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Fonds documentaire OPTICA (Service des archives de l'Université Concordia)

Ouvrages aidant à la consultation des archives

Droits électroniques




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Studio LOBE, Berlin, 2023.

Patrick Henry, Kapwani Kiwanga, Kosisochukwu Nnebe, Eve Tagny
Commisssaire/Curator: Ella den Elzen
du 20 janvier 2024 au 23 mars 2024
Undoing Earthwriting

Performance : Eve Tagny avec Élisabeth-Anne Dorléans et Sophia Gaspard
myths and partition scores
Samedi 23 mars 2024
16h

Vernissage : 20 janvier 2024 16h - 18h
En présence d'Ella den Elzen, Patrick Henry, Kosisochukwu Nnebe, Eve Tagny

Écrire dans la terre signifie extraire, déposséder, inscrire la violence à la surface du territoire par le déplacement du sol, des roches, des plantes et des gens. Undoing Earthwriting a pour thèmes les plantes et le territoire, vus à travers un prisme afro-diasporique, en raison précisément de l’histoire chargée que la subjectivité noire entretient avec ces matériaux. Les plantes et le sol sont essentiellement vivifiants et nécessaires à l’alimentation et à la survie de tous les êtres. Inversement, les matières botaniques et géologiques ont été cultivées et extraites à très grande échelle pour créer les dispositifs des plantations et des mines, constitués en même temps que l’imposition du travail humain forcé ou exploiteur au nom du capitalisme racial. À travers de nouvelles commandes d’œuvres, Patrick Henry, Kapwani Kiwanga, Kosisochukwu Nnebe et Eve Tagny se penchent sur la force des plantes en tant que symboles, marchandise et vie. À cause des différentes manières dont le sol et les plantes sont empreints de ces récits complexes, l’exposition vise à positionner ces matières, aux côtés de l’identité noire (Blackness), en tant qu’ensemble de vecteurs concrets créant des ruptures dans l’espace et le temps en lien avec la nature.

Essai curatorial d’Ella den Elzen; graphisme : Studio LOB (pdf).

Undoing Earthwriting a pour thèmes les plantes et le territoire, vus à travers un prisme afro-diasporique, en raison précisément de l’histoire chargée que la subjectivité noire entretient avec ces matériaux. Écrire dans la terre signifie extraire, déposséder, inscrire la violence à la surface du territoire par le déplacement du sol, des roches, des plantes et des gens 1. Des matières botaniques et géologiques ont été cultivées et extraites à très grande échelle pour créer les dispositifs des plantations et des mines, constitués en même temps que l’imposition du travail humain forcé ou exploiteur au nom du capitalisme racial 2. À cause des différentes manières dont le sol et les plantes portent l’empreinte de ces récits, tout en résistant parfois aux formes coloniales de savoir et de saisie, l’exposition vise à positionner ces matières, aux côtés de l’identité noire (blackness), en tant qu’ensemble de vecteurs matériels créant des ruptures dans les géographies de l’espace et du temps.

Katherine McKittrick écrit sur les manières dont l’espace terrestre en vient, à travers le temps, à être représenté comme un espace profond (deep space), précisément en lien avec les géographies noires et comme héritage et reproduction du capitalisme et de sa logique raciale, et elle conceptualise l’espace profond en tant que production d’un espace qui devient organisé par la politique et l’idéologie. Ces systèmes, qui se superposent et structurent notre environnement, « organisent le quotidien dans de multiples contextes et
à différentes échelles : dans et à travers les
foyers, les usines, les rues, les banques locales
et mondiales, les invasions militaires, les nations en voie de développements et surdéveloppées,
les tactiques de résistance, les projets de gentrification 3 ». Inversement, McKittrick souligne la potentialité et la relationnalité de l’identité
noire dans un engagement avec la géographie, en raison de la manière dont les sujets noirs luttent souvent contre des dimensions temporelles et des historicités qui sont en place et qui se chevauchent 4. Ces temporalités offrent également l’occasion
de briser la linéarité du temps historique dont les traces sont inscrites dans le matériau biologique et géologique. Bien que les artistes dans Undoing Earthwriting aient des relations différentes à la géographie, chacun et chacune présentent des refus, des propositions et des complications variés aux liens entre la propriété, les plantes et les gens.

Émergeant d’un lieu de dialogue, les artistes
ont eu des rencontres pendant plusieurs mois pour parler des thèmes de l’exposition. Ces conversations ont été enregistrées et des extraits de leur transcription seront publiés plus tard pour accompagner les œuvres élaborées au cours des nombreux derniers mois. Patrick Henry, Kosisochukwu Nnebe et Eve Tagny ont créé de nouvelles œuvres pour Undoing Earthwriting, nourries par leurs engagements
au sein de leurs pratiques avec des matériaux botaniques ou géologiques. Flowers for Africa de Kapwani Kiwanga (2013–en cours) a servi de
 base conceptuelle en lien avec ses intérêts pour l’histoire, l’archive, la représentation des fleurs dans l’imagerie occidentale et le mouvement
des plantes sur la planète. À ce jour, l'œuvre se compose de 16 arrangements floraux, dont trois sont présentés ici : Flowers
 for Africa: Nigeria, Flowers for Africa: Uganda et Flowers for Africa: Ivory Coast. Chaque œuvre est reconstruite à partir d’un protocole minutieux qui comprend des photographies d’archives sur les procédures d’indépendance des États-nations africains, illustrant la transition du pouvoir entre les officiels coloniaux et les gouvernements locaux. Kiwanga a puisé ces images dans diverses archives nationales. Les fleurs elles-mêmes sont les produits de routes commerciales et
 de forces géopolitiques qui entremêlent leurs trajectoires, ce que documente Kiwanga lors
de conversations avec des fleuristes. Par cette action, elle examine l’insaisissabilité de l’archive, de même que les formes de pouvoir contenues
dans sa documentation. Au fil de l’exposition, ces fleurs flétriront, selon les protocoles de l’artiste, symbolisant la nature éphémère de ceux qui ont initié la création d'un État et mettant en évidence la fragilité de certains États-nations.

Les sculptures en bronze coulé de Patrick Henry, Soi-même comme un autre illustrent une fleur fictionnelle et hybride, créée à partir de la fleur de Jamaïque (hibiscus) et de la banane. En choisissant de couler une fleur qui a peu de valeur commerciale, comparée aux fruits que la même plante porterait, Henry rejette les notions de productivité et de domestication. La plante hybride nie la reconnaissabilité sur le plan formel, en incorporant des renvois à la propre biographie d’Henry par le mélange d’espèces végétales à un sac de boxe. Abordant la dualité, précisément l’aspect inattendu de la croissance et de la pourriture en lien avec
le temps – la plante a le potentiel de respirer, s’élargissant et flétrissant selon la positionnalité de quiconque la regarde en se rapprochant.

L’œuvre de Kosisochukwu Nnebe intitulée the seeds we carry (bury this where the one you want to trick walks) attire l’attention sur la manière dont la vie végétale a servi à surmonter les réalités de la vie dans les plantations en Jamaïque, en Haïti et dans le Sud des États-Unis, sous forme de produit médicinal servant à guérir ou à empoisonner, que ce soit pour se venger ou se protéger, ou de plante abortive visant l’autonomie physique. Créées par des guérisseurs dans la communauté même, dont la capacité à allier éléments de guérison et puissance spirituelle menaçaient parfois de supplanter le pouvoir et le contrôle des propriétaires d’esclaves, ces concoctions circulaient en secret dans divers types de contenants, toutes puisant dans les mêmes racines de traditions spirituelles de l’Afrique occidentale et centrale. Comme manière de rendre hommage à ces ancêtres et au savoir incarné qu’ils portaient, tout en respectant le besoin du secret et de l’opacité, les sculptures de Nnebe renvoient à ces contenants. Elle les orne à la manière des bouteilles de libation haïtiennes, conçues comme retables pour des loas, des esprits ou, comme dans le cas présent, des ancêtres particuliers.

Partition scores et Mythologies de la valeur d’Eve
 Tagny se compose d’une série de photographies mettant en lumière des moments de tendresse 
chez les sujets qu’elle documente dans de multiples géographies, dont Los Angeles, Johannesburg, Londres, Montréal, Toronto et Sharjah ; ces sujets occupent ces villes différemment selon la classe,
le pouvoir et l’usage. Dans ces photographies, l’artiste explore son intérêt pour le territoire et la propriété, et la manière dont la logique en cours
du capitalisme racial se prolonge dans le cadre
bâti à travers des formes de ségrégation, de discrimination, de gentrification et de déplacement. Elle met délibérément en lumière la sollicitude
et l’intimité entre ses sujets, travaillant souvent avec des formes gestuelle ; se réappropriant dans certains cas des gestes de la main et du corps issus de représentations euro-centriques de personnes noires dans les portraits occidentaux, Tagny vise
 à problématiser des notions de subjectivité et de lisibilité 5.

De plus en plus urgemment, les spécialistes affirment que notre crise climatique contemporaine, inscrite dans l’âge géologique actuel, soit l’Anthropocène, est profondément imbriquée dans l’héritage du colonialisme, de l’esclavage, de la transplantation du capitalisme agraire et de l’invention de la propriété privée
dans les Amériques, en Afrique et en Asie via l’Europe de l’Ouest 6. Sylvia Wynter met à mal cette notion que nous pouvons, en tant qu’êtres humains, être collectivement compris comme anthropos singuliers responsables de la conjoncture environnementale et écologique dans laquelle nous nous trouvons historiquement, fabriquant « l’Homme » en tant que sujet maître de soi, blanc-européen, occidental, ayant la capacité de posséder à la fois des gens (esclaves, ouvriers apprentis, épouses) et du territoire en tant que propriété 7. Ce cadre situe conceptuellement et matériellement le « pic d’or », ou début de notre crise environnementale accélérée, en 1452, soit l’année où le premier négrier a quitté la côte d’Afrique de l’Ouest pour rejoindre Madère, une île portugaise 8. Ce moment dans l’histoire, avance Wynter, nous relie toutes et tous en tant qu’êtres terrestres (humain, végétal, non-humain), puisque c’est le moment où les systèmes de connaissances occidentaux – religion, propriété, loi, genre, capitalisme – ont tous été violemment transplantés et transcrits dans des géographies à l’extérieur de l’Occident, cimentant ces logiques en tant que vision du monde dominant 9. Ce glissement a changé la relation entre « l’Homme » et le monde naturel, transformant le territoire en propriété et les plantes en marchandises. Ces épistémologies ont eu un impact disproportionné sur les peuples autochtones et afro-diasporiques, à la fois sur l’Île de la Tortue-Amérique du Nord et au-delà,
en Afrique, en Amérique du Sud et en Asie, et ces héritages continuent à se déployer et à avoir un impact sur ces communautés et leur diaspora
en Europe et en Occident. Défaire complètement ces héritages du colonialisme, de l’esclavage et de la dépossession est éminemment ambitieux, et pourtant les œuvres présentées ici visent à bousculer et à ébranler ces récits sur le monde naturel.

Rinaldo Walcott prône l’abolition de la propriété privée et un retour à la conceptualisation de communes, pour défaire l’héritage du capitalisme 10. Les communes offrent des modes d’engagement réciproque avec le monde naturel à travers des formes d’intendance des terres – empruntées à des pratiques autochtones et au marxisme – afin que les êtres humains reconnaissent leurs liens au sol, aux plantes, aux animaux. Walcott soutient que l’abolition de la propriété est reliée à la liberté de tout un chacun. Défaire l’écriture dans la terre, c’est dénoncer ou contester les fondements conceptuels du capitalisme moderne, lesquels s’appuient sur l’accumulation par l’extraction, et c’est mettre de l’avant une compréhension des plantes et du territoire comme étant la vie.

- Ella den Elzen

Traduction : Colette Tougas

1. Le terme de « earthwriting » est emprunté à Kathryn Yussof, qui écrit sur l’Anthropocène dans le cadre du colonialisme et de l’esclavage. Kathryn Yussof, A Billion Black Anthropocenes or None (Minneapolis, Minn., University of Minnesota Press, 2018).

2. Le capitalisme racial, tel que défini par Cedric Robinson, avance que le capitalisme occidental moderne a pour origine la création de catégories raciales permettant la production d’une valeur socio-économique à travers une subjugation raciale, précisément de personnes africaines ou afro-descendantes soumises à l’esclavage de même que la ponction économique de l’Afrique sous le colonialisme. Cedric J. Robinson, Black Marxism: The making of the black radical tradition (University of North Carolina Press, 2000), https://ebookcentral.proquest.com/lib/mcgill/detail.action?docID=475202.

3. Voir Katherine McKittick, Demonic Grounds: Black Women And The Cartographies Of Struggle (Minneapolis, Minn., University of Minnesota Press, 2006), p. 15, muse.jhu.edu/book/31692.

4. Ainsi, elle explique la manière dont à la violence historique – par exemple, les lieux de plantation – se superposent des formes contemporaines de violence spatiale, par exemple, des quartiers souffrant de ségrégation raciale, suivis par la suite de la gentrification et du déplacement, reproduisant un « faisceau » (stacking) spatio-temporel. Voir McKittick, op. cit, p. 1-36.

