logo Optica

+ Programmation + Archives Décades + Nouvelles + Publications + Soutenez Optica + Info

2024 - 2025

Programmation

Rick, le 6e Backstreet boi
du 6 septembre 2024 au 19 octobre 2024

Cindy Dumais
du 6 septembre 2024 au 19 octobre 2024

Maria Hoyos
du 16 septembre 2024 au 16 septembre 2024

Rick, le 6e Backstreet boi
du 26 septembre 2024 au 28 septembre 2024

Résidence Intersections 2024 - Appel de candidatures
NOUVELLE DATE limite de dépôt : 1er novembre 2024
NEW DEADLINE: November 1st, 2024

du 15 octobre 2024 au 1 novembre 2024

Rick, le 6e Backstreet boi
du 19 octobre 2024 au 19 octobre 2024

Programme éducatif public| Public Education Program OPTICA 2024-2025
du 20 octobre 2024 au 14 juin 2025

Rihab Essayh, Shaya Ishaq, Sarah E.K. Smith, Snack Witch/Joni Cheung & Brandon A. Dalmer, Jinny Yu
Commissaires / Curators : Amber Berson, Felicity Tayler

du 2 novembre 2024 au 14 décembre 2024

Maria Hoyos
du 2 novembre 2024 au 14 décembre 2024

Rihab Essayh, Shaya Ishaq, Sarah E.K. Smith, Snack Witch/Joni Cheung & Brandon A. Dalmer, Jinny Yu
Commissaires / Curators : Amber Berson, Felicity Tayler

du 16 novembre 2024 au 16 novembre 2024

Clara Gutsche
du 27 novembre 2024 au 27 novembre 2024

Alvaro Marinho
du 15 janvier 2025 au 1 novembre 2025

Thomas Kneubühler
du 17 janvier 2025 au 29 mars 2025

Milutin Gubash
du 17 janvier 2025 au 29 mars 2025

Milutin Gubash, Thomas Kneubühler
du 8 février 2025 au 8 février 2025


du 1 mars 2025 au 1 mars 2025

Leisure, Meredith Carruthers et Susannah Wesley
du 12 avril 2025 au 14 juin 2025

Stéphane Gilot
du 12 avril 2025 au 14 juin 2025

Leisure, Susannah Wesley et Meredith Carruthers
du 22 mai 2025 au 22 mai 2025

Stéphaqne Gilot, Emmanuelle Choquette
du 22 mai 2025 au 22 mai 2025

RÉSIDENCE INTERSECTIONS 2026 - Appel de candidatures
du 25 août 2025 au 3 novembre 2025

MOMENTA BIENNALE D'ART CONTEMPORAIN
Commissaire | Curator: Marie-Ann Yemsi

du 5 septembre 2025 au 18 octobre 2025

MOMENTA BIENNALE D'ART CONTEMPORAIN
Commissaire | Curator: Marie-Ann Yemsi

du 5 septembre 2025 au 18 octobre 2025

Alvaro Marinho
du 15 septembre 2025 au 15 septembre 2025

Lou Sheppard, Paul Seesequasis
du 26 septembre 2025 au 26 septembre 2025

Offre d’emploi / Job Offer
du 30 septembre 2025 au 27 octobre 2025

Alvaro
du 4 novembre 2025 au 13 décembre 2025

Po B. K. Lomami
du 4 novembre 2025 au 13 décembre 2025




image

Rick, le 6e Backstreet boi, All I have to give, collage numérique | digital collage, 2021. Avec l’aimable permission de l’artiste. | Courtesy of the artist.

Rick, le 6e Backstreet boi
du 6 septembre 2024 au 19 octobre 2024
I didn't want it that way

Vernissage le vendredi 6 septembre de 17h à 22h - Rentrée de Gaspé!
Entre 18h et 20h, rejoignez Rick pour une game de SuperNintendo dans l'exposition!

Visites commentées avec Rick dans le cadre des Galeries Weekend et des Journées de la culture 2024 :
Jeudi 26 septembre, 15h à 16h
Vendredi 27 septembre, 17h30 à 18h30
Samedi 28 septembre, 15h à 16h

Tout a basculé vers 1997.

Les années du grunge - tant la musique rock alternative que la mode vestimentaire de guenillou - s’étiolaient et la pop reprenait ses droits sur la culture populaire avec une vague irrésistible de boy bands qui envahissait tout. Partout, c’était 98 Degrees, NSYNC, The Moffatts et Hanson en boucle. Des groupes de garçons assemblés en usine, modelés sur mesure pour fleurir dans les jardins secrets des jeunes filles, comme l’avaient fait les Take That, Boyz II Men, New Kids on the Block et Jackson 5 pour d’autres générations.

Au Québec, c’était surtout les Backstreet Boys. On aime bien se dire que le phénomène est né ici, et que le monde entier a suivi. Nos radios commerciales ont été les premières en Amérique du Nord à jouer leurs chansons. MusiquePlus a suivi, et les fans québécois-es ont embarqué avant tout le monde. Il y a quelque chose de très québ dans le départ fulgurant et le cheminement vertigineux des BSB.

De la signature d’autographes au centre d’achats Place Vertu et au Fuzzy de Laval en 1996 aux entrevues complaisantes avec Sonia Benezra, en passant par des visites chaotiques dans les studios de MusiquePlus où les cris stridents supplantaient l’interprétation des chansons, Nick, Howie, AJ, Brian et Kevin semaient un émoi difficilement comparable.

La victoire de leur single We’ve Got It Going On sur Bullet With Butterfly Wings des Smashing Pumpkins au Combat des Clips, l’émission animée par une jeune Véronique Cloutier à MusiquePlus au cours de laquelle deux vidéoclips s’affrontaient chaque semaine dans un duel de votes téléphoniques du public, confirmait le changement de garde. Les années rock étaient enterrées. Le mouvement des boy bands dominait.

Ces choses-là durent rarement. Les médias, les sceptiques et les malveillants prédisaient un feu de paille aux BSB. Mais toute une génération d’admiratrices adule toujours le groupe près de 25 ans plus tard. Les spectacles sont pleins et bruyants, comme en témoignait leur tournée DNA en 2022, à guichets fermés encore une fois. La nostalgie milléniale a pris le dessus.

Les gars des Backstreet Boys n’ont toujours eu des ruelles que le nom et une vague idée romantique de la marginalité. À moins qu’on compte les ennuis judiciaires de Nick au fil des ans…

Le seul membre réellement en marge de la prévisible existence parfaite du quintette sentimental, c’est bien Rick, le 6e Backstreetboi. Un « p'tit gô au cœur tendre » qui vient du Centre-du-Québec. Un libre penseur recruté en 1993 par les BSB sur une plage en Floride, puis rejeté du groupe en 1995. Une occasion ratée pour les Backstreet Boys d’ajouter de la profondeur à leur art, d’aborder des sujets comme la culture du viol et la toxicité de l'industrie comme le souhaitait Rick, qui s’est toujours perçu comme un chercheur (ou « charcheur » pour le citer).

On peut imaginer que le divorce fût douloureux à porter. Mais en se tournant vers le milieu des Beaux-Arts institutionnalisés, la recherche de guérison de Rick a donné lieu à une série enrichissante d’interventions artistiques au carrefour de l’art élitiste et de la culture pop, encouragé par son agent-e arkadi lavoie lachapelle.

En offrant à son protégé Rick sa propre exposition solo, I didn't want it that way, OPTICA permet au Wounded Backstreetboi de conclure un cycle de guérison et invite le public à non seulement découvrir son univers passé et présent, mais aussi à réfléchir sur l’impact des boy bands sur l’imaginaire collectif.

À coup de produits dérivés confectionnés à la pharmacie du coin et de vidéoclips maison, Rick se détache de sa posture victimaire, dessine sa propre gloire avec sa communauté de soutien et prépare la suite. Selon nos sources, un premier album solo pourrait suivre…

Marc-André Mongrain

Pour de plus amples informations, contacter son agent-e officiel-le : arkadi lavoie lachapelle.


COMMUNIQUÉ DE PRESSE (pdf)

REVUE DE PRESSE



TARDIF, Dominic. «Il restera toujours la culture», Ici Première, radio de Radio-Canada, 19 septembre 2024.

BOUCHARD, Karine. « Arts visuels, Rentrée culturelle, Direction les galeries et centres d’artistes », La Presse, jeudi 19 septembre 2024.


-Les thank to you officials de Rick, le 6e Backstreetboi

Primo, je ramercie ma communauté de soutien qui depuis 2020 me fait croire qu’un nouveau groupe est possible.

Marci gros à l’amie Catherine pour l'élixir sur le mont Albert en 2020, à Amaya pour le stylisme et les photos mythiques sur fond vert pomme, à l’équipe d’articule pour ma première chance sur Instâ, aux gens du bar L’espace public où mes télés sur pause ont été vues pour la première fois dans la panombre, à Anne-Marie et Jacynthe de VU pour ma première fois en centre des artistes, à l’équipe de production de Folie/culture et du vidéoclip I didn’t want it that way spécialement Myriam, Stephanie, Annabelle, Geneviève, Michaël et Louis-Joseph. Je vous âme!

Amitiés aux Vegans du genre qui m’ont parmis de faire la promotion de mon pélerinâge de guérison, à l’équipe de la Fondation Phi avec le suprâ highlight pour Dâniel qui m’a offert la presque rencontre avec Sonia Benezra et la rencontre inoubliâble avec ma communauté montréalaise.

Merci marci aux gens d’Optica qui me font confiance même dans l’écriture de ces remârciements et qui soutiennent la dernière étape sur mon chemin pour enfin sortir de mon statut de vactime. Gros sourire de raconnaissance au journaliste musical Marc-André qui signe avec talent mon premier communiqué de presse au Quabec.

Gratitude pour tout le monde qui me donne des bines sur l’épaule au café Rond-Point et à la friperie Feu Hochelaga, particulièrement Héloïse, Rose, Guillaume et Guy. Mon coiffeur, Philémon et ma photogrâphe officielle Prune avec qui je me sens à mon mailleur même lors d’une éclipse totâle.

Wow à la personne du Jean Coutu qui fait ma merchandise et à la personne qui m’appelle pour m’avartir que mes objets sont arrivés sur Ontario.

High five aux 5 boyz, car en 1993 vous m’avez accueilli comme j’étais et vous étiez des enfants enthousiastes. Je ne l’oublierai jâmais.

Clin d’œil à maon agent-e arkadi qui me trouve toujours des gig constructives pour mon astime.

Enfin, Love à you dans l’ombre qui croit encore au pouvoir de l’Amour. Passe We need Everybody dans le groupe.



Rick, le 6e backstreet boi, est un champignon de la famille des pleurotes. Il-elle s’est enfui-e de la serre où il-elle fut conçu-e pour trouver la recette de sauce qui révélerait le mieux sa voix délicate et légèrement anisée. Rick est une oreille qui pleure au pied des saules. À la recherche d’un nouveau groupe pour chanter, il-elle nous invite à penser humblement avec lui-elle le rôle de l’industrialisation de la mycologie musicale, et sur notre manière de créer un monde habitable pour tou·te·s. Dans sa quête, Rick désire rencontrer des archives vivantes comme Sonia Benezra, qui par sa façon d’interviewer avec cœur les vedettes mycologiques, ont permis de déjouer la monoculture du scandale en réhumanisant des «objets» construits par la commercialisation du folklore. En tendant de son mieux son pied excentré vers d’autres mondes, le p’tit gô imagine que sa route vers la guérison pourra inspirer d’autres vivants à jaillir magnifiques sur le compost de leur enfance.

Marc-André Mongrain est un chroniqueur, critique et journaliste actif dans le domaine musical depuis 2002. Observateur culturel assidu, il est le fondateur et rédacteur en chef du média culturel Sors-tu? On peut aussi l'entendre à la radio de Radio-Canada. Il prend également part à de multiples jurys de l'industrie musicale.




image

Cindy Dumais, Quand je suis très seule (avec Clarice Lispector), 2021, détail, encre sur Phototex marouflé sur bois. Avec l’aimable permission de l’artiste. | detail, ink on Phototex mounted on wood, Courtesy of the artist.

Cindy Dumais
du 6 septembre 2024 au 19 octobre 2024
Garder le contact

Vernissage le vendredi 6 septembre de 17h à 22h - Rentrée de Gaspé!
Visite commentée de l’exposition par Cindy Dumais de 19h30 à 20h30!


Cindy Dumais ouvrait, en 2017, un vaste chantier d’exploration artistique intitulé ENTRETIENS. Dans ce projet mené en collaboration avec des artistes, des écrivains et écrivaines, Dumais met en espace des dialogues interdisciplinaires à travers des œuvres installatives. Travaillant à partir de brouillons d’œuvres littéraires, elle s’intéresse notamment à l’état brut du texte, au geste et à la matérialité de l’écriture afin de les mettre en conversation avec sa pratique artistique. L’exposition Garder le contact participe de ce chantier tout en ouvrant une autre piste de réflexion : comment entrer en dialogue avec la matière?

L’invitation à « garder le contact » peut paraître contradictoire, car elle invite à prolonger le dialogue au moment même où il cesse. Cependant, cette contradiction apparente souligne surtout que la distance est nécessaire au dialogue. Maintenir un dialogue, c’est aussi entretenir, par la solitude, la distance qui le rend possible. Ce corpus rassemble des œuvres dont l’existence matérielle tient elle aussi du dialogue. Ce qui apparaît dans les œuvres de Dumais correspond à une certaine exigence. Il ne s’agit pas de représenter un dialogue que l’artiste mène avec d’autres, mais de mobiliser la matière du dialogue : les traces de la distance, d’une rencontre qui perdure en silence dans l’écart qui sépare de l’autre tout en maintenant la relation. Si la présence de la matière vient à parler, c’est pour dire qu’elle ne sait faire autrement que se taire, qu’elle préfère secrètement rester à distance.

Garder le contact ne correspond pas à une simple métaphore. Mettre en espace des récits, des rencontres et des dialogues demande du travail. Bien qu’il apparaisse de manière modeste, comme tout ce qui relève du monde ouvrier, le thème du travail présent dans ce corpus met en place les exigences des rapports humains et de la création artistique. Garder le contact demande du temps et occupe un espace, qu’il soit mental ou matériel. Le dialogue implique une activité de même qu'une attention à ce qui tente de s'exprimer. Par ses œuvres, l’artiste invite à ne pas se perdre de vue, à demeurer à l'écoute pour maintenir dans l'existence la pluralité des voix, des récits et des rencontres qui traversent les existences matérielles qui en témoignent. Comme des souvenirs accumulés, les objets présentés portent à fleur de peau la possibilité d’une rencontre future.

Que ce soit sous la forme du livre ou de la page, du tissu ou de la surface moelleuse de l’oreiller, les installations de ce corpus apparaissent à la jonction d’un espace narratif et d’un espace matériel. Plutôt que de les distinguer, le travail de l’artiste invite à considérer le double statut de ces objets qui donne lieu au dialogue où chaque chose existe seule et seulement en co-existence. Comme l’indique la citation de Clarice Lispector : « J’existe seulement dans le dialogue. » Dans le dialogue, l’ensemble n’abolit pas la solitude. Au contraire, chaque élément du corpus se présente dans son démembrement, de manière partielle comme s’il était ouvert et en attente d’une réponse. Ni symbole ni objet brut, leur matérialité traversée de signes fait remonter à la surface les récits et les formes d’une société qui ne se réduit pas à des symboles. Ainsi, l’importance accordée à la dimension plastique des objets n’entre pas en contradiction avec la textualité qu’ils évoquent.

Une question demeure qui relance à nouveau le dialogue. Quelle société, quelle forme du Nous émerge dans ce dialogue avec la matière ? Ceux et celles qui le voudront bien pourront, à leur tour, dans une connivence silencieuse et distante, devenir les gardiens et gardiennes du contact.

Auteur : Émile Lévesque-Jalbert

COMMUNIQUÉ DE PRESSE (pdf)

REVUE DE PRESSE

BOUCHARD, Karine. « Arts visuels, Rentrée culturelle, Direction les galeries et centres d’artistes », La Presse, jeudi 19 septembre 2024.




Les recherches de Cindy Dumais se concentrent sur la transposition du langage vers la matière, questionnant l'identité et la référence à travers l’expérience du corps. Des extraits tirés de la littérature et de la philosophie, qui sont consignées dans ses carnets, font partie d’un processus d’interrogation de la production artistique elle-même, sous une forme dialoguée.

Elle a présenté une quinzaine d'expositions individuelles et a participé à près d’une cinquantaine d’expositions collectives au Canada et à l’étranger, dont la plus récente à Das Esszimmer (Bonn, Allemagne) en mai 2024. Ses œuvres ont été acquises par des collections privées et publiques, dont celles du Musée d’art contemporain de Montréal, du Musée national des beaux-arts du Québec et de la Collection Loto-Québec. Elle a été sélectionnée pour une résidence à Annandale Artist Residency (Île-du-Prince-Édouard) en juin 2023. En 2021, elle a reçu le Prix de la créatrice de l'année au Saguenay Lac-Saint-Jean décerné par le Conseil des arts et des lettres du Québec. Elle tient le double rôle d'autrice et d'éditrice depuis 2005 avec LaClignotante et elle a de plus cofondé AMV/Art-Mobilité-Visibilité.

