Nelson Henricks, Life Session, 2016.
Film 16mm, 2 min 30 s| 16mm film, 2 min. 30 sec.
Avec l'aimable permission de l'artiste | Courtesy of the artist
Nelson Henricks
du 28 janvier 2017 au 25 mars 2017 Life Session
L’installation de Nelson Henricks emprunte son titre au film Falcon no 615 intitulé Life Session (1977). Falcon Entertainment, également connu sous le nom de Falcon Studios, est basé à San Francisco, en Californie. Fondée par Chuck Holmes en 1971, l’entreprise Falcon Studios est l’un des plus grands producteurs de pornographie gaie au monde. Dès le début des années 1980, la compagnie s’est démarquée comme chef de file à une époque où diffuser de la pornographie constituait un délit. Holmes a soutenu activement la politique tant sur le plan local que national, ayant même contribué au financement de la campagne présidentielle de Bill Clinton dans les années 1990.
Falcon Studios a été critiquée pour avoir tardé à adopter des pratiques sexuelles protégées au début des années 1980. Conséquemment, plusieurs acteurs qui lui étaient associés sont décédés dès les premières années de la pandémie. Avant de mourir d’une maladie associée au sida en 2000, Holmes a investi une grande part de sa fortune dans des causes philanthropiques, finançant des programmes de sensibilisation au VIH/sida et d’autres initiatives communautaires. L’édifice Charles M. Holmes du San Francisco LGBT Community Center a été baptisé en son honneur.
Via une vaste diffusion par commandes postales, Falcon Studios a contribué à la construction d’une esthétique gaie masculine, un style qui s’est d’abord manifesté dans le quartier Castro de San Francisco. Le porno a offert aux hommes résidant à l’extérieur des grands centres urbains des images de styles de vie gais à un moment où ce type de représentations était rare. En ce sens, ces films ont joué un rôle affirmatif et permis la formation d’une identité et d’une esthétique gaies. Aujourd’hui, en tant qu’économie de l’image, l’industrie de la pornographie rivalise avec Hollywood, générant entre 2$ et 4$ milliards par année à travers le monde.
Life Session de Henricks a pour point de départ les deux premières minutes du film Falcon original qui dure lui-même dix minutes. Avec l’aide de plusieurs assistants, des dessins au crayon de cet extrait ont été réalisés ; ainsi, ces images sont devenues la base d’un film d’animation. L’installation comporte une boucle en 16 mm de ces séquences redessinées animées, entrecoupées de prises de vue réelles tirées du film original, de même qu’une série de dessins préparatoires. Life Session examine le mythe de l’artiste dans la culture populaire à travers le prisme d’un artiste dessinant le film d’un artiste dessinant un modèle.
SIROIS-ROULEAU, Dominique. «Jim Holyoak, Book of Nineteen Nocturnes et Nelson Henricks, Life Session», Esse arts + opinions, no 90, printemps-été 2017, pp. 94-95.
Artiste, écrivain et commissaire, Nelson Henricks est mieux connu pour ses vidéogrammes et ses installations vidéo, qui ont été présentés à travers le monde. Ses œuvres se retrouvent, entre autres, dans les collections du Musée des beaux-arts du Canada (Ottawa), du MoMA (New York) et du Musée d’art contemporain de Montréal. Il vit et travaille à Montréal. Il est représenté par Paul Petro Contemporary Art à Toronto.
Jim Holyoak, Book of Nineteen Nocturnes, 2002-2016.
Conte illustré, 500 pages, divisé en 19 feuillets reliés en accordéon,
encre de Chine, graphite, aquarelle, impression jet d’encre et collage sur papier,
30,48 x 43,18 x 30,48 cm. Hand-drawn novel, 500 pages long, divided into 19 accordion books, India ink, graphite, watercolour, ink-jet prints, and collaged text on paper, 30,48 x 43,18 x 30,48 cm. Avec l'aimable permission de l'artiste | Courtesy of the artist
Jim Holyoak
du 28 janvier 2017 au 25 mars 2017 Book of Nineteen Nocturnes
Animal nocturne et passablement solitaire, Jim Holyoak travaille comme le chat maraude: sous la bienveillance des étoiles, dans un silence ponctué de déplacements feutrés, en synchronie avec les ombres. Il laisse généralement derrière lui d’impressionnantes fresques murales où foisonnent d’étranges formes de vie, suspendues entre le temps profond de la terre et un imaginaire qui demeure à venir, où fermentent les potentialités du vivant. Son univers pictural traduit une fascination empathique envers toute forme de vie—disparue, actuelle ou imaginée—et une volonté d’en sonder l’étrangeté inhérente. Holyoak habite un monde labile, évolutif et hétérochronique, qu’il nous donne à voir par une gestuelle sensible à l’encre de Chine, au graphite et à l’aquarelle. Si ses installations murales découlent parfois d’un travail collaboratif, sa production constante de croquis d’après nature reflète la dimension plus cachée de son monde sensible. Par le croquis, Holyoak documente ses déambulations dans les contrées sauvages en Europe du Nord, en Chine et au Canada, et témoigne de la solitude existentielle qui imprègne ces déplacements contemplatifs. Cette accumulation de croquis constitue le substrat de base d’un conte épique, présenté en dix-neuf chapitres au centre OPTICA sous la forme d’une archive mystérieuse.
Odyssée tâtonnante, incertaine et vaguement autobiographique, Book of Nineteen Nocturnes raconte une histoire d’errance marquée par la recherche d’appartenance, et soldée par la découverte intime de sa propre altérité. Au croisement de Lewis Carroll, J.R.R. Tolkien et Guillermo Del Toro, ce récit de voyage fait basculer la longue mémoire et l’hétérogénéité du Deep Time planétaire dans un univers onirique, monstrueux et surnaturel. Tel un songe posthumaniste, les arbres affichent leur faculté de raison, la matière est sensible et s’enchevêtre au vivant, les espèces s’amalgament en hybrides complexes et échappent à toute nomenclature. Sous la forme d’un conte, il nous révèle un monde entre chien et loup, où la réalité se fond dans le rêve et ne concorde pas avec les apparences. Ce que l’on appelle la « réalité » devient un concept fuyant, appréhendable seulement par un regard différé, décalé. En ce sens, Book of Nineteen Nocturnes fait écho à une longue lignée philosophique d’interrogation du réel, que celui-ci soit d’ordre quantique, métaphysique ou cosmique.
Auteure : Gentiane Bélanger
Historienne de l’art, Gentiane Bélanger est directrice-conservatrice de la Galerie d’art Foreman de l’Université Bishop’s à Sherbrooke.