5. Dans plusieurs cas, les sujets historiques illustrés dans les tableaux de Tagny portent des fruits tropicaux en abondance, ce qui représente la richesse mais, dans d’autres cas, ils sont eux-mêmes des possessions. Voir Charmaine A. Nelson à propos du Portrait d’une femme haïtienne (1786) de François Malépart de Beaucourt au Musée McCord, dans « Portrait d’une esclave noire », L’Encyclopédie canadienne, dernière modification, 4 mars 2015.

6. Voir Heather Davis et Zoe Todd, « On the Importance of a Date, Or, Decolonizing the Anthropocene », ACME: An International Journal for Critical Geographies 16 (4), p. 761-80, https://acme-journal.org/index.php/acme/article/view/1539.

7. Voir Sylvia Wynter, « Unparalled Catastrophe for Our Species? Or, to Give Humanness a Different Future: Conversations », dans Katherine McKittrick (dir.), Sylvia Wynter: On Being Human as Praxis, Durham, C. N., Duke University Press), p. 9-89.

8. Kathryn Yusoff avance que cette importation initie « le complexe “sucre-esclave” ; une replantation massive d’écologies et la relocalisation forcée de personnes ». Op. cit., p. 40-48.

9. Wynter, op. cit., p. 9–89.

10. Les communes étaient des terres gérées collectivement en Europe médiévale. Voir Rinaldo Walcott, On Property: Policing, Prisons, and the Call for Abolition, Windsor, Ont., Biblioasis, 2021, chap. 3, ProQuest Ebook Central, https://ebookcentral. proquest.com/lib/mcgill/detail. action?docID=6357581

Ella den Elzen tient à exprimer sa reconnaissance à Patrick Henry, Kapwani Kiwanga, Kosisochukwu Nnebe et Eve Tagny pour leur esprit de collaboration et leur générosité. Le développement de Undoing Earthwriting a été rendu possible grâce au Conseil des arts du Canada, au Conseil des arts et des lettres du Québec et au séjour passé au International Studio and Curatorial Program. Merci à Marie-Josée Lafortune, Esther Bourdages et Anne St-Louis d'OPTICA, Bon matin Studio, Sarah Boutin, Studio LOB, Bonsoir Fleurs, Gervais Marsh et Mojeanne Behzadi.

REVUE DE PRESSE

HOQUE, Anna Shah. « Undoing Earthwriting — Patrick Henry, Kapwani Kiwanga, Kosisochukwu Nnebe, Eve Tagny », C Magazine, 13 mars 2024.

MORELLI, Didier. « Undoing Earthwriting », Esse arts + opinions, 2024.



Ella den Elzen est artiste, commissaire et éducatrice. Elle vit entre New York et Tiohtià:ke /Mooniyang / Montréal. Elle est présentement boursière de la Helena Rubinstein Curatorial Fellow au Whitney Independent Study Program et elle détient une maîtrise en architecture (M.Arch.) de l’Université McGill.

Artiste multidisciplinaire d'origine haïtienne, Patrick F. Henry explore le thème du « devenir » à travers la sculpture, la peinture et l'installation. Il s'approprie souvent des objets du quotidien et des matériaux récupérés, les réaffectant dans ses œuvres pour créer des sites qui favorisent les relations avec le spectateur, l'invitant à s'engager dans une expérience d'auto-reconstruction. Diplômé de l'Université du Québec à Montréal, il est le récipiendaire de la bourse d'excellence en sculpture de la Fondation McAbbie de l'École des arts visuels et médiatiques, UQAM (2019), de la bourse de la Fondation Elizabeth Greenshields ainsi que de la bourse Explorer et Créer du Conseil des Arts du Canada pour sa prochaine exposition solo à Toronto intitulée Am I a hero? (mai 2024). Il poursuit actuellement une maîtrise en sculpture à la Yale School of Art. Il vit à Montréal depuis 2011.

Artiste multimédia conceptuelle franco-canadienne, Kapwani Kiwanga traite des asymétries de pouvoir en faisant dialoguer des récits historiques, des réalités contemporaines, des archives et les futurs possibles. Sa pratique met en perspective des histoires marginalisées ou oubliées, en utilisant différents matériaux et plusieurs médiums comme la sculpture, l'installation, la photographie, la vidéo et la performance. Kiwanga a développé un vocabulaire esthétique qu'elle décrit comme des « stratégies de sortie », des œuvres qui nous invitent à multiplier les perspectives afin d'aiguiser notre regard sur les structures existantes et d'envisager autrement le futur.

Elle est la lauréate inaugurale du Frieze Artist Award (2018), du Sobey Prize for the Arts (Canada 2018), du Prix Marcel Duchamp (2020) et du Zurich Art Prize (2022). Elle est récipiendaire de la bourse Guggenheim en 2023 et de la bourse Radcliffe à l'université de Harvard en 2022-2023. Sa première rétrospective est actuellement visible au Kunstmuseum Wolfsburg ainsi qu’une installation in situ au Capc Musée d'art contemporain de Bordeaux. Une exposition individuelle suivra cet automne à la Fundação de Serralves, à Porto. En 2024, elle représentera le Canada à la Biennale de Venise.

Elle est représentée par la Galerie Poggi, à Paris, la Goodman Gallery, à Johannesburg, Le Cap et Londres et par la Galerie Tanja Wagner, à Berlin.
Sources : Galerie Poggi, Paris; Palais des Beaux-Arts, Bozar, Bruxelles.

Kosisochukwu Nnebe est une artiste conceptuelle, commissaire et autrice nigériane-canadienne, qui a recours à l’installation, la vidéo, la photographie, les arts numériques et la sculpture pour traiter de sujets allant de la politique de la visibilité noire, en passant par la corporéité et la spatialité, jusqu’à l’utilisation des pratiques culinaires et de la langue comme contre-archives des récits coloniaux. Puisant dans les travaux de penseurs postcoloniaux et de chercheuses féministes – Frantz Fanon, Édouard Glissant, bell hooks, Sylvia Wynter –, la pratique de Nnebe s’intéresse fondamentalement à la construction d’un monde anticolonial et anti-impérialiste au moyen de gestes de solidarité (humain et autres), du brouillage de la logique coloniale et de la réinvention spéculative de passés, de présents et de futurs autres.

Les œuvres de Nnebe ont été présentées dans des expositions au Canada et sur la scène internationale, entre autres aux États-Unis et aux Pays-Bas. Elle a été lauréate, en 2023, de la G.A.S. Felllowship lancée par Yinka Shonibare à Lagos, au Nigeria, et a reçu des commandes de Plug In ICA et de la Mozilla Foundation. Nnebe vit maintenant entre Montréal, au Canada, et Lagos, au Nigeria.

Eve Tagny est une artiste basée à Tiohtià:ke/Montréal. Sa pratique considère les jardins et les paysages perturbés par les humains comme des lieux mutables de notre mémoire personnelle et collective qui s’inscrivent dans des dynamiques de pouvoir, les histoires coloniales et leurs héritages. À travers les lentilles photographique et cinématographique, l’installation, le texte et la performance, elle explore les expressions spirituelles et incarnées du deuil et de la résilience et leurs corrélations avec les rythmes naturels, ses cycles et sa matérialité.

Tagny détient un baccalauréat en production cinématographique de l’Université Concordia et un certificat en journalisme de l’Université de Montréal. Elle a exposé, entre autres, au Henry Art, Seattle; à Platform, Winnipeg; au Musée national des beaux-arts du Québec, au Musée d'art de Joliette, à MOMENTA Biennale de l’image, au Musée d'art contemporain de Montréal et au Centre Clark, Montréal; au Cooper Cole, au Visual Arts Centre of Clarington, à TPW, à la Galerie 44, et à Franz Kaka, Toronto. Elle a présenté des performances au Swiss Institute, N-Y; C- CAP, Winnipeg; à la Nuit Blanche (2023), Cooper Cole et Galerie 44, Toronto. Elle est récipiendaire du prix Galeries Ontario / Ontario Galleries (GOG) (2023) ainsi que de la Bourse Plein Sud (2020) et de la bourse Mfon (2018). Elle a été présélectionnée pour le prix en arts actuels du Musée national des beaux-arts du Québec (2023), le Prix GOG (2020), le Gala Dynastie (2023), le CAP Prize (2018), la bourse Burtynsky Photobook (2018) et incluse dans la liste courte du New Generation Photography Award (2022).




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Atelier de création avec l'école Robert Gravel, Montréal. | Creative workshop with Robert Gravel school, Montreal. Photo: Anne St-Louis

Patrick Henry, Kapwani Kiwanga, Kosisochukwu Nnebe, Eve Tagny
du 20 janvier 2024 au 20 mars 2024
Undoing Earthwriting / Programme éducatif public

Une rentrée importante pour le programme éducatif

À l’occasion de l’exposition Undoing Earthwriting, le programme éducatif offrira dans les prochaines semaines un nombre considérable de visites interactives et d’ateliers créatifs à divers publics. Que ce soit dans le cadre des Laboratoires contemporains, des activités scolaires ou des visites commentées pour les groupes collégiaux et universitaires, le centre sera très fréquenté, permettant ainsi des discussions en groupe, des ateliers d’écriture en galerie et des ateliers de création impliquant l’utilisation de matières végétales et biologiques. OPTICA poursuit également pour une deuxième année son partenariat avec le Centre de services scolaire Marie-Victorin (CSSMV), afin d’offrir à des classes d’accueil de niveau secondaire de la Rive-Sud des activités artistiques et des outils d’accompagnement adaptés dans le cadre du projet Voix Migrantes.

Toutes nos activités sont offertes gratuitement!

Pour planifier une visite commentée et/ou pour participer à un atelier, vous n’avez qu’à prendre rendez-vous en contactant la responsable du programme éducatif public Anne St-Louis : mediationoptica @ gmail.com ou par téléphone au 514-874-1666.

Pour rester à l’affût des activités de médiation du centre, suivez le programme éducatif sur « Instagram / OPTICA jeunesse», .




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Nuit blanche 2024, atelier d'argile. Crédit photo : Anne St-Louis.

Patrick Henry, Kapwani Kiwanga, Kosisochukwu Nnebe, Eve Tagny Commisssaire/Curator: Ella den Elzen

du 2 mars 2024 au 2 mars 2024
Nuit blanche 2024 : Atelier d’argile et d’impression de fleurs séchées chez OPTICA

À l’occasion de la Nuit blanche 2024, OPTICA invite le grand public à une nuit de découvertes et de créations artistiques ayant pour thème les végétaux. S’inspirant de l’exposition en cours Undoing Earthwriting, venez profiter d’un atelier d’argile, familiarisez-vous avec la technique d’impression de plantes séchées et créez un délicat porte-clé. Boissons chaudes et biscuits seront offerts. Les places sont limitées!

19h à minuit

Gratuit

nuitblanche24



montrealenlumiere24





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Eve Tagny, extrait de la performance as yet to be established, Centre for Cultural and Artistic Practices, Winnipeg, 2023.
Photo: daisy wu
Avec l’aimable permission de l’artiste. | Courtesy of the artist.


Eve Tagny, Élisabeth-Anne Dorléans, Sophia Gaspard
Commissaire/ Curator: Ella den Elzen
du 23 mars 2024 au 23 mars 2024
Autour de Undoing Earthwriting, performance myths and partition scores

Dans la foulée de l'exposition Undoing Earthwriting qui se termine le 23 mars, Eve Tagny en collaboration avec Élisabeth-Anne Dorléans et Sophia Gaspard présente la performance myths and partition scores,

**Samedi 23 mars 2024, 16h00**

myths and partition scores est une performance à trois personnes où sont explorés des enjeux liés à une navigation entre les paysages naturels et construits, dans les espaces publics et privés, contenus dans les œuvres d’art.

À partir d’une partition ouverte, les interprètes se penchent sur divers enchevêtrements, utilisant le geste comme méthode, pour faire ressortir les frontières visibles et invisibles, l'enfermement, le travail, l’appropriation et la propriété. En établissant des parallèles entre les plantes et les corps racisés, myths and partition scores observe comment les actions, les changements et les enchevêtrements ont une influence sur les processus d’enracinement et de déplacement des formes de vie humaine et plus qu’humaine.



Eve Tagny est une artiste basée à Tiohtià:ke/Montréal. Sa pratique considère les jardins et les paysages perturbés par les humains comme des lieux mutables de notre mémoire personnelle et collective qui s’inscrivent dans des dynamiques de pouvoir, les histoires coloniales et leurs héritages. À travers les lentilles photographique et cinématographique, l’installation, le texte et la performance, elle explore les expressions spirituelles et incarnées du deuil et de la résilience et leurs corrélations avec les rythmes naturels, ses cycles et sa matérialité.

Tagny détient un baccalauréat en production cinématographique de l’Université Concordia et un certificat en journalisme de l’Université de Montréal. Elle a exposé, entre autres, au Henry Art, Seattle; à Platform, Winnipeg; au Musée national des beaux-arts du Québec, au Musée d'art de Joliette, à MOMENTA Biennale de l’image, au Musée d'art contemporain de Montréal et au Centre Clark, Montréal; au Cooper Cole, au Visual Arts Centre of Clarington, à TPW, à la Galerie 44, et à Franz Kaka, Toronto. Elle a présenté des performances au Swiss Institute, N-Y; C- CAP, Winnipeg; à la Nuit Blanche (2023), Cooper Cole et Galerie 44, Toronto. Elle est récipiendaire du prix Galeries Ontario / Ontario Galleries (GOG) (2023) ainsi que de la Bourse Plein Sud (2020) et de la bourse Mfon (2018). Elle a été présélectionnée pour le prix en arts actuels du Musée national des beaux-arts du Québec (2023), le Prix GOG (2020), le Gala Dynastie (2023), le CAP Prize (2018), la bourse Burtynsky Photobook (2018) et incluse dans la liste courte du New Generation Photography Award (2022).