Émile Lévesque-Jalbert est doctorant au département de Langues et Littératures Romanes de l'université Harvard. Ses recherches portent sur la pensée écologique, les arts littéraires et la littérature contemporaine française et francophone. Ses travaux ont été publiés au Québec, en France et aux États-Unis.




image

Maria Hoyos, Trabajador cortando caña de azúcar [Travailleur coupant la canne à sucre], Villa Rica, Cauca, 2024. Image extraite d'une séquence vidéo. | Image extracted from a video sequence. Courtesy of the artist.

Maria Hoyos
du 16 septembre 2024 au 16 septembre 2024
En conversation avec Maria Hoyos, récipiendaire de la résidence intersections 2023

LUNDI 16 SEPTEMBRE 2024, 12H45 À 13H45 UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL PAVILLON JUDITH-JASMIN, LOCAL J-7130 (SITUÉ AU 7E ÉTAGE) 405, RUE SAINTE-CATHERINE EST (ANGLE ST-DENIS) H2L 2C4

L’artiste Maria Hoyos s’intéresse aux questions historiques et culturelles en lien avec ses origines colombiennes. Marquée par l’exploitation sucrière qu’elle a connue enfant, elle aborde les relations de pouvoir et les abus d’un passé colonial qu'elle projette dans le présent. L’espace d’exposition devient le réceptacle d’une mémoire, à la recherche d'une réconciliation et d'un apaisement. Au cours de cette conversation, elle fera part de sa démarche artistique et de la recherche qu’elle a réalisée pendant sa résidence au centre OPTICA. Elle s’entretiendra aussi sur sa production effectuée dans les ateliers de l’École des arts visuels et médiatiques de l’UQAM. La discussion sera animée par Romeo Gongora, professeur à l’École des arts visuels et médiatiques de l’UQAM, et Marie-Josée Lafortune, directrice du Centre d’art contemporain OPTICA. Une période de questions suivra sa présentation avec le public.

Programme de résidence artistique Intersections : La résidence Intersections de recherche, de création et de diffusion récompense des artistes émergent.es, issu.e.s de l’immigration (de première ou de seconde génération), qui sont membres des minorités ethniques ou visibles et diplômé.e.s de la maîtrise à l’École des arts visuels et médiatiques de l’UQAM. Ce programme vise à offrir un soutien aux artistes de la diversité en leur donnant accès à un accompagnement professionnel, complémentaire à leur formation universitaire dans le milieu artistique montréalais. Pour de plus amples informations, consulter : http://intersections.uqam.ca//

La résidence Intersections est une initiative conjointe du Conseil des arts de Montréal, du Centre d’art contemporain OPTICA et de l’École des arts visuels et médiatiques de l’UQAM.



Titulaire d’une maîtrise en création (2022), d’un baccalauréat en arts visuels et médiatiques et d’un baccalauréat en enseignement des arts de l’École des arts visuels et médiatiques de l’UQAM, Maria Hoyos est une artiste d’origine colombienne. Profondément attachée à sa ville natale, Santiago de Cali, elle s'intéresse depuis ses débuts à la vidéo, explorant l’image en mouvement pendant ses études à Bogota, à Madrid et à La Havane. C’est au El Instituto Departamental de Bellas Artes de Cali qu’elle découvre l’installation et sa passion pour la matière et le faire. Immigrant au Québec en 2002 où elle a complété ses études, elle a exposé à la Maison de la culture de Rosemont, de Verdun, à la Galerie de l’UQAM, a été commissaire du projet El Barrio, Tu Barrio dans le cadre du Mois de l’héritage latino-américain à Montréal et a participé à l’exposition Mi-lieu à l’Écomusée du fier monde, un partenariat avec la Faculté des arts de l’UQAM. Depuis 2023, elle enseigne les arts dans des centres d’éducation aux adultes et auprès de jeunes de classes d’accueil et en situation de francisation dans les écoles secondaires Jeanne-Mance et Pierre-Laporte. Elle vit sur la terre généreuse d’Abya-Yala, qui désigne en langue Kuna le continent américain avant la colonisation européenne, et sur le territoire non cédé des Premières Nations de Tiohtià:ke/Montréal.


image

Rick, le 6e Backstreet boi, Backstreet Gars : The inner artist coloring book, 2024. Avec l’aimable permission de l’artiste. | Courtesy of the artist.

Rick, le 6e Backstreet boi
du 26 septembre 2024 au 28 septembre 2024
OPTICA ouvre ses portes lors des Galeries Weekend et des Journées de la culture 2024!

OPTICA invite le grand public à se réunir autour des œuvres de Rick, le 6e Backstreet boi (agent-e officiel-le: arkadi lavoie lachapelle).

Autour d'un verre de lait au chocolat et d'un bol de crottes de fromage, venez d'abord découvrir son univers fascinant, imprégné de culture populaire, en sa compagnie. Vous pourrez observer ses collages numériques, mais aussi contribuer à l'avancement d'un casse-tête et colorier à même la salle d'exposition. Avec un peu de chance, vous pourrez aussi jouer à un jeu vidéo avec Rick!

Dans l'espace de médiation du centre, nous vous invitons également à créer un livre à colorier. En vous inspirant des pages à colorier de Rick présentes dans la salle d'exposition, créez les vôtres à l'aide d'images issues de magazines et d'Internet ou d'images personnelles. Amusez-vous!

Horaire

Atelier de création :
Jeudi 26 septembre de 15h à 16h
Vendredi 27 septembre de 12h à 19h
Samedi 28 septembre de 12h à 17h
Dimanche 29 septembre de 12h à 17h

Visite commentée avec Rick :
Jeudi 26 septembre de 15h à 16h
Vendredi 27 septembre de 17h30 à 18h30
Samedi 28 septembre de 15h à 16h

Pour de plus amples informations, contacter son agent-e officiel-le : arkadi lavoie lachapelle.





image

Maria Hoyos, Trabajador cortando caña de azúcar [Travailleur coupant la canne à sucre], Villa Rica, Cauca, 2024. Image extraite d'une séquence vidéo.

Résidence Intersections 2024 - Appel de candidatures
NOUVELLE DATE limite de dépôt : 1er novembre 2024
NEW DEADLINE: November 1st, 2024

du 15 octobre 2024 au 1 novembre 2024
Appel de candidatures. Intersections - Résidence de recherche, création et production 2024-2025 / Partenariat entre le Conseil des arts de Montréal, l’EAVM et OPTICA, centre d’art contemporain

Appel de candidatures

-> NOUVELLE date limite de dépôt : 1er novembre 2024

Le Conseil des arts de Montréal (CAM), le Centre d’art contemporain OPTICA et l’École des arts visuels et médiatiques (EAVM) de l’UQAM lancent un appel de candidatures pour les artistes issu.e.s de l’immigration (de première ou de seconde génération) qui sont membres des minorités ethniques ou visibles**. Les candidat.e.s éligibles sont diplômé.e.s de la maîtrise à l’EAVM. Ce partenariat vise à offrir un soutien de recherche, de création et de production à un.e artiste en lui donnant accès à un accompagnement professionnel, complémentaire à sa formation universitaire dans le milieu artistique montréalais.

Ce projet prend la forme d’une résidence en vue de la réalisation d’une œuvre qui entre en dialogue avec des archives (fonds documentaire du centre d’art contemporain OPTICA ou autre, en fonction de la recherche de l’artiste). À la fin de la résidence, OPTICA présentera une exposition de l’artiste sélectionné.e. Le lauréat ou la lauréate tiendra aussi une présentation publique sur sa pratique artistique au centre. Un accompagnement par l’EAVM et OPTICA sera fourni dans le cadre du projet d’une durée d’un an.

Conditions d'admissibilité

- être un.e artiste issu.e. de l’immigration (de première ou de seconde génération) membre des minorités ethniques ou visibles**;
- être un.e artiste professionnel.le** en arts visuels;
- être diplômé.e du programme de maîtrise à l’EAVM;
- être citoyen.ne canadien.ne ou résident.e permanent.e du Canada à la date de dépôt de la demande;
- être domicilié.e sur le territoire de l’île de Montréal depuis au moins un an;
- être disponible pour toutes les activités incluses dans le cadre du projet.

Soutien offert

- trois mois de résidence de recherche à l’hiver 2025 (janvier – mars) au centre d’art contemporain OPTICA incluant un espace de travail et un accès aux équipements de bureau, aux archives et à la documentation;
- un studio pour la création et la production, ainsi qu’un accès aux ateliers techniques spécialisés de l'EAVM, « sous toute réserve» en raison des travaux en cours ou pour d'autres impondérables à l’UQAM, pour une durée de 8 mois; - un accompagnement professionnel totalisant 60 heures par OPTICA (30h) et l’EAVM (30h);
- des frais de recherche conditionnel aux disponibilités financières et en collaboration avec La Faculté des arts de l’UQAM (max. 1 500 $);
- un cachet de production (4 375$), d’exposition (2 380$) et de présentation publique (125$);
- une plage d’exposition ou de diffusion du projet final dans la programmation d’OPTICA et une présentation publique au cours de l’année 2025.

Veuillez noter que nous ne prenons pas en charge les frais d’hébergement ou de transport. Le calendrier et les conditions de travail peuvent être modifiés en fonction des disponibilités financières des partenaires.

DOSSIER de candidature

- une lettre de motivation décrivant le projet de recherche proposé, les objectifs prévus, l’échéancier pour les trois mois de la résidence et sa pertinence pour la démarche artistique (max. 400 mots);
- une démarche artistique (max. 500 mots);
- un curriculum vitae (max. 3 pages);
- 10 images maximum au format JPG d'un poids maximal de 1Mo par image et/ou extraits vidéo et audio (5 minutes maximum, par hyperliens) avec une liste descriptive des images et/ou des extraits audiovisuels;
Le dossier de candidature doit être soumis dans un seul document PDF (taille maximale du fichier de 15 Mo) et envoyé au plus tard le 1er novembre 2024 à minuit à l’adresse courriel: intersections@uqam.ca

Seuls les documents exigés seront transmis aux membres du comité d'évaluation. Il n'y aura pas de commentaires du jury.


Pour plus de renseignements, vous êtes invité.e à participer à la séance d'information virtuelle qui aura lieu le mardi 24 septembre à 10h via ce lien :
https://uqam.zoom.us/j/82546397978

Vous pouvez également consulter notre site web à l'adresse suivante : www.intersections.uqam.ca

** Pour plus d’information sur les termes utilisés, consulter le Glossaire du Conseil des arts de Montréal: https://www.artsmontreal.org/glossaire/



image

Vente d'échantillons par Rick, le 6e Backstreet boi /Sample Sale by Rick, le sixth Backstreet boi
Design : Rick, le 6e Backstreet boi


Rick, le 6e Backstreet boi
du 19 octobre 2024 au 19 octobre 2024
Vente d'échantillons par Rick, le 6e Backstreet boi

Le samedi 19 octobre dès 15 heures, joignez-vous à la vente d’échantillons de Rick!

À l’occasion du finissâge de l’exposition solo de Rick, le 6e Backstreet boi, venez acheter les échantillons présentés dans l’exposition afin d’appuyer financièrement trois organisations qui soutiennent la résistance et la survie de personnes touchées brutalement par le colonialisme.

Avant la vente, une visite guidée vous présentera la valeur des échantillons de façon à justifier que vous déboursiez davantage que le prix cost Jean Coutu pour les objets dérivés de Rick!

Cette activité est une collecte de fonds et un rituel de closure : finie la posture victimaire de Rick, le 6e Backstreet boi! Place à la nouvelle aventure trépidante : À la recherche du Rick pardu!

Amenez la famille et les ami-es!
Il y aura du lait au chocolat et des crottes de fromage pour tout le monde!

HORAIRE
15h Accueil
15h30 Prise de parole de Rick, le 6e Backstreet boi
16h Visite guidée des échantillons par Rick
16h30 Début de la vente des échantillons

INFOS PRATIQUES
Paiement par carte (débit et crédit) accepté. Vous pourrez repartir avec l’objet emballé le jour même.

Accessibilité
info@optica.ca

100% des recettes seront redistribuées à part égales aux organismes suivants : Raven, Crips for eSims et REMAN, le Réseau des Migrant-e-s d'Afrique Noire au Liban.

PRÉSENTATION DES ORGANISATIONS

RAVEN collecte des fonds pour la défense juridique afin d'aider les peuples autochtones qui font valoir leurs droits et leurs titres pour protéger leurs territoires traditionnels.
https://raventrust.com/
https://www.instagram.com/raven_trust/

Crips pour eSims est une Initiative co-créée par @pipagaopoetry, @disability_visibility & @thellpsx, qui a comme mission d'envoyer des eSims à Gaza afin que les gens puissent communiquer entre eux et avec le monde.
https://disabilityvisibilityproject.com/.../crips-for.../
https://www.instagram.com/disability_visibility/
https://www.instagram.com/thellpsx/
https://www.instagram.com/pipagaopoetry/

REMAN (Réseau des Migrant-e-s d'Afrique Noire au Liban) est un groupe de migrant-e-s africain-e-s au Liban, coordonne une réponse d'urgence pour soutenir les femmes migrantes et leurs familles face à la crise au Liban.
https://www.gofundme.com/.../please-help-migrant-workers...
https://www.instagram.com/remanorganization/



Rick, le 6e backstreet boi, est un champignon de la famille des pleurotes. Il-elle s’est enfui-e de la serre où il-elle fut conçu-e pour trouver la recette de sauce qui révélerait le mieux sa voix délicate et légèrement anisée. Rick est une oreille qui pleure au pied des saules. À la recherche d’un nouveau groupe pour chanter, il-elle nous invite à penser humblement avec lui-elle le rôle de l’industrialisation de la mycologie musicale, et sur notre manière de créer un monde habitable pour tou·te·s. Dans sa quête, Rick désire rencontrer des archives vivantes comme Sonia Benezra, qui par sa façon d’interviewer avec cœur les vedettes mycologiques, ont permis de déjouer la monoculture du scandale en réhumanisant des «objets» construits par la commercialisation du folklore. En tendant de son mieux son pied excentré vers d’autres mondes, le p’tit gô imagine que sa route vers la guérison pourra inspirer d’autres vivants à jaillir magnifiques sur le compost de leur enfance.




image

Programme éducatif public 2024-2025, détail. Graphisme : Tamzyn Berman, Pastille rose. | Public Education Program 2024-2025, detail. Design: Tamzyn Berman, Pastille rose.

Programme éducatif public| Public Education Program OPTICA 2024-2025
du 20 octobre 2024 au 14 juin 2025
Programme éducatif public | Automne - Printemps 2024-25

Le programme éducatif public d’OPTICA propose différents ateliers de création et des visites interactives adaptés au public dès l’âge de 4 ans. Les centres de la petite enfance (CPE) et les garderies, les écoles primaires et secondaires, les cégeps, les universités, les résidences pour personnes aînées et les organismes communautaires peuvent participer à nos activités. Celles-ci se déroulent dans un climat favorisant la discussion et la réflexion, dans le but d’en apprendre plus sur la création actuelle.

Toutes nos activités sont offertes gratuitement!

Pour planifier une visite commentée et/ou pour participer à un atelier, vous n’avez qu’à prendre rendez-vous en contactant la responsable du programme éducatif public Anne St-Louis : mediationoptica @ gmail.com ou par téléphone au 514-874-1666.

CONSULTEZ NOTRE PROGRAMMATION ANNUELLE 2024-2025 EN FORMAT PDF




image

Jinny Yu, Rolodex, 2024.
Rolodex, circa 1980, provenant du Département d’arts visuels de l’Université d’Ottawa, où l’artiste travaille,
20 x 12.5 x 20.5 cm. Avec l’aimable permission de l’artiste et du Département d’arts visuels de l’Université d’Ottawa.|
found at the Department of Visual Arts, University of Ottawa where the artist works, 20 x 12.5 x 20.5 cm.
Courtesy of the artist and the Department of Visual Arts, University of Ottawa.


Rihab Essayh, Shaya Ishaq, Sarah E.K. Smith, Snack Witch/Joni Cheung & Brandon A. Dalmer, Jinny Yu
Commissaires / Curators : Amber Berson, Felicity Tayler

du 2 novembre 2024 au 14 décembre 2024
Educating Our Desires, equity-deserving action within artist-led spaces

Vernissage : 2 novembre 2024, de 15h à 17h

Table ronde : 16 novembre 2024, de 15h à 17h
Futurismes : Réentrainer nos montées de dopamine
VOIR description ci-dessous



Dans le cadre de cette exposition qui propose une chronologie, des objets et des documents, l’accent est mis sur des exemples historiques d’actions envers les groupes dignes d’équité dans les espaces dirigés par des artistes, et comment les échos de ces actions sont référencés dans le contexte actuel des futurismes numériques. Des oeuvres contemporaines sont présentées comme des expressions de désir pour des futurs alternatifs, « nourries » par les actions du passé.

Library of Infinities (Bibliothèque des infinis) de Shaya Ishaq, est une plateforme web conçue pour et par les communautés de la diaspora noire et afro-diasporiques, et une base de données en constante croissance sur les livres d’auteur.e.s de l’afro-diaspora. Le projet personnel de Rihab Essayh, Canadian BIPOC Art (Art PANDC canadien), vise à développer les connaissances sur les artistes PANDC à travers le Canada. Canadian BIPOC Rolodex Project (Projet Rolodex canadien PANDC) de Jinny Yu, imite un Rolodex analogue, faisant référence à la manière dont les artistes PANDC étaient connu.e.s dans le passé, par le biais des réseaux personnels et artistiques, plutôt qu’à travers les institutions.