SIROIS-ROULEAU, Dominique. «Jim Holyoak, Book of Nineteen Nocturnes et Nelson Henricks, Life Session», Esse arts + opinions, no 90, printemps été 2017, pp. 94-95.
L’HEUREUX, Chantal. Entrevue avec Jim Holyoak. Magazine radio In situ, CINQ FM - Radio Centre Ville 102.3 FM, 22 mars 2017.
L’HEUREUX, Chantal. «Événements», Magazine radio In situ, Radio Centre-Ville, CINQ FM - Radio Centre Ville 102.3 FM, 20 – 26 mars 2017.
Originaire de Aldergrove en Colombie-Britannique, Jim Holyoak vit et travaille à Montréal. Ses oeuvres ont abondamment circulé au Canada, aux États-Unis et en Europe du Nord, plus récemment à la bG Gallery (Santa Monica, Californie) et au Centre Clark (Montréal). Détenteur d’une mâtrise en arts visuels de l’Université Concordia (2011) et d’un diplôme de l’école Ãlfaskólinn de Reykjavik en études des elfes et des personnes cachées, il a également suivi une formation en peinture à l’encre à Yangshuo en Chine.
du 30 janvier 2017 au 17 juin 2017 Programme éducatif | Hiver - Printemps 2017
OPTICA s’est donné pour objectif de devenir un lieu de proximité, de découverte et d’expérimentation de l’art contemporain tant pour un public averti que néophyte. Nous offrons des activités éducatives de qualité aux centres de la petite enfance (CPE), aux institutions d’enseignement primaire, collégial et universitaire, ainsi qu’aux familles et aux groupes communautaires.
Pour réserver ou pour obtenir de plus amples informations sur notre programme éducatif, veuillez contactez Daniel Fiset : mediation@optica.ca
SAMEDIS FAMILLE
Gratuit et ouvert au public
Enfants âgés de 4 ans et +
Atelier ouvert à toute la famille et offert en continu+
-->Atelier autour du travail de Jim Holyoak
Les œuvres de Jim Holyoak fourmillent de bestioles en tout genre constamment refigurées et réinventées par le trait de l’artiste. Lors d’une visite de l’exposition, les enfants découvriront le travail d’Holyoak et participeront à l’élaboration d’un grand cadavre exquis! En utilisant de l’encre de Chine et de la gouache, les jeunes seront conviés à imaginer de nouvelles créatures. Inspirés par le travail de Jim, ils ajouteront leur touche créative à l’élaboration d’une gigantesque créature fantastique en continu.
4 février 2017 - 13h à 16h
25 mars 2017 - 13h à 16h
-->Commissariat de Nicole Burisch
Lors des Samedis famille de l’exposition I’ve Only Known My Own, les participants seront invités à créer leurs propres tatouages temporaires. Les jeunes s’inspireront des thèmes de l’exposition et des traces des performances dans l’espace de nos galeries pour concevoir leurs tatouages. L’éducateur du centre imprimera les tatouages et les participants pourront choisir de garder leurs créations ou de les remettre à quelqu’un d’autre, réactivant certaines des questions-clés de l’exposition autour de la transmission et du savoir.
29 avril 2017 – 13h à 16h
10 juin 2017 – 13h à 16h
CPE ET ÉCOLES PRIMAIRES Ateliers de création et visites interactives
Durée : 1h 15 min (visite 30 min + atelier créatif 45 min)
Enfants âgés de 4 ans et plus 


Les lundis
Gratuit et sur réservation uniquement 


OPTICA offre des visites interactives destinées aux enfants qui leur apprennent à observer et à décoder une œuvre, à discuter en groupe de ce qu’ils voient et à partager leurs observations.
Les ateliers créatifs sont adaptés à l’âge de nos visiteurs et établis en fonction des directives du Programme de formation de l’école québécoise et dans un esprit de conformité aux compétences transversales mises en avant par l'éducation préscolaire et primaire.
-->Dans l’esprit des oeuvres de Jim Holyoak
Après une visite commentée de l’exposition de Jim Holyoak, un atelier de création sera proposé aux jeunes durant lequel ils réaliseront une murale collaborative à l’encre de Chine.
Dates encore disponibles :
13 et 20 février 2017
6 mars 2017



-->Qu’est-ce que la performance?
Après une visite commentée de l’exposition I’ve Only Known My Own, les enfants participeront à un atelier de création insufflé par les liens tissés entre l’art de la performance et le corps.
Date encore disponible :
22 mai 2017

 GROUPES COLLÉGIAUX ET UNIVERSITAIRES Visites interactives et rencontres
Gratuit et sur réservation uniquement 


Des visites commentées des expositions en cours sont offertes aux étudiants des collèges et des universités. Nous pouvons organiser sur demande des discussions ou des tables rondes à propos de thèmes divers comme par exemple la mission d’OPTICA, le mandat des centres d’artistes ou tout autre sujet lié à l'actualité de l'art. Ces rencontres prennent place dans l’espace AGORA d’OPTICA.
Le programme éducatif reçoit le soutien du ministère de la Culture et des Communications et de la Ville de Montréal dans le cadre de l'Entente sur le développement culturel de Montréal ainsi que de la Caisse Desjardins du Plateau-Mont-Royal.
Atelier à l'école Buissonnière, 2017.
Photo : Daniel Fiset
Exposition des élèves de 3e année de l’École Buissonnière (Mile End) sur une proposition de Jim Holyoak
du 16 mars 2017 au 25 mars 2017 Artiste à l'école
Vernissage le jeudi 16 mars 2017 de 17h à 18h
Cet hiver, une cinquantaine d’élèves de 3e année de l’école Buissonnière (Mile End) participeront à un projet créatif conçu par Jim Holyoak dans le cadre du programme Artiste à l’école.
Les jeunes exploreront les possibilités formelles de l’encre de Chine en collaborant à la création de grandes murales inspirées par l’iconographie singulière de l’artiste. Après quelques exercices pour se familiariser avec le travail à l’encre, ils transformeront leurs dessins individuels en geste collectif afin d’inventer un nouveau bestiaire.
Les œuvres des élèves seront présentées au public lors d’un vernissage au centre qui aura lieu au mois de mars 2017.
Les oeuvres des élèves seront présentées au public lors d’un vernissage qui aura lieu le 16 mars 2017, de 17h à 18h et seront exposées au centre jusqu’au 25 mars 2017.
