Patrick Henry, Kapwani Kiwanga, Kosisochukwu Nnebe, Eve Tagny Commisssaire/Curator: Ella den Elzen
du 20 janvier 2024 au 23 mars 2024 Undoing Earthwriting
Performance : Eve Tagny avec Élisabeth-Anne Dorléans et Sophia Gaspard myths and partition scores
Samedi 23 mars 2024
16h
Vernissage : 20 janvier 2024 16h - 18h En présence d'Ella den Elzen, Patrick Henry, Kosisochukwu Nnebe, Eve Tagny
Écrire dans la terre signifie extraire, déposséder, inscrire la violence à la surface du territoire par le déplacement du sol, des roches, des plantes et des gens. Undoing Earthwriting a pour thèmes les plantes et le territoire, vus à travers un prisme afro-diasporique, en raison précisément de l’histoire chargée que la subjectivité noire entretient avec ces matériaux. Les plantes et le sol sont essentiellement vivifiants et nécessaires à l’alimentation et à la survie de tous les êtres. Inversement, les matières botaniques et géologiques ont été cultivées et extraites à très grande échelle pour créer les dispositifs des plantations et des mines, constitués en même temps que l’imposition du travail humain forcé ou exploiteur au nom du capitalisme racial. À travers de nouvelles commandes d’œuvres, Patrick Henry, Kapwani Kiwanga, Kosisochukwu Nnebe et Eve Tagny se penchent sur la force des plantes en tant que symboles, marchandise et vie. À cause des différentes manières dont le sol et les plantes sont empreints de ces récits complexes, l’exposition vise à positionner ces matières, aux côtés de l’identité noire (Blackness), en tant qu’ensemble de vecteurs concrets créant des ruptures dans l’espace et le temps en lien avec la nature.
Undoing Earthwriting a pour thèmes les plantes et le territoire, vus à travers un prisme afro-diasporique, en raison précisément de l’histoire chargée que la subjectivité noire entretient avec ces matériaux. Écrire dans la terre signifie extraire, déposséder, inscrire la violence à la surface du territoire par le déplacement du sol, des roches, des plantes et des gens 1. Des matières botaniques et géologiques ont été cultivées et extraites à très grande échelle pour créer les dispositifs des plantations et des mines, constitués en même temps que l’imposition du travail humain forcé ou exploiteur au nom du capitalisme racial 2. À cause des différentes manières dont le sol et les plantes portent l’empreinte de ces récits, tout en résistant parfois aux formes coloniales de savoir et de saisie, l’exposition vise à positionner ces matières, aux côtés de l’identité noire (blackness), en tant qu’ensemble de vecteurs matériels créant des ruptures dans les géographies de l’espace et du temps.
Katherine McKittrick écrit sur les manières dont l’espace terrestre en vient, à travers le temps, à être représenté comme un espace profond (deep space), précisément en lien avec les géographies noires et comme héritage et reproduction du capitalisme et de sa logique raciale, et elle conceptualise l’espace profond en tant que production d’un espace qui devient organisé par la politique et l’idéologie. Ces systèmes, qui se superposent et structurent notre environnement, « organisent le quotidien dans de multiples contextes et à différentes échelles : dans et à travers les foyers, les usines, les rues, les banques locales et mondiales, les invasions militaires, les nations en voie de développements et surdéveloppées, les tactiques de résistance, les projets de gentrification 3 ». Inversement, McKittrick souligne la potentialité et la relationnalité de l’identité noire dans un engagement avec la géographie, en raison de la manière dont les sujets noirs luttent souvent contre des dimensions temporelles et des historicités qui sont en place et qui se chevauchent 4. Ces temporalités offrent également l’occasion de briser la linéarité du temps historique dont les traces sont inscrites dans le matériau biologique et géologique. Bien que les artistes dans Undoing Earthwriting aient des relations différentes à la géographie, chacun et chacune présentent des refus, des propositions et des complications variés aux liens entre la propriété, les plantes et les gens.