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Appel à projets - Programmation / Programming 2026-2027
Call for Proposals
Concours ouvert du 12 avril jusqu'au 20 mai 2024, 11:59 PM, HAE, Heure avancée de l’Est (Québec)
Open from April 12th until Mai 20th, 2024, 11:59 PM, EDT, Eastern Daylight Time (Québec)
du 12 avril 2024 au 20 mai 2024
Appel à projets - Concours 2024

OPTICA présente annuellement un programme varié d’expositions, de conférences et de rencontres avec les artistes et s’investit dans la production de commissariats d’expositions en relation avec les thématiques développées par le centre. L’ensemble de ces programmes propose une réflexion critique sur l’actualité de l’art, soutenue par une activité éditoriale.

Le centre comporte deux espaces d’exposition et offre une aide technique professionnelle en galerie. Les artistes et les commissaires sont invités à déposer des projets pour la programmation régulière en galerie. La nature des projets est soumise au comité de programmation qui recommande leur réalisation.

Pour plus amples informations, consulter cette page.

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*Noter bien : dans la section matériel d'appui, le titre de vos jpg ne doit pas comporter d'espace, ni d'accent, ni majuscule, ni de guillements et de caractères spéciaux. L'info est spécifiée dans le formulaire en rouge.


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Laura Acosta et Santiago Tavera, The Novels of Elsgüer, Prologue, image tirée du documentaire interactif | Still of interactive documentary, 2023. Avec l’aimable permission de l’artiste. | Courtesy of the artist.

Laura Acosta et Santiago Tavera
du 13 avril 2024 au 15 juin 2024
The Novels of Elsgüer [Les feuilletons de l’Elsgüer] Documentaire interactif

Vernissage - Lancement, 13 avril, 15h - 19h

Laura Acosta et Santiago Tavera forment un duo d’artistes canado-colombiens établis à Montréal. Dans leur pratique de collaboration, ils se sont forgés une intersection entre l’investigation par Tavera des pratiques vidéographiques et des environnements virtuels et interactifs en lien avec le corps, et l’exploration de l’identité par Acosta au moyen de la performance et des textiles. Depuis 2017, Tavera et Acosta ont créé une série de cinq installations immersives et interactives à grande échelle, réunies sous forme d’épisodes dans The Novels of Elsgüer. Au moyen d’explorations variées avec la vidéo, la réalité virtuelle, les techniques de visualisation des données, les configurations audiovisuelles interactives, les installations lumineuses et des éléments sculpturaux, qui se combinent à la performance, aux textiles et à des récits non linéaires, chaque épisode de la série immerge le public dans des écosystèmes surréels qui déconstruisent la relation colonialiste entre corps et espace. À travers ces scénographies immersives et ces performances élargies, les frontières entre la personne qui regarde et celle qui s’exécute sont estompées, et les notions de transformation, d’adaptation et de fluidité deviennent les ancrages de l’autonomisation.

The Novels of Elsgüer a été réalisé grâce au soutien du Conseil des arts du Canada (Initiative Présent numérique). Le projet, une commande du centre OPTICA, invite le public à naviguer dans le monde d’Elsgüer que Tavera et Acosta ont créé sous la forme d’une expérience interactive virtuelle et d’un documentaire vidéographique en cinq parties. L’expérience interactive offre l’occasion de visiter des interprétations virtuelles des installations, ainsi que des textes commissariaux, des images et des vidéos d’archives de l’œuvre. En accompagnement, cinq capsules vidéo comprenant des interviews et des images en coulisses de chaque épisode procurent un éclairage sur le processus de production et soulignent l’incroyable communauté noire, autochtone, de couleur et queer, regroupant artistes, interprètes et commissaires, qui ont fait partie de ce projet au fil des années. Au-delà des cinq installations et des explorations de Tavera, Acosta et de leurs collaborateurs, ce documentaire met en lumière la puissante interconnectivité de tous ces individus qui sont considérés comme étant « autres », en particulier le potentiel dont dispose l’art transdisciplinaire pour déconstruire les histoires, créer de nouveaux récits et élargir le savoir collectif.

Le mot Elsgüer est la prononciation en spanglish, ou espanglais, du mot anglais « elsewhere ». Il renvoie à la sensation de ressentir de l’absence tout en étant en présence, sensation connue par quiconque a déjà vécu une forme de déplacement ou d’altérité. Ce corpus recourt à ce sentiment de dislocation-déplacement afin de créer des environnements amenant le public à questionner ses perceptions et ses positions au sein d’un espace.

Auteurs : Laura Acosta et Santiago Tavera
Traduction : Colette Tougas

Crédits
Réalisation : Laura Acosta & Santiago Tavera
Artiste et développeur de réalité virtuelle : Milton Riaño
Directeur de la photographie : Abraham Mercado
Aide à la production audiovisuelle, éclairage et montage: Juan David Padilla
Design sonore et production: A.M. DeVito
Coloriste : Cedric Laurenty
Assistant.e.s à la production : Bronson Smillie, Cuto Reed, Carolina Etchart, Gabriel Fuks, Carlos Bruna
Consultant à la scénarisation : Muhammad Elkhairy
Interprètes : Aizysse Baga, Sam Blake, Phoebe Yī Lìng
Chang, Beatriz Golovan del Pino, Francisco González Rosas, Alicia Kazobinka
Textes curatoriaux et voix hors-champ : Claudia Arana, Nuria Carton de Grammont, Shauna Janssen, Mariza Rosales Argonza, Jamie Ross
Personnes interviewées : Eunice Belidor, Marie-Josée Lafortune
Traductrices : Caroline Künzle, Colette Tougas, Karla Aguilar Trejo


OPTICA, Laura Acosta et Santiago Tavera remercient le Conseil des arts du Canada, ainsi que MOMENTA Biennale de l'image, la Galerie de l’UQAM et Elastic Spaces Lab de l’Université Concordia pour l'aimable prêt d'équipements. Les artistes tiennent à remercier OPTICA, de même que tous ceux et celles qui ont participé et ont soutenu ce projet.



COMMUNIQUÉ DE PRESSE (pdf)



Les projets collaboratifs du duo Laura Acosta et Santiago Tavera ont été présentés sous forme d’expositions et de publications au Canada et à l'étranger. Leurs réalisations les plus importantes comprennent leur participation à des expositions solos à OPTICA, centre d'art contemporain et au MAI - Montréal, arts interculturels, ainsi qu'à des expositions collectives et des projections à Articule, au SUR Gallery, à Projet Casa, à La Grande rencontre des arts médiatiques en Gaspésie (en collaboration avec le Géoparc mondial UNESCO de Percé), à MTL Connecte - Printemps Numérique à Montréal et en Belgique. À l'échelle internationale, ils ont exposé à la Biennale de sculpture de Changwon en Corée du Sud et au Festival international d'images de Manizales en Colombie. Ils ont pris part à des conférences, entre autres à la résidence d'artistes Via Farini à Milan, en Italie.

De plus, ils ont été en nomination pour le prix Plein Sud au Québec en 2021, et en 2023, ils ont été sélectionnés sur la liste longue du Prix Sobey. Santiago est actuellement professeur en résidence dans le programme Intermédia du département Studio Arts de l'université Concordia et Laura commence le programme de doctorat en Humanities and research creation à l'université Concordia à l'automne 2024.




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1. Clara Gutsche, Alice, Oliver, Bainbridge Island, 2014. (Brother for Sale / Sister for Sale : $1.00 negotiable), série | series «Siblings and Singles», 2008-2022. Épreuve à développement chomogène | Chromogenic colour print, 127 x 101,6 cm, agrandissements | enlargements. Avec l'aimable permission de l'artiste | Courtesy of the artist. ©Clara Gutsche / SOCAN (2022)
2. Clara Gutsche, Sarah and Noémi, série | series «Jeanne-Mance Park», 1982-1984. Épreuve à la gélatine argentique, virage au sélénium et à l’or sur papier photographique traditionnel | Gelatin silver print, selenium and gold toning on traditional photographic paper, 40 x 50,4 cm. Collection Musée des beaux-arts de Montréal.©Clara Gutsche / SOCAN (2022)


Clara Gutsche
du 31 mai 2024 au 31 mai 2024
Prix de photographie Banque Scotia 2024, félicitations à Clara Gutsche !

OPTICA est fier de s'allier à la réussite de la photographe Clara Gutsche qui exposait Portraits d’enfants. Children à OPTICA en 2022 et dont la pratique a été associée à plusieurs reprises à l'histoire du centre.

Le 30 mai dernier lors d’une cérémonie qui a eu lieu à Toronto, le prix de photographie Banque Scotia 2024 a été remis à Clara Gutsche. Cette récompense souligne l’œuvre d’artistes à mi-carrière ou aguerris, ce prix permet aux Canadiens de se familiariser avec l’art photographique et d’être sensibilisés aux enjeux et aux éléments moteurs de notre temps.

Gutsche utilise la photographie pour explorer les relations personnelles dans les portraits et les valeurs culturelles dans les paysages urbains et les intérieurs architecturaux.
«Au cours des 54 années de ma carrière artistique, j’ai eu l’occasion d’explorer de multiples modes de photographie documentaire dans le contexte de l’art contemporain. Dans mes écrits critiques et mes projets documentaires axés sur la subjectivité, je remets continuellement en question la compréhension théorique et matérielle du sujet», souligne Gutsche.

«L’art de Gutsche explore la profondeur des relations interpersonnelles et l’intersection de la culture et du paysage urbain d’un point de vue photographique unique et puissant. Nous sommes fiers d’avoir fondé ce prix qui contribue à soutenir et à mettre en valeur l’art et les artistes, les conteurs canadiens les plus éminents, à l’échelle du pays et ailleurs dans le monde », affirme Laura Curtis Ferrera, cheffe du marketing à la Banque Scotia.

Le Prix de photographie Banque Scotia a été créé en 2010 conjointement par la Banque Scotia et le photographe canadien de renommée internationale Edward Burtynsky, dans le but de propulser la carrière d’artistes à l’échelle nationale et internationale. Gutsche recevra une bourse de 50 000 $, fera une exposition solo durant le festival de photographie CONTACT de la Banque Scotia de 2025 et verra un recueil de ses œuvres distribué dans le monde entier par Steidl, éditeur de renommée internationale. Les deux autres finalistes sont Nicolas Baier et Thaddeus Holownia.




Native de Saint-Louis (Missouri), Clara Gutsche est professeure au département des arts visuels (Studio arts) de l’Université Concordia où elle enseigne la photographie. Ses œuvres font partie d’importantes collections publiques et particulières au Canada et à l’étranger. Elle a participé à de nombreuses expositions au Canada, aux États-Unis et en Europe, principalement en Belgique, en France, en Italie et au Portugal.




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Anouk Verviers
du 12 juin 2024 au 12 juin 2024
Prix Pauline-Desautels 2024, Félicitations à Anouk Verviers!

Décerné par CIRCA art actuel, Anouk Verviers a remporté le prix Pauline-Desautels pour l’exposition Qu’est-ce qu’on peut construire sur un sol en mouvance présentée à OPTICA en 2023. La remise du prix a eu lieu mercredi le 12 juin à CIRCA art actuel et a été suivie d’une performance par l’artiste ainsi qu’une présentation de l’exposition lauréate.

Depuis 2021, CIRCA art actuel décerne annuellement le prix Pauline-Desautels à une artiste engagée dont la pratique en sculpture ou en installation, en lien avec la mission du centre, s’est démarqué aux yeux du public et de l’ensemble de la communauté artistique au cours des trois dernières années. La création de ce prix a été rendue possible grâce à la généreuse contribution de Madame Pauline Desautels.



En s’inscrivant dans différentes communautés, Anouk Verviers élabore des projets collaboratifs sur le long terme qui sont à l’origine de conversations performatives et par l’entremise desquelles, elle aborde des enjeux communs. L’artiste conçoit sa pratique comme une entité bicéphale : une tête dans l’espace social par la mise en place de projets d’art collaboratifs et de recherche socialement engagés et une tête dans le monde de l’art par la réalisation d’œuvres et d’expositions interdisciplinaires. Verviers est actuellement candidate à la mâtrise en Fine Art (MFA) au Goldsmiths College à Londres, R-U (2021-2023) et détient un baccalauréat en arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal (2017), situé sur le territoire non-cédé de Tiohtià:ke / Mooniyang.

Elle a participé à plusieurs expositions au Canada, en Suisse et au Royaume-Uni : en solo, notamment à OPTICA (2023, Montréal), Vaste et Vague (2023, Carleton) et Regart (2019, Lévis); en groupe, à Future_After (2022, Londres, R-U) et Dogo Residenz (2019, Lichtensteig, Suisse). Elle a pris part à des résidences d’artistes avec CCE@HGAED (2022, Londres, R-U), Dogo Residenz (2019, Lichtensteig, Suisse) ainsi qu’à des projets avec les communautés gravitant autour des centres d’artistes le 3e Impérial (2021, Granby) et Dare Dare (2016, Montréal).