OPTICA tient à remercier le personnel et les élèves de l’École Buissonnière.
Pour obtenir davantage d’informations, veuillez contacter Daniel Fiset : mediation@optica.ca
Le programme éducatif reçoit le soutien du ministère de la Culture et des Communications et de la Ville de Montréal dans le cadre de l'Entente sur le développement culturel de Montréal ainsi que de la Caisse Desjardins du Plateau-Mont-Royal.
Autumn Knight, Documents, 2016. Performance
Photo : Lynn Lane
Avec l'aimable permission de l'artiste | Courtesy of the artist
du 21 avril 2017 au 10 juin 2017 I've Only Known My Own
Vernissage, Vendredi 21 avril_18h à 20h
I’ve Only Known My Own est une exposition collective qui explore sous quelles formes la matérialité du corps est représentée à travers le mesurage, le processus et la documentation. Les œuvres basées sur la performance qui font partie de ce projet renvoient et réagissent de plusieurs façons aux héritages du féminisme et de l’art conceptuel. Elles se penchent sur les manières dont la substance corporelle pourrait agir telle une force produisant ses propres systèmes (il-logiques) et dont cette matérialisation pourrait opérer en tant que forme de résistance. I’ve Only Known My Own examine également comment le corps physique pourrait être allié aux nouvelles technologies, être modifié ou amplifié par différents modes de communication, prendre des formes de présence médiatisée et susciter des questionnements sur la présentation et la diffusion de l’éphémère.
Plutôt que de proposer un ensemble figé d’œuvres, l’exposition évolue tout au long de sa durée, avec des objets, des accessoires et des actions activés au cours de chacune des quatre performances. D’abord présentes à Houston au printemps 2016, les quatre artistes ont été invitées à revisiter, à ré-exécuter ou à réinterpréter leurs performances initiales pour cette deuxième itération de l’exposition à Optica, ainsi qu’à faire ressortir des traces ou des échos de la première mouture. En réunissant ces artistes et leurs œuvres, la seconde version offre de nouveau l’occasion de considérer le rôle des traces documentaires et l’évolution de chaque œuvre en lien avec ce nouveau lieu.
Dans ses performances antérieures, Ursula Johnson a eu recours aux techniques traditionnelles de vannerie mi’kmaq pour retrouver la présence de corps autochtones dans ce qui a été légué par la législation et le contrôle coloniaux – et pour y résister. Par des stratégies de durée et de présentation, elle interroge certaines approches ethnographiques et anthropologiques dépassées pour comprendre les pratiques culturelles autochtones. Dans cette exposition, Johnson présentera hide, une performance qui utilise des processus de tannage du cuir, appris de sa famille et de tutoriels sur YouTube, pour explorer comment le savoir matériel se transmet d’un lieu à l’autre et d’un corps à l’autre, en remplaçant le vrai cuir animal par un morceau de fourrure de fantaisie. Comme pour ses autres œuvres, l’importance d’une fabrication habile est minimisée au profit d’un effort physique prolongé et difficile qui met son corps en lien étroit avec le matériau de son choix, faisant en sorte que s’améliore graduellement au fil de ses performances. Ici, le corps en question pourrait également être celui d’un animal (sa forme et ses propriétés déterminant des processus précis), ou celui d’un corps-de-connaissances créé par la performance répétée d’une tâche et traduite par des matériaux autres.
Dans le projet à phases multiples de Michelle Lacombe intitulé Of All the Watery Bodies, I Only Known My Own, l’artiste procède à un mesurage mensuel du volume de sang dans son corps pour déterminer la position d’une ligne de flottaison tatouée autour de ses mollets. Ici, les fluctuations cycliques du corps deviennent une règle servant à générer un rituel performatif mensuel ainsi qu’une manière de documenter temporairement et d’examiner, d’un point de vue queer, un potentiel reproductif inutilisé. Si « l’idée devient une machine qui fait l’art », selon la célèbre phrase de Sol LeWitt sur l’art conceptuel, le projet de Lacombe retravaille ainsi cette proposition : les fluctuations du corps deviennent la machine qui fait l’art. À Houston, Lacombe a fait des découpes dans une série de photographies de la lune qu’elle a prises, puis a transposé la treizième et dernière lune sur son corps en tatouant une nouvelle ligne de flottaison sur son abdomen. À Optica, Lacombe présentera The Mother Moon qui s’amorcera par la distribution de tatouages qui reproduisent cette forme circulaire. Ceux-ci seront offerts gratuitement jusqu’à leur épuisement. Une fois les tatouages épuisés (s’ils le sont), elle présentera une deuxième action qui pérennisera la marque.
La série en cours de Nadège Grebmeier Forget intitulée One on one’s for so-called fans comprend des performances exécutées en privé qui sont ensuite traduites en comptes rendus verbaux et en nouveaux récits; dans cette série, l’artiste poursuit ses investigations sur le rôle de la documentation et de la technologie dans la médiation de l’accès à son corps performant. Walls of Wind: The mirroring and rendering, la dernière de cette série, reprend l’idée du reflet – réagissant d’abord aux caractéristiques architecturales de la galerie à Houston (et à la performance qui s’y est déroulée), puis de nouveau à leur absence à Montréal. Bien qu’elle limite, au départ, le public présent à sa performance en établissant des paramètres quant au moment et à la manière dont elle est vue, Grebmeier Forget renonce ensuite au contrôle, se fiant aux témoins qu’elle a choisis pour transmettre (parfois inexactement, mais toujours en mode personnel) le récit de ce qu’ils ont vécu. La décadence et la générosité de ses performances se démarquent de ses interventions architecturales plus austères qui utilisent des formes renvoyant à l’espace de la galerie et aux stratégies de présentation. Ces espaces, bien que vides, sont néanmoins investis de la présence des actions qu’ils ont autrefois accueillies.
Autumn Knight fait souvent appel à des conventions et à des accessoires empruntés au théâtre qu’elle retravaille sous forme de performances où sont brouillées les divisions entre galerie et scène, entre performeur et public. Oscillant entre le scénarisé et le spontané, ses performances s’articulent autour des rôles et de la présence des femmes noires, utilisant des dialogues, des voix et des gestes pour dévoiler et critiquer les structures du pouvoir. Sa performance intitulée Documents comprend une lecture publique de la documentation servant à authentifier ou à légitimer la citoyenneté, adaptée cette fois au contexte canadien (plus précisément, montréalais). Au cœur de cette œuvre se trouve un classeur qui contient les accessoires requis pour la performance et qui sert en même temps de portrait ou de trace de Knight elle-même. Par sa lecture interactive des documents contenus dans le classeur, Knight aborde les spécificités incarnées qui sont liées à la race, à la classe et au genre pour contester ces catégories, pour savoir si elles reflètent correctement les corps qu’elles sont censées représenter, tout en soulignant comment différents publics et différentes relations au pouvoir peuvent influencer cette lecture.
