. S’il n'y a pas, à proprement parler, de thématique qui relie les projets, l’oeuvre dans son ensemble est traversée par des notions et des dispositifs particuliers. À l’instar de certaines installations vidéo, ses films posent, entre autres, la question du territoire, des limites, des frontières.

King of the Cage, 2004 présente la relation qu’entretient un homme noir analphabète, d’origine antillaise, avec son gérant et de jeunes aspirants auxquels il donne des leçons de boxe en échange de la rédaction et de la lecture de son courrier. La survie et la solidarité sont aussi présentes dans le documentaire de Dupont, tourné à la forteresse de la Bastille qui surplombe la ville de Grenoble et qui est la demeure de trois sans-abri. Au fil des conversations se dessinent les conventions qui régissent leurs relations et leurs modes de vie fort différents. Le regard ethnologue posé par le jeune cinéaste n’est pas sans évoquer celui d’un Claude Lévi-Strauss.

Lors de son séjour à Montréal, Dupont s’est joint à l’équipe de tournage d’une télévision communautaire de Kahnawake. Il a aussi filmé dans divers commerces de la ville, s’intéressant à la situation des immigrés. Il a visionné l’œuvre de Pierre Perrault et a parcouru la ville en vélo.


En janvier 2007, David Dupont est (re)venu présenter les extraits qu’il avait filmés à un public d’étudiants inscrits en cinéma au Département d’études en communications (Université Concordia) et à l’École des arts visuels et médiatiques de l’UQÀM (Programme ICI – Intervenants Culturels Internationaux).

Voir le catalogue des publications.

Consulat Général de France art3 Région Rhône-Alpes





François Morelli
du 9 septembre 2006 au 14 octobre 2006
Home Wall Drawing. L'art de manger

«Home Wall Drawing. L'art de manger» s’est développé en plusieurs étapes. Le concept de troc est à l’origine du processus : une oeuvre réalisée in situ est offerte en échange d’un repas fait maison. De janvier à juin 2004, François Morelli séjourne en résidence à la Cité internationale des arts à Paris – studio du Conseil des Arts du Canada – et également, à l'École Nationale Supérieure d'Art de Limoges. Pendant cette période, il propose de créer des dessins muraux au pochoir chez les personnes qui le désirent, et ce dans un lieu qu’ils ont choisi au sein de leur demeure. En échange, l’hôte ou l’hôtesse lui cuisine un plat favori. Les rencontres se font au hasard, de bouche à oreille et par l’entremise de feuillets publicitaires conçus et distribués par l’artiste dans divers lieux publics.

À Limoges, il poursuit cette recherche sur le domestique et l’ornementation en travaillant un ensemble de couverts de porcelaine. Rarement utilisé comme motif, le tampon reste encore aujourd’hui très présent lors de l’identification d’une pièce par le fabricant ou l’artisan qui y appose sa signature sous celle-ci. Morelli utilise a contrario le tampon comme décor, ennoblissant le geste de marquer la surface et de la couvrir de dessins.

L’exposition chez Optica reprend quelques-uns des éléments du processus. Elle comprend une frise de «dessins-tampons», réalisée sur papier, des assiettes de porcelaine et une sculpture. Un cédérom retrace l’ensemble des vingt-deux repas, soit autant d’oeuvres in situ accompagnées de leurs recettes qui ainsi s’intègrent à l’installation.

«Home Wall Drawing. L'art de manger» pose à nouveau comme sujet la nature de l'activité artistique, son statut d'objet d'art, et questionne sa forme autant dans sa réception que dans sa diffusion. Intéressé par les formes d'expressions dites mineures et souvent marginalisées, Morelli cherche à redonner un souffle à l'engagement artistique en se permettant d’utiliser justement l'ornement, l’onirique, le rituel et le quotidien comme prémisses de communication avec l’autre.

Tirage d’un dessin mural
À l’achat du cédérom «Home Wall Drawing» au coût de 20$, cinq billets vous seront remis pour le tirage donnant droit à un dessin mural réalisé par l’artiste.

29 septembre 2006
Les Journées de la Culture
Visites commentées par l'artiste
Expositions en cours chez OPTICA et à la Galerie Joyce Yahouda
Réservation téléphonique requise pour les groupes.