Sarah E.K. Smith s’inspire d’une table ronde organisée en 1987 par Independent Artists’ Union pour présenter des exemples historiques de résistance subjective aux structures dominantes de pouvoir dans les arts, par l’entremise des structures syndicales qui identifient les artistes comme des travailleuses et travailleurs dignes d’équité, tel que reflété dans des salaires à la hauteur de leur travail.

Amber Berson propose une conversation historique qui tombe à point nommé, entre plusieurs positions de défense de la culture, faisant état de courants au sujet de l’équité dans le domaine des arts, de pair avec les désaccords autour des chronologies et l’intensité des demandes. Cette conversation, organisée par le Women’s Art Resource Centre en 1994, constitue une analyse cinglante des questions de genre, de race et de culture à l’époque. Le public est invité à actualiser les appels à l’action et les revendications de la vidéo par le biais d’annotations.

Pour Cycling Intentions, Snack Witch/Joni Cheung et Brandon A. Dalmer ont mené un processus de consultation en compilant une chronologie d’événements visant l’équité, et provenant de sources variées. Cette chronologie tourbillonne à la façon d’un maelstrom, au gré du va-et-vient des alliances croisées. Cette formation ne progresse pas de façon linéaire ; au contraire, nous sommes emporté.e.s par l’expérience partagée et la transmission intergénérationnelle de la mémoire et de l’oubli cyclique.

Le titre anglais de l’exposition, Educating Our Desires, provient de la chercheuse Ruth Levitas, qui utilise cette expression dans le cadre de sa méthodologie utopique. Selon Levitas, en résumé, si nous souhaitons créer du changement, il nous faut jeter un regard sur le passé afin de comprendre comment nous avons créé les circonstances actuelles ; nous devons ensuite prendre le temps de nourrir nos désirs face à ce que pourrait être l'avenir d’une question en particulier. Dans le cas de l’équité dans le domaine des arts, nous entrevoyons dans un cycle constant de conversations et de thèmes qui freinent l’avancement réel, et nous désirons que certains de ces nouveaux projets puissent faire changer les choses.

Cette exposition s’appuie sur l’expérience vécue des commissaires et des artistes dans les milieux dirigés par des artistes, et sur la recherche artistique et commissariale portant sur les histoires culturelles des communautés dirigées par des artistes à compter des années 1970. Au cours de leur recherche, les deux commissaires ont décelé un parti pris historique dans le fait d’isoler les histoires partagées de demandes d’équité au sein des groupes identitaires marginalisés dans le milieu des arts. Ce morcellement de l’intérêt reflète la situation actuelle, dans laquelle les engagements des artistes envers l’équité suscitent des sentiments de frustration, d’insatisfaction et d’anxiété. Peu de personnes impliquées sont satisfaites des circonstances dont elles ont hérité.

En mettant l’accent sur ces expressions historiques de désir comme des événements qui parcourent l’espace et le temps à travers un processus d’« éducation », cette exposition fait valoir comment le milieu apprend de lui-même dans des processus cycliques conscients et subconscients. La prise de conscience de ce processus peut impulser des actions collectives vers des répétitions prometteuses. Les pratiques esthétiques nourrissent nos désirs pour qu’ils soient le moteur qui nous conduit vers des horizons apparemment inatteignables.

Malgré leur rêve d’une grande exposition qui aurait traité ces histoires complexes de façon équitable, et rétribué le travail des personnes impliquées dans ce projet, les commissaires souhaitent mentionner que ce projet n’a pas obtenu de financement des Conseils des arts provincial et national. Par conséquent, l’échelle modeste de notre entreprise reflète l’austérité de la situation actuelle des arts.

Les commissaires aimeraient remercier les artistes pour leur participation, et la galerie pour son accueil ; Deanna Fong, directrice littéraire de la Capilano Review et BJJ badass, de même que plusieurs autres contributrices et contributeurs invisibles, qui ont alimenté notre réflexion sur le sujet, au fil du temps ; Jellofied, anciennement le Centre de recherche urbaine de Montréal (CRUM) ; le CRSH, pour le soutien matériel additionnel, et nos familles pour leur amour bienveillant.


Description des projets

Amber Berson

Projection en boucle d’une captation de la table ronde organisée par le Women’s Art Resource Centre (Toronto) au Musée des beaux-arts du Canada, à l’automne 1994. La table ronde originale était animée par Fay Cromwell-Tollenaar, avec Edythe Goodridge, du Conseil des arts du Canada ; Angela Lee, chercheuse torontoise active dans le domaine du théâtre et des arts communautaires ; LeeAnn Martin, agente de l’équité au Conseil des arts du Canada, à l’époque ; Sylvie Fortin, commissaire indépendante ; Janice Seline, du Musée des beaux-arts du Canada ; les artistes Jane Ash Poitras et Wilma Needham, ainsi que Linda Abrahams, du WARC. Cette table ronde offrait une analyse cinglante des questions de genre, de race et de culture à l’époque ; il est troublant de remarquer à quel point les questions soulevées alors sont encore pertinentes aujourd’hui. Les participantes à la table ronde et les membres de l'auditoire ont commenté sans relâche la lenteur du changement et l’importance de l’action affirmative dans le processus d’inclusion. Toutes ces personnes faisaient preuve d'une compréhension assez sophistiquée des interrelations entre les classes, les races et les genres dans leurs discussions. Les centres d’artistes autogérés sont coincés dans une boucle de rétroaction qui les amène à reconsidérer sans cesse les mêmes questions. La documentation défaillante, l’accès impossible à la documentation ou le manque de temps et de ressources pour traiter convenablement la documentation provoquent une amnésie qui nous fait perdre notre temps en ressassant le passé, plutôt que d’imaginer un avenir. En plus de la projection du film, nous animerons une activité d’annotation de la transcription. Ensemble, les commissaires et le public actualiseront les appels à l'action et les revendications de la vidéo, pour visualiser le progrès des trente dernières années, et faire avancer la discussion plutôt que de la laisser continuer en spirale.

Rihab Essayh

Inspirée des architectures vernaculaires de régions de l’Afrique du Nord, cette œuvre textile se tient dans l’espace pour nous rappeler qu’il est possible, voire désirable, de bâtir des mondes à partir de matériaux locaux et selon des savoirs anticoloniaux. Dans ces traditions du bâtiment, il est possible de tester de nouveaux matériaux, mais ceux-ci ne pourront pas durer à moins de se fondre dans le territoire et l’environnement dans lesquels ils se trouvent. Des styles plus anciens perdurent en lien avec les facteurs de stress environnementaux, tout comme des technologies plus nouvelles, importées, peuvent échouer, à moins qu’elles ne soient adaptées aux conditions atmosphériques et aux désirs de la population des villages dans lesquels ces structures sont construites. En tant que métaphore des plateformes dans les médias sociaux des espaces numériques, des principes similaires peuvent être appliqués à l’architecture de l’information qui structure la représentation des artistes et de leurs œuvres sur le compte Instagram.

Shaya Ishaq

Library of Infinities est un espace numérique qui célèbre la diversité et la créativité de l’imaginaire noir par le biais de la littérature, du cinéma et de la musique. Sur cette plateforme web, nous invitons le public à alimenter une base de données en constante croissance sur les livres d’auteur.e.s de l’afro-diaspora. Cet espace convie les gens à laisser leur trace pour les prochains visiteurs et visiteuses de cette archive créée par les utilisateurs, dans laquelle il est possible de partager et d’apprendre à partir des points de vue des autres. Cette bibliothèque numérique valorise le partage et s’efforce de fournir du travail et des ressources pour approfondir notre compréhension des œuvres présentées sur cette plateforme. Library of Infinities s’efforce d’être un portail de connexion basé sur le respect et l’amour de la littérature noire et afro-diasporique.

Shaya Ishaq a débuté le projet Library of Infinities lors d’expositions dans les espaces dirigés par des artistes Khyber Centre for the Arts (Halifax, 2017) et SAW (Ottawa, 2021). Tandis que ce projet continue d’évoluer dans des espaces physiques et numériques, Ishaq est motivée par des questions telles que : Comment une plateforme web peut-elle être un espace générateur d’apprentissage et de partage ? À quoi ressemble la collaboration dans cet univers numérique ? Comment la Bibliothèque des infinis produit-elle des modes dynamiques de narration ?

Jinny Yu

Le Canadian BIPOC Rolodex Project a été inité par les professeures Jinny Yu et Celina Jeffery (Université d’Ottawa) et Ming Tiampo (Université Carleton), à une époque de tensions raciales sur les campus. Ce projet est une base de données interrogeable sur les artistes PANDC au Canada, qui facilite et encourage la recherche, l’enseignement et les expositions portant sur les artistes PANDC, qui continuent d’être sous-représenté.e.s dans les publications, les expositions et les programmes d’études. La base de données imite un Rolodex analogue et fait faisant référence à la manière dont les artistes PANDC étaient connu.e.s dans le passé, par le biais des réseaux personnels et artistiques, plutôt qu’à travers les institutions.

Elle vise à augmenter l’accessibilité des artistes PANDC dans les premières étapes de la recherche en commissariat d’exposition et en histoire de l’art, pour ensuite accroître leur représentation dans les programmes d’études, les publications et les institutions artistiques. Elle est à la fois conçue comme une plateforme commissariée, un projet numérique en sciences humaines et un travail de représentation.

Sarah E.K. Smith

Même si l’on reconnait de plus en plus la précarité et les inégalités du travail culturel, l’histoire des efforts fournis par les artistes pour comprendre leurs conditions et s’organiser en vue de les améliorer n’est pas bien documentée au Canada. Ce projet met au jour les efforts historiques d’avancement de l’équité dans le milieu de l’art, en se concentrant sur des initiatives ontariennes des années 1980, qui ont contribué à des changements ultérieurs dans la politique culturelle fédérale. Centrée sur la captation d’un événement tirée du fonds Condé Beveridge des Archives de l’Université Queen’s, cette œuvre propose la transcription d’une table ronde organisée en 1987 par Independent Artists’ Union, en partenariat avec A Space Community Arts, et tenue au centre d’artiste autogéré A Space à Toronto. Intitulée Working Odds - A Forum on Issues of Race in the Arts System, cette table ronde traitait de l’équité dans le domaine des arts, avec la participation de Beatrice Bailey, Clifton Joseph, Richard Fung, Midi Onodera et Chet Singh. Une discussion franche sur les défis auxquels devaient faire face les artistes PANDC, de même que les artistes aux prises avec de la discrimination due à d’autres positions identitaires intersectionelles, cette conversation est riche d’idées significatives sur les défis et structures du milieu de l’art canadien. Près de quarante ans plus tard, cette discussion fait écho aux obstacles qui se dressent devant les artistes d’aujourd’hui, et soulève la question du progrès en ce qui concerne la réduction de la discrimination et l’amélioration de l’accès dans le domaine des arts.

Snack Witch/Joni Cheung, Brandon A. Dalmer

Cycling Intentions

Depuis plus de soixante ans, les conversations sur l’équité, la diversité, l’inclusion et l’accessibilité ont surgi et se sont dissipées dans la conscience des institutions culturelles canadiennes, des centres d’artistes autogérés et des milieux dirigés par des artistes. Comment l’analyse des contributions de celles et ceux qui nous ont précédés – leurs succès, les échecs, les questions qui ont refait surface et ce qui a été transformé –nous permet-elle d’aller de l’avant ? Nous nous rassemblons pour animer des conversations et poser des questions : Comment pouvons-nous avancer dans le temps, à la lumière du savoir intergénérationnel et du travail collectif des organismes de représentation dirigés par des artistes, dans le passé et aujourd’hui ? Faut-il toujours aller de l’avant pour favoriser le changement ? Est-ce constructif de prendre du recul, de lire entre les lignes des schémas récurrents, historiques et actuels ?

16 novembre, 15h - 17h

Description de la table ronde:

Futurismes : Réentrainer nos montées de dopamine
en ligne et en présence, en anglais, traduction en temps réel disponible

Cette conversation réunissant Jinny Yu (Canadian BIPOC Artists Rolodex), Rihab Essayh (@canadianbipocart) et Shaya Ishaq (Library of Infinities) est animée par Felicity Tayler et se concentre sur les espaces dirigés par des artistes et la méthode qu’ils partagent pour atteindre des horizons possibles quant aux modes durables de vie et de création. Nous aurons un débat ouvert à propos de la contribution des réseaux numériques et des bases de données comme médias de représentation, permettant de définir une voie vers la libération. Les praticiennes et praticiens de ces projets ont toutefois conscience du fait que la création d’espaces d’archivage numérique comporte des contraintes qui ne sont pas intrinsèquement progressistes. Les conditions économiques et sociales de production de ces espaces d’archivage ne vont pas en s’améliorant. Ils sont plutôt engagés un cycle de renouvellement et d’engagement continu qui relie les appels à l’équité du passé à ceux de l’avenir. Il est depuis longtemps admis que les espaces numériques reflètent l’oppression du monde réel et ne produisent pas en soi la libération, l’équité ou les pratiques inclusives. Et pourtant, les espaces dirigés par des artistes ont régulièrement développé des formes relationnelles en réseau et des pratiques de listes et de répertoires, explorant le corps et l’identité comme étant circonscrits par des grilles et des systèmes. Dans les communautés racialisées ou autrement marginalisées, ces modes construisent une capacité interne et favorisent l’aide mutuelle afin de combattre l’hostilité produite par des acteurs malveillants et des inégalités structurelles. L’esthétique n’agit pas seulement de manière à conduire l’esprit vers de nouvelles façons de penser ; elle a aussi le pouvoir de réentrainer nos montées de dopamine vers de nouvelles connexions neurales (Sylvia Wynter).

Auteures : Amber Berson, Felicity Tayler

COMMUNIQUÉ DE PRESSE (pdf)

Traducteur : Denis Lessard

Dorian Fraser, « Educating Our Desires, equity-deserving action within artist-led spaces », paru dans Espace art actuel, Montréal, 2025.



Amber Berson

Directrice générale du Centre des arts visuels de Montréal, Amber Berson est auteure, commissaire et historienne de l’art. Elle détient un doctorat de la Queen’s University où elle a poursuivi des recherches, subventionnées par le CRSH, sur la culture des centre d’artistes autogérés et la pensé féministe-utopiste. Elle est également professeure associée au Département d’histoire de l’art de l’Université Concordia, à Montréal, où elle travaille à un projet de recherche à long terme sur l’histoire des centres d’artistes autogérés en quête d’équité, dont le titre provisoire est « Parallel ». Dans ses temps libres, Berson participe à des projets sur l’équité du savoir, en particulier le projet Art+Feminism de Wikipedia, où elle a œuvré à divers titres depuis une décennie et dont elle est membre du conseil d’administration. En plus de son travail de commissaire, Berson a vu ses écrits paraître dans diverses publications canadiennes et internationales.

Felicity Tayler

Les sujets de recherche de Felicity Tayler incluent la modélisation des métadonnées, la visualisation des données et la culture de l’édition dans les communautés littéraires et poétiques. Elle est directrice au développement du Data Literacy Research Institute et associée de recherche au Humanities Data Lab à l'Université d'Ottawa. Elle est présentement co-candidate de SpokenWeb Partnership, subventionné par le CRSH, qui prône une approche coordonnée et collaborative de l’étude littéraire historique et du développement numérique, avec diverses collections d’enregistrements parlés du Canada et d’ailleurs. En tant que membre du Groupe d’experts national sur la formation de l’Alliance de recherche numérique du Canada, elle a été l’auteure principale de la ressource éducative libre bilingue, intitulée Making Digital Humanities Research Data Public / Manuel d’introduction aux données : rendre publiques les données de recherche en sciences humaines numériques. Également artiste visuelle et commissaire, elle a produit des expositions et publié des écrits spécialisés explorant les relations de coédition au sein des communautés littéraires et artistiques.

Rihab Essayh

Rihab Essayh est née au Maroc et a grandi à Montréal. Elle est une artiste interdisciplinaire dont les installations immersives à grande échelle apparaissent comme les supports des conditions nécessaires à une « douceur radicale », idée qui suggère que montrer ses émotions et sa vulnérabilité est un geste politique dans une société qui priorise l’intellect et l’indifférence. Essayh use de légèreté et de délicatesse, c’est-à-dire de l’effet cumulatif d’un paysage construit à partir de la vision d’un futurisme doux ; un futur inventé, un nouvel espace rempli d’espoir qui est décentré, intersectionnel, inclusif et radicalement doux. Dans sa recherche, elle se penche sur des enjeux d’isolement et de déconnexion à l’ère du numérique, imaginant des futurs empreints d’une force douce et d’une reconnexion sociale, en proposant une plus grande harmonie avec les couleurs, les costumes, la tactilité et le son. Elle détient une maîtrise en beaux-arts de la University of Guelph (2022). Ses œuvres ont été présentées au festival ARTCH (Montréal), La Centrale Powerhouse (Montréal), Never Apart (Montréal), the plumb (Toronto), la Art Gallery of Guelph, la Union Gallery (Kingston), Arsenale (Toronto) et Mcbride Contemporain (Montréal).