Ce projet est porté par un intérêt dans l’expérimentation de formes et de lieux aptes à présenter des performances, et par une exploration des manières dont les artistes, les publics, les commissaires et les auteurs peuvent travailler ensemble à cet effet. En plus de ces performances et de leurs traces est également disponible en galerie une petite publication comprenant des documents issus des performances à Houston, un essai en profondeur de la commissaire et un texte commandé au chercheur Mikhel Proulx. Une table ronde réunissant tous les participants offrira l’occasion à chacun et chacune de parler de leur engagement dans le projet et de discuter de leurs conceptions individuelles de la performance et de la documentation. La notion d’un savoir émanant du corps, et pouvant être propre à un corps particulier, est évoquée par le titre de l’exposition (une adaptation de l’intitulé du projet de Lacombe). Conçu pour faire écho poétiquement à ces thèmes dans les œuvres, le titre fait également signe à la brèche fertile qui existe entre l’expérience individuelle d’une performance et les traces (pouvant être) manifestes ou diffusées par la suite. Ensemble, les œuvres présentées dans cette exposition offrent de multiples positions à partir desquelles il est possible d’aborder ces idées et d’ouvrir de nouvelles avenues pour examiner la matérialité et la présence du corps dans une performance.
Nicole Burisch
Traduction : Colette Tougas
Calendrier des activités
Vendredi 21 avril 2017
-Performance : 12h à 18h
Ursula Johnson
-PreÌsentation publique : 13h30 aÌ€ 14h30
Autumn Knight, copreÌsentation de Topological Media Lab et Milieux
UniversiteÌ Concordia : 1515, rue Sainte Catherine Ouest | 11e eÌtage, Milieux, Salle de confeÌrence EV 11.705
Nicole Burisch (Ottawa, Ont./Montréal, QC) est commissaire, critique et travailleuse culturelle. Elle a œuvré dans des centres d’artistes autogérés et ses projets portent sur les discours sur l’artisanat, le féminisme, la performance, l’édition, le travail et la matérialité en art contemporain. Ses textes ont été publiés par l’Illingworth Kerr Gallery, dans Textile: The Journal of Cloth and Culture, .dpi: Feminist Journal of Art and Digital Culture, par La Centrale, dans No More Potlucks, FUSE Magazine, par la Stride Gallery, la Richmond Art Gallery et dans les Cahiers métiers d’art:::Craft Journal. Burisch a travaillé comme coordinatrice à l’administration au Centre Skol de 2011 à 2014, comme directrice du Mountain Standard Time Performative Art Festival de Calgary de 2007 à 2009 et comme rédactrice en chef d’un ouvrage sur l’art féministe au Canada, qui sera publié par MAWA. Elle a été « Core Fellow » critique en résidence au Museum of Fine Arts Houston de 2014 à 2016, et est présentement Conservatrice adjointe en art contemporain au Musée des beaux-arts du Canada.
http://www.nicoleburisch.com/
Nadège Grebmeier Forget (Montréal, QC) est artiste, commissaire et coordinatrice de projets à la pige. Elle a pris part à de nombreux événements, festivals, conférences, résidences et expositions aussi bien au Canada, aux États-Unis qu’en Europe. Sa pratique artistique provoque une réflexion sur la consommation sous-jacente à l’acte de regarder et aux relations de pouvoir qu’il implique. Elle s'inscrit dans une préoccupation particulière pour la réappropriation et le rôle de la médiation dans la construction/fiction de l’identité mise en scène. Circulant tant dans le milieu des arts visuels que celui des arts vivants, ses œuvres les plus récentes ont, entre autres, été performées et/ou exposées à VU Photo, au Musée régional de Rimouski, au Musée d’art contemporain des Laurentides, au festival OFFTA, chez CIRCA art actuel, au théâtre Sophiensale (Berlin), au festival HOLD-FAST de la Galerie Eastern Edge (Terre-Neuve), au centre d’art Mains d’Œuvres (Saint-Ouen, Paris) et à La Friche de la Belle de Mai (Marseille, France).
http://www.nadege-grebmeier-forget.com/
Descendante de la Première Nation Mi’kmaq, Ursula Johnson (Dartmouth, N.-É.) est artiste en performance et en installation. Diplômée du Nova Scotia College of Art & Design, elle a participé à plus de trente expositions collectives alors que cinq expositions individuelles ont été consacrées à son œuvre. Ses performances sont souvent in situ et ont recours à une intervention didactique de collaboration. Ses créations récentes font appel à diverses techniques sculpturales qui suscitent une réflexion de la part du public sur certains aspects de l’héritage culturel en ce qui a trait à la consommation du savoir traditionnel dans le contexte des institutions coloniales. Son exposition individuelle Mi’kwite’tmn: Do You Remember [Vous souvenez-vous] (présentée par la SMU Art Gallery) a récemment circulé à travers le Canada. Johnson a été choisie comme finaliste pour le Salt Spring National Art Prize et son nom a figuré, à deux reprises, sur la liste préliminaire du Prix Sobey pour les arts. Elle a fait des présentations publiques, a donné des conférences, des communications ainsi qu’animé plusieurs forums communautaires sur divers sujets comme « Indigenous Selfâ€Determination through Art » et « Environmental and Sustainability in Contemporary Indigenous Art Practices ».
http://www.ursulajohnson.ca/
Autumn Knight (New York, NY) est une artiste interdisciplinaire qui travaille en performance, en installation et avec le texte. Ses performances ont fait partie d’expositions collectives dans les institutions suivantes : DiverseWorks Artspace, Art League Houston, Project Row Houses, Blaffer Art Museum, Crystal Bridges Museum, Skowhegan Space (NY), The New Museum et The Contemporary Art Museum Houston. Knight a été en résidence à In-Situ (R.-U.), à la Galveston Artist Residency (TX), au YICA (Yamaguchi, Japon) et à Artpace (San Antonio, TX). Elle a étudié à la Skowhegan School of Painting and Sculpture (2016) et elle détient une mâtrise en théâtre-thérapie de l’Université de New York. En 2015, Knight a été lauréate d’une bourse Artadia et elle est présentement artiste en résidence (2016-2017) au Studio Museum in Harlem (NY). La première exposition individuelle de Knight dans un musée, In Rehearsal, était récemment présentée au Krannert Art Museum (Krannert, IL).