En tant que chercheure, Verviers est membre praticienne du Centre de recherche en innovation et transformation sociale (CRITS), Université St-Paul à Ottawa (territoire non-c&eaacute; de Odawa). Elle a également publié dans le Research in Arts and Education Journal (2022) de l'université Aalto, Espoo, en Finlande.




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Programme éducatif public | saison 2023-24.
Public Education Program | Season 2023-24
Design: Pastille rose


Programme éducatif public /Public Education Program 2023-24
Bilan annuel
du 14 juin 2024 au 14 juin 2024
Programme éducatif public | saison 2023-24

Le programme éducatif 2023-2024 a connu un franc succès! Pour lire le bilan annuel, veuillez consulter ce
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Toutes nos activités sont offertes gratuitement!

Pour planifier une visite commentée et/ou pour participer à un atelier, vous n’avez qu’à prendre rendez-vous à partir de septembre en contactant la responsable du programme éducatif public Anne St-Louis : mediationoptica @ gmail.com ou par téléphone au 514-874-1666.

Accessibilité

OPTICA porte une attention particulière pour offrir à tous et à toutes une expérience de visite optimale et réussie. Suivant toujours un désir d’amélioration en matière d’inclusion et d’accessibilité, le centre oriente ses approches afin de répondre du mieux possible aux défis engendrés par ces enjeux contemporains. OPTICA tient à offrir un environnement accueillant et inclusif.

La responsable du programme éducatif public a reçu une formation sur l’accessibilité en centre d’artistes, présentée par le RCAAQ et l’organisme Kéroul. De plus, sachez qu’il n’y a aucun coût lié à la visite d’expositions ou à la participation aux ateliers de création.

Une rampe d’accès est située à l’entrée du côté nord du 5455, avenue de Gaspé. Si vous avez des questions ou si vous avez des besoins spécifiques, n’hésitez pas à nous contacter.




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Rick, le 6e Backstreet boi, All I have to give, collage numérique | digital collage, 2021. Avec l’aimable permission de l’artiste. | Courtesy of the artist.

Rick, le 6e Backstreet boi
du 6 septembre 2024 au 19 octobre 2024
I didn't want it that way

Vernissage le vendredi 6 septembre de 17h à 22h - Rentrée de Gaspé!
Entre 18h et 20h, rejoignez Rick pour une game de SuperNintendo dans l'exposition!

Visite commentée avec Rick dans le cadre des Galeries Weekend et des Journées de la culture 2024 :
Jeudi 26 septembre, 15h à 16h
Vendredi 27 septembre, 17h30 à 18h30
Samedi 28 septembre, 15h à 16h

Tout a basculé vers 1997.

Les années du grunge - tant la musique rock alternative que la mode vestimentaire de guenillou - s’étiolaient et la pop reprenait ses droits sur la culture populaire avec une vague irrésistible de boy bands qui envahissait tout. Partout, c’était 98 Degrees, NSYNC, The Moffatts et Hanson en boucle. Des groupes de garçons assemblés en usine, modelés sur mesure pour fleurir dans les jardins secrets des jeunes filles, comme l’avaient fait les Take That, Boyz II Men, New Kids on the Block et Jackson 5 pour d’autres générations.

Au Québec, c’était surtout les Backstreet Boys. On aime bien se dire que le phénomène est né ici, et que le monde entier a suivi. Nos radios commerciales ont été les premières en Amérique du Nord à jouer leurs chansons. MusiquePlus a suivi, et les fans québécois-es ont embarqué avant tout le monde. Il y a quelque chose de très québ dans le départ fulgurant et le cheminement vertigineux des BSB.

De la signature d’autographes au centre d’achats Place Vertu et au Fuzzy de Laval en 1996 aux entrevues complaisantes avec Sonia Benezra, en passant par des visites chaotiques dans les studios de MusiquePlus où les cris stridents supplantaient l’interprétation des chansons, Nick, Howie, AJ, Brian et Kevin semaient un émoi difficilement comparable.

La victoire de leur single We’ve Got It Going On sur Bullet With Butterfly Wings des Smashing Pumpkins au Combat des Clips, l’émission animée par une jeune Véronique Cloutier à MusiquePlus au cours de laquelle deux vidéoclips s’affrontaient chaque semaine dans un duel de votes téléphoniques du public, confirmait le changement de garde. Les années rock étaient enterrées. Le mouvement des boy bands dominait.

Ces choses-là durent rarement. Les médias, les sceptiques et les malveillants prédisaient un feu de paille aux BSB. Mais toute une génération d’admiratrices adule toujours le groupe près de 25 ans plus tard. Les spectacles sont pleins et bruyants, comme en témoignait leur tournée DNA en 2022, à guichets fermés encore une fois. La nostalgie milléniale a pris le dessus.

Les gars des Backstreet Boys n’ont toujours eu des ruelles que le nom et une vague idée romantique de la marginalité. À moins qu’on compte les ennuis judiciaires de Nick au fil des ans…

Le seul membre réellement en marge de la prévisible existence parfaite du quintette sentimental, c’est bien Rick, le 6e Backstreetboi. Un « p'tit gô au cœur tendre » qui vient du Centre-du-Québec. Un libre penseur recruté en 1993 par les BSB sur une plage en Floride, puis rejeté du groupe en 1995. Une occasion ratée pour les Backstreet Boys d’ajouter de la profondeur à leur art, d’aborder des sujets comme la culture du viol et la toxicité de l'industrie comme le souhaitait Rick, qui s’est toujours perçu comme un chercheur (ou « charcheur » pour le citer).

On peut imaginer que le divorce fût douloureux à porter. Mais en se tournant vers le milieu des Beaux-Arts institutionnalisés, la recherche de guérison de Rick a donné lieu à une série enrichissante d’interventions artistiques au carrefour de l’art élitiste et de la culture pop, encouragé par son agent-e arkadi lavoie lachapelle.

En offrant à son protégé Rick sa propre exposition solo, I didn't want it that way, OPTICA permet au Wounded Backstreetboi de conclure un cycle de guérison et invite le public à non seulement découvrir son univers passé et présent, mais aussi à réfléchir sur l’impact des boy bands sur l’imaginaire collectif.

À coup de produits dérivés confectionnés à la pharmacie du coin et de vidéoclips maison, Rick se détache de sa posture victimaire, dessine sa propre gloire avec sa communauté de soutien et prépare la suite. Selon nos sources, un premier album solo pourrait suivre…

Marc-André Mongrain

Pour de plus amples informations, contacter son agent-e officiel-le : arkadi lavoie lachapelle.


COMMUNIQUÉ DE PRESSE (pdf)

REVUE DE PRESSE



TARDIF, Dominic. «Il restera toujours la culture», Ici Première, radio de Radio-Canada, 19 septembre 2024.

BOUCHARD, Karine. « Arts visuels, Rentrée culturelle, Direction les galeries et centres d’artistes », La Presse, jeudi 19 septembre 2024.


-Les thank to you officials de Rick, le 6e Backstreetboi

Primo, je ramercie ma communauté de soutien qui depuis 2020 me fait croire qu’un nouveau groupe est possible.

Marci gros à l’amie Catherine pour l'élixir sur le mont Albert en 2020, à Amaya pour le stylisme et les photos mythiques sur fond vert pomme, à l’équipe d’articule pour ma première chance sur Instâ, aux gens du bar L’espace public où mes télés sur pause ont été vues pour la première fois dans la panombre, à Anne-Marie et Jacynthe de VU pour ma première fois en centre des artistes, à l’équipe de production de Folie/culture et du vidéoclip I didn’t want it that way spécialement Myriam, Stephanie, Annabelle, Geneviève, Michaël et Louis-Joseph. Je vous âme!

Amitiés aux Vegans du genre qui m’ont parmis de faire la promotion de mon pélerinâge de guérison, à l’équipe de la Fondation Phi avec le suprâ highlight pour Dâniel qui m’a offert la presque rencontre avec Sonia Benezra et la rencontre inoubliâble avec ma communauté montréalaise.

Merci marci aux gens d’Optica qui me font confiance même dans l’écriture de ces remârciements et qui soutiennent la dernière étape sur mon chemin pour enfin sortir de mon statut de vactime. Gros sourire de raconnaissance au journaliste musical Marc-André qui signe avec talent mon premier communiqué de presse au Quabec.

Gratitude pour tout le monde qui me donne des bines sur l’épaule au café Rond-Point et à la friperie Feu Hochelaga, particulièrement Héloïse, Rose, Guillaume et Guy. Mon coiffeur, Philémon et ma photogrâphe officielle Prune avec qui je me sens à mon mailleur même lors d’une éclipse totâle.

Wow à la personne du Jean Coutu qui fait ma merchandise et à la personne qui m’appelle pour m’avartir que mes objets sont arrivés sur Ontario.

High five aux 5 boyz, car en 1993 vous m’avez accueilli comme j’étais et vous étiez des enfants enthousiastes. Je ne l’oublierai jâmais.

Clin d’œil à maon agent-e arkadi qui me trouve toujours des gig constructives pour mon astime.

Enfin, Love à you dans l’ombre qui croit encore au pouvoir de l’Amour. Passe We need Everybody dans le groupe.



Rick, le 6e backstreet boi, est un champignon de la famille des pleurotes. Il-elle s’est enfui-e de la serre où il-elle fut conçu-e pour trouver la recette de sauce qui révélerait le mieux sa voix délicate et légèrement anisée. Rick est une oreille qui pleure au pied des saules. À la recherche d’un nouveau groupe pour chanter, il-elle nous invite à penser humblement avec lui-elle le rôle de l’industrialisation de la mycologie musicale, et sur notre manière de créer un monde habitable pour tou·te·s. Dans sa quête, Rick désire rencontrer des archives vivantes comme Sonia Benezra, qui par sa façon d’interviewer avec cœur les vedettes mycologiques, ont permis de déjouer la monoculture du scandale en réhumanisant des «objets» construits par la commercialisation du folklore. En tendant de son mieux son pied excentré vers d’autres mondes, le p’tit gô imagine que sa route vers la guérison pourra inspirer d’autres vivants à jaillir magnifiques sur le compost de leur enfance.

Marc-André Mongrain est un chroniqueur, critique et journaliste actif dans le domaine musical depuis 2002. Observateur culturel assidu, il est le fondateur et rédacteur en chef du média culturel Sors-tu? On peut aussi l'entendre à la radio de Radio-Canada. Il prend également part à de multiples jurys de l'industrie musicale.




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Cindy Dumais, Quand je suis très seule (avec Clarice Lispector), 2021, détail, encre sur Phototex marouflé sur bois. Avec l’aimable permission de l’artiste. | detail, ink on Phototex mounted on wood, Courtesy of the artist.

Cindy Dumais
du 6 septembre 2024 au 19 octobre 2024
Garder le contact

Vernissage le vendredi 6 septembre de 17h à 22h - Rentrée de Gaspé!
Visite commentée de l’exposition par Cindy Dumais de 19h30 à 20h30!


Cindy Dumais ouvrait, en 2017, un vaste chantier d’exploration artistique intitulé ENTRETIENS. Dans ce projet mené en collaboration avec des artistes, des écrivains et écrivaines, Dumais met en espace des dialogues interdisciplinaires à travers des œuvres installatives. Travaillant à partir de brouillons d’œuvres littéraires, elle s’intéresse notamment à l’état brut du texte, au geste et à la matérialité de l’écriture afin de les mettre en conversation avec sa pratique artistique. L’exposition Garder le contact participe de ce chantier tout en ouvrant une autre piste de réflexion : comment entrer en dialogue avec la matière?

L’invitation à « garder le contact » peut paraître contradictoire, car elle invite à prolonger le dialogue au moment même où il cesse. Cependant, cette contradiction apparente souligne surtout que la distance est nécessaire au dialogue. Maintenir un dialogue, c’est aussi entretenir, par la solitude, la distance qui le rend possible. Ce corpus rassemble des œuvres dont l’existence matérielle tient elle aussi du dialogue. Ce qui apparaît dans les œuvres de Dumais correspond à une certaine exigence. Il ne s’agit pas de représenter un dialogue que l’artiste mène avec d’autres, mais de mobiliser la matière du dialogue : les traces de la distance, d’une rencontre qui perdure en silence dans l’écart qui sépare de l’autre tout en maintenant la relation. Si la présence de la matière vient à parler, c’est pour dire qu’elle ne sait faire autrement que se taire, qu’elle préfère secrètement rester à distance.

Garder le contact ne correspond pas à une simple métaphore. Mettre en espace des récits, des rencontres et des dialogues demande du travail. Bien qu’il apparaisse de manière modeste, comme tout ce qui relève du monde ouvrier, le thème du travail présent dans ce corpus met en place les exigences des rapports humains et de la création artistique. Garder le contact demande du temps et occupe un espace, qu’il soit mental ou matériel. Le dialogue implique une activité de même qu'une attention à ce qui tente de s'exprimer. Par ses œuvres, l’artiste invite à ne pas se perdre de vue, à demeurer à l'écoute pour maintenir dans l'existence la pluralité des voix, des récits et des rencontres qui traversent les existences matérielles qui en témoignent. Comme des souvenirs accumulés, les objets présentés portent à fleur de peau la possibilité d’une rencontre future.