Shaya Ishaq

Shaya Ishaq est artiste interdisciplinaire, designer et auteure ; elle vit présentement à Portland, en Oregon. Dans sa pratique artistique, ses recherches portent sur l’artisanat, la diaspora, l’anthropologie du design et l’afrofuturisme. Elle détient un baccalauréat en beaux-arts (Fibres & Material Practices) de l’Université Concordia, avec des études secondaires en anthropologie ; elle a également étudié à la NSCAD University. Shaya a poursuivi ses recherches au Textiles + Materiality Research Cluster, une division du Milieux Institute for Arts, Culture, and Technology, où elle a reçu une bourse d’études et de recherche. De plus, en 2022, elle a été la première chercheuse en Black Perspective Research de l’Université Concordia. Elle a effectué des résidences, entre autres, à la Haystack Mountain School of Crafts (Maine), au Watershed Center for the Ceramic Arts (Maine) et à la Arquetopia Foundation (Puebla, Mexique).

Son travail a été présenté à la galerie SAW, à la galerie Patel Brown, au Khyber Centre for the Arts (Nouvelle-Écosse), à la Galerie d’art d’Ottawa et à l’Art Gallery of Burlington (Ontario). Elle a également fait des exposés sur sa pratique artistique au NIA Centre, à la NSCAD University, à l’Université Concordia et à la School of Art de la University of Manitoba. Ses écrits ont été publiés dans Canadian Art, Studio Magazine et Public Parking. Shaya a reçu des bourses du Conseil des arts du Canada et du Conseil des arts de l’Ontario, et a été lauréate d’un William and Meredith Saunderson Prize for Emerging Artists (2023).

Sarah E.K. Smith

Sarah E.K. Smith est une chercheuse dont les travaux portent les arts visuels, le travail en création et la diplomatie culturelle. Elle a agi comme commissaire d’expositions en art contemporain pour l’Agnes Etherington Art Centre, Museum London et la Carleton University Art Gallery. Sarah détient la Canada Research Chair in Art, Culture and Global Relations à la Western University, où elle est professeure agrégée dans la Faculty of Information and Media Studies. Elle s’intéresse à la manière dont les artistes se mobilisent pour le changement, et elle écrit présentement un ouvrage sur l’Independent Artists’ Union avec Greig de Peuter.

Snack Witch/Joni Cheung & Brandon A. Dalmer

Snack Witch/Joni Cheung est une femme queer, Honkongaise-chinoise anglophone née au Canada. Iel est une Sculpture Witch certifiée avec une maîtrise en beaux-arts de l’Université Concordia. Malicieuse #fille magique dévoreuse d’art +faiseuse d’en-cas⁠, sa pratique interdisciplinaire examine la relation entre objets↔place↔migration↔identités, toujours avec humour, parfois avec de la bouffe.
Brandon A. Dalmer explore la production et la technologie d’images par la fabrication, les processus de création et l’assistance robotique. Sa pratique picturale open-source contextualise des processus invisibles et sert d’archive. Son travail a fait l’objet de nombreuses expositions au Canada et sur la scène internationale. Il vit à Tiohtiá:ke/Montréal.

Jinny Yu

Jinny Yu est artiste et éducatrice. Dans sa pratique artistique, elle explore la peinture comme moyen de tenter une compréhension du monde qui nous entoure. L’œuvre qu’elle a présentée lors de la 56e Biennale de Venise aborde des thèmes autour de la migration, qui sont en résonance avec des enjeux politiques mondiaux plus vastes. Yu œuvre à la fois pour scruter les conventions de la discipline picturale et pour en explorer de nouvelles possibilités, oscillant entre les champs de la peinture abstraite et l’objet. Son travail a fait l’objet d’expositions au Canada, en Allemagne, au Japon, en Italie, au Portugal, en Corée du Sud, au Royaume-Uni et aux États-Unis.




image

Maria Hoyos, Trabajador cortando caña de azúcar [Travailleur coupant la canne à sucre], Villa Rica, Cauca, 2024. Image extraite d'une séquence vidéo. Avec l'aimable permission de l'artiste. | Image extracted from a video sequence. Courtesy of the artist.

Maria Hoyos
du 2 novembre 2024 au 14 décembre 2024
La zafra

Vernissage : 2 novembre 2024, de 15h à 17h

Présentation publique : 14 décembre 2024, de 15h à 16h

L’artiste transdisciplinaire Maria Hoyos (*lauréate de la résidence Intersections 2023-2024) fait circuler son héritage colombien dans sa production sur les thèmes de l’identité, de la mémoire et du rituel. Hoyos a étudié différentes formes de création et d’éducation artistique en Espagne, en Colombie et à Cuba, pour compléter sa formation approfondie à Montréal, depuis son arrivée en 2002. Elle a obtenu un diplôme de maîtrise en 2023, et présenté ses travaux de deuxième cycle à la Galerie de l’UQAM ; elle a participé à plusieurs expositions collectives et reçu des prix et des distinctions ; elle est membre du Collectif Intervals, et partage son temps entre la création et l’enseignement.

La sensibilité de Hoyos a été profondément marquée par son enfance au milieu des plantations de canne à sucre, à Santiago de Cali. Depuis que le sucre est cultivé dans les Amériques et les Caraïbes, la demande pour cette denrée a façonné l’histoire, le commerce et la géopolitique mondiales, et propulsé une industrie néfaste, entachée par le pouvoir et l’exploitation de la main-d’œuvre. Chez OPTICA, Hoyos présente l’aboutissement d’un corpus critique sur les abus, la violence, la pauvreté et la discrimination que subissent les travailleuses et les travailleurs, dans le passé comme au présent, de pair avec des conséquences environnementales dommageables. Motivée par l’urgence de dénoncer ces tribulations, elle s’inspire du symbolisme des cercles pour exprimer son malaise.

Dans l’entrée, une couronne de fil barbelé recouverte de sucre est pendue au plafond, et soutient des enfilades de perles. Celles-ci flottent au-dessus d’un monticule de terre qui fait office d’hommage au sol non pollué, et d’invitation à apprécier la Terre. Les gestes créatifs impliqués dans la production de cette œuvre d’art sont essentiels à son intention. L’action de donner une forme à des barbelés est douloureuse, mais elle rend humble lorsqu’il s’agit d’évoquer la grande souffrance des coupeuses et coupeurs de canne à sucre. Le fait de manipuler de la terre fait référence à l’agriculture durable. Le façonnage de l’argile en grains de chapelet est méditatif et répétitif ; c’est un acte sacré, accompli avec des femmes réunies dans un cercle. Faisant écho à la participation de l’artiste à des rituels en Colombie, incluant les cercles de prière, la récitation du chapelet et les cérémonies du cacao – ayant tous joué un rôle crucial dans la formation de son identité – les formations circulaires qui composent cette œuvre révèlent le pouvoir de la communauté et de la prière dans une quête d’apaisement spirituel.

Parce qu’ils circonscrivent leurs contenus et les empêchent de se répandre, les contenants circulaires de faible hauteur sont des enceintes à la fois physiques et conceptuelles, matérialisant le plaidoyer de Hoyos pour mettre fin aux cycles mondiaux de corruption omniprésents dans les industries. La canne à sucre séchée, plantée en terre, met en évidence la dégradation du sol et la perte des terres fertiles, magnifiée par le témoignage enregistré d’un coupeur de canne. L’eau symbolise la nécessité d’une irrigation abondante, tandis que les récipients de cendres et de canne à sucre brûlée font référence à la pollution de l’air qui résulte des brûlis précédant les récoltes. Ces incendies facilitent la coupe manuelle, mais ils émettent également des polluants nocifs qui affectent la santé des travailleuses et travailleurs, ainsi que les populations environnantes, couvrant la région de poussière et de cendres. La vidéo documentaire de Hoyos dépeint les corteros – coupeuses et coupeurs de canne à sucre en Colombie – qui tailladent les tiges dans les champs calcinés.

Inspirée par la Collecte de poussières (2000-2001) de l’artiste Raphaëlle de Groot et le concept de l’artiste anthropologue, ethnologue et archéologue développé dans son mémoire de maîtrise, Hoyos joue le rôle d’une scientifique dans le cadre d’une installation composée de cendres et de fragments végétaux carbonisés. Elle a recueilli des échantillons lors d’une visite à Cali au moment des brûlis, et chacun de ces échantillons contient la preuve matérielle du processus nuisible qui les a produits. Dans sa détermination en tant qu’artiste qui cherche à concilier et à nier leur énergie destructrice, elle présente ces spécimens scientifiques dans des boîtes de Petri ; en les isolant dans des environnements stériles, elle honore et purifie ces particules en les transposant comme offrandes.

Ainsi, Hoyos confère à ses œuvres des propriétés curatives. Dans son hommage aux esclaves autochtones et africains, aux corteros et aux travailleuses et travailleurs opprimés à travers le monde, elle exorcise les couches d’agonie enchâssées dans les mémoires collectives, offrant un sanctuaire pour la purification et la consolation. OPTICA devient un espace sacré, un temple pour la réflexion, un lieu de rassemblement et de guérison collective. Un lieu pour envisager les alternatives visant à respecter les besoins humains et le bien-être environnemental, dans le contexte du commerce régi par le capitalisme.

Iris Amizlev

Traducteur : Denis Lessard

COMMUNIQUÉ DE PRESSE (pdf)

*La résidence Intersections est une initiative une initiative de l’École des arts visuels et médiatiques de l’université du Québec à Montréal en partenariat avec le Conseil des arts de Montréal et OPTICA.

Maria Hoyos tient à remercier le Conseil des arts de Montréal, le centre OPTICA et l’École des arts visuels et médiatiques de l’UQAM pour avoir mis sur pied ce programme de résidence artistique, destiné à soutenir les artistes en arts visuels ou médiatiques issu.e.s de l’immigration.



Titulaire d’une maîtrise en création (2022), d’un baccalauréat en arts visuels et médiatiques et d’un baccalauréat en enseignement des arts de l’École des arts visuels et médiatiques de l’UQAM, Maria Hoyos est une artiste d’origine colombienne. Profondément attachée à sa ville natale, Santiago de Cali, elle s'intéresse depuis ses débuts à la vidéo, explorant l’image en mouvement pendant ses études à Bogota, à Madrid et à La Havane. C’est au El Instituto Departamental de Bellas Artes de Cali qu’elle découvre l’installation et sa passion pour la matière et le faire. Immigrant au Québec en 2002 où elle a complété ses études, elle a exposé à la Maison de la culture de Rosemont, de Verdun, à la Galerie de l’UQAM, a été commissaire du projet El Barrio, Tu Barrio dans le cadre du Mois de l’héritage latino-américain à Montréal et a participé à l’exposition Mi-lieu à l’Écomusée du fier monde, un partenariat avec la Faculté des arts de l’UQAM. Depuis 2023, elle enseigne les arts dans des centres d’éducation aux adultes et auprès de jeunes de classes d’accueil et en situation de francisation dans les écoles secondaires Jeanne-Mance et Pierre-Laporte. Elle vit sur la terre généreuse d’Abya-Yala, qui désigne en langue Kuna le continent américain avant la colonisation européenne, et sur le territoire non cédé des Premières Nations de Tiohtià:ke/Montréal.

Iris Amizlev est conservatrice des projets spéciaux au Musée des beaux-arts de Montréal. Elle est titulaire d’un doctorat en histoire de l’art et en anthropologie de l’Université de Montréal. Elle a commissarié de nombreuses expositions dans diverses institutions, portant sur ses champs d’expertise, dont l’art contemporain, le Pop Art et le Land Art.




image

Shaya Ishaq, Library of Infinities Ephemera (Documents éphémères de la Bibliothèque des infinis), 2022-2024. Avec l'aimable permission de l'artiste | Printed matter. Courtesy of the artist.

Rihab Essayh, Shaya Ishaq, Sarah E.K. Smith, Snack Witch/Joni Cheung & Brandon A. Dalmer, Jinny Yu
Commissaires / Curators : Amber Berson, Felicity Tayler

du 16 novembre 2024 au 16 novembre 2024
Educating Our Desires; Table ronde, Futurismes : Réentrainer nos montées de dopamine

16 novembre 2024, 15h à 17h

En ligne et en présence, en anglais, traduction disponible

LIEN ZOOM

Cette conversation réunissant Jinny Yu (Canadian BIPOC Artists Rolodex), Rihab Essayh (@canadianbipocart) et Shaya Ishaq (Library of Infinities) est animée par Felicity Tayler et se concentre sur les espaces dirigés par des artistes et la méthode qu’ils partagent pour atteindre des horizons possibles quant aux modes durables de vie et de création.

Nous aurons un débat ouvert à propos de la contribution des réseaux numériques et des bases de données comme médias de représentation, permettant de définir une voie vers la libération. Les praticiennes et praticiens de ces projets ont toutefois conscience du fait que la création d’espaces d’archivage numérique comporte des contraintes qui ne sont pas intrinsèquement progressistes. Les conditions économiques et sociales de production de ces espaces d’archivage ne vont pas en s’améliorant. Ils sont plutôt engagés un cycle de renouvellement et d’engagement continu qui relie les appels à l’équité du passé à ceux de l’avenir. Il est depuis longtemps admis que les espaces numériques reflètent l’oppression du monde réel et ne produisent pas en soi la libération, l’équité ou les pratiques inclusives. Et pourtant, les espaces dirigés par des artistes ont régulièrement développé des formes relationnelles en réseau et des pratiques de listes et de répertoires, explorant le corps et l’identité comme étant circonscrits par des grilles et des systèmes. Dans les communautés racialisées ou autrement marginalisées, ces modes construisent une capacité interne et favorisent l’aide mutuelle afin de combattre l’hostilité produite par des acteurs malveillants et des inégalités structurelles. L’esthétique n’agit pas seulement de manière à conduire l’esprit vers de nouvelles façons de penser ; elle a aussi le pouvoir de réentrainer nos montées de dopamine vers de nouvelles connexions neurales (Sylvia Wynter).




image

Couverture, Clara Gutsche Portraits d'enfants. Children, 2024, graphisme | graphic design: Dominique Mousseau.

Clara Gutsche
du 27 novembre 2024 au 27 novembre 2024
NOUVELLE PUBLICATION

Lancement de la monographie
Clara Gutsche. Portraits d'enfants. Children
Mercredi 27 novembre 2024
De 18h à 20h
À La librairie Le port de tête
222, avenue du Mont-Royal Est
Montréal, QC H2T 1P5
514.678.9566

Éditeur
OPTICA, centre d’art contemporain
Montréal, 2024

Auteures
Diane Charbonneau
Marie-Josée Lafortune
Préface de Zoë Tousignant

Livre imprimé à couverture souple
26,6 cm x 20,6 cm
180 pages / ill. couleur et N&B
Textes FR et EN
ISBN 978-2-922085-16-7
[50$]
Prix de lancement : 45$
Rabais de 10%

Cette publication réunit les portraits d’enfants de la série « Siblings and Singles », le plus récent corpus photographique de Clara Gutsche, réalisé au cours des quinze dernières années. La photographe y explore le thème de l’enfance et des relations intergénérationnelles, et poursuit sa réflexion sur le médium photographique, le temps et
 la représentation.

L’ouvrage, abondamment illustré, rend compte de l’engagement de Gutsche envers le sujet photographié à travers une pratique photographique qui s’étend sur cinq décennies depuis les années 1970 et qui a marqué l’imaginaire et l’histoire de la photographie canadienne.

Prière de communiquer pour les copies de presse à l’adresse suivante: Esther Bourdages
communications @ optica.ca
Distribution : OPTICA

Critique

« Les textes abordent, d’une part, le militantisme de l’artiste et, d’autre part, sa pensée photographique. Comme quoi art et engagement politique peuvent aller de pair.»

DELGADO, Jérôme. « 5 ouvrages sur les arts visuels qui ont marqué l’année », Le Devoir, 14 décembre 2024.




image

Alvaro Marinho, GRU-YUL#5, 2024, acrylique sur papier Bond, 45,72 X 60,96 cm. Avec l'aimable permission de l'artiste. | acrylic on Bond paper, 45,72 X 60,96 cm. Courtesy of the artist.


Alvaro Marinho
du 15 janvier 2025 au 1 novembre 2025
Alvaro Marinho, Récipidendaire de la résidence Intersections à OPTICA

Le Conseil des arts de Montréal (CAM), le Centre d’art contemporain OPTICA et l’École des arts visuels et médiatiques de l'UQAM (ÉAVM) sont heureux d'annoncer qu’Alvaro Marinho est le récipiendaire de la Résidence Intersections de recherche, création et diffusion 2025.

Designer, artiste en arts visuels et vidéaste d’origine brésilienne, Alvaro Marinho a obtenu une maîtrise en arts visuels et médiatiques à l’UQAM en 2023. Il s’intéresse entre autres à l’appropriation et au détournement d’images en art imprimé, à travers l’hybridation des techniques de la sérigraphie, de la peinture au pochoir et de l’étampe.




image

Thomas Kneubühler, Rezovo, impression chromogène, 2025. Avec l’aimable permission de l’artiste. | Rezovo, chromogenic print, 2025. Courtesy of the artist.

Thomas Kneubühler
du 17 janvier 2025 au 29 mars 2025
The Dividing Line

« Si des erreurs sont commises lors de nos contrôles des frontières, cela nuira à la Bulgarie. » C’est ce qu’on peut lire sur un écriteau à côté du portrait peint d’un garde-frontière armé d’un AK 47 et accompagné d’un chien, qui regarde au loin pendant que le plâtre blanc s’effrite autour de lui pour révéler, en-dessous, un mur de briques rouges. Dans la nouvelle exposition de Thomas Kneubühler, intitulée The Dividing Line ou La ligne de démarcation, c’est cet aspect désordonné du paysage frontalier bulgare qui est mis en relief. Ici, le passé et le présent se rencontrent. En traversant l’espace de la galerie, divisé par une longue et froide clôture en acier mesurant trente pieds [environ 9 mètres], nous voyons des murs soviétiques en décrépitude qui se trouvent juxtaposés à des technologies de surveillance modernes. Ces contradictions entre l’histoire et la mémoire, l’innovation et la contestation sont chose courante sur les frontières du monde, d’autant plus que leur contrôle se fait de plus en plus mécanisé et automatisé.