N.B. François Morelli expose dans les mêmes dates à la Galerie Joyce Yahouda

François Morelli vit et travaille à Montréal. Après l’obtention de son baccalauréat, il décide de quitter sa ville natale pour se rendre à New York en 1981. Intéressé par les nouvelles formes d’art dont la performance et une approche conceptuelle, il y habite jusqu’en 1991. Pendant cette période, il enseigne comme professeur adjoint à la Rutgers University à New Brunswick au New Jersey et, de 1985 à 1989, à la State University of New York de même qu’à la City University of New York à Manhattan. De retour à Montréal, il enseigne à l’Université du Québec à Trois-Rivières jusqu’en 1996. Depuis, il fait partie du corps professoral de l’Université Concordia. Dans les années 90, il expose régulièrement à la Galerie Christiane Chassay à Montréal (1991-2004) et à la Galerie Horodner Romley à New York (1993-1996). Il participe à plusieurs expositions sur la scène nationale et internationale dont la Biennale du Havre (2006), la Biennale de Montréal (2002) et «Walkways» (2002), «ICI, New York». Il est présentement représenté par la Galerie Joyce Yahouda à Montréal. Outre les événements-actions-performances qui fondent sa pratique, Morelli s’adonne aussi au dessin, à la sculpture, à l’installation et au livre d’artiste.

Bibliographie
- Black, Barbara, «Two shows, one artist», Concordia Journal, vol. 2, no 3, 12 octobre 2006, p.10.
- Crevier, Lyne, «S’incruster», Ici Montréal, 21-27 septembre 2006, p.50.
- Lehmann, Henry, «The soul in the object», The Gazette, 23 septembre 2006, p.E11.
- Tousignant, Isa, «Downtown», Hour, 12 octobre 2006.
- Viau, René, «De visu – Occupations des lieux», Le Devoir, 23-24 septembre 2006, p.E6.




Glenda León
du 9 septembre 2006 au 14 octobre 2006
Mar Interno (Inner Sea / Mer interne)

En ce début de XXIe siècle, l’art cubain s’aventure sur un territoire où les distances entre artisanat et expérimentation, entre marché et idéologie, ne se déterminent pas aisément. Au sein de cette ambiguïté, l’oeuvre de León se démarque par une poétique qui n’est pas sans rappeler une maxime en yoga qui recommande de vivre comme si tout était important. Cette attitude la situe sur un terrain insaisissable et indéterminé. L’art post-conceptuel et post-minimal constitue la toile de fond des constructions de León dans le cadre d’un certain discours artistique international. Elle traite de la réalité en dépassant les apparences, comme ceux qui rejettent les absolutismes conceptuels et minimaux. Ce qu’elle met en évidence, ce sont les choses simples qui nous entourent, se faufilant entre les souvenirs et l’oubli, les choix et les destins.

Cette trajectoire silencieuse et solitaire, dépourvue à la fois de revendication constructive et de complexité formelle, a fait de León une narratrice pour qui les choses sont décrites par leurs propres déterminations. Leurs environnements se mêlent à leurs significations et les renversent.
- Magaly Espinosa, «Overflying the Ordinary Environment», Bomb Magazine (New York), no 82, 2002-2003.

Ici tout est distance, qui là-bas était souffle.
- Rainer Maria Rilke

Il existe un désir ignoré d’être libre, d’éprouver un sentiment d’appartenance au monde. L’art peut parfois agir comme un bref commentaire (réminiscence? souvenir?) sur cet état, ce pouvoir intrinsèque et longtemps caché. Le pouvoir de l’imagination, le pouvoir d’être en vie et en harmonie.

Ce souvenir se rapporte à la capacité magique que nous avons de transformer et d’être transformé.
- Glenda León

Glenda León remercie Ferran et Marisa Cano de Mallorca en Espagne.

Glenda León (La Havane, 1976) appartient à une nouvelle génération d’artistes cubains qui bénéficient d’une reconnaissance internationale allant bien au-delà des rivages de Cuba. Ses photographies, ses vidéos et ses objets ont été présentés dans plusieurs lieux et manifestations, dont la Biennale de La Havane, The Mattress Factory (Pennsylvanie), The Brooklyn Museum (NY) et The Armory Photography Show (NY). Elle est lauréate de la DAAD Scholarship for Artists (Allemagne) en 2006-2007.

Bibliographie
- Crevier, Lyne, «Cuba libre», Ici Montréal, 12-18 octobre 2006, p.52.