Émergeant d’un lieu de dialogue, les artistes ont eu des rencontres pendant plusieurs mois pour parler des thèmes de l’exposition. Ces conversations ont été enregistrées et des extraits de leur transcription seront publiés plus tard pour accompagner les œuvres élaborées au cours des nombreux derniers mois. Patrick Henry, Kosisochukwu Nnebe et Eve Tagny ont créé de nouvelles œuvres pour Undoing Earthwriting, nourries par leurs engagements au sein de leurs pratiques avec des matériaux botaniques ou géologiques. Flowers for Africa de Kapwani Kiwanga (2013–en cours) a servi de base conceptuelle en lien avec ses intérêts pour l’histoire, l’archive, la représentation des fleurs dans l’imagerie occidentale et le mouvement des plantes sur la planète. À ce jour, l'œuvre se compose de 16 arrangements floraux, dont trois sont présentés ici : Flowers for Africa: Nigeria, Flowers for Africa: Uganda et Flowers for Africa: Ivory Coast. Chaque œuvre est reconstruite à partir d’un protocole minutieux qui comprend des photographies d’archives sur les procédures d’indépendance des États-nations africains, illustrant la transition du pouvoir entre les officiels coloniaux et les gouvernements locaux. Kiwanga a puisé ces images dans diverses archives nationales. Les fleurs elles-mêmes sont les produits de routes commerciales et de forces géopolitiques qui entremêlent leurs trajectoires, ce que documente Kiwanga lors de conversations avec des fleuristes. Par cette action, elle examine l’insaisissabilité de l’archive, de même que les formes de pouvoir contenues dans sa documentation. Au fil de l’exposition, ces fleurs flétriront, selon les protocoles de l’artiste, symbolisant la nature éphémère de ceux qui ont initié la création d'un État et mettant en évidence la fragilité de certains États-nations.
Les sculptures en bronze coulé de Patrick Henry, Soi-même comme un autre illustrent une fleur fictionnelle et hybride, créée à partir de la fleur de Jamaïque (hibiscus) et de la banane. En choisissant de couler une fleur qui a peu de valeur commerciale, comparée aux fruits que la même plante porterait, Henry rejette les notions de productivité et de domestication. La plante hybride nie la reconnaissabilité sur le plan formel, en incorporant des renvois à la propre biographie d’Henry par le mélange d’espèces végétales à un sac de boxe. Abordant la dualité, précisément l’aspect inattendu de la croissance et de la pourriture en lien avec le temps – la plante a le potentiel de respirer, s’élargissant et flétrissant selon la positionnalité de quiconque la regarde en se rapprochant.
L’œuvre de Kosisochukwu Nnebe intitulée the seeds we carry (bury this where the one you want to trick walks) attire l’attention sur la manière dont la vie végétale a servi à surmonter les réalités de la vie dans les plantations en Jamaïque, en Haïti et dans le Sud des États-Unis, sous forme de produit médicinal servant à guérir ou à empoisonner, que ce soit pour se venger ou se protéger, ou de plante abortive visant l’autonomie physique. Créées par des guérisseurs dans la communauté même, dont la capacité à allier éléments de guérison et puissance spirituelle menaçaient parfois de supplanter le pouvoir et le contrôle des propriétaires d’esclaves, ces concoctions circulaient en secret dans divers types de contenants, toutes puisant dans les mêmes racines de traditions spirituelles de l’Afrique occidentale et centrale. Comme manière de rendre hommage à ces ancêtres et au savoir incarné qu’ils portaient, tout en respectant le besoin du secret et de l’opacité, les sculptures de Nnebe renvoient à ces contenants. Elle les orne à la manière des bouteilles de libation haïtiennes, conçues comme retables pour des loas, des esprits ou, comme dans le cas présent, des ancêtres particuliers.
Partition scores et Mythologies de la valeur d’Eve Tagny se compose d’une série de photographies mettant en lumière des moments de tendresse chez les sujets qu’elle documente dans de multiples géographies, dont Los Angeles, Johannesburg, Londres, Montréal, Toronto et Sharjah ; ces sujets occupent ces villes différemment selon la classe, le pouvoir et l’usage. Dans ces photographies, l’artiste explore son intérêt pour le territoire et la propriété, et la manière dont la logique en cours du capitalisme racial se prolonge dans le cadre bâti à travers des formes de ségrégation, de discrimination, de gentrification et de déplacement. Elle met délibérément en lumière la sollicitude et l’intimité entre ses sujets, travaillant souvent avec des formes gestuelle ; se réappropriant dans certains cas des gestes de la main et du corps issus de représentations euro-centriques de personnes noires dans les portraits occidentaux, Tagny vise à problématiser des notions de subjectivité et de lisibilité 5.