Que ce soit sous la forme du livre ou de la page, du tissu ou de la surface moelleuse de l’oreiller, les installations de ce corpus apparaissent à la jonction d’un espace narratif et d’un espace matériel. Plutôt que de les distinguer, le travail de l’artiste invite à considérer le double statut de ces objets qui donne lieu au dialogue où chaque chose existe seule et seulement en co-existence. Comme l’indique la citation de Clarice Lispector : « J’existe seulement dans le dialogue. » Dans le dialogue, l’ensemble n’abolit pas la solitude. Au contraire, chaque élément du corpus se présente dans son démembrement, de manière partielle comme s’il était ouvert et en attente d’une réponse. Ni symbole ni objet brut, leur matérialité traversée de signes fait remonter à la surface les récits et les formes d’une société qui ne se réduit pas à des symboles. Ainsi, l’importance accordée à la dimension plastique des objets n’entre pas en contradiction avec la textualité qu’ils évoquent.

Une question demeure qui relance à nouveau le dialogue. Quelle société, quelle forme du Nous émerge dans ce dialogue avec la matière ? Ceux et celles qui le voudront bien pourront, à leur tour, dans une connivence silencieuse et distante, devenir les gardiens et gardiennes du contact.

Auteur : Émile Lévesque-Jalbert

COMMUNIQUÉ DE PRESSE (pdf)

REVUE DE PRESSE

BOUCHARD, Karine. « Arts visuels, Rentrée culturelle, Direction les galeries et centres d’artistes », La Presse, jeudi 19 septembre 2024.




Les recherches de Cindy Dumais se concentrent sur la transposition du langage vers la matière, questionnant l'identité et la référence à travers l’expérience du corps. Des extraits tirés de la littérature et de la philosophie, qui sont consignées dans ses carnets, font partie d’un processus d’interrogation de la production artistique elle-même, sous une forme dialoguée.

Elle a présenté une quinzaine d'expositions individuelles et a participé à près d’une cinquantaine d’expositions collectives au Canada et à l’étranger, dont la plus récente à Das Esszimmer (Bonn, Allemagne) en mai 2024. Ses œuvres ont été acquises par des collections privées et publiques, dont celles du Musée d’art contemporain de Montréal, du Musée national des beaux-arts du Québec et de la Collection Loto-Québec. Elle a été sélectionnée pour une résidence à Annandale Artist Residency (Île-du-Prince-Édouard) en juin 2023. En 2021, elle a reçu le Prix de la créatrice de l'année au Saguenay Lac-Saint-Jean décerné par le Conseil des arts et des lettres du Québec. Elle tient le double rôle d'autrice et d'éditrice depuis 2005 avec LaClignotante et elle a de plus cofondé AMV/Art-Mobilité-Visibilité.

Émile Lévesque-Jalbert est doctorant au département de Langues et Littératures Romanes de l'université Harvard. Ses recherches portent sur la pensée écologique, les arts littéraires et la littérature contemporaine française et francophone. Ses travaux ont été publiés au Québec, en France et aux États-Unis.




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Maria Hoyos, Trabajador cortando caña de azúcar [Travailleur coupant la canne à sucre], Villa Rica, Cauca, 2024. Image extraite d'une séquence vidéo. | Image extracted from a video sequence. Courtesy of the artist.

Maria Hoyos
du 16 septembre 2024 au 16 septembre 2024
En conversation avec Maria Hoyos, récipiendaire de la résidence intersections 2023

LUNDI 16 SEPTEMBRE 2024, 12H45 À 13H45 UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL PAVILLON JUDITH-JASMIN, LOCAL J-7130 (SITUÉ AU 7E ÉTAGE) 405, RUE SAINTE-CATHERINE EST (ANGLE ST-DENIS) H2L 2C4

L’artiste Maria Hoyos s’intéresse aux questions historiques et culturelles en lien avec ses origines colombiennes. Marquée par l’exploitation sucrière qu’elle a connue enfant, elle aborde les relations de pouvoir et les abus d’un passé colonial qu'elle projette dans le présent. L’espace d’exposition devient le réceptacle d’une mémoire, à la recherche d'une réconciliation et d'un apaisement. Au cours de cette conversation, elle fera part de sa démarche artistique et de la recherche qu’elle a réalisée pendant sa résidence au centre OPTICA. Elle s’entretiendra aussi sur sa production effectuée dans les ateliers de l’École des arts visuels et médiatiques de l’UQAM. La discussion sera animée par Romeo Gongora, professeur à l’École des arts visuels et médiatiques de l’UQAM, et Marie-Josée Lafortune, directrice du Centre d’art contemporain OPTICA. Une période de questions suivra sa présentation avec le public.

Programme de résidence artistique Intersections : La résidence Intersections de recherche, de création et de diffusion récompense des artistes émergent.es, issu.e.s de l’immigration (de première ou de seconde génération), qui sont membres des minorités ethniques ou visibles et diplômé.e.s de la maîtrise à l’École des arts visuels et médiatiques de l’UQAM. Ce programme vise à offrir un soutien aux artistes de la diversité en leur donnant accès à un accompagnement professionnel, complémentaire à leur formation universitaire dans le milieu artistique montréalais. Pour de plus amples informations, consulter : http://intersections.uqam.ca//

La résidence Intersections est une initiative conjointe du Conseil des arts de Montréal, du Centre d’art contemporain OPTICA et de l’École des arts visuels et médiatiques de l’UQAM.



Titulaire d’une maîtrise en création (2022), d’un baccalauréat en arts visuels et médiatiques et d’un baccalauréat en enseignement des arts de l’École des arts visuels et médiatiques de l’UQAM, Maria Hoyos est une artiste d’origine colombienne. Profondément attachée à sa ville natale, Santiago de Cali, elle s'intéresse depuis ses débuts à la vidéo, explorant l’image en mouvement pendant ses études à Bogota, à Madrid et à La Havane. C’est au El Instituto Departamental de Bellas Artes de Cali qu’elle découvre l’installation et sa passion pour la matière et le faire. Immigrant au Québec en 2002 où elle a complété ses études, elle a exposé à la Maison de la culture de Rosemont, de Verdun, à la Galerie de l’UQAM, a été commissaire du projet El Barrio, Tu Barrio dans le cadre du Mois de l’héritage latino-américain à Montréal et a participé à l’exposition Mi-lieu à l’Écomusée du fier monde, un partenariat avec la Faculté des arts de l’UQAM. Depuis 2023, elle enseigne les arts dans des centres d’éducation aux adultes et auprès de jeunes de classes d’accueil et en situation de francisation dans les écoles secondaires Jeanne-Mance et Pierre-Laporte. Elle vit sur la terre généreuse d’Abya-Yala, qui désigne en langue Kuna le continent américain avant la colonisation européenne, et sur le territoire non cédé des Premières Nations de Tiohtià:ke/Montréal.


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Rick, le 6e Backstreet boi, Backstreet Gars : The inner artist coloring book, 2024. Avec l’aimable permission de l’artiste. | Courtesy of the artist.

Rick, le 6e Backstreet boi
du 26 septembre 2024 au 28 septembre 2024
OPTICA ouvre ses portes lors des Galeries Weekend et des Journées de la culture 2024!

OPTICA invite le grand public à se réunir autour des œuvres de Rick, le 6e Backstreet boi (agent-e officiel-le: arkadi lavoie lachapelle).

Autour d'un verre de lait au chocolat et d'un bol de crottes de fromage, venez d'abord découvrir son univers fascinant, imprégné de culture populaire, en sa compagnie. Vous pourrez observer ses collages numériques, mais aussi contribuer à l'avancement d'un casse-tête et colorier à même la salle d'exposition. Avec un peu de chance, vous pourrez aussi jouer à un jeu vidéo avec Rick!

Dans l'espace de médiation du centre, nous vous invitons également à créer un livre à colorier. En vous inspirant des pages à colorier de Rick présentes dans la salle d'exposition, créez les vôtres à l'aide d'images issues de magazines et d'Internet ou d'images personnelles. Amusez-vous!

Horaire

Atelier de création :
Jeudi 26 septembre de 15h à 16h
Vendredi 27 septembre de 12h à 19h
Samedi 28 septembre de 12h à 17h
Dimanche 29 septembre de 12h à 17h

Visite commentée avec Rick :
Jeudi 26 septembre de 15h à 16h
Vendredi 27 septembre de 17h30 à 18h30
Samedi 28 septembre de 15h à 16h

Pour de plus amples informations, contacter son agent-e officiel-le : arkadi lavoie lachapelle.





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Maria Hoyos, Trabajador cortando caña de azúcar [Travailleur coupant la canne à sucre], Villa Rica, Cauca, 2024. Image extraite d'une séquence vidéo.

Résidence Intersections 2024 - Appel de candidatures
NOUVELLE DATE limite de dépôt : 1er novembre 2024
NEW DEADLINE: November 1st, 2024

du 15 octobre 2024 au 1 novembre 2024
Appel de candidatures. Intersections - Résidence de recherche, création et production 2024-2025 / Partenariat entre le Conseil des arts de Montréal, l’EAVM et OPTICA, centre d’art contemporain

Appel de candidatures

-> NOUVELLE date limite de dépôt : 1er novembre 2024

Le Conseil des arts de Montréal (CAM), le Centre d’art contemporain OPTICA et l’École des arts visuels et médiatiques (EAVM) de l’UQAM lancent un appel de candidatures pour les artistes issu.e.s de l’immigration (de première ou de seconde génération) qui sont membres des minorités ethniques ou visibles**. Les candidat.e.s éligibles sont diplômé.e.s de la maîtrise à l’EAVM. Ce partenariat vise à offrir un soutien de recherche, de création et de production à un.e artiste en lui donnant accès à un accompagnement professionnel, complémentaire à sa formation universitaire dans le milieu artistique montréalais.

Ce projet prend la forme d’une résidence en vue de la réalisation d’une œuvre qui entre en dialogue avec des archives (fonds documentaire du centre d’art contemporain OPTICA ou autre, en fonction de la recherche de l’artiste). À la fin de la résidence, OPTICA présentera une exposition de l’artiste sélectionné.e. Le lauréat ou la lauréate tiendra aussi une présentation publique sur sa pratique artistique au centre. Un accompagnement par l’EAVM et OPTICA sera fourni dans le cadre du projet d’une durée d’un an.

Conditions d'admissibilité

- être un.e artiste issu.e. de l’immigration (de première ou de seconde génération) membre des minorités ethniques ou visibles**;
- être un.e artiste professionnel.le** en arts visuels;
- être diplômé.e du programme de maîtrise à l’EAVM;
- être citoyen.ne canadien.ne ou résident.e permanent.e du Canada à la date de dépôt de la demande;
- être domicilié.e sur le territoire de l’île de Montréal depuis au moins un an;
- être disponible pour toutes les activités incluses dans le cadre du projet.

Soutien offert

- trois mois de résidence de recherche à l’hiver 2025 (janvier – mars) au centre d’art contemporain OPTICA incluant un espace de travail et un accès aux équipements de bureau, aux archives et à la documentation;
- un studio pour la création et la production, ainsi qu’un accès aux ateliers techniques spécialisés de l'EAVM, « sous toute réserve» en raison des travaux en cours ou pour d'autres impondérables à l’UQAM, pour une durée de 8 mois; - un accompagnement professionnel totalisant 60 heures par OPTICA (30h) et l’EAVM (30h);
- des frais de recherche conditionnel aux disponibilités financières et en collaboration avec La Faculté des arts de l’UQAM (max. 1 500 $);
- un cachet de production (4 375$), d’exposition (2 380$) et de présentation publique (125$);
- une plage d’exposition ou de diffusion du projet final dans la programmation d’OPTICA et une présentation publique au cours de l’année 2025.

Veuillez noter que nous ne prenons pas en charge les frais d’hébergement ou de transport. Le calendrier et les conditions de travail peuvent être modifiés en fonction des disponibilités financières des partenaires.

DOSSIER de candidature

- une lettre de motivation décrivant le projet de recherche proposé, les objectifs prévus, l’échéancier pour les trois mois de la résidence et sa pertinence pour la démarche artistique (max. 400 mots);
- une démarche artistique (max. 500 mots);
- un curriculum vitae (max. 3 pages);
- 10 images maximum au format JPG d'un poids maximal de 1Mo par image et/ou extraits vidéo et audio (5 minutes maximum, par hyperliens) avec une liste descriptive des images et/ou des extraits audiovisuels;
Le dossier de candidature doit être soumis dans un seul document PDF (taille maximale du fichier de 15 Mo) et envoyé au plus tard le 1er novembre 2024 à minuit à l’adresse courriel: intersections@uqam.ca

Seuls les documents exigés seront transmis aux membres du comité d'évaluation. Il n'y aura pas de commentaires du jury.