J’ai passé les six dernières années à tenter de comprendre l’interaction précise entre l’ancien et le nouveau, ce qui a donné lieu à un livre intitulé The Walls Have Eyes: Surviving Migration in the Age of Artificial Intelligence (1). Drones, chiens-robots et intelligence artificielle soutiennent maintenant des régimes frontaliers déjà violents qui séparent les familles, poussent les gens en terrain extrêmement dangereux et causent parfois leur mort. En fait, pour les gens se déplaçant en quête de sécurité, 2024 a été l’année la plus meurtrière à être documentée.

Qu’apportera 2025 ?

L’auteure Harsha Walia nous rappelle qu’en cette période de grande division, « il est très important d’exiger des États qu’ils soient responsables, plutôt que [de nous servir] des récits dans lesquels on reproche aux migrants leurs propres morts : “Ils savaient que ce serait dangereux, pourquoi se sont-ils déplacés ?” (2)». Les routes dangereuses et les filets de surveillance de plus en plus nombreux ne peuvent pas avoir d’effets dissuasifs quand l’option est de regarder sa famille mourir de faim. Et, pourtant, en ces temps de déshumanisation et de disputes politiques, le Canada annonce fièrement qu’il dépensera 1,3 milliard de dollars pour apaiser la nouvelle administration Trump et éviter la menace d’un tarif de 25% (3). Comment trouver un chemin au-delà de ces politiques de différence, chemin qui nous ramènera les uns, les unes vers les autres?

L’art peut nous aider à démasquer les structures cachées du pouvoir. Quels choix sont faits à la frontière ? À qui donne-t-on le droit d’entrer et pourquoi ? Et quelle logique sous-tend le besoin de faire de plus en plus appel à la technologie – une technologie qui exclut, qui blesse, voire qui tue ?

Une manière de lutter contre les récits déshumanisants consiste à s’engager à rendre personnelles nos interventions dans le monde et à le faire sans crainte. Parce que, en fait, des liens personnels nous relient à notre travail et aux autres, qu’il s’agisse d’une partenaire bulgare (dans le cas de Kneubühler), d’un souvenir d’enfance ou d’un quelconque lien trop éphémère pour être saisi sur le moment, mais qui frappera de plein fouet quand on s’y attendra le moins. Les choix que nous faisons, en utilisant un mot particulier ou en appuyant sur l’obturateur à un moment précis pour saisir une image, sont toujours personnels, toujours politiques. L’art socialement engagé ! En dépit de ce que notre monde constamment en ligne voudrait nous faire croire, nous n’existons pas en vase clos. Plutôt, nous réfléchissons et réfractons ce qui nous précède dans nos nouvelles techno-réalités, une confluence vertigineuse qui peut être à la fois dystopique et transgressive, voire même pleine d’espoir, si nous le permettons.

Auteure : Petra Molnar

Traductrice : Colette Tougas

1. Petra Molnar, The Walls Have Eyes: Surviving Migration in the Age of Artificial Intelligence, (The New Press, 2024)

2. Harsha Walia, Border and Rule: Global Migration, Capitalism, and the Rise of Racist Nationalism, Haymarket, 2021.

3. Catharine Tunney, Ottawa proposes 24/7 surveillance of Canada-U.S. border, new ‘strike force’ to stave off tariff threat, CBC News, 17 décembre 2024.


COMMUNIQUÉ DE PRESSE (pdf)

REVUE DE PRESSE
Storch, Kira. "Unseen barriers, exploring borders and migration through art", The Concordian, 11 février 2025.

Mangado,Sophie. "Thomas Kneubühler, The Dividing Line", paru dans Ciel variable, no. 130, «Plantes et jardins», Montréal, 2025, p. 84-85.



Né à Soleure, en Suisse, Thomas Kneubühler détient une maîtrise en arts visuels, obtenue en 2003, de l'Université Concordia à Montréal. Depuis, il poursuit une pratique artistique basée sur la recherche, qui comprend le travail sur le terrain dans des endroits isolés et sur des sites dont l'accès est restreint. Abordant les questions du pouvoir, de l'exploitation des ressources naturelles ou des effets des nouvelles technologies sur la société, ses œuvres ont été largement présentées, notamment au Centre culturel canadien à Paris, au Musée d'art contemporain de Montréal, à la Videonale.15 du Kunstmuseum à Bonn, ainsi qu'aux Rencontres internationales de Paris et de Berlin. Il a reçu le Swiss Art Award en 2012 et a été boursier de recherche au Centre for Advanced Studies (CAS) à Sofia, Bulgarie, en 2018.

Petra Molnar est avocate et anthropologue, et se spécialise dans les technologies frontalières. Elle codirige le Refugee Law Lab à l’Université York et est chercheure associée au Berkman Klein Center for Internet and Society de l’Université Harvard. Elle est l’auteure de The Walls Have Eyes: Surviving Migration in the Age of Artificial Intelligence, lequel comptait parmi les finalistes pour un prix du Gouverneur général dans la catégorie études et essais de langue anglaise en 2024.




image

Milutin Gubash, Menta Forte, image tirée de la vidéo, 2024. Avec l’aimable permission de l’artiste.| image taken from video, 2024. Courtesy of the artist.

Milutin Gubash
du 17 janvier 2025 au 29 mars 2025
Theodysseylysystratagilgameshwaspsbookofthedeadgoldenassgolemmarquiseofo

L’artiste Milutin Gubash est habité par une histoire familiale marquée par le déracinement : au début des années 1970, la famille Gubash fuie la République fédérale socialiste de Yougoslavie pour se réfugier au Canada. En plus de créer du lien avec son pays d'origine, Milutin Gubash s’attarde plus globalement à réfléchir aux perceptions des identités culturelles, politiques et sociales. Sa pratique protéiforme offre une critique des systèmes politiques et économiques générateurs d’injustices et d’humiliations, dans une logique compréhensive du monde ancien et moderne.

Theodysseylysystratagilgameshwaspsbookofthedeadgoldenassgolemmarquiseofo exploite les médiums de la vidéo et de la sculpture de sorte à évoquer l’idée d’un voyage ponctué de luttes, parfois marquée par la réussite, parfois par l’échec, dans le souci de faire, voire de trouver du sens.

D’une rencontre avec Gramsci…
Dans une œuvre vidéo, deux migrants d’origines distinctes errent dans les rues sinueuses de la ville éternelle et aboutissent dans le Cimetière non-catholique de Rome. Le premier se rend à la tombe du philosophe marxiste italien Antonio Gramsci et y dépose une menthe; le second s’y rend ensuite, puis mange le bonbon. Que cherche-t-on à rafraîchir? Ou qui?

Parmi les théories gramsciennes plus connues, l’hégémonie culturelle décrit le maintien du pouvoir et de la richesse par l’État et la classe capitaliste dominante – la bourgeoisie – grâce à l’imposition d’une idéologie dictant la norme sociale. Au même titre que la menthe qui envahit tout terrain fertile, l’idéologie dominante infiltre les esprits des masses, toutes deux ayant des répercussions néfastes sur la diversité. Les écrits de Gramsci sont réinvestis de nos jours comme cadre théorique d’une réflexion sur l’(im)migration, laquelle envisage les façons dont les migrants peuvent questionner l’ordre hégémonique et contribuer à des visions alternatives pour une société rafraîchie. L’alliance et la solidarité, réfléchis par le philosophe dans la perspective de la question méridionale, renferment à ce titre un potentiel transformateur.

…À l’humiliation comme solidarité transformatrice
Un élément sculptural fait de pots et de tuyaux accompagne l’œuvre vidéo. La nature des objets choisis par l’artiste n’évoque en rien la fortune de la bourgeoisie, qui, en plus de contrôler les moyens de coercition, possède le capital et les moyens de production, mais plutôt à la condition de la classe ouvrière, exploitée. De temps à autre, l’élément sculptural tremble un peu, frappe un huard en chocolat et le lance au derrière d'un personnage prostré. Pourquoi cette humiliation?

Trop souvent considérée pour ses seuls effets négatifs, l’humiliation peut générer une prise de conscience des comportements perpétuant les rapports de pouvoir et de domination sous-jacents au capitalisme. Cette reconnaissance est le point de bascule entre une fausse alliance, qui renforce la structure hégémonique, et le développement d’une véritable solidarité transformatrice, qui la questionne. Bien qu’un nouvel espace de solidarité puisse s’ouvrir, la responsabilité du changement progressif revient aux plus vulnérables, soit-ils (im)migrants ou artistes. Comment alors créer une rupture?

Theodysseylysystratagilgameshwaspsbookofthedeadgoldenassgolemmarquiseofo peut à la fois être la promesse d’un futur meilleur, ou encore, comme le suggère son titre sous la forme d’une accolade de récits anciens et contemporains, l’alerte d’un futur reconduisant les erreurs du passé.

Auteure : Jessica Minier

COMMUNIQUÉ DE PRESSE (pdf)



Milutin Gubash est né à Novi Sad, en Serbie, et vit et travaille actuellement à Montréal.

Il est impossible d’identifier le travail de Milutin Gubash à un médium spécifique, car sa pratique hautement multidisciplinaire joue avec les codes narratifs de la vidéo, de la sculpture, de la photographie et de la performance.

Gubash n’hésite pas à altérer un fait afin de rendre la réalité sous-jacente de ses sujets et thèmes plus crédible, plus compréhensible. L’artiste exacerbe les problèmes de mémoire en déployant un ensemble d’histoires familiales qui entremêlent constamment faits et fiction, passé et présent, idéalisation et acuité historique, construisant au fil du temps une saga réelle, sérieuse et étonnante. Ayant immigré au Canada en tant que jeune enfant, Gubash a continué à construire une relation avec son pays natal, en développant les histoires de la vie de sa famille en Yougoslavie, avec des recherches intensives et sa propre imagination pour combler les lacunes.

Avec humour et intelligence, l’artiste aborde les idées d’authenticité et les perceptions des identités culturelles, politiques et sociales. Il met en évidence les contradictions de notre capacité à construire un sentiment d’identité, que ce soit à travers ses photographies grand format en noir et blanc de monuments aux communistes, ses « lampes-sculptures » créées en collaboration avec sa famille restée en Serbie ou à travers les épisodes du feuilleton télévisé artisanal « Born Rich Getting Poorer », qui a prédit de quelques années notre culture actuelle axée sur les constructions autobiographiques continuellement mises à jour.

Récipiendaire du Prix Louis-Comtois décerné par la Ville de Montréal en 2019, et de nombreuses bourses, prix et résidences internationales, les oeuvres de Milutin Gubash ont été largement exposées au Canada, aux États-Unis et en Europe depuis 2000.

Jessica Minier est coordonnatrice de la Galerie UQO ainsi que chargée de cours en muséologie à l’Université du Québec en Outaouais. Elle y poursuit également des études doctorales qui se penchent sur les pratiques collaboratives de développement des collections muséales remettant en question la logique propriétaire.




image

Milutin Gubash, Menta Forte, image tirée de la vidéo, 2024. Avec l’aimable permission de l’artiste. | image taken from video, 2024. Courtesy of the artist. Crédit photo : Paul Litherland

Milutin Gubash, Thomas Kneubühler
du 8 février 2025 au 8 février 2025
Visite commentée des expositions avec Milutin Gubash et Thomas Kneubühler Samedi 8 février, de 15 à 17 heures


Dans le but d'approfondir des aspects de la programmation, OPTICA organise une visite commentée des expositions en cours avec les artistes. Ce cadre convivial favorise les échanges et la discussion avec les artistes.

Samedi 8 février, de 15 à 17 heures
Rencontre des artistes et visite commentée

Horaire
15h : Visite des expositions et rencontre avec les artistes
15h30 : Visite commentée des deux expositions avec Milutin Gubash et Thomas Kneubühler
16h30 : Apéro avec des spécialités bulgares et italiennes




image




du 1 mars 2025 au 1 mars 2025
Nuit Blanche 2025 | atelier, expositions

Nuit Blanche à Montréal 2025
19h - 23h

Objets métamorphosés : création de lampes avec Milutin Gubash
Ateliers chez OPTICA
COMPLET !

À l’occasion de la Nuit blanche 2025, OPTICA est heureux d’ouvrir ses portes au grand public et de proposer une nuit de découverte artistique et de création dans une atmosphère décontractée et chaleureuse. En famille, entre ami.e.s ou en solo, venez rencontrer l’artiste Milutin Gubash et vous familiariser avec sa pratique dans le cadre d’un atelier de création de lampes.

Veuillez noter que les trois ateliers sont complets.

Cependant nous vous invitons à visiter les expositions en cours :
Thomas Kneubühler, The Dividing Line et
Milutin Gubash,Theodysseylysystratagilgameshwaspsbookofthedeadgoldenassgolemmarquiseofo

Pour rester à l’affût des activités de médiation du centre, suivez le programme éducatif sur Instagram.

Consultez la PROGRAMMATION ANNUELLE 2024-2025 EN FORMAT PDF

Accessibilité
OPTICA porte une attention particulière pour offrir à tous et à toutes une expérience de visite optimale et réussie. Suivant toujours un désir d’amélioration en matière d’inclusion et d’accessibilité, le centre oriente ses approches afin de répondre du mieux possible aux défis engendrés par ces enjeux contemporains. OPTICA tient à offrir un environnement accueillant et inclusif.

Une rampe d’accès est située à l’entrée du côté nord du 5455, avenue de Gaspé. Si vous avez des questions ou si vous avez des besoins spécifiques, n’hésitez pas à nous contacter.




image

Leisure, Meredith Carruthers and Susannah Wesley, Chrysalis and Butterfly, 2025, détail. Collage et pigment sur papier. Avec l’aimable permission des artistes. | Collage and pigment on paper. Courtesy of the artists. Crédit photo : Elise Windsor


Leisure, Meredith Carruthers et Susannah Wesley
du 12 avril 2025 au 14 juin 2025
Chrysalis and Butterfly

Vernissage : Samedi, 12 avril, 15h - 17h

À la manière des nombreux ruisseaux qui courent dans le sable à la rencontre de l’océan, Meredith Carruthers et Susannah Wesley (Leisure) font ruisseler ensemble de multiples discours sociaux, matériels et culturels pour qu’ils deviennent une ressource synergique. Cette source est une nourriture vivante et dynamique qui soutient et est soutenue tout à la fois, et qui est renouvelée par plusieurs humains et non-humains. Relationnel, intime et vibrant, un modèle d’œuvre d’art émerge de la pratique collaborative actuelle du duo de Leisure, lequel nous est proposé ici avec Butterfly and Chrysalis en tant que possibilité pour des mondes à venir.

L’un des ruisseaux suivis par Leisure, c’est la nature participative de l’art, inhérente à sa fonction sociale. Ce courant redirige le sens de l’art contemporain, le faisant passer d’une expérience essentiellement contemplative à un généreux engagement actif de la part du public. Comme l’envisageait Joseph Beuys, une œuvre d’art requiert l’énergie créatrice de chaque membre du public pour être activée. La société est ainsi transformée et énergisée par la libération du potentiel créatif de chacune et chacun. Pareillement, Leisure construit un espace public pour favoriser ce potentiel de création, utilisant divers matériaux naturels comme des contenants en terre cuite non émaillée dans le désordre, de l’eau, un gros tas de sable, de grands rouleaux de carton, des plantes, des outils domestiques et du papier mâché. En composant un terrain de jeu à partir de ce que l’artiste et éducateur Simon Nicholson (fils de l’artiste Barbara Hepworth) appelle des « pièces détachées » ou des variables avec lesquels on réalise des choses, le duo réagit à cet appel, souvent mentionné, aux artistes, aux architectes et aux urbanistes : « Pourquoi tout le monde ne serait-il pas créatif ? ».

Dans la présente exposition, ce « tout le monde » est canalisé et centré sur les très réels besoins des enfants, une population minoritaire souvent négligée par l’art contemporain. Comme des mères préoccupées par l’écoanxiété de leurs enfants, Butterfly and Chrysalis rejoint les apports de Nicholson, qui a créé des cours sur l’art et l’environnement et écrit un texte sur le même sujet en ayant à l’esprit ses propres enfants. Cultivant des intentions thérapeutiques, précisément les objectifs autorégulés de la thérapie par la nature, les artistes offrent un paysage vivant où les enfants sont guidé·es par leurs besoins physiques et émotionnels en matière de relation, d’interaction, d’appartenance, d’expression créatrice et de plaisir. Les parents ou adultes qui les accompagnent font l’expérience d’un espace où le désordre est accepté, le jeu est encouragé, les objectifs ne sont pas prédéterminés et où l’enfant est l’agent de sa propre autorégulation émotionnelle ou physique. Pour les adultes, témoins ou participant·es, cette convalescence peut également mener à leurs propres réapprentissage et connexion avec des matériaux vivants, réceptifs et sympathiques – un autre site de construction de mondes à venir.