http://www.autumnjoiknight.com/
Michelle Lacombe (Montréal, QC) élabore une pratique corporelle unique depuis l’obtention d’un baccalauréat en beaux-arts de l’Université Concordia en 2006. Délibérément minimaliste, sa pratique basée sur la recherche commence là où le geste, la corporéité et le marquage s’emmêlent et se confondent. Ses œuvres ont été présentées au Canada, aux États-Unis et en Europe dans le cadre d’événements, d’expositions et de colloques sur la performance. Elle est la lauréate de la bourse Plein sud de 2015. Sa pratique artistique s’accompagne d’un engagement sérieux dans le soutien du développement de modèles critiques et alternatifs de diffusion de l’art en direct et de pratiques indisciplinées. Elle est présentement directrice de VIVA! Art Action, une biennale montréalaise consacrée à la performance.
Mikhel Proulx (Montréal, QC) est historien de l’art et de la culture numérique. Sa recherche s’intéresse aux démarches des artistes queer et autochtones qui travaillent avec les médias en réseau, et il a été commissaire d’expositions au Canada, en Europe et au Moyen-Orient. Il est boursier d’études supérieures du Canada et détient une bourse de doctorat de la Fondation Jarislowsky en histoire de l’art. Proulx est doctorant au département d’histoire de l’art de l’Université Concordia où il enseigne les histoires de l’art médiatique et les cultures visuelles queer.
http://www.mikhelproulx.com/
Nadège Grebmeier Forget, Rendition for Promotion (IOKMO), 2017.
Avec l'aimable permission de l'artiste | Courtesy of the artist
Nadège Grebmeier Forget
le 27 mai 2017 I've Only Known My Own : Performance de Nadège Grebmeier Forget
La série en cours de Nadège Grebmeier Forget intitulée One on one’s for so-called fans comprend des performances exécutées en privé qui sont ensuite traduites en comptes rendus verbaux et en nouveaux récits; dans cette série, l’artiste poursuit ses investigations sur le rôle de la documentation et de la technologie dans la médiation de l’accès à son corps performant. Walls of Wind: The Mirroring and Rendering, la dernière de cette série, reprend l’idée du reflet – réagissant d’abord aux caractéristiques architecturales de la galerie à Houston (et à la performance qui s’y est déroulée), puis de nouveau à leur absence à Montréal. Bien qu’elle limite, au départ, le public présent à sa performance en établissant des paramètres quant au moment et à la manière dont elle est vue, Grebmeier Forget renonce ensuite au contrôle, se fiant aux témoins qu’elle a choisis pour transmettre (parfois inexactement, mais toujours en mode personnel) le récit de ce qu’ils ont vécu. La décadence et la générosité de ses performances se démarquent de ses interventions architecturales plus austères qui utilisent des formes renvoyant à l’espace de la galerie et aux stratégies de présentation. Ces espaces, bien que vides, sont néanmoins investis de la présence des actions qu’ils ont autrefois accueillies.
Edith Brunette, 2016
Edith Brunette
du 1 septembre 2017 au 31 décembre 2017
En partenariat avec le centre OPTICA, l’artiste Edith Brunette poursuit son projet de documentation et d’intervention destiné à opérer un rapprochement entre les milieux de l’art et du multimédia. Ces démarches débutées en septembre 2016 s’inscrivent en continuité avec la pratique de l’artiste qui s’intéresse à l’économie du milieu artistique.
Edith Brunette conjugue pratique artistique et recherche théorique. Elle s’intéresse aux discours à l’œuvre dans le champ des arts et aux forces et jeux politiques qu’ils révèlent. Ses projets récents ont porté, entre autres, sur la vidéosurveillance (Caméraroman, 2011), sur la prise de parole en période de crise sociale (Consensus, 2012) et sur l’agentivité politique des artistes (Faut-il se couper la langue?, 2013; Cuts Make the Country Better, 2015, en collaboration avec François Lemieux).
ValeÌrie MreÌjen, Leur histoire, 2014.
VideÌo HD, couleur, son, 3 min 30 s, en boucle
Collection LVMH
Crédit : Paul Litherland
MOMENTA | Biennale de l’image,
Valérie Mréjen
du 8 septembre 2017 au 21 octobre 2017 De quoi l'image est-elle le nom ?
Commissaire invité : Ami Barak
MOMENTA | Biennale de l’image (anciennement Le Mois de la Photo à Montréal) présente, en collaboration avec OPTICA, Valérie Mréjen – Q&R – Q&A du 8 septembre au 21 octobre. Le vernissage a lieu le 8 septembre à 19h30, en présence de l'artiste.
Les images fixes ou animées de Valérie Mréjen (France) s’inspirent de souvenirs personnels, de lieux communs et de malentendus. Les échanges qui se déroulent dans ses œuvres, empreints d’une certaine intensité, transforment des situations banales en métaphores existentielles. Dans Leur histoire (2014), deux personnages sont attablés dans un restaurant et conversent. L’artiste a intercalé dans leurs échanges des images provenant de diverses sources, comme si celles-ci pouvaient mettre de l’ordre dans leur relation. Dans Déshabillé (2017), six personnages évoquent des histoires personnelles autour du vêtement. Ici, c’est l’habit qui fait le moine, l’apparence dévoilant la complexité psychologique des protagonistes. Dans La Baule, ciel d’orage (2016), la candeur des récits de vie et des échanges laisse place à une poésie du quotidien, à une esthétique de la ritournelle où les êtres deviennent des héros ingénus qui suscitent aisément notre affection.
MOMENTA 2017
Pour sa 15e édition du 7 septembre au 15 octobre, MOMENTA s’est associée au commissaire Ami Barak, qui a développé une programmation remarquable sous le thème De quoi l’image est-elle le nom ?. L’édition 2017 de MOMENTA examine la notion de pièce à conviction photographique et vidéographique, mettant en doute le statut de l’image fixe et en mouvement comme témoin du réel et s’intéressant aux caractères fantasmé et sublimé de celui-ci. Les 38 artistes réunis dans la biennale nous invitent à ne pas accepter sans critique le témoignage de l’image. La biennale s’articule en trois volets. Le premier correspond à l’exposition centrale du quartier général (QG), présentée dans deux lieux : la Galerie de l’UQAM et VOX, centre de l’image contemporaine. Le deuxième volet consiste en 14 expositions individuelles déployées dans plusieurs quartiers de la ville, auquel s’ajoute, pour le troisième volet, une exposition de documents présentée à Artexte.