De plus en plus urgemment, les spécialistes affirment que notre crise climatique contemporaine, inscrite dans l’âge géologique actuel, soit l’Anthropocène, est profondément imbriquée dans l’héritage du colonialisme, de l’esclavage, de la transplantation du capitalisme agraire et de l’invention de la propriété privée dans les Amériques, en Afrique et en Asie via l’Europe de l’Ouest 6. Sylvia Wynter met à mal cette notion que nous pouvons, en tant qu’êtres humains, être collectivement compris comme anthropos singuliers responsables de la conjoncture environnementale et écologique dans laquelle nous nous trouvons historiquement, fabriquant « l’Homme » en tant que sujet maître de soi, blanc-européen, occidental, ayant la capacité de posséder à la fois des gens (esclaves, ouvriers apprentis, épouses) et du territoire en tant que propriété 7. Ce cadre situe conceptuellement et matériellement le « pic d’or », ou début de notre crise environnementale accélérée, en 1452, soit l’année où le premier négrier a quitté la côte d’Afrique de l’Ouest pour rejoindre Madère, une île portugaise 8. Ce moment dans l’histoire, avance Wynter, nous relie toutes et tous en tant qu’êtres terrestres (humain, végétal, non-humain), puisque c’est le moment où les systèmes de connaissances occidentaux – religion, propriété, loi, genre, capitalisme – ont tous été violemment transplantés et transcrits dans des géographies à l’extérieur de l’Occident, cimentant ces logiques en tant que vision du monde dominant 9. Ce glissement a changé la relation entre « l’Homme » et le monde naturel, transformant le territoire en propriété et les plantes en marchandises. Ces épistémologies ont eu un impact disproportionné sur les peuples autochtones et afro-diasporiques, à la fois sur l’Île de la Tortue-Amérique du Nord et au-delà, en Afrique, en Amérique du Sud et en Asie, et ces héritages continuent à se déployer et à avoir un impact sur ces communautés et leur diaspora en Europe et en Occident. Défaire complètement ces héritages du colonialisme, de l’esclavage et de la dépossession est éminemment ambitieux, et pourtant les œuvres présentées ici visent à bousculer et à ébranler ces récits sur le monde naturel.
Rinaldo Walcott prône l’abolition de la propriété privée et un retour à la conceptualisation de communes, pour défaire l’héritage du capitalisme 10. Les communes offrent des modes d’engagement réciproque avec le monde naturel à travers des formes d’intendance des terres – empruntées à des pratiques autochtones et au marxisme – afin que les êtres humains reconnaissent leurs liens au sol, aux plantes, aux animaux. Walcott soutient que l’abolition de la propriété est reliée à la liberté de tout un chacun. Défaire l’écriture dans la terre, c’est dénoncer ou contester les fondements conceptuels du capitalisme moderne, lesquels s’appuient sur l’accumulation par l’extraction, et c’est mettre de l’avant une compréhension des plantes et du territoire comme étant la vie.
- Ella den Elzen
Traduction : Colette Tougas
1. Le terme de « earthwriting » est emprunté à Kathryn Yussof, qui écrit sur l’Anthropocène dans le cadre du colonialisme et de l’esclavage. Kathryn Yussof, A Billion Black Anthropocenes or None (Minneapolis, Minn., University of Minnesota Press, 2018).
2. Le capitalisme racial, tel que défini par Cedric Robinson, avance que le capitalisme occidental moderne a pour origine la création de catégories raciales permettant la production d’une valeur socio-économique à travers une subjugation raciale, précisément de personnes africaines ou afro-descendantes soumises à l’esclavage de même que la ponction économique de l’Afrique sous le colonialisme. Cedric J. Robinson, Black Marxism: The making of the black radical tradition (University of North Carolina Press, 2000), https://ebookcentral.proquest.com/lib/mcgill/detail.action?docID=475202.
3. Voir Katherine McKittick, Demonic Grounds: Black Women And The Cartographies Of Struggle (Minneapolis, Minn., University of Minnesota Press, 2006), p. 15, muse.jhu.edu/book/31692.