Les artistes mères renchérissent également ce nouveau courant matérialiste d’engagement, qui décentralise l’être humain comme seul agent créatif dans cet espace de jeu. Des collages provenant de leur recherche en cours sur le travail de Nicholson, composés de matériaux présents dans l’espace de la galerie, invitent le public à prendre conscience du rôle créatif des matériaux comme tels : l’eau qui dépose des pigments terreux sur le papier, des plaques d’argile prenant la forme de rochers, du sable réagissant à la forme de la main, une pulpe spongieuse faisant tenir ensemble les assemblages. En utilisant des matériaux naturels qui répondent à ses jeux, aux formes de son corps, à ses mouvements et à sa volonté de créer, l’enfant développe des relations sensorielles intimes avec la nature. Ces relations rendent hommage aux capacités de création d’une Terre vivante et réceptive, et incitent nos enfants à suivre les innombrables ruisseaux qui ramènent à une appartenance et à un plaisir réels dans le grand étang du devenir créatif.

Autrice: Andrea Williamson

Traductrice : Colette Tougas

Leisure, Meredith Carruthers et Susannah Wesley, tiennent à remercier le Conseil des arts et des lettres du Québec, Concordia University Textiles and Materiality Lab, Fonderie Darling, Annie Lord-La fermette florale, Claire Nadon, Papeterie St Armand, Marko Savard, Martin Schop, Elise Windsor, Simon Clarke, John Hudson, Jen Larkin et leur famille : Mark Lanctôt, Eli Wesley-Lanctôt, Paul Wesley-Lanctôt, Douglas Moffat, Violet Carruthers Moffat.

COMMUNIQUÉ DE PRESSE (pdf)



Fondée en 2004, le collectif montréalais Leisure est formé des artistes Meredith Carruthers (1975) et Susannah Wesley (1976). Elles explorent des thématiques telles que l'histoire culturelle féministe, la collaboration en amitié et le droit des enfants à la créativité, en particulier en tant qu'antidote à l'anxiété climatique.

Le duo a présenté plusieurs expositions individuelles, parmi celles-ci mentionnons Having Ideas by Handling Materials (Oakville Galleries, 2023), The Ceremony (Foreman Art Gallery of Bishop’s University, 2021), What is the Will of Love (Diagonale, 2020), How one becomes what one is (Musée d’art de Joliette, 2018), Conversations with Magic Forms (VU Photo, Québec, 2017) et Dualité/Dualité (Artexte, 2015).

Leisure a réalisé des expositions et des projets spéciaux en collaboration avec différents lieux de création au Canada et à l’international; le duo a notamment participé à des résidences à St. John’s (The Rooms, Terre-Neuve-Labrador, 2016); Dawson City (KIAC, Yukon, 2010); Vienne (Kunstverein das weisse haus, Autriche, 2008) et Banff (Banff Centre for the Arts, Alberta, 2007). Parmi les expositions collectives : The Secrets of the Leaning Building (Tartu Kunstimuuseum, Tartu, EE, 2024); Contemporary Kids (The Robert McLaughlin Gallery, Oshawa, ON, 2024); The Wildflower (Hafnarfjörður Centre of Culture and Fine Art, Reykjavik, Iceland, 2020); The Artist’s Studio is Her Bedroom (Contemporary Art Gallery Vancouver, BC, 2020); Itodo dia. Everyday (XXI International Architecture Biennale 2019 São Paulo, Brazil, 2019); In Search of Expo 67 (Musée d'art contemporain de Montréal, 2017); Write Gestures (Panorama de la Friche la Belle de Mai, Marseille, FR, 2016); et The Let Down Reflex (The Elizabeth Foundation for the Arts, New York, USA, 2016). Les œuvres de Leisure se retrouvent dans les collections de la Galerie Leonard & Bina Ellen, Montréal; The Rooms, St. John’s, T.L., du Musée d’art de Joliette et du Musée d’art contemporain de Montréal. Wesley et Carruthers poursuivent actuellement un doctorat collaboratif qui crée un précédent à l'Université Concordia. Wesley et Carruthers poursuivent actuellement un doctorat collaboratif qui crée un précédent à l'Université Concordia.

Andrea Williamson est une artiste, autrice et professeure de Calgary, ville située sur le territoire du Traité numéro 7. Son travail porte sur les relations multi-espèces de la sollicitude, de l’adoration et du devenir mutuel.




image

Stéphane Gilot, Atlas des possibles, 2021-2023, détail. Le corpus comprend 250 dessins réalisés sur une période de plus de 30 ans entre Liège et Montréal : études, des croquis, des archives personnelles et patrimoniales, des versions écartées de projets d’installations. 10 planches mesurant chacune 100 cm par 70 cm (5 horizontales, 5 verticales), techniques mixtes sur papier Fabriano, 2021-2023. Avec l’aimable permission de l’artiste. | Courtesy of the artist.



Stéphane Gilot
du 12 avril 2025 au 14 juin 2025
L’orbe dérobé (Atlas des possibles) 30 ans de pratique de dessin, performance, architecture

Vernissage : Samedi, 12 avril, 15h - 17h

La pratique de Stéphane Gilot se déploie comme une accumulation de récits parallèles, qui s’entrecroisent, se fusionnent, pour ensuite éclater en une multiplicité de versions possibles. L’artiste ne cesse d’opérer des allers-retours entre la grandeur de l’architecture et de ses implications idéologiques, et la proximité de la maquette et de diverses formes de répertoires. Par le biais d’installations monumentales, mais aussi de dessins, de modèles réduits, de vidéos, d’aquarelles et de sculptures, il explore, souvent par des collaborations, les manières d’habiter des espaces construits, fictifs ou réels. Les approches architecturales liées aux utopies, aux dystopies, aux structures sociales et à des visions du monde qui admettent la pluralité des univers sont au cœur de ses recherches.

L’exposition L’orbe dérobé se présente comme une incursion dans son travail foisonnant, par l’articulation de plusieurs séries de dessins regroupés depuis une trentaine d’années et d’une plateforme centrale accueillant des sculptures. À travers les motifs qui se répètent et se déclinent, on décèle une fascination pour les théories de la couleur, le genre du portrait, les paysages imaginés, le jeu organisé, l’architecture spéculative, les phénomènes naturels énigmatiques, entre autres. Cet inventaire de sujets et d’intérêts met en scène la notion d’atlas, comme s’il s’agissait d’un recueil de cartes pour s’orienter et comprendre les trajectoires et les voies probables dans la pratique de l’artiste.

L’Atlas des possibles, l’une des deux séries de dessins assemblés en planches, convoque des archives personnelles pour les réactiver dans des combinaisons non chronologiques et non linéaires. Ces amalgames permettent de repérer la constance de certains détails, mais surtout leur transformation et réinterprétation au fil du temps et des projets, réalisés ou imaginés. La série Éloge des nuées, dédiée à divers phénomènes naturels, astronomiques ou fantastiques, se déploie quant à elle comme un répertoire d’apparitions célestes. Manifestations climatiques, engins volants, formes et architectures relevant de la science-fiction ou de visions, l’association de ces éléments participe à un métarécit qui sous-tend l’ensemble du travail de l’artiste. Chaque projet devient le théâtre d’apparitions, un espace de projection où une configuration nouvelle des composantes répertoriées peut poindre. De leur côté, les sculptures agissent comme une autre sorte de catalogue, un index de formes primaires resurgissant dans les interprétations architecturales, les installations, les maquettes, les aquarelles. Tels des indices, ces volumes géométriques infiltrent les atlas, puis resurgissent dans les grands dessins.

Les renvois visuels et théoriques sont infinis. En oscillant entre les séries, chaque lecture produit un assemblage différent, un récit distinct. L’orbe dérobé fonctionne comme une sphère, un corps céleste mue par sa trajectoire propre. Impossible d’en saisir l’entièreté en un seul regard. À la limite de la rétrospective, cette exposition donne finalement une grande place à la spéculation, notion importante chez Stéphane Gilot. Pourtant, elle nous permet simultanément de visualiser le processus de l’artiste, d’apercevoir des rencontres improbables entre des idées, des concepts et des matières qui cohabitent sur cet orbe énigmatique.

Autrice : Emmanuelle Choquette

COMMUNIQUÉ DE PRESSE (pdf)

REVUE DE PRESSE

Mavrikakis, Nicolas. «La forme transcende la fonction», Le Devoir, 31 mai 2025.



Originaire de Belgique, Stéphane Gilot habite et travaille à Montréal depuis 1996. La pratique multidisciplinaire de l’artiste combine le dessin, la maquette, l’installation architecturale, la vidéo et la performance. Son approche réflexive des contextes d’intervention et d’exposition propose également un ensemble d’expérimentations sur les protocoles de collaborations interdisciplinaires. Depuis 2013, il est professeur à l’École des arts visuels et médiatiques à l’Université du Québec à Montréal. L’artiste a reçu le 1er Prix de la création de la Ville de Liège en 2022 et a remporté le prix de sculpture de la Fondation Marie-Louise Jacques en 2019.

Parmi ses projets, mentionnons Pavillon voyelles & L’atlas des possibles, 251 Nord - La Comète, 2023; Le catalogue des futurs : dessins et vidéos (1996-2022), 251 Nord, 2022 et Pavillon, 251 Nord - La Comète, 2019, Liège; Collision, un opéra pour demi-sous-sol, en collaboration avec Sara Létourneau et Tim Brady, Le Lobe, Chicoutimi (2018); Le catalogue des futurs, Musée d’art de Joliette (2016); Pièce pour cinq interprètes, lumière rose et silence,12e Biennale de La Havane (Cuba, 2015) ; MULTIVERSITÉ / Métacampus, Galerie de l’UQAM (2012); La Cité performative, OPTICA (2010) et Musée national des beaux-arts de Québec (2012).

Il a participé À la recherche d‘Expo 67, Musée d’art contemporain de Montréal (2017); Art Toronto (2015); Inside / Outside (Boston, 2015); 12 Minutes Max : Film and Performance Art Festival (Salt Lake City, 2014) ; Eerste oogst, SPACE Collection (Maastricht, 2014) ; Reverse Pedagogy, Model Arts and Niland Gallery (Sligo, Irlande, 2009); à la Triennale Québécoise (2008), Musée d’art contemporain de Montréal ainsi qu'à Transmediale (Berlin, 2006). En 2012, les projets La cité performative et MULTIVERSITÉ / Métacampus ont fait l’objet d’une publication éditée par la Galerie de l’UQAM et le Musée national des beaux-arts de Québec. L’ouvrage, intitulé Mondes modèles, rassemble la documentation des projets ainsi qu’un survol rétrospectif de la pratique, des textes critiques ainsi qu’un essai inédit de Florence de Mèredieu.

Emmanuelle Choquette est autrice, commissaire indépendante et travailleuse culturelle. Elle s’intéresse notamment aux pratiques d’appropriation des archives qui visent à réécrire les discours historiques hégémoniques et à examiner de manière critique les formats d’exposition et de conservation.




image

Leisure, Meredith Carruthers and Susannah Wesley, Chrysalis and Butterfly, 2025, vue d'exposition. Crédit photo : Paul Litherland | exhibtion view. Courtesy of the artists. Crédit photo: Paul Litherland

Leisure, Susannah Wesley et Meredith Carruthers
du 22 mai 2025 au 22 mai 2025
Visite commentée, exposition Chrysalis and Butterfly

La vie secrète des expositions

OPTICA vous convie jeudi le 22 mai aux visites commentées des expositions en cours et au lancement du livre Les couloirs jaunes, où l’écho précède la voix, édité par Stéphane Gilot et Emmanuelle Choquette.

Une visite commentée par les artistes Susannah Wesley et Meredith Carruthers avec la participation d'Anne St-Louis, responsable du programme éducatif public.

Dans le cadre de cette visite d'exposition, Wesley et Carruthers décriront les recherches à l'origine de l'exposition actuelle, notamment leur enquête sur les textes pédagogiques radicaux de l'artiste Simon Nicholson. Ils souligneront l'impact des échanges intergénérationnels et des explorations matérielles sur l'écriture propositionnelle et l'enseignement de Nicholson et, en retour, la manière dont cette pensée a remodelé leur propre pratique en atelier et le développement de cette exposition. Lors d'une conversation avec Anne St-Louis, les artistes présenteront la manière dont leur recherche et le cadre de l'exposition sont devenus des actions vivantes avec la participation de groupes scolaires depuis l'ouverture de l'exposition en avril.

Horaire
17h00 à 19h30 : lancement de la publication Les couloirs jaunes, où l’écho précède la voix
17h30 à 18h30 : visite commentée de l’exposition Chrysalis and Butterfly par Leisure, Meredith Carruthers et Susannah Wesley
18h30 à 19h30 : visite commentée de l’exposition L’orbe dérobé (Atlas des possibles) 30 ans de pratique de dessin, performance, architecture par Stéphane Gilot



image

Couverture de l'ouvrage | Cover of the book Les couloirs jaunes, où l’écho précède la voix, edit Stéphane Gilot et Emmanuelle Choquette, Montréal, édition L’humour des montagnes, Collection L’installation mode d’emploi, 2025, 119 p.

Stéphaqne Gilot, Emmanuelle Choquette
du 22 mai 2025 au 22 mai 2025
Lancement : ouvrage Les couloirs jaunes, où l’écho précède la voix et Visite commentée, exposition Orbe dérobé (Atlas des possibles)

OPTICA vous convie jeudi le 22 mai au lancement du livre Les couloirs jaunes, où l’écho précède la voix, édité par Stéphane Gilot et Emmanuelle Choquette, et aux visites commentées des expositions en cours.

Horaire
17h00 à 19h30 : lancement de la publication Les couloirs jaunes, où l’écho précède la voix
17h30 à 18h30 : visite commentée de l’exposition Chrysalis and Butterfly par Leisure, Meredith Carruthers et Susannah Wesley
18h30 à 19h30 : visite commentée de l’exposition L’orbe dérobé (Atlas des possibles) 30 ans de pratique de dessin, performance, architecture par Stéphane Gilot

La publication est l’extension de deux expositions proposées par Stéphane Gilot : Ce que racontent les couloirs jaunes (2017) et Où l’écho précède la voix (2024). L’idée repose sur le dialogue qu'entretient les deux dispositifs au sein de l’espace tactile et visuel du livre. Les deux projets sont intimement liés par les thématiques abordées ainsi que par les artistes invités à collaborer.

La publication rassemble une documentation variée concernant les deux œuvres installatives et performatives : vues d’exposition, photographies de performance, textes de présentation de projet et extraits littéraires. L’ensemble permet de dégager les thématiques abordées, les approches proposées dans chaque cas, pour ainsi prolonger la réflexion sur les spécificités et sur l’évolution de la recherche plastique et spatiale dans son ensemble.

Artistes
Caroline Boileau, Diego Gil,
Stéphane Gilot, Hanna Sybille Müller, Alisha Piercy

Design graphique
François Rioux

Éditeur
L’humour des montagnes
Collection : L’installation mode d’emploi Montréal, 2025

Auteur.e.s
Caroline Boileau, Emmanuelle Choquette, Stéphane Gilot, Alisha Piercy

Livre imprimé à couverture souple
dimension 11 X 21 cm, 119 pages / ill. couleur, noir&blanc
Textes FR et EN
ISBN 978-2-9823266-0-6
Tirage : 200 exemplaires
[20$]

Avec le soutien de Pierre-François Ouellette art contemporain




image



RÉSIDENCE INTERSECTIONS 2026 - Appel de candidatures
du 25 août 2025 au 3 novembre 2025
NOUVELLE DATE limite de dépôt : 21 novembre 2025

Résidence Intersections 2026
Période : 7 janvier au 30 avril 2026
Date limite : 21 novembre 2025
Le Conseil des arts de Montréal (CAM), le Centre d’art contemporain OPTICA et l’École des arts visuels et médiatiques (EAVM) de l’UQAM lancent un appel de candidatures pour les artistes issu.e.s de l’immigration (de première ou de seconde génération) qui sont membres des minorités ethniques ou visibles **. Les candidat.e.s éligibles sont diplômé.e.s de la maîtrise à l’EAVM.

Ce partenariat vise à offrir un soutien de recherche, de création et de production à un.e artiste en lui donnant accès à un accompagnement professionnel, complémentaire à sa formation universitaire dans le milieu artistique montréalais.

Ce projet prend la forme d’une résidence en vue de la réalisation d’une œuvre qui entre en dialogue avec des archives (fonds documentaire du centre d’art contemporain OPTICA ou autre, en fonction de la recherche de l’artiste). À la fin de la résidence, OPTICA présentera une exposition de l’artiste sélectionné.e. Le lauréat ou la lauréate tiendra aussi une présentation publique sur sa pratique artistique au centre. Un accompagnement par l’EAVM et OPTICA sera fourni dans le cadre du projet d’une durée d’un an.

Conditions d’admissibilité
– être un.e artiste issu.e. de l’immigration (de première ou de seconde génération) membre des minorités ethniques ou visibles**;
– être un.e artiste professionnel.le** en arts visuels;
– être diplômé.e du programme de maîtrise à l’EAVM;
– être citoyen.ne canadien.ne ou résident.e permanent.e du Canada à la date de dépôt de la demande;
– être domicilié.e sur le territoire de l’île de Montréal depuis au moins un an;
– être disponible pour toutes les activités incluses dans le cadre du projet.
Soutien offert
– trois mois de résidence de recherche à l’hiver 2026 (janvier – mars) au centre d’art contemporain OPTICA incluant un espace de travail et un accès aux équipements de bureau, aux archives et à la documentation;
– un studio pour la création et la production, ainsi qu’un accès aux ateliers techniques spécialisés de l’EAVM, « sous toute réserve» en raison des travaux en cours ou pour d’autres impondérables à l’UQAM, pour une durée de 8 mois;
– un accompagnement professionnel totalisant 60 heures par OPTICA (30h) et l’EAVM (30h);
– des frais de recherche conditionnel aux disponibilités financières et en collaboration avec La Faculté des arts de l’UQAM (max. 1 500 $);
– un cachet de production (4,375$), d’exposition (2,475$) et de présentation publique (125$);
– une plage d’exposition ou de diffusion du projet final dans la programmation d’OPTICA et une présentation publique au cours de l’année 2026.
Veuillez noter que nous ne prenons pas en charge les frais d’hébergement ou de transport. Le calendrier et les conditions de travail peuvent être modifiés en fonction des disponibilités financières des partenaires.