Pour plus de renseignements, vous êtes invité.e à participer à la séance d'information virtuelle qui aura lieu le mardi 24 septembre à 10h via ce lien :
https://uqam.zoom.us/j/82546397978

Vous pouvez également consulter notre site web à l'adresse suivante : www.intersections.uqam.ca

** Pour plus d’information sur les termes utilisés, consulter le Glossaire du Conseil des arts de Montréal: https://www.artsmontreal.org/glossaire/



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Vente d'échantillons par Rick, le 6e Backstreet boi /Sample Sale by Rick, le sixth Backstreet boi
Design : Rick, le 6e Backstreet boi

Rick, le 6e Backstreet boi
du 19 octobre 2024 au 19 octobre 2024
Vente d'échantillons par Rick, le 6e Backstreet boi

Le samedi 19 octobre dès 15 heures, joignez-vous à la vente d’échantillons de Rick!

À l’occasion du finissâge de l’exposition solo de Rick, le 6e Backstreet boi, venez acheter les échantillons présentés dans l’exposition afin d’appuyer financièrement trois organisations qui soutiennent la résistance et la survie de personnes touchées brutalement par le colonialisme.

Avant la vente, une visite guidée vous présentera la valeur des échantillons de façon à justifier que vous déboursiez davantage que le prix cost Jean Coutu pour les objets dérivés de Rick!

Cette activité est une collecte de fonds et un rituel de closure : finie la posture victimaire de Rick, le 6e Backstreet boi! Place à la nouvelle aventure trépidante : À la recherche du Rick pardu!

Amenez la famille et les ami-es!
Il y aura du lait au chocolat et des crottes de fromage pour tout le monde!

HORAIRE
15h Accueil
15h30 Prise de parole de Rick, le 6e Backstreet boi
16h Visite guidée des échantillons par Rick
16h30 Début de la vente des échantillons

INFOS PRATIQUES
Paiement par carte (débit et crédit) accepté. Vous pourrez repartir avec l’objet emballé le jour même.

Accessibilité
info@optica.ca

100% des recettes seront redistribuées à part égales aux organismes suivants : Raven, Crips for eSims et REMAN, le Réseau des Migrant-e-s d'Afrique Noire au Liban.

PRÉSENTATION DES ORGANISATIONS

RAVEN collecte des fonds pour la défense juridique afin d'aider les peuples autochtones qui font valoir leurs droits et leurs titres pour protéger leurs territoires traditionnels.
https://raventrust.com/
https://www.instagram.com/raven_trust/

Crips pour eSims est une Initiative co-créée par @pipagaopoetry, @disability_visibility & @thellpsx, qui a comme mission d'envoyer des eSims à Gaza afin que les gens puissent communiquer entre eux et avec le monde.
https://disabilityvisibilityproject.com/.../crips-for.../
https://www.instagram.com/disability_visibility/
https://www.instagram.com/thellpsx/
https://www.instagram.com/pipagaopoetry/

REMAN (Réseau des Migrant-e-s d'Afrique Noire au Liban) est un groupe de migrant-e-s africain-e-s au Liban, coordonne une réponse d'urgence pour soutenir les femmes migrantes et leurs familles face à la crise au Liban.
https://www.gofundme.com/.../please-help-migrant-workers...
https://www.instagram.com/remanorganization/



Rick, le 6e backstreet boi, est un champignon de la famille des pleurotes. Il-elle s’est enfui-e de la serre où il-elle fut conçu-e pour trouver la recette de sauce qui révélerait le mieux sa voix délicate et légèrement anisée. Rick est une oreille qui pleure au pied des saules. À la recherche d’un nouveau groupe pour chanter, il-elle nous invite à penser humblement avec lui-elle le rôle de l’industrialisation de la mycologie musicale, et sur notre manière de créer un monde habitable pour tou·te·s. Dans sa quête, Rick désire rencontrer des archives vivantes comme Sonia Benezra, qui par sa façon d’interviewer avec cœur les vedettes mycologiques, ont permis de déjouer la monoculture du scandale en réhumanisant des «objets» construits par la commercialisation du folklore. En tendant de son mieux son pied excentré vers d’autres mondes, le p’tit gô imagine que sa route vers la guérison pourra inspirer d’autres vivants à jaillir magnifiques sur le compost de leur enfance.




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Programme éducatif public 2024-2025, détail. Graphisme : Tamzyn Berman, Pastille rose. | Public Education Program 2024-2025, detail. Design: Tamzyn Berman, Pastille rose.

Programme éducatif public| Public Education Program OPTICA 2024-2025
du 20 octobre 2024 au 14 juin 2025
Programme éducatif public | Automne - Printemps 2024-25

Le programme éducatif public d’OPTICA propose différents ateliers de création et des visites interactives adaptés au public dès l’âge de 4 ans. Les centres de la petite enfance (CPE) et les garderies, les écoles primaires et secondaires, les cégeps, les universités, les résidences pour personnes aînées et les organismes communautaires peuvent participer à nos activités. Celles-ci se déroulent dans un climat favorisant la discussion et la réflexion, dans le but d’en apprendre plus sur la création actuelle.

Toutes nos activités sont offertes gratuitement!

Pour planifier une visite commentée et/ou pour participer à un atelier, vous n’avez qu’à prendre rendez-vous en contactant la responsable du programme éducatif public Anne St-Louis : mediationoptica @ gmail.com ou par téléphone au 514-874-1666.

CONSULTEZ NOTRE PROGRAMMATION ANNUELLE 2024-2025 EN FORMAT PDF




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Jinny Yu, Rolodex, 2024.
Rolodex, circa 1980, provenant du Département d’arts visuels de l’Université d’Ottawa, où l’artiste travaille,
20 x 12.5 x 20.5 cm. Avec l’aimable permission de l’artiste et du Département d’arts visuels de l’Université d’Ottawa.|
found at the Department of Visual Arts, University of Ottawa where the artist works, 20 x 12.5 x 20.5 cm.
Courtesy of the artist and the Department of Visual Arts, University of Ottawa.

Rihab Essayh, Shaya Ishaq, Sarah E.K. Smith, Snack Witch/Joni Cheung & Brandon A. Dalmer, Jinny Yu
Commissaires / Curators : Amber Berson, Felicity Tayler

du 2 novembre 2024 au 14 décembre 2024
Educating Our Desires, equity-deserving action within artist-led spaces

Vernissage : 2 novembre 2024, de 15h à 17h

Table ronde : 16 novembre 2024, de 15h à 17h
Futurismes : Réentrainer nos montées de dopamine
VOIR description ci-dessous



Dans le cadre de cette exposition qui propose une chronologie, des objets et des documents, l’accent est mis sur des exemples historiques d’actions envers les groupes dignes d’équité dans les espaces dirigés par des artistes, et comment les échos de ces actions sont référencés dans le contexte actuel des futurismes numériques. Des oeuvres contemporaines sont présentées comme des expressions de désir pour des futurs alternatifs, « nourries » par les actions du passé.

Library of Infinities (Bibliothèque des infinis) de Shaya Ishaq, est une plateforme web conçue pour et par les communautés de la diaspora noire et afro-diasporiques, et une base de données en constante croissance sur les livres d’auteur.e.s de l’afro-diaspora. Le projet personnel de Rihab Essayh, Canadian BIPOC Art (Art PANDC canadien), vise à développer les connaissances sur les artistes PANDC à travers le Canada. Canadian BIPOC Rolodex Project (Projet Rolodex canadien PANDC) de Jinny Yu, imite un Rolodex analogue, faisant référence à la manière dont les artistes PANDC étaient connu.e.s dans le passé, par le biais des réseaux personnels et artistiques, plutôt qu’à travers les institutions.

Sarah E.K. Smith s’inspire d’une table ronde organisée en 1987 par Independent Artists’ Union pour présenter des exemples historiques de résistance subjective aux structures dominantes de pouvoir dans les arts, par l’entremise des structures syndicales qui identifient les artistes comme des travailleuses et travailleurs dignes d’équité, tel que reflété dans des salaires à la hauteur de leur travail.

Amber Berson propose une conversation historique qui tombe à point nommé, entre plusieurs positions de défense de la culture, faisant état de courants au sujet de l’équité dans le domaine des arts, de pair avec les désaccords autour des chronologies et l’intensité des demandes. Cette conversation, organisée par le Women’s Art Resource Centre en 1994, constitue une analyse cinglante des questions de genre, de race et de culture à l’époque. Le public est invité à actualiser les appels à l’action et les revendications de la vidéo par le biais d’annotations.

Pour Cycling Intentions, Snack Witch/Joni Cheung et Brandon A. Dalmer ont mené un processus de consultation en compilant une chronologie d’événements visant l’équité, et provenant de sources variées. Cette chronologie tourbillonne à la façon d’un maelstrom, au gré du va-et-vient des alliances croisées. Cette formation ne progresse pas de façon linéaire ; au contraire, nous sommes emporté.e.s par l’expérience partagée et la transmission intergénérationnelle de la mémoire et de l’oubli cyclique.

Le titre anglais de l’exposition, Educating Our Desires, provient de la chercheuse Ruth Levitas, qui utilise cette expression dans le cadre de sa méthodologie utopique. Selon Levitas, en résumé, si nous souhaitons créer du changement, il nous faut jeter un regard sur le passé afin de comprendre comment nous avons créé les circonstances actuelles ; nous devons ensuite prendre le temps de nourrir nos désirs face à ce que pourrait être l'avenir d’une question en particulier. Dans le cas de l’équité dans le domaine des arts, nous entrevoyons dans un cycle constant de conversations et de thèmes qui freinent l’avancement réel, et nous désirons que certains de ces nouveaux projets puissent faire changer les choses.

Cette exposition s’appuie sur l’expérience vécue des commissaires et des artistes dans les milieux dirigés par des artistes, et sur la recherche artistique et commissariale portant sur les histoires culturelles des communautés dirigées par des artistes à compter des années 1970. Au cours de leur recherche, les deux commissaires ont décelé un parti pris historique dans le fait d’isoler les histoires partagées de demandes d’équité au sein des groupes identitaires marginalisés dans le milieu des arts. Ce morcellement de l’intérêt reflète la situation actuelle, dans laquelle les engagements des artistes envers l’équité suscitent des sentiments de frustration, d’insatisfaction et d’anxiété. Peu de personnes impliquées sont satisfaites des circonstances dont elles ont hérité.

En mettant l’accent sur ces expressions historiques de désir comme des événements qui parcourent l’espace et le temps à travers un processus d’« éducation », cette exposition fait valoir comment le milieu apprend de lui-même dans des processus cycliques conscients et subconscients. La prise de conscience de ce processus peut impulser des actions collectives vers des répétitions prometteuses. Les pratiques esthétiques nourrissent nos désirs pour qu’ils soient le moteur qui nous conduit vers des horizons apparemment inatteignables.

Malgré leur rêve d’une grande exposition qui aurait traité ces histoires complexes de façon équitable, et rétribué le travail des personnes impliquées dans ce projet, les commissaires souhaitent mentionner que ce projet n’a pas obtenu de financement des Conseils des arts provincial et national. Par conséquent, l’échelle modeste de notre entreprise reflète l’austérité de la situation actuelle des arts.

Les commissaires aimeraient remercier les artistes pour leur participation, et la galerie pour son accueil ; Deanna Fong, directrice littéraire de la Capilano Review et BJJ badass, de même que plusieurs autres contributrices et contributeurs invisibles, qui ont alimenté notre réflexion sur le sujet, au fil du temps ; Jellofied, anciennement le Centre de recherche urbaine de Montréal (CRUM) ; le CRSH, pour le soutien matériel additionnel, et nos familles pour leur amour bienveillant.


Description des projets

Amber Berson

Projection en boucle d’une captation de la table ronde organisée par le Women’s Art Resource Centre (Toronto) au Musée des beaux-arts du Canada, à l’automne 1994. La table ronde originale était animée par Fay Cromwell-Tollenaar, avec Edythe Goodridge, du Conseil des arts du Canada ; Angela Lee, chercheuse torontoise active dans le domaine du théâtre et des arts communautaires ; LeeAnn Martin, agente de l’équité au Conseil des arts du Canada, à l’époque ; Sylvie Fortin, commissaire indépendante ; Janice Seline, du Musée des beaux-arts du Canada ; les artistes Jane Ash Poitras et Wilma Needham, ainsi que Linda Abrahams, du WARC. Cette table ronde offrait une analyse cinglante des questions de genre, de race et de culture à l’époque ; il est troublant de remarquer à quel point les questions soulevées alors sont encore pertinentes aujourd’hui. Les participantes à la table ronde et les membres de l'auditoire ont commenté sans relâche la lenteur du changement et l’importance de l’action affirmative dans le processus d’inclusion. Toutes ces personnes faisaient preuve d'une compréhension assez sophistiquée des interrelations entre les classes, les races et les genres dans leurs discussions. Les centres d’artistes autogérés sont coincés dans une boucle de rétroaction qui les amène à reconsidérer sans cesse les mêmes questions. La documentation défaillante, l’accès impossible à la documentation ou le manque de temps et de ressources pour traiter convenablement la documentation provoquent une amnésie qui nous fait perdre notre temps en ressassant le passé, plutôt que d’imaginer un avenir. En plus de la projection du film, nous animerons une activité d’annotation de la transcription. Ensemble, les commissaires et le public actualiseront les appels à l'action et les revendications de la vidéo, pour visualiser le progrès des trente dernières années, et faire avancer la discussion plutôt que de la laisser continuer en spirale.