Catherine Ross
du 4 novembre 2006 au 9 décembre 2006
being here

Le lien magique que nous entretenons avec l’univers physique est une source d’inspiration et d’exploration essentielle aux vidéastes. Saisir les manières mystérieuses dont nous faisons l’expérience du fait d’être là – ou de rendre mystérieux ce qui est familier – semble nous réconforter quant aux choses inexplicables qui surgissent dans la vie quotidienne. L’accessibilité et la portabilité accrues du médium ont transformé la caméra en accessoire de tous les jours, en outil toujours prêt à capter des images du quotidien ou à documenter des performances, des interventions et des entrevues spontanées dans le domaine public. Les artistes qui figurent dans la présente exposition explorent le potentiel varié de la vidéo en tant que médium artistique, tout en jouant de manière conceptuelle avec les certitudes que nous avons face à la réalité. Toutes les oeuvres nous demandent de remettre en cause ce que nous croyons savoir.

Les artistes faisant partie de l’exposition sont Adam Frelin (Albany, NY), Julie Lequin (Los Angeles, CA), Juan Recaman (New York, NY), Will Rogan (San Francisco, CA), Kerry Tribe (Los Angeles, CA/Berlin, Allemagne) et Siebren Versteeg (New York, NY).
- Catherine Ross

Catherine Ross est vidéaste et vit à New York. Elle s’intéresse aux performances inconscientes qui ont cours dans la vie quotidienne. «being here» est le premier commissariat de Catherine Ross. Son travail a été présenté récemment au Brésil, en Finlande, au Canada, et dans plusieurs lieux aux États-Unis. Parmi les expositions et les visionnements à venir, mentionnons Artists Space (New York, NY), Hallwalls (Buffalo, NY), de même qu’une exposition personnelle à la Eastern Edge Gallery à Terre-Neuve. Ross a étudié à la Skowhegan School of Painting & Sculpture en 2002, au Atlantic Centre for the Arts en 2003, et se méritait une résidence à la Marie Walsh Sharpe Art Foundation en 2005. Elle détient un baccalauréat en beaux-arts du Dartmouth College (1994).

Bibliographie
- Redfern, Christine, «The tables turn», Montreal Mirror, 9-11 novembre 2006, p.56.
- Redfern, Christine, «Hit List», Hour, 2-8 novembre 2006, p.4.




Kevin Yates
du 4 novembre 2006 au 9 décembre 2006
This Room Has No Walls

Les tables à pique-nique sont des objets quelconques, habituellement construites à partir de bois de construction. Elles se ressemblent généralement en forme et en fonction, et elles ont peu d’importance esthétiquement parlant. Ce sont des objets à la fois privés et publics qui fournissent des espaces d’évasion, de détente, de contemplation et de nostalgie, où les familles se lient, où les gens se courtisent et où les séparations surviennent. Elles simulent le décor domestique à l’extérieur et donnent l’illusion d’un espace privé, protégé. La nuit, elles revêtent un aspect plus sombre, alors que les parcs où elles se trouvent peuvent devenir source de peur et de danger. On sculpte souvent sur elles des messages d’amour ou de haine. L’hiver, on les empile pour les protéger contre les éléments. Elles n’ont pas la même valeur que le mobilier intérieur et ne semble jamais acquérir le statut d’antiquité.

L’installation est composée de 1153 tables à pique-nique miniatures empilées les unes sur les autres pour former un cube de 2,13 mètres. Au sein de cette configuration, elles sont à la fois monumentales et minuscules, banales et sublimes, alors que la multiplicité de leurs formes répétées estompe leur fonction originale et les transforme en structure architecturale abstraite.

Tout au bas et presque perdue par rapport aux tables, est assise une figurine féminine. Elle est appuyée, l’oreille contre le mur, comme si elle épiait une conversation que nous n’entendons pas.
– Kevin Yates

Kevin Yates est né à Owen Sound, en Ontario. Il vit présentement en Oregon où il est professeur au département de sculpture de l’Université de l’Oregon. Son travail a été présenté au Canada et sur la scène internationale, dont récemment à la Susan Hobbs Gallery à Toronto, au Jordan Schnitzer Museum en Oregon et au Armory Show à New York.

Bibliographie
- Crevier, Lyne, «Bouffée d’air», ICI Montréal, 16–22 novembre 2006, p.59.
- Hellman, Michel, «Poétique de la table à pique-nique», Le Devoir, 18–19 novembre 2006, p.E8.
- Lehmann, Henry, «Artists get in touch with their inner GPS», The Montreal Gazette, 2 décembre 2006.
- Redfern, Christine, «The tables turn», Montreal Mirror, 9-11 novembre 2006, p.56.
- Tousignant, Isa, «Art about town», Hour, 9-15 novembre 2006.
- Tousignant, Isa, «Hit List», Hour, 2-8 novembre 2006, p.4.