Dossier de candidature
– une lettre de motivation décrivant le projet de recherche proposé, les objectifs prévus, l’échéancier pour les trois mois de la résidence et sa pertinence pour la démarche artistique (max. 400 mots);
– une démarche artistique (max. 500 mots);
– un curriculum vitae (max. 3 pages);
– 10 images maximum au format JPG d’un poids maximal de 1Mo par image et/ou extraits vidéo et audio (5 minutes maximum, par hyperliens) avec une liste descriptive des images et/ou des extraits audiovisuels;
Le dossier de candidature doit être soumis dans un seul document PDF (taille maximale du fichier de 15 Mo) et envoyé au plus tard le 21 novembre 2025 à minuit à l’adresse courriel: intersections@uqam.ca

Seuls les documents exigés seront transmis aux membres du comité d’évaluation. Il n’y aura pas de commentaires du jury.

Pour plus de renseignements, vous êtes invité.e à participer à la séance d’information virtuelle qui aura lieu le mercredi 24 septembre à 10h via ce lien ZOOM:
https://uqam.zoom.us/j/82546397978


** Pour plus d’information sur les termes utilisés, consulter le Glossaire du Conseil des arts de Montréal: https://www.artsmontreal.org/glossaire/




image

Lou Sheppard, Rights of Passage, 2022. Vidéo à 3 canaux, couleur, 60 min. © Lou Sheppard. Avec l’aimable permission de l'artiste. | Three-channel video, colour, 60 min. © Lou Sheppard. Courtesy of the artist.



MOMENTA BIENNALE D'ART CONTEMPORAIN
Commissaire | Curator: Marie-Ann Yemsi

du 5 septembre 2025 au 18 octobre 2025
MOMENTA x OPTICA | Éloges de l’image manquante; Lou Sheppard, Rights of Passage

Vernissage : vendredi le 5 septembre 2025 - 17h à 22h
5 septembre 2025
Performance de Lou Sheppard, Pamela Hart et des membres du Riparian Chorus
Rights of Passage (Bassin versant du Saint-Laurent) 17h30, Champ des possible, rendez-vous à l’angle de l’avenue de Gaspé et de l’allée St-Viateur. Événement anullé en cas de pluie.

OPTICA est fier de participer à la 19e édition de MOMENTA Biennale d’art contemporain intitulée Éloges de l’image manquante, une proposition de la commissaire invitée Marie-Ann Yemsi. OPTICA présentera les expositions individuelles des artistes Paul Seesequasis et Lou Sheppard.

Tiohtià:ke/Mooniyang/Montréal, du 5 septembre au 18 octobre 2025, à OPTICA, les artistes Paul Seesequasis et Lou Sheppard présenteront des expositions individuelles dont les œuvres invitent à imaginer collectivement des manières politiques et poétiques d’habiter les impasses du présent en esquissant des passages vers l’avenir.

Dans un monde saturé d’images, certaines font singulièrement défaut. Cette édition de MOMENTA ouvre des perspectives d’expérimentation et de spéculation autour de la nature, des usages et de la production de ces images manquantes. Éloges de l’image manquante interroge aussi bien les enjeux contemporains de l’image que les conséquences actuelles des dynamiques complexes de construction des récits. Quelles histoires sont racontées, comment le sont-elles et par qui ?

MOMENTA x OPTICA

Rights of Passage est un opéra drag présenté sous la forme d’une installation sonore et vidéo immersive. Lou Sheppard y met en scène trois personnages hybrides, Hogweed, Turkeytail et Algae, errant à travers les cours d’eau disparus, enterrés ou compromis du grand Toronto. L’exposition, qui inclut aussi des éléments sculpturaux inspirés des plantes et champignons du Saint-Laurent, explore les droits d’accès aux rives, désormais restreints par la privatisation des berges. À travers un scénario composé par l’intelligence artificielle et édité par l’artiste, l’œuvre orchestre des points d’émergence queer, où les frontières entre l’urbain et la nature, le passé et le futur, l’accès et l’intrusion se brouillent, permettant d’imaginer d’autres passages vers des paysages communs.

MOMENTA Créatif

La Biennale inclut le programme MOMENTA Créatif, qui comprend une série d’activités éducatives, d’ateliers créatifs et de visites guidées. Chacune de ces activités est gratuite et élaborée en relation avec le thème de la Biennale pour les groupes, les familles et les individus. Conçues dans un souci d’inclusion et de représentativité, les activités traduisent notre désir d’innover en matière de médiation culturelle.

L’atelier Entre ville et nature est construit autour de la pratique de Lou Sheppard et sera animé par l’équipe de MOMENTA Créatif, et d'OPTICA, en collaboration avec le Champ des Possibles. Le grand public pourra participer à cette activité, animée à OPTICA, le 26 septembre à 15h, et le 18 octobre à 13h. Les centres de la petite enfance, les groupes scolaires et communautaires peuvent y participer tout au long de la biennale, du mardi au vendredi. Toute participation à un atelier nécessite une réservation.

L'atelier Ka'nikonhri:io : esprit sain, corps sain est construit autour de la pratique de Paul Seesaquasis et sera animé par l'équipe de MOMENTA Créatif et d'OPTICA, en collaboration avec le Champ des Possibles. Le grand public pourra participer à cette activité, animée à OPTICA, le 26 septembre à 12h, et le 18 octobre à 15h. Les groupes scolaires et communautaires peuvent y participer tout au long de la biennale, du mercredi au vendredi. Toute participation à un atelier nécessite une réservation.

COMMUNIQUÉ DE PRESSE (pdf)

REVUE DE PRESSE



Lou Sheppard a développé une pratique interdisciplinaire basée sur le son, la performance, la vidéo et l’installation. Sa pratique porte sur la crise climatique, la perte, les corps et les écologies queer, en résonance avec les histoires matérielles et discursives des sites, des corps et des environnements. Il s'investit à remettre en question et à perturber les systèmes de pouvoir, en déconstruisant le langage, les architectures, les généalogies et les taxonomies qui maintiennent ces systèmes en place. À travers des méthodes de recherche hors norme, l'artiste explore ce qui n'est pas visible, ce qui se trouve entre les deux, ce qui n'est pas dit et utilise des métaphores, des procédés de déplacement sémiotique, de traduction et de lectures d'espaces négatifs afin d’aborder ces espaces intermédiaires – souvent des espaces hors limites.

Sheppard a performé et a exposé au Canada, notamment à la galerie GoldFarb (Galerie d’art de l'Université York, Toronto), au Centre des arts de la Confédération (Charlottetown), à Plug In Institute Of Contemporary Art (Winnipeg), à la Biennale de Toronto ainsi qu'à l'étranger au Kumu Kunstimuuseum (Estonie), à la Biennale de l'Antarctique et à la galerie Titanik (Finlande). L’artiste a participé à de nombreuses résidences, notamment à l'International Studio Curatorial Program (New York), à la Cité des Arts (Paris) et au Centre des arts de Banff où il a enseigné. Il a été sélectionné pour le Sobey Art Award en 2018, 2020 et 2021, puis a remporté le Emerging Atlantic Artist Award en 2017. Descendant des colons, Sheppard vit sur le territoire traditionnel et non cédé des Mi'kmaq, Mi'kma'ki/Nouvelle-Écosse.

Marie-Ann Yemsi est commissaire, consultante en art contemporain et directrice du centre d’art de la Villa Arson à Nice (France) depuis septembre 2024. Diplômée en sciences politiques, elle porte une attention particulière aux productions théoriques, critiques et esthétiques du Sud global et développe des programmes artistiques multidisciplinaires à l’intersection des arts visuels, de la performance, de la danse, de la musique et de l’écriture. Ses projets sont particulièrement axés sur les pratiques artistiques collaboratives et les formes expérimentales, mettant en lumière les thèmes de la mémoire, de l’histoire, du genre et de l’identité en lien avec les enjeux politiques, sociaux et écologiques du monde actuel. Elle a assuré le commissariat de nombreuses expositions internationales dont, récemment, l’exposition collective Ubuntu, a Lucid Dream au Palais de Tokyo à Paris, et A World of Illusions de Grada Kilomba à la Norval Foundation au Cap, en Afrique du Sud. Lauréate 2025 de la Villa Albertine, prestigieux programme français de résidences aux États-Unis, elle présentera en 2026 une exposition et une publication nourries de ses recherches et de son travail avec des artistes contemporaines dans les archives de The Afro, l’une des plus anciennes et importantes archives de presse africaine-américaine conservée à Baltimore.

À propos de MOMENTA Biennale d’art contemporain MOMENTA Biennale d’art contemporain est un évènement montréalais incontournable qui donne rendez-vous tous les deux ans à ses publics dans les musées, les galeries et les centres d’artistes de la métropole. Ses activités comprennent des expositions, des évènements publics et des ateliers éducatifs qui permettent de découvrir des artistes d’ici et d’ailleurs dont les œuvres stimulent la curiosité et la réflexion.




image

Wishe Ononsanorai, Michael Deerhouse, joueur de crosse, Montréal (Québec), 1876. Épreuve à l’albumine, 17,8 × 12,7 cm. Photo: William Notman Studio. Reproduit par Paul Seesequasis pour l’Indigenous Archival Photo Project. Numéro d’accession II-41669.1, division Photographie – Archives photographiques Notman, collection McCord, Musée McCord Stewart.

MOMENTA BIENNALE D'ART CONTEMPORAIN
Commissaire | Curator: Marie-Ann Yemsi

du 5 septembre 2025 au 18 octobre 2025
MOMENTA x OPTICA | Éloges de l’image manquante; Paul Seesequasis, Indigenous Archival Photo Project : dévoiler le jeu du Créateur

Vernissage : vendredi le 5 septembre 2025 - 17h à 22h

OPTICA est fier de participer à la 19e édition de MOMENTA Biennale d’art contemporain intitulée Éloges de l’image manquante, une proposition de la commissaire invitée Marie-Ann Yemsi. OPTICA présentera les expositions individuelles des artistes Paul Seesequasis et Lou Sheppard.

Tiohtià:ke/Mooniyang/Montréal, du 5 septembre au 18 octobre 2025, à OPTICA, les artistes Paul Seesequasis et Lou Sheppard présenteront des expositions individuelles dont les œuvres invitent à imaginer collectivement des manières politiques et poétiques d’habiter les impasses du présent en esquissant des passages vers l’avenir.

Dans un monde saturé d’images, certaines font singulièrement défaut. Cette édition de MOMENTA ouvre des perspectives d’expérimentation et de spéculation autour de la nature, des usages et de la production de ces images manquantes. Éloges de l’image manquante interroge aussi bien les enjeux contemporains de l’image que les conséquences actuelles des dynamiques complexes de construction des récits. Quelles histoires sont racontées, comment le sont-elles et par qui ?

MOMENTA x OPTICA

Indigenous Archival Photo Project est une initiative de relecture critique des archives photographiques canadiennes de Paul Seesequasis visant à restituer aux communautés autochtones la narration de leurs propres histoires. Dévoiler le jeu du Créateur est une nouvelle itération du projet avec laquelle Seesequasis s’intéresse à la crosse, un sport sacré pour les Haudenosaunee. Photographies historiques et images contemporaines dialoguent dans une installation qui réactive la mémoire collective. En révélant des récits absents de l’histoire officielle, ce projet invite à repenser le rôle des archives dans la transmission des cultures autochtones et dans les dynamiques de réconciliation.

MOMENTA Créatif

La Biennale inclut le programme MOMENTA Créatif, qui comprend une série d’activités éducatives, d’ateliers créatifs et de visites guidées. Chacune de ces activités est gratuite et élaborée en relation avec le thème de la Biennale pour les groupes, les familles et les individus. Conçues dans un souci d’inclusion et de représentativité, les activités traduisent notre désir d’innover en matière de médiation culturelle.

L'atelier Ka'nikonhri:io : esprit sain, corps sain est construit autour de la pratique de Paul Seesaquasis et sera animé par l'équipe de MOMENTA Créatif et d'OPTICA, en collaboration avec le Champ des Possibles. Le grand public pourra participer à cette activité, animée à OPTICA, le 26 septembre à 12h, et le 18 octobre à 15h. Les groupes scolaires et communautaires peuvent y participer tout au long de la biennale, du mercredi au vendredi. Toute participation à un atelier nécessite une réservation.

L'atelier Entre ville et nature est construit autour de la pratique de Lou Sheppard et sera animé par l'équipe de MOMENTA Créatif et d'OPTICA, en collaboration avec le Champ des Possibles. Le grand public pourra participer à cette activité, animée à OPTICA, le 26 septembre à 15h, et le 18 octobre à 13h. Les centres de la petite enfance, les groupes scolaires et communautaires peuvent y participer tout au long de la biennale, du mardi au vendredi. Toute participation à un atelier nécessite une réservation.



COMMUNIQUÉ DE PRESSE (pdf)

REVUE DE PRESSE


DELGADO, Jérôme. « Autres voix, autres récits, autres musiques à la biennale Momenta», Le Devoir, 4 octobre 2025.

Campeau, Sylvain. "Éloges de l’image manquante MOMENTA Biennale d’art contemporain, Montréal", paru dans Ciel variable, web, «Plantes et jardins», Montréal, Automne et hiver 2025.



Paul Seesequasis (Willow Cree), membre de la Nation Crie Beardy et Okemasis, est un commissaire et auteur qui habite à Saskatoon (Saskatchewan). Depuis le début des années 1990, il s'intéresse aux questions touchant à la décolonisation des récits historiques dominants. Il recueille des images d'archives de la vie quotidienne des communautés des Premières Nations, des Métis et des Inuit, allant des années 1920 aux années 1970, issues d’un regard extérieur – colonial – qui a contribué à l’effacement de ces communautés en tant que cultures vivantes et dynamiques. En partageant ces images sur les médias sociaux et en recueillant des informations auprès des communautés autochtones, Seesequasis identifie les personnes, les lieux, les événements et les histoires liés à chaque image, révélant ainsi les informations historiquement oubliées, effacées ou négligées dans les archives et les collections des musées et des galeries.

Il est l’auteur des livres primés Blanket Toss Under Midnight Sun publié chez Knopf en 2019 et People of the Watershed: Photographs by John Macfie publié par Figure 1 et McMichael Canadian Art Collection en 2024. Parmi les expositions qu'il a commissariées, People of the Watershed, présentée à la McMichael Canadian Art Collection de mai à novembre 2024 et en tournée, a été sélectionnée comme « l’une des 10 meilleures expositions en arts visuels en 2024 » par The Globe and Mail.

Marie-Ann Yemsi est commissaire, consultante en art contemporain et directrice du centre d’art de la Villa Arson à Nice (France) depuis septembre 2024. Diplômée en sciences politiques, elle porte une attention particulière aux productions théoriques, critiques et esthétiques du Sud global et développe des programmes artistiques multidisciplinaires à l’intersection des arts visuels, de la performance, de la danse, de la musique et de l’écriture. Ses projets sont particulièrement axés sur les pratiques artistiques collaboratives et les formes expérimentales, mettant en lumière les thèmes de la mémoire, de l’histoire, du genre et de l’identité en lien avec les enjeux politiques, sociaux et écologiques du monde actuel. Elle a assuré le commissariat de nombreuses expositions internationales dont, récemment, l’exposition collective Ubuntu, a Lucid Dream au Palais de Tokyo à Paris, et A World of Illusions de Grada Kilomba à la Norval Foundation au Cap, en Afrique du Sud. Lauréate 2025 de la Villa Albertine, prestigieux programme français de résidences aux États-Unis, elle présentera en 2026 une exposition et une publication nourries de ses recherches et de son travail avec des artistes contemporaines dans les archives de The Afro, l’une des plus anciennes et importantes archives de presse africaine-américaine conservée à Baltimore.

MOMENTA Biennale d’art contemporain est un évènement montréalais incontournable qui donne rendez-vous tous les deux ans à ses publics dans les musées, les galeries et les centres d’artistes de la métropole. Ses activités comprennent des expositions, des évènements publics et des ateliers éducatifs qui permettent de découvrir des artistes d’ici et d’ailleurs dont les œuvres stimulent la curiosité et la réflexion.




image

Alvaro Marinho, Sans titre, 2025, sérigraphie. Avec l'aimable permission de l'artiste. | serigraphy. Courtesy of the artist.