Rihab Essayh

Inspirée des architectures vernaculaires de régions de l’Afrique du Nord, cette œuvre textile se tient dans l’espace pour nous rappeler qu’il est possible, voire désirable, de bâtir des mondes à partir de matériaux locaux et selon des savoirs anticoloniaux. Dans ces traditions du bâtiment, il est possible de tester de nouveaux matériaux, mais ceux-ci ne pourront pas durer à moins de se fondre dans le territoire et l’environnement dans lesquels ils se trouvent. Des styles plus anciens perdurent en lien avec les facteurs de stress environnementaux, tout comme des technologies plus nouvelles, importées, peuvent échouer, à moins qu’elles ne soient adaptées aux conditions atmosphériques et aux désirs de la population des villages dans lesquels ces structures sont construites. En tant que métaphore des plateformes dans les médias sociaux des espaces numériques, des principes similaires peuvent être appliqués à l’architecture de l’information qui structure la représentation des artistes et de leurs œuvres sur le compte Instagram.

Shaya Ishaq

Library of Infinities est un espace numérique qui célèbre la diversité et la créativité de l’imaginaire noir par le biais de la littérature, du cinéma et de la musique. Sur cette plateforme web, nous invitons le public à alimenter une base de données en constante croissance sur les livres d’auteur.e.s de l’afro-diaspora. Cet espace convie les gens à laisser leur trace pour les prochains visiteurs et visiteuses de cette archive créée par les utilisateurs, dans laquelle il est possible de partager et d’apprendre à partir des points de vue des autres. Cette bibliothèque numérique valorise le partage et s’efforce de fournir du travail et des ressources pour approfondir notre compréhension des œuvres présentées sur cette plateforme. Library of Infinities s’efforce d’être un portail de connexion basé sur le respect et l’amour de la littérature noire et afro-diasporique.

Shaya Ishaq a débuté le projet Library of Infinities lors d’expositions dans les espaces dirigés par des artistes Khyber Centre for the Arts (Halifax, 2017) et SAW (Ottawa, 2021). Tandis que ce projet continue d’évoluer dans des espaces physiques et numériques, Ishaq est motivée par des questions telles que : Comment une plateforme web peut-elle être un espace générateur d’apprentissage et de partage ? À quoi ressemble la collaboration dans cet univers numérique ? Comment la Bibliothèque des infinis produit-elle des modes dynamiques de narration ?

Jinny Yu

Le Canadian BIPOC Rolodex Project a été inité par les professeures Jinny Yu et Celina Jeffery (Université d’Ottawa) et Ming Tiampo (Université Carleton), à une époque de tensions raciales sur les campus. Ce projet est une base de données interrogeable sur les artistes PANDC au Canada, qui facilite et encourage la recherche, l’enseignement et les expositions portant sur les artistes PANDC, qui continuent d’être sous-représenté.e.s dans les publications, les expositions et les programmes d’études. La base de données imite un Rolodex analogue et fait faisant référence à la manière dont les artistes PANDC étaient connu.e.s dans le passé, par le biais des réseaux personnels et artistiques, plutôt qu’à travers les institutions.

Elle vise à augmenter l’accessibilité des artistes PANDC dans les premières étapes de la recherche en commissariat d’exposition et en histoire de l’art, pour ensuite accroître leur représentation dans les programmes d’études, les publications et les institutions artistiques. Elle est à la fois conçue comme une plateforme commissariée, un projet numérique en sciences humaines et un travail de représentation.

Sarah E.K. Smith

Même si l’on reconnait de plus en plus la précarité et les inégalités du travail culturel, l’histoire des efforts fournis par les artistes pour comprendre leurs conditions et s’organiser en vue de les améliorer n’est pas bien documentée au Canada. Ce projet met au jour les efforts historiques d’avancement de l’équité dans le milieu de l’art, en se concentrant sur des initiatives ontariennes des années 1980, qui ont contribué à des changements ultérieurs dans la politique culturelle fédérale. Centrée sur la captation d’un événement tirée du fonds Condé Beveridge des Archives de l’Université Queen’s, cette œuvre propose la transcription d’une table ronde organisée en 1987 par Independent Artists’ Union, en partenariat avec A Space Community Arts, et tenue au centre d’artiste autogéré A Space à Toronto. Intitulée Working Odds - A Forum on Issues of Race in the Arts System, cette table ronde traitait de l’équité dans le domaine des arts, avec la participation de Beatrice Bailey, Clifton Joseph, Richard Fung, Midi Onodera et Chet Singh. Une discussion franche sur les défis auxquels devaient faire face les artistes PANDC, de même que les artistes aux prises avec de la discrimination due à d’autres positions identitaires intersectionelles, cette conversation est riche d’idées significatives sur les défis et structures du milieu de l’art canadien. Près de quarante ans plus tard, cette discussion fait écho aux obstacles qui se dressent devant les artistes d’aujourd’hui, et soulève la question du progrès en ce qui concerne la réduction de la discrimination et l’amélioration de l’accès dans le domaine des arts.

Snack Witch/Joni Cheung, Brandon A. Dalmer

Cycling Intentions

Depuis plus de soixante ans, les conversations sur l’équité, la diversité, l’inclusion et l’accessibilité ont surgi et se sont dissipées dans la conscience des institutions culturelles canadiennes, des centres d’artistes autogérés et des milieux dirigés par des artistes. Comment l’analyse des contributions de celles et ceux qui nous ont précédés – leurs succès, les échecs, les questions qui ont refait surface et ce qui a été transformé –nous permet-elle d’aller de l’avant ? Nous nous rassemblons pour animer des conversations et poser des questions : Comment pouvons-nous avancer dans le temps, à la lumière du savoir intergénérationnel et du travail collectif des organismes de représentation dirigés par des artistes, dans le passé et aujourd’hui ? Faut-il toujours aller de l’avant pour favoriser le changement ? Est-ce constructif de prendre du recul, de lire entre les lignes des schémas récurrents, historiques et actuels ?

16 novembre, 15h - 17h

Description de la table ronde:

Futurismes : Réentrainer nos montées de dopamine
en ligne et en présence, en anglais, traduction en temps réel disponible

Cette conversation réunissant Jinny Yu (Canadian BIPOC Artists Rolodex), Rihab Essayh (@canadianbipocart) et Shaya Ishaq (Library of Infinities) est animée par Felicity Tayler et se concentre sur les espaces dirigés par des artistes et la méthode qu’ils partagent pour atteindre des horizons possibles quant aux modes durables de vie et de création. Nous aurons un débat ouvert à propos de la contribution des réseaux numériques et des bases de données comme médias de représentation, permettant de définir une voie vers la libération. Les praticiennes et praticiens de ces projets ont toutefois conscience du fait que la création d’espaces d’archivage numérique comporte des contraintes qui ne sont pas intrinsèquement progressistes. Les conditions économiques et sociales de production de ces espaces d’archivage ne vont pas en s’améliorant. Ils sont plutôt engagés un cycle de renouvellement et d’engagement continu qui relie les appels à l’équité du passé à ceux de l’avenir. Il est depuis longtemps admis que les espaces numériques reflètent l’oppression du monde réel et ne produisent pas en soi la libération, l’équité ou les pratiques inclusives. Et pourtant, les espaces dirigés par des artistes ont régulièrement développé des formes relationnelles en réseau et des pratiques de listes et de répertoires, explorant le corps et l’identité comme étant circonscrits par des grilles et des systèmes. Dans les communautés racialisées ou autrement marginalisées, ces modes construisent une capacité interne et favorisent l’aide mutuelle afin de combattre l’hostilité produite par des acteurs malveillants et des inégalités structurelles. L’esthétique n’agit pas seulement de manière à conduire l’esprit vers de nouvelles façons de penser ; elle a aussi le pouvoir de réentrainer nos montées de dopamine vers de nouvelles connexions neurales (Sylvia Wynter).

Auteures : Amber Berson, Felicity Tayler

COMMUNIQUÉ DE PRESSE (pdf)

Traducteur : Denis Lessard



Amber Berson

Directrice générale du Centre des arts visuels de Montréal, Amber Berson est auteure, commissaire et historienne de l’art. Elle détient un doctorat de la Queen’s University où elle a poursuivi des recherches, subventionnées par le CRSH, sur la culture des centre d’artistes autogérés et la pensé féministe-utopiste. Elle est également professeure associée au Département d’histoire de l’art de l’Université Concordia, à Montréal, où elle travaille à un projet de recherche à long terme sur l’histoire des centres d’artistes autogérés en quête d’équité, dont le titre provisoire est « Parallel ». Dans ses temps libres, Berson participe à des projets sur l’équité du savoir, en particulier le projet Art+Feminism de Wikipedia, où elle a œuvré à divers titres depuis une décennie et dont elle est membre du conseil d’administration. En plus de son travail de commissaire, Berson a vu ses écrits paraître dans diverses publications canadiennes et internationales.

Felicity Tayler

Les sujets de recherche de Felicity Tayler incluent la modélisation des métadonnées, la visualisation des données et la culture de l’édition dans les communautés littéraires et poétiques. Elle est directrice au développement du Data Literacy Research Institute et associée de recherche au Humanities Data Lab à l'Université d'Ottawa. Elle est présentement co-candidate de SpokenWeb Partnership, subventionné par le CRSH, qui prône une approche coordonnée et collaborative de l’étude littéraire historique et du développement numérique, avec diverses collections d’enregistrements parlés du Canada et d’ailleurs. En tant que membre du Groupe d’experts national sur la formation de l’Alliance de recherche numérique du Canada, elle a été l’auteure principale de la ressource éducative libre bilingue, intitulée Making Digital Humanities Research Data Public / Manuel d’introduction aux données : rendre publiques les données de recherche en sciences humaines numériques. Également artiste visuelle et commissaire, elle a produit des expositions et publié des écrits spécialisés explorant les relations de coédition au sein des communautés littéraires et artistiques.

Rihab Essayh

Rihab Essayh est née au Maroc et a grandi à Montréal. Elle est une artiste interdisciplinaire dont les installations immersives à grande échelle apparaissent comme les supports des conditions nécessaires à une « douceur radicale », idée qui suggère que montrer ses émotions et sa vulnérabilité est un geste politique dans une société qui priorise l’intellect et l’indifférence. Essayh use de légèreté et de délicatesse, c’est-à-dire de l’effet cumulatif d’un paysage construit à partir de la vision d’un futurisme doux ; un futur inventé, un nouvel espace rempli d’espoir qui est décentré, intersectionnel, inclusif et radicalement doux. Dans sa recherche, elle se penche sur des enjeux d’isolement et de déconnexion à l’ère du numérique, imaginant des futurs empreints d’une force douce et d’une reconnexion sociale, en proposant une plus grande harmonie avec les couleurs, les costumes, la tactilité et le son. Elle détient une maîtrise en beaux-arts de la University of Guelph (2022). Ses œuvres ont été présentées au festival ARTCH (Montréal), La Centrale Powerhouse (Montréal), Never Apart (Montréal), the plumb (Toronto), la Art Gallery of Guelph, la Union Gallery (Kingston), Arsenale (Toronto) et Mcbride Contemporain (Montréal).

Shaya Ishaq

Shaya Ishaq est artiste interdisciplinaire, designer et auteure ; elle vit présentement à Portland, en Oregon. Dans sa pratique artistique, ses recherches portent sur l’artisanat, la diaspora, l’anthropologie du design et l’afrofuturisme. Elle détient un baccalauréat en beaux-arts (Fibres & Material Practices) de l’Université Concordia, avec des études secondaires en anthropologie ; elle a également étudié à la NSCAD University. Shaya a poursuivi ses recherches au Textiles + Materiality Research Cluster, une division du Milieux Institute for Arts, Culture, and Technology, où elle a reçu une bourse d’études et de recherche. De plus, en 2022, elle a été la première chercheuse en Black Perspective Research de l’Université Concordia. Elle a effectué des résidences, entre autres, à la Haystack Mountain School of Crafts (Maine), au Watershed Center for the Ceramic Arts (Maine) et à la Arquetopia Foundation (Puebla, Mexique).

Son travail a été présenté à la galerie SAW, à la galerie Patel Brown, au Khyber Centre for the Arts (Nouvelle-Écosse), à la Galerie d’art d’Ottawa et à l’Art Gallery of Burlington (Ontario). Elle a également fait des exposés sur sa pratique artistique au NIA Centre, à la NSCAD University, à l’Université Concordia et à la School of Art de la University of Manitoba. Ses écrits ont été publiés dans Canadian Art, Studio Magazine et Public Parking. Shaya a reçu des bourses du Conseil des arts du Canada et du Conseil des arts de l’Ontario, et a été lauréate d’un William and Meredith Saunderson Prize for Emerging Artists (2023).

Sarah E.K. Smith

Sarah E.K. Smith est une chercheuse dont les travaux portent les arts visuels, le travail en création et la diplomatie culturelle. Elle a agi comme commissaire d’expositions en art contemporain pour l’Agnes Etherington Art Centre, Museum London et la Carleton University Art Gallery. Sarah détient la Canada Research Chair in Art, Culture and Global Relations à la Western University, où elle est professeure agrégée dans la Faculty of Information and Media Studies. Elle s’intéresse à la manière dont les artistes se mobilisent pour le changement, et elle écrit présentement un ouvrage sur l’Independent Artists’ Union avec Greig de Peuter.