MOMENTA, c’est aussi un programme étoffé d’activités de médiation culturelle, de conférences, de projections et de rencontres, autant d’opportunités pour aller à la rencontre des artistes et de leurs œuvres. La biennale serait incomplète sans son catalogue, coproduit avec la prestigieuse maison d’édition Kerber Verlag, qui rassemble des textes inédits signés par le commissaire et cinq auteures invitées à réfléchir à la question De quoi l’image est-elle le nom ?
ÉVÉNEMENTS AUTOUR DES EXPOSITIONS MOMENTA
Discussions et conférences
Journée de discussion avec des artistes de la biennale
9 septembre 10h00 à 16h00 Maison Shaughnessy, Centre canadien d’architecture (CCA) 1920 rue Baile, Montréal
sujets a : désir — demandes
Sujets a, c’est l’objet a, principe lacanien qui anime le thème proposé par le commissaire Ami Barak, amené dans l’espace de la conversation. Le public est convié à venir échanger avec 10 des artistes de la programmation pour entrevoir quelques motifs qui impulsent leur travail.
Séance du matin : 10h00 à 12h00
Erin Shirreff Jayce Salloum Nelson Henricks Jonas St. Michael Valérie Mréjen
Entretien et séance de signatures avec Valérie Mréjen
À l'occasion de la parution de Troisième personne, Valérie Mréjen s'entretiendra avec Marie-Ève Blais, libraire à l'Euguélionne. L'événement sera suivi d'une séance de signature.
Parcours croisé
Un parcours croisé combinant une visite guidée des expositions à Optica et au Centre CLARK a lieu le 23 septembre à 12h30.
Soirée de projection à la Cinémathèque québécoise
Une soirée de projection d'une sélection des œuvres de l’artiste a lieu le 27 septembre à 19h.
Afin de ne rien manquer de l’édition 2017, un programme détaillé est disponible gratuitement chez tous nos partenaires d’exposition et en ligne au momentabiennale.com.
Les passeports MOMENTA, donnant accès à toutes nos activités, sont disponibles à la billetterie de La Vitrine (en ligne : lavitrine.com).
À propos de MOMENTA
Depuis près de 30 ans, Le Mois de la Photo à Montréal offre un cadre stimulant pour étudier les pratiques, les mutations et les enjeux actuels de l’image fixe ou animée dans notre culture, et pour prendre le pouls des tendances de l’image contemporaine. Rebaptisé MOMENTA | Biennale de l’image en 2017, l’organisme joue un rôle crucial dans l'écologie locale, nationale et internationale du milieu des arts visuels. Grâce à une approche curatoriale conviant des commissaires de renom à développer des programmations artistiques rigoureuses à partir de thèmes d’actualité, la biennale jouit d’une notoriété dans sa ville et dans son pays ainsi qu’à l’étranger. Elle contribue activement à la reconnaissance des artistes d’ici — plus de 50% d’artistes canadiens à chaque édition — en présentant leur travail dans un contexte international, en association avec une quinzaine de partenaires d’exposition. Au cours des 7 dernières éditions, l’organisme a exposé au-delà de 400 artistes, plus de 2 000 œuvres et rejoint près de 2 millions de visiteurs.
Valérie Mréjen (1969-) est une artiste, réalisatrice et romancière française qui vit et travaille à Paris. Diplômée de l’École nationale supérieure d’arts de Paris-Cergy, elle s’intéresse dès ses débuts à différents moyens d’expression pour mieux explorer les possibilités du langage. Elle s’inspire de récits rapportés ou vécus qu’elle réécrit et met en scène. Elle commence par réaliser quelques livres d’artiste avant de tourner ses premières vidéos. Une exposition solo, La place de la concorde, lui est consacrée au Jeu de Paume (Paris) en 2008. Elle a réalisé plusieurs courts métrages, des documentaires (Pork and Milk, 2004, Valvert, 2008) et un long métrage de fiction, En ville, coréalisé avec Bertrand Schefer (Quinzaine des réalisateurs, Cannes, 2011). Elle a publié Mon grand-père (1999), L’Agrume (2001) et Eau sauvage (2004) aux éditions Allia, puis Forêt noire (2012) et Troisième personne (2017) aux éditions P.O.L. Elle est représentée par la Galerie Anne-Sarah Bénichou (Paris).
Melik Ohanian Portrait of Duration, 2015.
Sept photographies sur Duratrans, boîtes lumineuses, animation Arduino, 1 seconde, 105 x 90 x 10 cm chaque
Collection Pomeranz
Crédit : Paul Litherland
MOMENTA | Biennale de l’image,
Melik Ohanian
du 8 septembre 2017 au 21 octobre 2017 De quoi l'image est-elle le nom ?
Commissaire invité : Ami Barak
MOMENTA | Biennale de l’image (anciennement Le Mois de la Photo à Montréal) présente, en collaboration avec OPTICA, Melik Ohanian – Portrait of Duration. L’instant S du 8 septembre au 21 octobre. Le vernissage a lieu le 8 septembre à 19h30, en présence de l’artiste. Le vernissage a lieu le 8 septembre à 19h30, en présence de l'artiste.
Melik Ohanian (France) examine les relations entre la science, l’astrophysique et les arts visuels en sondant la question du temps. Pour Portrait of Duration (2015), il révèle le changement d’état du césium 133, élément chimique qui définit la seconde universelle dans les horloges atomiques par son passage de l’état solide à l’état liquide. L’artiste invite le spectateur à l’expérience d’une représentation de la durée même. Portrait of Duration – Expand Series (2015/2017) est composé d’images grand format extraites des expériences réalisées pour Portrait of Duration. Chaque photographie propose une figure du temps. La série Post-Image (2014) est générée à partir de contenu provenant de la presse internationale, méticuleusement déchiré par l’artiste, de sorte qu’il remet en question la nature, le circuit et la reproduction d’une image à l’époque actuelle.