Alvaro Marinho
du 15 septembre 2025 au 15 septembre 2025
CONVERSATION AVEC ALVARO MARINHO, RÉCIPIENDAIRE DE LA RÉSIDENCE INTERSECTIONS 2024

CONVERSATION AVEC ALVARO MARINHO,
RÉCIPIENDAIRE DE LA RÉSIDENCE INTERSECTIONS 2024
LUNDI 15 SEPTEMBRE 2024, 12H45 À 13H45
UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL
PAVILLON JUDITH-JASMIN, LOCAL J-7130 (SITUÉ AU 7E ÉTAGE)
405, RUE SAINTE-CATHERINE EST (ANGLE ST-DENIS) H2L 2C4

Alvaro Marinho explore les enjeux de l’appropriation et du détournement d’images à travers les techniques de l’impression. Par un travail hybride entre sérigraphie, pochoir et estampe, il interroge les récits dominants, les identités et les circulations culturelles. Designer, artiste en arts visuels et vidéaste d’origine brésilienne, Alvaro a obtenu une maîtrise en arts visuels et médiatiques à l’UQAM en 2023.

Il s’intéresse entre autres à l’appropriation et au détournement d’images en art imprimé, à travers l’hybridation des techniques de la sérigraphie, de la peinture au pochoir et de l’estampe.
www.alvaroartist.ca

Au cours de cette conversation, il fera part de sa démarche artistique et de la recherche qu’il a réalisée pendant sa résidence au centre OPTICA. Il s’entretiendra aussi sur sa production effectuée dans les ateliers de l’École des arts visuels et médiatiques de l’UQAM. La discussion sera animée par Bahar Majdzadeh, professeure à l’École des arts visuels et médiatiques de l’UQAM, et Marie-Josée Lafortune, directrice du Centre d’art contemporain OPTICA. Une période de questions suivra sa présentation avec le public.

PROGRAMME DE RÉSIDENCE ARTISTIQUE INTERSECTIONS La résidence Intersections de recherche, de création et de diffusion récompense des artistes http://xn--mergent-9xa.es/, issu.e.s de l’immigration (de première ou de seconde génération), qui sont membres des minorités ethniques ou visibles et diplômé.e.s de la maîtrise à l’École des arts visuels et médiatiques de l’UQAM. Ce programme vise à offrir un soutien aux artistes de la diversité en leur donnant accès à un accompagnement professionnel, complémentaire à leur formation universitaire dans le milieu artistique montréalais Pour de plus amples informations, consulter : https://intersections.uqam.ca La résidence Intersections est une initiative conjointe du Conseil des arts de Montréal, du Centre d’art contemporain OPTICA et de l’École des arts visuels et médiatiques de l’UQAM.




image



Lou Sheppard, Paul Seesequasis
du 26 septembre 2025 au 26 septembre 2025
26 septembre : Journées de la culture chez OPTICA

À l'occasion des Journées de la culture, OPTICA, en collaboration avec MOMENTA Créatif, a le plaisir d'inviter le public à découvrir ses expositions en cours et à prendre part à des ateliers stimulants.

En lien avec l'exposition Indigenous Archival Photo Project: Dévoiler le jeu du Créateur de l'artiste Paul Seesequasis, l'atelier Ka'nikonhri'io: Corps Sain, Esprit Sain propose une méditation guidée décontractée qui permet d'en apprendre plus sur l'esprit sportif, le travail d'équipe et sur la manière d'affronter chaque défi avec le concept Haudenousaunee de « Ka'nikonhri:io: a good mind ».

L'atelier Entre ville et nature est quant à lui lié à l'exposition de Lou Sheppard, Rights of Passage. Il s'agit d'une sortie exploratoire qui propose d'imaginer les droits des espaces liminaux entre la ville et la nature, comme si ces espaces étaient des êtres vivants. Le public pourra explorer les liens entre écologie, territoire et identité queer en participant à la création d'une installation hybride collective faite d'éléments trouvés.

La galerie sera ouverte comme à l'habitude le 26 septembre de 12h à 17h pour des visites en continu (sans réservation). L'atelier Ka'nikonhri'io: Corps Sain, Esprit Sain aura lieu de 12h à 14h et Entre ville et nature se déroulera de 15h à 17h (réservation requise). Voici le lien pour réserver votre place.

Toutes nos activités sont offertes gratuitement Pour planifier une visite commentée et/ou pour participer à un atelier, vous n’avez qu’à prendre rendez-vous à partir de septembre en contactant la responsable du programme éducatif public : mediationoptica@gmail.com ou par téléphone au 514-874-1666.

Accessibilité
OPTICA porte une attention particulière pour offrir à tous et à toutes une expérience de visite optimale et réussie. Suivant toujours un désir d’amélioration en matière d’inclusion et d’accessibilité, le centre oriente ses approches afin de répondre du mieux possible aux défis engendrés par ces enjeux contemporains. OPTICA tient à offrir un environnement accueillant et inclusif.

La responsable du programme éducatif public a reçu une formation sur l’accessibilité en centre d’artistes, présentée par le RCAAQ et l’organisme Kéroul. De plus, sachez qu’il n’y a aucun coût lié à la visite d’expositions ou à la participation aux ateliers de création.

Une rampe d’accès est située à l’entrée du côté nord du 5455, avenue de Gaspé. Si vous avez des questions ou si vous avez des besoins spécifiques, n’hésitez pas à nous contacter.




image

Atelier éducatif avec le duo Leisure | Educational workshop with the duet Leisure. Photo: Michael Patten.

Offre d’emploi / Job Offer
du 30 septembre 2025 au 27 octobre 2025
Responsable du programme éducatif public d’OPTICA

Date limite pour postuler : 27 octobre

Le centre d’art contemporain OPTICA est à la recherche d’une personne dynamique afin de pourvoir le poste de responsable de son programme éducatif public. La personne recherchée doit posséder 2-3 années d’expérience en médiation culturelle ou avoir acquis une expérience complémentaire dans le cadre de ses études et détenir une bonne connaissance du milieu de l’art actuel.

Les tâches sont rattachées au développement des contenus et des ressources pédagogiques en art contemporain, à l’accueil des groupes scolaires et du public, à la préparation et à l’animation de visites, de discussions et d’ateliers de création, à des activités de recherche en médiation culturelle ainsi qu’à la réalisation de projets spéciaux.

À propos d’OPTICA

Situé à Tiohtià:ke/Mooniyang/Montréal, OPTICA compte parmi les premiers centres d’artistes autogérés canadiens. Depuis 1972, le centre œuvre à promouvoir l’art contemporain canadien et cherche à sensibiliser les différents publics aux enjeux qui animent les discours et les pratiques artistiques en arts visuels par le biais d’un programme varié d’expositions, de publications, de résidences, d’activités critiques et éducatives.

► Poste : Poste permanent

► Durée : Contrat de travail à durée indéterminée

► Horaire de travail: 4 jours soit 28 heures par semaine, du mardi au vendredi de 10h à 17h (flexibilité les lundis à déterminer avec la personne sélectionnée)

► Salaire : 24,73 $ de l'heure, 36 000$ annuel

► Date entrée en fonction : 11 novembre 2025

► Entrevue d’embauche : du 3 au 7 novembre 2025

► Lieu de travail : OPTICA, 5445 Av.de Gaspé, local 106, Montréal, QC H2T 3B2

DATE LIMITE POUR POSTULER : 27 OCTOBRE 2025 à 23h59

CONSULTEZ L’OFFRE EN FORMAT PDF





image

Alvaro, Sans titre, 2025, sérigraphie. Avec l'aimable permission de l'artiste. | serigraphy. Courtesy of the artist.

Alvaro
du 4 novembre 2025 au 13 décembre 2025
De sable et de neige

**Vernissage le 8 novembre 2025, de 15h à 17h.
Présentation public : Samedi 13 décembre 2025, 15h à 16h

Au cours de sa recherche dans le cadre de la résidence Intersections, Alvaro s’est intéressé aux pratiques d’artistes immigrant.e.s qui ont utilisé leurs parcours d’intégration comme matière à la création. En consultant les archives du centre OPTICA, ce choix l’a conduit à incorporer une autre temporalité datée de seize ans, qui correspond à la période depuis son arrivée au Canada, cherchant à faire dialoguer les archives institutionnelles avec les archives personnelles.

Issues de cette recherche, deux démarches ont été particulièrement inspirantes : la première est Fragment-s de silence I (2020–2022) de Maryam Eizadifard, artiste originaire d’Iran. Son travail illustre la complexité du rapport entre territoire d’accueil et territoire d’origine, où le paysage devient porteur des tensions identitaires liées à l’exil. La seconde est The Novels of Elsgüer (Episode 4): Camouflaged Screams (2021) de Laura Acosta et Santiago Tavera, artistes canado-colombiens établis à Montréal. Leur œuvre mobilise le camouflage comme métaphore de l’intégration culturelle et sociale, en interrogeant la visibilité et l’invisibilité des minorités. Ici le camouflage est un outil critique pour réfléchir à la manière dont les corps immigrés sont vus ou occultés.

En revenant sur ses archives personnelles, Alvaro a retrouvé plusieurs portraits photographiques au format 2 x 3 pouces, initialement produits pour des documents officiels. Ces photographies, réalisées selon les exigences institutionnelles, reprennent les canons traditionnels du portrait occidental – regard frontal, cadrage limité à la tête, au cou et aux épaules, absence d’accessoires – tout en intégrant des paramètres contemporains comme le fond blanc, qui détache l’identité de son contexte. Bien que leur usage artistique n’était pas prévu au départ, elles se sont imposées comme moyens d’explorer l’identité à travers quatrevisages différents d’Alvaro. À cette recherche est venu s’ajouter un autre élément : les plans urbains des quartiers montréalais où il a vécu, fabriqués par des technologies GPS représentant la présence de l’artiste dans la ville. En faisant dialoguer ses portraits institutionnels avec la rigidité des cartes, Alvaro a exploré la façon dont l’organisation urbaine transforme l’image du visage, et comment, en retour, les traits organiques modifient la perception des lieux. L’articulation entre identité et territoire est ainsi devenue centrale, révélant la réciprocité entre l’individu et son environnement.

Sur le plan technique, deux orientations guident le processus créatif : la première concerne le rapport à la nature, où neige et sable symbolisent respectivement le pays d’accueil et le pays d’origine où la marche prend son importance comme geste de découverte sensoriel du territoire par le corps. La deuxième, concerne la couleur, abordée de manière expérimentale : plutôt que des teintes préparées, les couleurs se construisent directement sur la toile d’impression ou sur le papier, dans un processus ouvert à la surprise. L’utilisation de papiers « pauvres » et de papiers « prestigieux » permet de questionner les codes de l’art imprimé, tandis que l’alternance entre espace institutionnel d’exposition et affichage sauvage dans la rue interroge la circulation des images et leur réception : certaines images ont été créées pour la diffusion hors murs, apposées de manière non-autorisée aux abords de la galerie conjointement à l’exposition en salle.

Alvaro

La résidence Intersections est une initiative conjointe du Conseil des arts de Montréal, du Centre d’art contemporain OPTICA et de l’École des arts visuels et médiatiques de l’UQAM.



Alvaro est un artiste visuel, designer et vidéaste qui vit et travaille à Montréal depuis seize ans. Originaire du Brésil, il explore les arts visuels comme un espace de recherche critique de l’image imprimée. Dans sa pratique, il aborde les archives coloniales et personnelles comme matière première pour composer de nouvelles images qui interrogent la temporalité des représentations visuelles. Sa démarche s’inscrit dans une posture décoloniale et queer, par des gestes d’appropriation et de détournement d’images sources. L’artiste s’intéresse particulièrement aux enjeux de la réactivation des archives et à la transformation des perceptions à travers les techniques de l’impression. Par un travail hybride entre sérigraphie, pochoir et estampe, il remet en question les récits dominants, les identités figées et les circulations culturelles. Alvaro détient une maîtrise en arts visuels et médiatiques de l’UQAM (2023) et ses recherches se concentrent sur la transformation des imaginaires collectifs liés aux symboles coloniaux.

www.alvaroartist.ca




image

Po B. K. Lomani, Nothing 01 (Small Talk), 2023-...
Vidéo interactive en temps réel et son stéréo, traitement des données en temps réel. | Real-time, interactive video and stereo sound, real-time data processing.
Nothing 02 (_ _ _ _ _ _ _ _), 2023.
Vidéo interactive en temps réel et son stéréo, sauvegarde des données, ~ 11 ans.
Avec l'aimable permission de l'artiste. | Courtesy of the artist.

Po B. K. Lomami
du 4 novembre 2025 au 13 décembre 2025
Screensavers

**Vernissage le 8 novembre 2025, de 15h à 17h.
Conversations publiques à OPTICA
En collaboration avec le Dark Opacities Lab
Samedi 29 novembre 2025
15h à 16h - Po B. K. Lomami et Somayeh Rashvand
16h30 à 17h30 - Po B. K. Lomami et RÉSEAU MAYELE


L’exposition Screensavers propose deux œuvres tirées de la série en cours Nothing de Po B. K. Lomami, soit Nothing 01 (Small Talk) et Nothing 02 (_ _ _ _ _ _ _ _), faisant partie de son plus vaste projet intitulé Body of Nothing: Silence, Avoidance, Compartmentalization. Ces œuvres sont issues de l’intérêt que porte depuis longtemps Lomami pour les récits emmêlés de génocide et d’extraction minière coloniale en République démocratique du Congo. Au cœur de la pratique de Lomami logent la question de la représentation de ces récits en cours et la recherche de modes alternatifs d’engagement. Que voit-on quand on regarde ces histoires ? Rien. Pourtant, aux yeux de Lomami, ce « nothing », ou ce rien, n’est pas un vide ; c’est ce qui émerge là où les archives échouent : le non-documenté, le non-dit et le non-dénombré. Dans ce que les archives officielles inscrivent comme manquant ou disparu, Lomami voit une présence affective chargée de traces de vie, d’endurance et de refus. Loin d’être un motif récurrent ou un thème primordial, ce « nothing » devient ainsi un mode de provocation : une façon de s’occuper de l’histoire en usant d’opacité, d’y rester et d’en être témoin.

Nothing 01 (Small Talk) part de l’impossibilité de rendre compte de la catastrophe, et pourtant du besoin pressant de le faire. Il n’existe pas de documents (ou de données) précis sur les nombreuses vies perdues durant le génocide au Congo, pas plus que sur les grandes quantités de minéraux pillés en son sol. Avec cette toile de fond, et dans un geste ironique, Lomami se tourne vers la météo. Après tout, qui ne veut pas parler de la pluie et du beau temps ? Dans Nothing 01, les données météorologiques sont transformées en une composition audiovisuelle amorphe, variant constamment, qui évoque la manière dont la catastrophe est réduite à des données abstraites, à des chiffres informes. En introduisant du bruit dans le flot des données météorologiques, Lomami crée un espace instable, rendant palpable la difficulté de témoigner de ce qui a été rendu invisible, suggérant que ce qui reste de la violence est souvent diffus, insaisissable, en suspens – tout comme le temps, la météo. Si Nothing 01 met en scène la désincarnation de la catastrophe, Nothing 02 (_ _ _ _ _ _ _ _),revendique le corps en tant que site d’endurance et comme témoin. À l’écran, on voit en gros plan un visage couvert de terre, ou de poussière minérale, se mettant à réciter des chiffres à haute voix, chacun énoncé comme s’il s’agissait d’un nom. Ce visage voilé de poussière rappelle l’extraction minière coloniale au Congo, révélant les enchevêtrements de la disparition d’êtres humains et de l’appauvrissement du sol. Le décompte continue tant et aussi longtemps qu’il y a quelqu’un (témoin) et, s’il n’était jamais interrompu, il se poursuivrait pendant des années. Ce faisant, Lomami nous met devant l’impossibilité de rendre compte de la catastrophe et devant le fardeau d’en témoigner. Nothing 02 (_ _ _ _ _ _ _ _), revendique ce que les données rendent anonymes, transformant l’acte même du décompte, le faisant passer d’une forme de mesure en un geste de deuil, de bienveillance et de mémoire.

L’exposition Screensavers de Lomami se déploie au seuil de la visibilité et de l’opacité, de la présence et de la disparition, offrant une rencontre plus lente et attentive avec les récits de génocide et d’extraction coloniale des ressources en République démocratique du Congo. Ces œuvres créent des rencontres affectives et incarnées dans lesquelles le public est invité à prendre acte de ces récits à travers des formes qui résistent à la représentation et à la transparence. À une époque obsédée par la consommation de données et par la quantification, la politique d’opacité de Lomami devient un acte de désobéissance épistémique, une façon autre de connaître qui ébranle les régimes mêmes de visibilité à travers lesquels la catastrophe devient lisible.



Autrice : Somayeh Rashvand

Traductrice : Colette Tougas



Po B. K. Lomami est une artiste-chercheure indisciplinaire, enseignante et programmatrice dans le milieu communautaire. Issue de la diaspora congolaise en Belgique, iel vit actuellement à Tiohtià:ke-Mooniyang-Montréal depuis 2017.

Explorant la rage et l'échec, la pratique artistique de Lomami s'articule autour du déplacement du travail, du devenir de sa subjectivité et des futurs collectifs possibles avec des perspectives noires, crip et afroféministes. Iel interroge les gens, les institutions et elle-même à travers l'affection, la force, l'absurde et le quotidien.

Lomami est titulaire d'une licence (2011) et d'une maîtrise (2014) en ingénierie de gestion de l'université de Namur, d'une maîtrise en études des communications (2022) et d'une maîtrise en Studio Arts - Intermediade de l'université Concordia (2025). Cependant, leur pratique interventionniste ne s'est pas développée dans un contexte éducatif institutionnel.

Somayeh Rashvand est une chercheuse interdisciplinaire qui écrit sur l’art ; elle est présentement doctorante en histoire de l’art à l’Université Concordia à Tiohtiá:ke/Montréal.