4. Ainsi, elle explique la manière dont à la violence historique – par exemple, les lieux de plantation – se superposent des formes contemporaines de violence spatiale, par exemple, des quartiers souffrant de ségrégation raciale, suivis par la suite de la gentrification et du déplacement, reproduisant un « faisceau » (stacking) spatio-temporel. Voir McKittick, op. cit, p. 1-36.
5. Dans plusieurs cas, les sujets historiques illustrés dans les tableaux de Tagny portent des fruits tropicaux en abondance, ce qui représente la richesse mais, dans d’autres cas, ils sont eux-mêmes des possessions. Voir Charmaine A. Nelson à propos du Portrait d’une femme haïtienne (1786) de François Malépart de Beaucourt au Musée McCord, dans « Portrait d’une esclave noire », L’Encyclopédie canadienne, dernière modification, 4 mars 2015.
6. Voir Heather Davis et Zoe Todd, « On the Importance of a Date, Or, Decolonizing the Anthropocene », ACME: An International Journal for Critical Geographies 16 (4), p. 761-80, https://acme-journal.org/index.php/acme/article/view/1539.
7. Voir Sylvia Wynter, « Unparalled Catastrophe for Our Species? Or, to Give Humanness a Different Future: Conversations », dans Katherine McKittrick (dir.), Sylvia Wynter: On Being Human as Praxis, Durham, C. N., Duke University Press), p. 9-89.
8. Kathryn Yusoff avance que cette importation initie « le complexe “sucre-esclave” ; une replantation massive d’écologies et la relocalisation forcée de personnes ». Op. cit., p. 40-48.
9. Wynter, op. cit., p. 9–89.
10. Les communes étaient des terres gérées collectivement en Europe médiévale. Voir Rinaldo Walcott, On Property: Policing, Prisons, and the Call for Abolition, Windsor, Ont., Biblioasis, 2021, chap. 3, ProQuest Ebook Central, https://ebookcentral. proquest.com/lib/mcgill/detail. action?docID=6357581
Ella den Elzen tient à exprimer sa reconnaissance à Patrick Henry, Kapwani Kiwanga, Kosisochukwu Nnebe et Eve Tagny pour leur esprit de collaboration et leur générosité. Le développement de Undoing Earthwriting a été rendu possible grâce au Conseil des arts du Canada, au Conseil des arts et des lettres du Québec et au séjour passé au International Studio and Curatorial Program. Merci à Marie-Josée Lafortune, Esther Bourdages et Anne St-Louis d'OPTICA, Bon matin Studio, Sarah Boutin, Studio LOB, Bonsoir Fleurs, Gervais Marsh et Mojeanne Behzadi.
Ella den Elzen est artiste, commissaire et éducatrice. Elle vit entre New York et Tiohtià:ke /Mooniyang / Montréal. Elle est présentement boursière de la Helena Rubinstein Curatorial Fellow au Whitney Independent Study Program et elle détient une maîtrise en architecture (M.Arch.) de l’Université McGill.
Artiste multidisciplinaire d'origine haïtienne, Patrick F. Henry explore le thème du « devenir » à travers la sculpture, la peinture et l'installation. Il s'approprie souvent des objets du quotidien et des matériaux récupérés, les réaffectant dans ses œuvres pour créer des sites qui favorisent les relations avec le spectateur, l'invitant à s'engager dans une expérience d'auto-reconstruction. Diplômé de l'Université du Québec à Montréal, il est le récipiendaire de la bourse d'excellence en sculpture de la Fondation McAbbie de l'École des arts visuels et médiatiques, UQAM (2019), de la bourse de la Fondation Elizabeth Greenshields ainsi que de la bourse Explorer et Créer du Conseil des Arts du Canada pour sa prochaine exposition solo à Toronto intitulée Am I a hero? (mai 2024). Il poursuit actuellement une maîtrise en sculpture à la Yale School of Art. Il vit à Montréal depuis 2011.
Artiste multimédia conceptuelle franco-canadienne, Kapwani Kiwanga traite des asymétries de pouvoir en faisant dialoguer des récits historiques, des réalités contemporaines, des archives et les futurs possibles. Sa pratique met en perspective des histoires marginalisées ou oubliées, en utilisant différents matériaux et plusieurs médiums comme la sculpture, l'installation, la photographie, la vidéo et la performance. Kiwanga a développé un vocabulaire esthétique qu'elle décrit comme des « stratégies de sortie », des œuvres qui nous invitent à multiplier les perspectives afin d'aiguiser notre regard sur les structures existantes et d'envisager autrement le futur.