MOMENTA 2017
Pour sa 15e édition du 7 septembre au 15 octobre, MOMENTA s’est associée au commissaire Ami Barak, qui a développé une programmation remarquable sous le thème De quoi l’image est-elle le nom ?. L’édition 2017 de MOMENTA examine la notion de pièce à conviction photographique et vidéographique, mettant en doute le statut de l’image fixe et en mouvement comme témoin du réel et s’intéressant aux caractères fantasmé et sublimé de celui-ci. Les 38 artistes réunis dans la biennale nous invitent à ne pas accepter sans critique le témoignage de l’image. La biennale s’articule en trois volets. Le premier correspond à l’exposition centrale du quartier général (QG), présentée dans deux lieux : la Galerie de l’UQAM et VOX, centre de l’image contemporaine. Le deuxième volet consiste en 14 expositions individuelles déployées dans plusieurs quartiers de la ville, auquel s’ajoute, pour le troisième volet, une exposition de documents présentée à Artexte.
MOMENTA, c’est aussi un programme étoffé d’activités de médiation culturelle, de conférences, de projections et de rencontres, autant d’opportunités pour aller à la rencontre des artistes et de leurs œuvres. La biennale serait incomplète sans son catalogue, coproduit avec la prestigieuse maison d’édition Kerber Verlag, qui rassemble des textes inédits signés par le commissaire et cinq auteures invitées à réfléchir à la question De quoi l’image est-elle le nom ?
Parcours croisé
Un parcours croisé combinant une visite guidée des expositions à Optica et au Centre CLARK a lieu le 23 septembre à 12h30.
Afin de ne rien manquer de l’édition 2017, un programme détaillé est disponible gratuitement chez tous nos partenaires d’exposition et en ligne au momentabiennale.com.
Les passeports MOMENTA, donnant accès à toutes nos activités, sont disponibles à la billetterie de La Vitrine (en ligne : lavitrine.com).
À propos de MOMENTA
Depuis près de 30 ans, Le Mois de la Photo à Montréal offre un cadre stimulant pour étudier les pratiques, les mutations et les enjeux actuels de l’image fixe ou animée dans notre culture, et pour prendre le pouls des tendances de l’image contemporaine. Rebaptisé MOMENTA | Biennale de l’image en 2017, l’organisme joue un rôle crucial dans l'écologie locale, nationale et internationale du milieu des arts visuels. Grâce à une approche curatoriale conviant des commissaires de renom à développer des programmations artistiques rigoureuses à partir de thèmes d’actualité, la biennale jouit d’une notoriété dans sa ville et dans son pays ainsi qu’à l’étranger. Elle contribue activement à la reconnaissance des artistes d’ici — plus de 50% d’artistes canadiens à chaque édition — en présentant leur travail dans un contexte international, en association avec une quinzaine de partenaires d’exposition. Au cours des 7 dernières éditions, l’organisme a exposé au-delà de 400 artistes, plus de 2 000 œuvres et rejoint près de 2 millions de visiteurs.
Melik Ohanian (1969-) est un artiste français d’origine arménienne qui vit et travaille à Paris et à New York. Centré sur la question du temps, son travail examine les relations entre la science, l’astrophysique et les arts visuels en empruntant des procédés et des dispositifs au cinéma et aux techniques de projection contemporaines. Parmi ses plus récentes expositions individuelles, mentionnons Under Shadows, au Centre Georges-Pompidou (Paris, 2016), et DAYS, I See what I Saw and what I will See, à Art Basel (Bâle, 2015). Son travail a également figuré dans des expositions collectives, comme Dreamlands, au Whitney Museum of American Art (New York, 2016), Les Rencontres d’Arles (2016), la 20e Biennale de Sydney (2016) et la 56e Biennale de Venise (2015), dont le pavillon arménien, où il exposait, a remporté le Lion d’or de la meilleure participation nationale. Melik Ohanian a reçu en 2015 le prix Marcel Duchamp. Il est représenté par la Galerie Chantal Crousel (Paris) et la Dvir Gallery (Tel-Aviv, Bruxelles).
Caroline Mauxion, Une enveloppe sans contours, 2017. Impression sur verre trempé,
76,2 x 152,4 cm. | Print on toughened glass, 76,2 x 152,4 cm. Avec l'aimable permission de l'artiste | Courtesy of the artist
Caroline Mauxion
du 11 novembre 2017 au 16 décembre 2017 Une enveloppe sans contours
« Voici la flaque, dit Rhoda, et je ne peux pas la franchir. J'entends la grande meule qui tourne à toute vitesse à moins d'un pouce de ma tête. L'air qu'elle déplace rugit sur mon visage. Toutes les formes de vie tangibles se sont évanouies pour moi. Si je ne tends pas les bras pour toucher quelque chose de dur, le vent m'emportera dans les couloirs de l'éternité pour toujours. Mais alors, qu'est-ce que je peux toucher? Quelle brique, quelle pierre? Et ainsi traverser en me trânant l'immense gouffre pour réintégrer mon corps saine et sauve? »
Virginia Woolf, Les Vagues
Plutôt qu'une pratique de l’image photographique, Caroline Mauxion précise que son travail consiste à pratiquer l’image photographique. Cette nuance est fondamentale, car elle réintègre dans la photographie la notion d’acte et insiste sur la performativité mais aussi la matérialité de l’image, pour laquelle les notions de contact et de déplacement sont primordiales. Les images de Mauxion s’envisagent ainsi comme autant d’essais sur les limites du visible et de l’invisible, de la transparence et de l’opacité, de l’abstraction et de la figuration, de l’ombre et de la lumière.
Le corpus présenté par Mauxion chez OPTICA s'inspire des conditions originelles de la photographie. Par le procédé photographique, qui imprime toute intensité de lumière sur une surface photosensible, des matériaux distincts deviennent proches parents. La plaque de verre fêlée et la flaque d’eau sont des géographies imaginées, des retours constants à l’écriture de Virginia Woolf. La description des espaces entre le tangible et l’intangible dans ses nouvelles et ses romans a guidé le processus créatif de l’artiste. Les œuvres présentées deviennent une réinterprétation d'images récurrentes dans l’écriture woolfienne, s’attardant à rendre visible derrière la « ouate de la vie quotidienne ».
Si Mauxion pratique la photographie, ajoutons également qu’elle l’installe. La plaque de verre, devenue support de l’image photographique, dépend de son installation dans l'espace pour révéler l’image ; au blanc du papier sur lequel viendrait habituellement s’imprimer la photographie se substitue le blanc du mur. Les images deviennent quasi-invisibles pour certaines et se lisent à plusieurs sens pour d'autres, invitant au déplacement du corps. Toutes se forment là où il y a contact.
Auteur : Daniel Fiset
Daniel Fiset est historien de l'art et éducateur. Il vit et travaille à Montréal.
Discussion publique entre Caroline Mauxion et Daniel Fiset à OPTICA le 22 novembre 2017 de 18h30 à 20h.