Snack Witch/Joni Cheung & Brandon A. Dalmer

Snack Witch/Joni Cheung est une femme queer, Honkongaise-chinoise anglophone née au Canada. Iel est une Sculpture Witch certifiée avec une maîtrise en beaux-arts de l’Université Concordia. Malicieuse #fille magique dévoreuse d’art +faiseuse d’en-cas⁠, sa pratique interdisciplinaire examine la relation entre objets↔place↔migration↔identités, toujours avec humour, parfois avec de la bouffe.
Brandon A. Dalmer explore la production et la technologie d’images par la fabrication, les processus de création et l’assistance robotique. Sa pratique picturale open-source contextualise des processus invisibles et sert d’archive. Son travail a fait l’objet de nombreuses expositions au Canada et sur la scène internationale. Il vit à Tiohtiá:ke/Montréal.

Jinny Yu

Jinny Yu est artiste et éducatrice. Dans sa pratique artistique, elle explore la peinture comme moyen de tenter une compréhension du monde qui nous entoure. L’œuvre qu’elle a présentée lors de la 56e Biennale de Venise aborde des thèmes autour de la migration, qui sont en résonance avec des enjeux politiques mondiaux plus vastes. Yu œuvre à la fois pour scruter les conventions de la discipline picturale et pour en explorer de nouvelles possibilités, oscillant entre les champs de la peinture abstraite et l’objet. Son travail a fait l’objet d’expositions au Canada, en Allemagne, au Japon, en Italie, au Portugal, en Corée du Sud, au Royaume-Uni et aux États-Unis.




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Maria Hoyos, Trabajador cortando caña de azúcar [Travailleur coupant la canne à sucre], Villa Rica, Cauca, 2024. Image extraite d'une séquence vidéo. | Image extracted from a video sequence. Courtesy of the artist.

Maria Hoyos
du 2 novembre 2024 au 14 décembre 2024
La zafra

Vernissage : 2 novembre 2024, de 15h à 17h

L’artiste transdisciplinaire Maria Hoyos (*lauréate de la résidence Intersections 2023-2024) fait circuler son héritage colombien dans sa production sur les thèmes de l’identité, de la mémoire et du rituel. Hoyos a étudié différentes formes de création et d’éducation artistique en Espagne, en Colombie et à Cuba, pour compléter sa formation approfondie à Montréal, depuis son arrivée en 2002. Elle a obtenu un diplôme de maîtrise en 2023, et présenté ses travaux de deuxième cycle à la Galerie de l’UQAM ; elle a participé à plusieurs expositions collectives et reçu des prix et des distinctions ; elle est membre du Collectif Intervals, et partage son temps entre la création et l’enseignement.

La sensibilité de Hoyos a été profondément marquée par son enfance au milieu des plantations de canne à sucre, à Santiago de Cali. Depuis que le sucre est cultivé dans les Amériques et les Caraïbes, la demande pour cette denrée a façonné l’histoire, le commerce et la géopolitique mondiales, et propulsé une industrie néfaste, entachée par le pouvoir et l’exploitation de la main-d’œuvre. Chez OPTICA, Hoyos présente l’aboutissement d’un corpus critique sur les abus, la violence, la pauvreté et la discrimination que subissent les travailleuses et les travailleurs, dans le passé comme au présent, de pair avec des conséquences environnementales dommageables. Motivée par l’urgence de dénoncer ces tribulations, elle s’inspire du symbolisme des cercles pour exprimer son malaise.

Dans l’entrée, une couronne de fil barbelé recouverte de sucre est pendue au plafond, et soutient des enfilades de perles. Celles-ci flottent au-dessus d’un monticule de terre qui fait office d’hommage au sol non pollué, et d’invitation à apprécier la Terre. Les gestes créatifs impliqués dans la production de cette œuvre d’art sont essentiels à son intention. L’action de donner une forme à des barbelés est douloureuse, mais elle rend humble lorsqu’il s’agit d’évoquer la grande souffrance des coupeuses et coupeurs de canne à sucre. Le fait de manipuler de la terre fait référence à l’agriculture durable. Le façonnage de l’argile en grains de chapelet est méditatif et répétitif ; c’est un acte sacré, accompli avec des femmes réunies dans un cercle. Faisant écho à la participation de l’artiste à des rituels en Colombie, incluant les cercles de prière, la récitation du chapelet et les cérémonies du cacao – ayant tous joué un rôle crucial dans la formation de son identité – les formations circulaires qui composent cette œuvre révèlent le pouvoir de la communauté et de la prière dans une quête d’apaisement spirituel.

Parce qu’ils circonscrivent leurs contenus et les empêchent de se répandre, les contenants circulaires de faible hauteur sont des enceintes à la fois physiques et conceptuelles, matérialisant le plaidoyer de Hoyos pour mettre fin aux cycles mondiaux de corruption omniprésents dans les industries. La canne à sucre séchée, plantée en terre, met en évidence la dégradation du sol et la perte des terres fertiles, magnifiée par le témoignage enregistré d’un coupeur de canne. L’eau symbolise la nécessité d’une irrigation abondante, tandis que les récipients de cendres et de canne à sucre brûlée font référence à la pollution de l’air qui résulte des brûlis précédant les récoltes. Ces incendies facilitent la coupe manuelle, mais ils émettent également des polluants nocifs qui affectent la santé des travailleuses et travailleurs, ainsi que les populations environnantes, couvrant la région de poussière et de cendres. La vidéo documentaire de Hoyos dépeint les corteros – coupeuses et coupeurs de canne à sucre en Colombie – qui tailladent les tiges dans les champs calcinés.

Inspirée par la Collecte de poussières (2000-2001) de l’artiste Raphaëlle de Groot et le concept de l’artiste anthropologue, ethnologue et archéologue développé dans son mémoire de maîtrise, Hoyos joue le rôle d’une scientifique dans le cadre d’une installation composée de cendres et de fragments végétaux carbonisés. Elle a recueilli des échantillons lors d’une visite à Cali au moment des brûlis, et chacun de ces échantillons contient la preuve matérielle du processus nuisible qui les a produits. Dans sa détermination en tant qu’artiste qui cherche à concilier et à nier leur énergie destructrice, elle présente ces spécimens scientifiques dans des boîtes de Petri ; en les isolant dans des environnements stériles, elle honore et purifie ces particules en les transposant comme offrandes.

Ainsi, Hoyos confère à ses œuvres des propriétés curatives. Dans son hommage aux esclaves autochtones et africains, aux corteros et aux travailleuses et travailleurs opprimés à travers le monde, elle exorcise les couches d’agonie enchâssées dans les mémoires collectives, offrant un sanctuaire pour la purification et la consolation. OPTICA devient un espace sacré, un temple pour la réflexion, un lieu de rassemblement et de guérison collective. Un lieu pour envisager les alternatives visant à respecter les besoins humains et le bien-être environnemental, dans le contexte du commerce régi par le capitalisme.

Iris Amizlev

Traducteur : Denis Lessard

COMMUNIQUÉ DE PRESSE (pdf)

*La résidence Intersections est une initiative conjointe du Conseil des arts de Montréal, du Centre d'art contemporain OPTICA et de l'École des arts visuels et médiatiques de l'UQAM.

Maria Hoyos tient à remercier le Conseil des arts de Montréal, le centre OPTICA et l’École des arts visuels et médiatiques de l’UQAM pour avoir mis sur pied ce programme de résidence artistique, destiné à soutenir les artistes en arts visuels ou médiatiques issu.e.s de l’immigration.



Titulaire d’une maîtrise en création (2022), d’un baccalauréat en arts visuels et médiatiques et d’un baccalauréat en enseignement des arts de l’École des arts visuels et médiatiques de l’UQAM, Maria Hoyos est une artiste d’origine colombienne. Profondément attachée à sa ville natale, Santiago de Cali, elle s'intéresse depuis ses débuts à la vidéo, explorant l’image en mouvement pendant ses études à Bogota, à Madrid et à La Havane. C’est au El Instituto Departamental de Bellas Artes de Cali qu’elle découvre l’installation et sa passion pour la matière et le faire. Immigrant au Québec en 2002 où elle a complété ses études, elle a exposé à la Maison de la culture de Rosemont, de Verdun, à la Galerie de l’UQAM, a été commissaire du projet El Barrio, Tu Barrio dans le cadre du Mois de l’héritage latino-américain à Montréal et a participé à l’exposition Mi-lieu à l’Écomusée du fier monde, un partenariat avec la Faculté des arts de l’UQAM. Depuis 2023, elle enseigne les arts dans des centres d’éducation aux adultes et auprès de jeunes de classes d’accueil et en situation de francisation dans les écoles secondaires Jeanne-Mance et Pierre-Laporte. Elle vit sur la terre généreuse d’Abya-Yala, qui désigne en langue Kuna le continent américain avant la colonisation européenne, et sur le territoire non cédé des Premières Nations de Tiohtià:ke/Montréal.

Iris Amizlev est conservatrice des projets spéciaux au Musée des beaux-arts de Montréal. Elle est titulaire d’un doctorat en histoire de l’art et en anthropologie de l’Université de Montréal. Elle a commissarié de nombreuses expositions dans diverses institutions, portant sur ses champs d’expertise, dont l’art contemporain, le Pop Art et le Land Art.




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Shaya Ishaq, Library of Infinities Ephemera (Documents éphémères de la Bibliothèque des infinis), 2022-2024. Avec l'aimable permission de l'artiste | Printed matter. Courtesy of the artist.

Rihab Essayh, Shaya Ishaq, Sarah E.K. Smith, Snack Witch/Joni Cheung & Brandon A. Dalmer, Jinny Yu
Commissaires / Curators : Amber Berson, Felicity Tayler

du 16 novembre 2024 au 16 novembre 2024
Educating Our Desires; Table ronde, Futurismes : Réentrainer nos montées de dopamine

16 novembre 2024, 15h à 17h

En ligne et en présence, en anglais, traduction disponible

LIEN ZOOM

Cette conversation réunissant Jinny Yu (Canadian BIPOC Artists Rolodex), Rihab Essayh (@canadianbipocart) et Shaya Ishaq (Library of Infinities) est animée par Felicity Tayler et se concentre sur les espaces dirigés par des artistes et la méthode qu’ils partagent pour atteindre des horizons possibles quant aux modes durables de vie et de création.

Nous aurons un débat ouvert à propos de la contribution des réseaux numériques et des bases de données comme médias de représentation, permettant de définir une voie vers la libération. Les praticiennes et praticiens de ces projets ont toutefois conscience du fait que la création d’espaces d’archivage numérique comporte des contraintes qui ne sont pas intrinsèquement progressistes. Les conditions économiques et sociales de production de ces espaces d’archivage ne vont pas en s’améliorant. Ils sont plutôt engagés un cycle de renouvellement et d’engagement continu qui relie les appels à l’équité du passé à ceux de l’avenir. Il est depuis longtemps admis que les espaces numériques reflètent l’oppression du monde réel et ne produisent pas en soi la libération, l’équité ou les pratiques inclusives. Et pourtant, les espaces dirigés par des artistes ont régulièrement développé des formes relationnelles en réseau et des pratiques de listes et de répertoires, explorant le corps et l’identité comme étant circonscrits par des grilles et des systèmes. Dans les communautés racialisées ou autrement marginalisées, ces modes construisent une capacité interne et favorisent l’aide mutuelle afin de combattre l’hostilité produite par des acteurs malveillants et des inégalités structurelles. L’esthétique n’agit pas seulement de manière à conduire l’esprit vers de nouvelles façons de penser ; elle a aussi le pouvoir de réentrainer nos montées de dopamine vers de nouvelles connexions neurales (Sylvia Wynter).




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Clara Gutsche
du 27 novembre 2024 au 27 novembre 2024
Lancement - NOUVELLE PARUTION: Clara Gutsche Portraits d'enfants. Children

OPTICA, centre d’art contemporain
vous invite au lancement de la monographie
Clara Gutsche
Portraits d'enfants. Children

Mercredi 27 novembre 2024
De 18h à 20h
À La librairie Le port de tête
222, avenue du Mont-Royal Est
Montréal, QC H2T 1P5
514.678.9566

Éditeur
OPTICA, centre d’art contemporain
Montréal, 2024

Auteures
Diane Charbonneau
Marie-Josée Lafortune
Préface de Zoë Tousignant

Livre imprimé à couverture souple
26,6 cm x 20,6 cm
180 pages / ill. couleur et N&B
Textes FR et EN
ISBN 978-2-922085-16-7
[50$]
Prix de lancement : 45$
Rabais de 10%

Cette publication réunit les portraits d’enfants de la série « Siblings and Singles », le plus récent corpus photographique de Clara Gutsche, réalisé au cours des quinze dernières années. La photographe y explore le thème de l’enfance et des relations intergénérationnelles, et poursuit sa réflexion sur le médium photographique, le temps et
 la représentation.

L’ouvrage, abondamment illustré, rend compte de l’engagement de Gutsche envers le sujet photographié à travers une pratique photographique qui s’étend sur cinq décennies depuis les années 1970 et qui a marqué l’imaginaire et l’histoire de la photographie canadienne.

Prière de communiquer pour les copies de presse à l’adresse suivante: Esther Bourdages
communications @ optica.ca
Distribution : OPTICA

Avec nos salutations les plus cordiales,
L'équipe d'OPTICA.