Elle est la lauréate inaugurale du Frieze Artist Award (2018), du Sobey Prize for the Arts (Canada 2018), du Prix Marcel Duchamp (2020) et du Zurich Art Prize (2022). Elle est récipiendaire de la bourse Guggenheim en 2023 et de la bourse Radcliffe à l'université de Harvard en 2022-2023. Sa première rétrospective est actuellement visible au Kunstmuseum Wolfsburg ainsi qu’une installation in situ au Capc Musée d'art contemporain de Bordeaux. Une exposition individuelle suivra cet automne à la Fundação de Serralves, à Porto. En 2024, elle représentera le Canada à la Biennale de Venise.
Elle est représentée par la Galerie Poggi, à Paris, la Goodman Gallery, à Johannesburg, Le Cap et Londres et par la Galerie Tanja Wagner, à Berlin. Sources : Galerie Poggi, Paris; Palais des Beaux-Arts, Bozar, Bruxelles.
Kosisochukwu Nnebe est une artiste conceptuelle, commissaire et autrice nigériane-canadienne, qui a recours à l’installation, la vidéo, la photographie, les arts numériques et la sculpture pour traiter de sujets allant de la politique de la visibilité noire, en passant par la corporéité et la spatialité, jusqu’à l’utilisation des pratiques culinaires et de la langue comme contre-archives des récits coloniaux. Puisant dans les travaux de penseurs postcoloniaux et de chercheuses féministes – Frantz Fanon, Édouard Glissant, bell hooks, Sylvia Wynter –, la pratique de Nnebe s’intéresse fondamentalement à la construction d’un monde anticolonial et anti-impérialiste au moyen de gestes de solidarité (humain et autres), du brouillage de la logique coloniale et de la réinvention spéculative de passés, de présents et de futurs autres.
Les œuvres de Nnebe ont été présentées dans des expositions au Canada et sur la scène internationale, entre autres aux États-Unis et aux Pays-Bas. Elle a été lauréate, en 2023, de la G.A.S. Felllowship lancée par Yinka Shonibare à Lagos, au Nigeria, et a reçu des commandes de Plug In ICA et de la Mozilla Foundation. Nnebe vit maintenant entre Montréal, au Canada, et Lagos, au Nigeria.
Eve Tagny est une artiste basée à Tiohtià:ke/Montréal. Sa pratique considère les jardins et les paysages perturbés par les humains comme des lieux mutables de notre mémoire personnelle et collective qui s’inscrivent dans des dynamiques de pouvoir, les histoires coloniales et leurs héritages. À travers les lentilles photographique et cinématographique, l’installation, le texte et la performance, elle explore les expressions spirituelles et incarnées du deuil et de la résilience et leurs corrélations avec les rythmes naturels, ses cycles et sa matérialité.
Tagny détient un baccalauréat en production cinématographique de l’Université Concordia et un certificat en journalisme de l’Université de Montréal. Elle a exposé, entre autres, au Henry Art, Seattle; à Platform, Winnipeg; au Musée national des beaux-arts du Québec, au Musée d'art de Joliette, à MOMENTA Biennale de l’image, au Musée d'art contemporain de Montréal et au Centre Clark, Montréal; au Cooper Cole, au Visual Arts Centre of Clarington, à TPW, à la Galerie 44, et à Franz Kaka, Toronto. Elle a présenté des performances au Swiss Institute, N-Y; C- CAP, Winnipeg; à la Nuit Blanche (2023), Cooper Cole et Galerie 44, Toronto. Elle est récipiendaire du prix Galeries Ontario / Ontario Galleries (GOG) (2023) ainsi que de la Bourse Plein Sud (2020) et de la bourse Mfon (2018). Elle a été présélectionnée pour le prix en arts actuels du Musée national des beaux-arts du Québec (2023), le Prix GOG (2020), le Gala Dynastie (2023), le CAP Prize (2018), la bourse Burtynsky Photobook (2018) et incluse dans la liste courte du New Generation Photography Award (2022).