Originaire de France, Caroline Mauxion vit et travaille à Montréal depuis 2010. Elle fut récipiendaire de la bourse de la Fondation Sylvie et Simon Blais pour la relève en arts visuels (2015). Son travail a fait l'objet de plusieurs expositions individuelles à Montréal, à la galerie Les Territoires (2014), à la galerie Simon Blais, à la Galerie de l'UQAM et à Rimouski, au centre d'artistes Caravansérail. Elle effectuera une résidence à Banff en 2018 soutenue par le CALQ.
Teja Gavankar, other’s spaces 002, 2016.
Dessin, 21,59 x 27,94 cm. | Drawing, 21,59 x 27,94 cm.
Avec l'aimable permission de l'artiste | Courtesy of the artist
Teja Gavankar
du 11 novembre 2017 au 16 décembre 2017
S’immiscer dans le quotidien et transformer l’espace dans ses traits les plus banals compose le terrain d’action et d’investigation de l’artiste indienne Teja Gavankar. Par la pratique du dessin et de l’intervention in situ, elle négocie les modes d’apparition du territoire afin d’en extraire l’identité et d’en extirper les spécificités. Puisant à même les éléments du paysage construit, devenus communs en raison de leur expérience répétée, elle y fait émerger de nouvelles configurations. Alors que l’artiste a principalement développé des projets in situ dans l’espace urbain, celui présenté au centre OPTICA incarne une première intervention en galerie.
Intéressée par la géométrie et la topologie, Gavankar revisite les éléments architecturaux - les murs, les chaussées, les escaliers et plus récemment le motif du coin - pour en faire les conditions d’émergence d’une expérience, cherchant à rompre la quiétude de leur fonctionnalité, de leur structure et de leurs caractéristiques propres. Très minimales, ces interventions artistiques, tant graphiques que physiques, mettent pourtant en œuvre une force certaine. Elles trafiquent les petites choses, la banalité, afin d’engendrer des subtilités porteuses de grandes ambiguïtés perceptives.
La pratique du dessin de l’artiste prend d’assaut la grille, cet outil-support papier, qui oriente et guide le trait dans un esprit cartésien. De nombreux artistes indiens ont repensé et critiqué les moyens de décrire, de calculer et de mesurer les multiples manifestations qui composent le monde. Associées notamment à la modernité et au colonialisme, ces balises, déployées en Inde lors de l’occupation britannique, ont permis de catégoriser et de créer des topologies des diverses ressources, tant naturelles qu’humaines, retrouvées sur le territoire. Même si Gavankar, tout comme d’autres artistes de la nouvelle génération créative de l’Inde, ne fait pas directement intervenir ces références historiques, son usage de la grille demeure toutefois critique. Il s’agit de s’attaquer aux structures contraignantes et à la rigueur qu’elles imposent. Par endroit, elle fera en sorte de la faire voler en éclat, de privilégier les lignes courbes ainsi que les traits décalés et obliques, en dehors des zones rectilignes, ou d’en radier certains carreaux. Tant de façons de laisser le trait réinventer la ligne et introduire la souplesse dans la rigidité.
Auteure : Julie Alary Lavallée
Julie Alary Lavallée est doctorante en histoire de l’art à l’Université Concordia. Ses recherches portent sur les expositions collectives d’art contemporain de l’Inde dans un contexte diasporique.
Présentation publique de Teja Gavankar à la Fonderie Darling L'événement est organisé en partenariat avec la Fonderie Darling, 745, rue Ottawa, H2C 1R8. La présentation aura lieu en anglais, la conversation en anglais et en français. Jeudi 16 novembre de 18h à 20h.
Titulaire d’une mâtrise en arts visuels de la Maharaja Sayajirao University, Baroda (Inde), Teja Gavankar compte un parcours ponctué de nombreuses résidences, dont l’une réalisée en 2014 à la Fonderie Darling (Montréal) grâce au concours de la Inlaks Shivdasani Foundation. En 2016, elle prenait part à l’exposition Young Subcontinent (Serendipity Art Festival, Inde). Elle vit et travaille à Bombay.
Discussion entre Caroline Mauxion et Daniel Fiset à OPTICA, 2017.
Photo : Esther Bourdages
Caroline Mauxion
le 22 novembre 2017 Discussion publique : Caroline Mauxion et Daniel Fiset
Dans le cadre de son exposition solo à OPTICA, Une enveloppe sans contours, Caroline Mauxion s’entretiendra avec Daniel Fiset sous la forme d’une discussion publique. L'activité se déroulera de 18h30 à 20h.
Présentation de Teja Gavankar à la Fonderie Darling, 2017.
Photo : Hugo St-Laurent
Teja Gavankar
le 26 novembre 2017 Présentation publique de Teja Gavankar
Ancienne lauréate de la Résidence Inde à la Fonderie Darling (2014), Teja Gavankar a donné une présentation publique de ses recherches dans le cadre de son exposition solo other's spaces à OPTICA, centre d'art contemporain qui a cours jusqu'au 16 décembre 2017.
L'événement, qui a eu lieu jeudi le 16 novembre de 18h00 à 20h00, a été organisé en partenariat avec la Fonderie Darling située au 745, rue Ottawa, Montréal, H3C 1R8.
Artiste à l'école | Artist at School
du 12 décembre 2017 au 16 décembre 2017 Exposition des élèves de 5e et 6e année de l’école Saint-Enfant-Jésus (Mile End) sur une proposition de Caroline Mauxion
Vernissage le mardi 12 décembre 2017 de 17h à 18h
Dans le cadre du programme Artiste à l'école développé en 2014 par le centre OPTICA, Caroline Mauxion a donné un atelier créatif aux élèves de 5e et de 6e année de l’école primaire Saint-Enfant-Jésus. Les jeunes exploreront les possibilités formelles de la technique du cyanotique, inspirés du langage artistique de l’artiste qui expose actuellement chez OPTICA. Les oeuvres des élèves seront dévoilées au public lors d’un vernissage qui aura lieu le 12 décembre 2017 de 17h à 18h et seront exposées dans l’espace Agora du centre jusqu’au 16 décembre 2017. OPTICA tient à remercier le personnel et les élèves de l’École Saint-Enfant-Jésus.
Pour plus d’informations sur le programme éducatif d'OPTICA, contactez Marie-Laure Robitaille : mediation@optica.ca
Le programme éducatif reçoit le soutien du ministère de la Culture et des Communications et de la Ville de Montréal dans le cadre de l'Entente sur le développement culturel de Montréal.